Au début du XXe siècle, dans le sud des États-Unis, les petits producteurs de tabac doivent faire face à la domination des grandes compagnies qui les forcent à vendre leurs récoltes à des prix dérisoires. Le jeune avocat Percy Munn assiste, impuissant, à ce combat inégal qui précipite de nombreuses familles dans la misère et attise les flammes de la révolte. Tiraillé entre son attachement viscéral aux lois et sa soif de justice, Munn choisit finalement le camp des Cavaliers de la Nuit, une organisation secrète qui défend la cause des producteurs en détruisant des entrepôts et des champs, en faisant régner la peur et couler le sang. À leurs côtés, derrière un masque, Munn bascule dans la spirale de feu et de violence qui embrase le pays...
Véritable épopée,
Le Cavalier de la Nuit est le premier roman de Robert Penn Warren (1905-1989), triple prix Pulitzer et auteur du classique
Tous les hommes du roi. Traduit pour la première fois en 1951, introuvable depuis, ce monument de la littérature américaine est enfin réédité.
" Les acteurs sont un bizarre mélange de réalité et d'imaginaire. Ce sont des ensorceleurs victimes de leurs propres sorts. Parfois, cette curieuse sorcellerie produit une seconde personnalité, une sorte d'apprenti sorcier, ou de marionnette, qui vit une vie distincte et presque incontrôlée, tandis que notre actrice ou acteur se retrouve à sa grande stupéfaction surnommé "l'homme que vous adorerez haïr', "la petite chérie de l'univers' ou "le type le plus radin du monde'. " George Sanders en savait quelque chose, lui qui, par cette mystérieuse opération, devint inséparable des rôles de " canaille aristocratique " pour lesquels il montrait de si redoutables dispositions. Nul n'a jamais joué avec autant d'élégance les crapules qui mettent un point d'honneur à se salir les mains sans tacher leur chemise. Pourtant, sa vie et ses talents excédaient de beaucoup ce don pour incarner les fripouilles : dans ses formidables Mémoires, on découvre ainsi un écrivain sensible et passionné, un excentrique qui courut l'aventure en Amérique du Sud, un authentique moraliste dont l'humour ravageur fait mouche à chaque page. Victimes de leur succès, ses souvenirs étaient devenus introuvables. Les voilà donc réédités dans une nouvelle traduction qui en révèle tout le sel et le mordant.
L'enquête choc qui a conduit à la chute de la Standard Oil Company, l'empire industriel de l'homme le plus riche de l'histoire, John D. Rockefeller." M. Rockefeller traitait ses détracteurs avec une habileté qui frisait le génie. Il les ignorait. " À l'aube du XXe siècle, une ressource d'un genre nouveau, tapie dans les entrailles de la terre, déchaîne tous les appétits : c'est l'or noir. Aux États-Unis, coeur battant de la révolution industrielle, des milliers de barils du précieux liquide sont écoulés chaque jour - et la demande ne fait que croître. Mais à force de manoeuvres, une entreprise, la Standard Oil Company, est parvenue à faire main basse sur la quasi-totalité de son commerce, et abuse de ce monopole pour imposer à tous la loi de ses seuls profits. Rien ne semble pouvoir arrêter son expansion ni l'influence de son fondateur, John D. Rockefeller...
Une femme va cependant se dresser contre cet ogre économique : Ida Tarbell, considérée comme l'une des pionnières du journalisme d'investigation moderne. Entre 1902 et 1904, elle publie dans une revue indépendante, le
McClure's Magazine, une série d'articles révélant les pratiques déloyales, sinon illicites, employées par la Standard Oil pour neutraliser ses rivales. Son enquête choc provoquera une déflagration dans l'opinion publique qui conduira la justice américaine, en 1911, à reconnaître l'entreprise coupable de violation du droit de la concurrence et à ordonner son démantèlement. C'en sera fini du plus grand trust de l'histoire des États-Unis.
Ici traduit en français pour la première fois, le livre de Tarbell est un monument de la littérature américaine qui brasse tous les éléments de sa mythologie - une plongée dans l'enfance terrible du capitalisme, lorsque tout était encore permis.
" Le plus remarquable livre de ce genre jamais écrit aux États-Unis. " -;
The New York Times
Un fascinant récit d'anticipation qui dresse une violente critique de la société marchande.C'est un temps déraisonnable, asphyxié par la suspicion et la technologie.
Dans cette époque angoissante, un signe resurgit du passé et s'impose sur la planète entière comme le logo unique, l'emblème définitif.
Lazare, en proie à des visions inexpliquées, marche dans un Paris transformé et assiste, désarmé, à la prise de pouvoir d'un capitalisme qui emprunte des voies violentes et inédites.
Il tente de préserver le peu de raison et de sensations humaines qui lui restent. Mais peut-on encore se brûler quand on est déjà carbonisé ? Quelle résistance un homme peut-il opposer à la convergence des réseaux et à l'accumulation des pouvoirs ?
Un roman singulier et hypnotique qui rappelle Franz Kafka et William S. Burroughs, qui doit autant à l'imagination de Philip K. Dick qu'à la lucidité de J. G. Ballard.
Sorti en France le 13 mars 1970, le film
Les Choses de la vie ne quittera plus jamais la mémoire collective. L'accident de voiture, la roue qui se détache, le visage de Romy Schneider derrière sa machine à écrire, celui de Michel Piccoli, tendu et inquiet derrière son volant... autant de moments qui distillent une irrésistible magie.
C'est cet envoûtement que décrypte Arnaud Corbic dans cet ouvrage " étincelant ", selon l'expression de Jean-Loup Dabadie, scénariste du film. L'auteur choisit un point de départ évident mais trop souvent oublié par la critique de cinéma actuelle : le film, rien que le film. En analysant chaque plan mythique, Arnaud Corbic met en lumière les intentions et les partis pris artistiques de Claude Sautet et de Jean-Loup Dabadie. Il accomplit le prodige de recréer la force troublante du long métrage, tout en le disséquant. Au fil des images et des mots, se dessine alors le portrait d'une oeuvre unique, à la fois profonde et populaire.
Pour percer le mystère des
Choses de la vie et du cinéma de Claude Sautet, le texte d'Arnaud Corbic est suivi d'un entretien inédit avec Jean-Loup Dabadie, enregistré peu avant sa disparition, dans lequel celui-ci revient sur son art si subtil et singulier. Une sorte de testament cinématographique absolument passionnant.
Il est l'un des chefs d'orchestre les plus talentueux de sa génération. À la tête des Musiciens du Louvre, l'ensemble qu'il a fondé en 1982, et sur les plus grandes scènes internationales, Marc Minkowski transmet son amour pour le répertoire classique depuis quarante ans. Dans ces pages, ce presque autodidacte qui se définit lui-même comme " chef d'instinct " lève le voile sur les coulisses de son art : avec toute la liberté et l'énergie qui ont fait sa réputation, il raconte son approche du métier, son rapport aux musiciens, aux chanteurs, aux metteurs en scène d'opéra et directeurs de maison ou de festival, les villes avec lesquelles il entretient un lien spécial (Paris, Vienne, New York...), sa vision des politiques culturelles, ses admirations, ses débuts, sa famille et ses origines. Mais également son autre passion, la vie avec les chevaux et l'équitation, qui l'a notamment conduit à collaborer avec Bartabas pour la création de spectacles uniques réunissant art équestre et musique.
" Soudain, trouant le silence, une voix me demanda : "Si vous ne souhaitez pas voir l'empereur, qui d'autre pourriez-vous avoir envie de rencontrer au Japon ?' " À cette question, Werner Herzog répondit sans hésiter : " Onoda. " Le nom, à lui seul, a l'apparence d'une énigme. En 1945, lorsque le Japon capitule, Hiroo Onoda est un soldat de l'armée impériale à qui l'on a confié la défense d'une petite île des Philippines. Ignorant la défaite de son pays, retranché dans la jungle, il continuera pendant près de trente ans une guerre imaginaire où les véritables ennemis sont moins les troupes américaines qu'une nature hostile... et ses propres démons. Werner Herzog, qui a consacré ses plus grands films à la folie des hommes, imagine les scènes de ce combat épique et absurde, mené à la frontière indécise du rêve et de la réalité. Jusqu'à un face-à-face vertigineux avec Onoda, qu'il a personnellement connu. À la fois roman d'aventure, docufiction et poème halluciné,
Le Crépuscule du monde est une méditation sur le sens que nous donnons à nos vies.
La beauté, le raffinement, l'élégance, la créativité... Les mondes du luxe et de la mode font bien souvent figure de machines à rêves. Mais chaque paradis a son envers et ces univers fascinants, outranciers, déroutants, possèdent leur face sombre. C'est ce revers de la médaille qu'explorent et racontent Astrid Faguer et Maud Gabrielson dans
Meurtres haute couture.
De la mort mystérieuse du mannequin star Katoucha à la séquestration de la famille Guerlain, en passant par le kidnapping de la fille de Calvin Klein, sans oublier la fin tragique d'Ossie Clark et l'assassinat de Maurizio Gucci, elles rouvrent plusieurs dossiers phares ou moins connus. À travers ces affaires criminelles, c'est toute l'histoire de la mode qui défile, en brassant les époques et les styles.
Une fascinante galerie de portraits qui conjugue la précision de l'enquête journalistique au rythme du polar.
" L'excitation n'en était plus au frémissement. Elle avait atteint le stade de l'ébullition. " L'invitation, en lettres d'or sur fond bleu pâle, annonce que le " grand divertissement à Versailles " commence à 21 heures. Elle précise également que les tenues de soirée sont de rigueur. Pourtant, le 28 novembre 1973 échappera à l'ordinaire des soirées mondaines. Quelques heures auront suffi pour que la mode bascule dans une nouvelle ère.
Ce soir-là, au château de Versailles, les plus grands couturiers français - parmi lesquels Saint Laurent et Givenchy - accueillent de jeunes créateurs américains : Halston, Oscar de La Renta, Anne Klein... Sous le vernis des politesses, c'est un véritable match : comme des adversaires sur le terrain, les deux pays défilent sous l'oeil de toute la jet set internationale. La France affiche l'assurance de celle qui règne en maître sur le luxe mondial. Mais ce sont souvent les outsiders qui font l'Histoire...
Robin Givhan fait le récit de cette nuit incroyable, des luttes de pouvoir et des coups bas sous les dorures royales, des fous rires et des disputes dans la galerie des Glaces. Une soirée unique au cours de laquelle ancien et nouveau mondes s'affrontent en costume de gala, le sourire aux lèvres mais les dents aiguisées par l'ambition. La mode ne s'en remettra pas
" Patrick Procktor avait-il seulement existé ? N'était-il pas plutôt un pseudonyme de David Hockney, une construction ? [...] Les ressemblances entre certaines oeuvres des deux artistes étaient si extraordinaires, au niveau de l'inspiration, de la mise en scène du modèle, de la technique, des matériaux employés comme du choix des couleurs, que s'ouvrait sous nos pieds un possible mystère tel que l'histoire de la peinture sait parfois en engendrer. "Patrick Procktor fut l'ami inséparable, le complice, le rival (sinon l'égal) de David Hockney. Dans le
Swinging London des années 1960, ceux qu'on surnommait les " jumeaux dandys du monde de l'art " semblaient tous deux promis à une brillante carrière. Mais lorsque Hockney s'envola pour la Californie, où il s'appliqua à fixer en peinture sa vision pop et ensoleillée du rêve américain, Procktor, lui, préféra cultiver une fragilité, un classicisme à contre-courant de toutes les modes... Hockney devint la star de l'art contemporain, " le peintre vivant le plus cher du monde ", tandis que Procktor disparut en 2003, alcoolique, fauché et quasiment oublié. Pourtant, à leurs débuts, les deux hommes et leurs oeuvres avaient été si proches qu'une question ne pouvait manquer de se poser : " De Procktor ou de Hockney, qui avait été le précurseur de l'autre ? "
" Un merveilleux aquarelliste des sentiments, un portraitiste tendre et cruel [...], loser magnifique, comète des sixties et des seventies, balayé par le vent du destin. " -
Le Monde
Condé Nast : un nom mondialement connu, celui du groupe de presse propriétaire des magazines
Vogue et
Vanity Fair. Plus qu'un nom, même : une marque, un label devenu l'emblème du glamour, de l'élégance et du luxe - au point d'occulter le fondateur de cet empire médiatique. Une éclipse dont Condé Montrose Nast (1873-1942) fut le premier artisan, lui qui, toute sa vie, préféra rester dans l'ombre, laissant ainsi libre cours aux rumeurs les plus contradictoires. Businessman visionnaire pour les uns, comptable sans relief pour les autres, travailleur austère affligé d'une timidité maladive, il fut pourtant aussi considéré comme le maître de cérémonie des fêtes de la
Café society et l'inspiration de Fitzgerald pour son personnage de Gatsby le Magnifique...
Afin d'élucider ce mystère, Jérôme Kagan a mené l'enquête. Mais raconter l'histoire de l'homme, c'était aussi, inévitablement, interroger les liens entre son rapport aux femmes et le nouvel idéal féminin que ses magazines contribuèrent à façonner. Pour ce faire, l'auteur a imaginé la vie des rédactrices de l'édition française de
Vogue, laissant leurs voix compléter son récit en nous racontant, de l'intérieur, les coulisses de la " fabrique du chic "
" L'un des textes les plus justes jamais écrits sur le réalisateur américain. " - Le Monde, Samuel Blumenfeld, 02/07/2016
Le réalisateur culte, le reclus le plus célèbre et secret du 7e art, l'autodidacte de génie : rarement réalisateur se sera autant dérobé derrière sa légende que Stanley Kubrick. Manquait donc un portrait à hauteur d'homme, réalisé par l'un des rares privilégiés ayant appartenu au cercle très fermé des proches de l'artiste : Michael Herr, qui fut son ami, confident et collaborateur pendant près de vingt ans, était sans doute l'un des seuls à pouvoir s'acquitter de cette tâche délicate. Revenant sur près de cinquante ans de carrière, de polémiques et de malentendus - jusqu'à la controverse qui entoura l'ultime chef-d'oeuvre de Kubrick, Eyes Wide Shut -, mêlant souvenirs, anecdotes et analyses, Herr livre une biographie sensible du cinéaste tel qu'il l'a côtoyé.
Reporter, écrivain et scénariste américain, Michael Herr (1940-2016) est l'auteur du best-seller Dispatches (1977), récit halluciné de son expérience de correspondant de guerre au Vietnam, qui fit de lui l'une des grandes figures du journalisme " gonzo ", à l'égal de Tom Wolfe, Hunter S. Thompson ou Truman Capote. Herr rencontra Stanley Kubrick en 1980 et cosigna avec lui le scénario de Full Metal Jacket. Il travailla aussi avec Francis F. Coppola, notamment sur Apocalypse Now, dont il écrivit la mythique narration en voix off.
" Peut-être bien le meilleur livre jamais écrit sur Hollywood. " (The New York Times Book Review)S'il fallait décerner un prix d'élégance aux acteurs, alors David Niven recueillerait tous les suffrages. Rarement le complet rayé et le trait de moustache auront été si bien portés à Hollywood, et l'on ne s'étonnera pas que Ian Fleming pût l'imaginer dans le rôle de James Bond. Est-il annoncé au casting d'un film qu'on s'attend à le voir dîner en chemise à plastron, noeud papillon et slippers aux pieds ; avec lui, on pressent surtout les dialogues ironiques et toute la panoplie de l'humour " so british " - ce tranchant de l'intelligence. Mais avant la célébrité, Niven aura connu une véritable vie d'aventures. Renvoyé pour indiscipline de plusieurs écoles britanniques, insolent à l'armée, mis aux arrêts pour insubordination, il se gagne la sympathie du geôlier en partageant une bouteille de whisky puis s'échappe par la fenêtre. On le retrouve quelques mois plus tard aux États-Unis, versé dans le plagiat littéraire, le commerce de spiritueux, la danse professionnelle et même la course de poneys, avant que le destin se ressaisisse et le pousse vers les caméras des grands studios. Ainsi débute une carrière de près de cent films avec, très vite, des rôles principaux. Niven révèle surtout une disposition pour les comédies romantiques où sa souriante désinvolture fait merveille ; il rencontre ensuite le succès international, d'abord grâce à son rôle de Phileas Fogg dans Le Tour du monde en quatre-vingts jours de Michael Anderson (1956), puis avec Les Canons de Navarone (1961) de John Lee Thompson et Les Cinquante-Cinq Jours de Pékin (1963) de Nicholas Ray. Parus et traduits en deux volumes dans les années 1970, introuvables en français depuis, ses souvenirs sont ici republiés pour la première fois. Tout refroidit vite, la gloire d'un acteur en particulier. Mais que l'on se rassure dans les librairies : peu de choses sont aussi vivantes qu'une page écrite par David Niven.
" Peut-être bien le meilleur livre jamais écrit sur Hollywood. " -; The New York Times Book Review
" Désopilant. " -; The Dailymail
" Une lecture hilarante. " -; The Sunday Telegraph
" On vient de me faire une offre d'un million de dollars pour la publication d' un seul mois de ce journal. " - Richard Burton, 29 octobre 1968
" On vient de me faire une offre d'un million de dollars pour la publication d'un seul mois de ce journal ", écrit avec étonnement Richard Burton en 1968. L'acteur est alors un des monstres sacrés du 7e art et forme un couple mythique et scandaleux avec Elizabeth Taylor. Cette relation passionnée, leur train de vie babylonien, leur beauté, leurs excès et leurs succès : le journal intime de Burton nous y plonge " caméra à l'épaule ", comme si nous y étions. Mais il révèle aussi un homme insoupçonné, infiniment plus complexe que le commun des acteurs hollywoodiens. Sceptique et distant à l'égard du cinéma, il se montre en revanche fou de théâtre et de littérature. Doté d'un sens de l'humour irrésistible et d'une grande faculté d'observation, Richard Burton possédait les qualités rares et indispensables du diariste - pour notre plus grand bonheur.
" Ce journal est, en un mot, fascinant. " - The Washington Times
" Burton raconte sa vie à la manière d'un drame poignant où "demain est toujours une surprise'. Il en vient à nous manquer chaque fois que l'on pose le livre. Sa voix est de celles qui vous poursuivent longtemps. " - The Daily Telegraph
" Il émerge de la lecture de ces carnets un Richard Burton comme même ses plus grands fans n'auraient jamais osé le rêvé. Il s'y montre si sensible, intelligent, profondément cultivé et éclairé qu'on se prendrait presque à se dire qu'on aurait aimé l'avoir à dîner. " - The Wall Street Journal
" Ces écrits révèlent un homme porté à la réflexion et attentionné, engagé dans une approche intellectuelle du monde qui l'entoure. On est bien au-delà de la simple image du coureur de jupons avec un penchant pour la boisson [...]. Ses carnets témoignent d'un intérêt profond pour le passé, le présent et l'avenir. " - The Times
" Un livre indispensable. " - The Financial Times
" Un aperçu réjouissant de la vie de l'acteur, qui ne cherche pas à cacher ses aspérités. " - The Los Angeles Times
" Même à notre époque où il semblerait que nous soyons menacés d'une overdose d'informations sur les célébrités, il y a dans ces pages quelque chose d'absolument fascinant. " - NBC Today
Acclamé comme l'un des acteurs les plus marquants de sa génération, Richard Burton (1925-1984) eut le tort, pour certains, de négliger sa carrière. Parce qu'au cinéma et à ses intrigues, il préféra les livres... et surtout sa liberté.
Une histoire vraie à la Little Big ManÀ l'horizon de la grande plaine texane, un nuage de poussière se forme. Bientôt, c'est une bande d'Apaches qui surgit et kidnappe Herman Lehmann, dix ans, fils de pionniers allemands arrivés en Amérique au milieu du XIXe siècle. Commence alors pour lui une nouvelle existence, celle d'un Peau-Rouge des étendues de l'Ouest. Il découvre peu à peu la culture et les traditions des Indiens, se joint à leurs razzias et combat à leurs côtés contre l'homme blanc et les tribus adverses. Après neuf années, Herman est ramené à sa famille contre son gré. Ce retour forcé parmi ceux qu'il appelle les visages pâles ne se fera pas sans difficulté. Publié aux États-Unis en 1927, Neuf ans parmi les Indiens est un classique de la littérature western et des études ethnologiques sur la culture amérindienne, une histoire vraie à la Little Big Man, aujourd'hui traduite en français pour la première fois. Lehmann y évoque dans une langue crue, frontale et dénuée de tout romantisme l'existence âpre et violente des tribus amérindiennes au crépuscule de leur règne sur le continent américain. Toute sa vie, il restera fidèle aux traditions de son peuple d'adoption, et c'est finalement cet écartèlement entre les deux cultures qui fait toute la force et la valeur de son témoignage : jusqu'au bout, il sera incapable de choisir un camp, ce qui lui permet, sûrement, d'approcher la vérité.
L'autobiographie " retrouvée " de Mickey Baker, guitariste noir et pionnier oublié de l'histoire du rock.Alone est l'histoire retrouvée de Mickey Baker, l'un des musiciens et compositeurs afro-américains les plus influents de l'après-guerre, classé par
Rolling Stone parmi les cent plus grands guitaristes de tous les temps. Et pourtant : qui se souvient de cet authentique génie aujourd'hui ? Et qui s'attendait à découvrir sa trace en France, dans un village des environs de Toulouse où il a fini sa vie anonymement ?
Avec Chuck Berry, Ray Charles, Screamin' Jay Hawkins et les autres, il fut l'un des pionniers du rock'n'roll dans les années 1950, publia une méthode de guitare jazz vendue à plusieurs millions d'exemplaires, et enregistra avec la chanteuse Sylvia Vanderpool un hit monumental,
Love Is Strange. Sacrée revanche pour le gamin des quartiers pauvres de Louisville... Mais même au plus fort du succès, une ombre continue de planer au-dessus de Mickey Baker : " Étant métis, pas vraiment noir et certainement pas blanc, j'ai toujours été un paria parmi les Noirs comme parmi les Blancs ", écrit-il. Et c'est finalement ce racisme qui le décidera, au début des années 1960, à quitter l'Amérique pour s'installer en France. Dans son pays d'adoption, pour la seconde fois de sa vie, il révolutionnera la musique populaire en composant et en jouant pour toute une vague de jeunes artistes que la presse surnomme les " yéyés " : Françoise Hardy, Sylvie Vartan et bien d'autres.
Cette histoire, Mickey Baker la raconte avec sa voix unique, tour à tour jazz, rock et blues, dans un texte formidable de rythme, d'intelligence et d'émotion où les dialogues claquent souvent comme les répliques d'un film de Tarantino. Inédit en anglais,
Alone paraît pour la première fois dans la présente traduction.
" Rares sont les guitaristes à avoir eu pareille influence. " -
The New York Times
" Ce n'est pas seulement ma jeunesse que je relate ici, mais celle d'une génération en même temps qu'un fragment d'histoire contemporaine. [...] Si l'on veut comprendre la catastrophe de 1933, il faut connaître les événements des années 1918 et 1919 en Allemagne. "
" Écrit le jour où l'on a brûlé mes livres en Allemagne " : c'est sur ces mots glaçants que s'ouvre Le Livre des hirondelles d'Ernst Toller. Dramaturge reconnu dans le monde entier, héros de la gauche révolutionnaire, Toller figure en vingt et unième position sur la liste des auteurs dont les nazis ont mis les oeuvres au bûcher en mai 1933. Comment en est-on arrivé là ? se demande-t-il en prologue de cet ouvrage. Pour mieux le comprendre, l'écrivain raconte la succession des événements qui ont conduit l'Allemagne à la déraison. Toller se souvient : de son enfance dans une famille juive de Prusse-Orientale, de la Grande Guerre, et surtout de l'échec fracassant de la République des conseils de Bavière, portée par une révolution qu'il rêvait pacifiste. Vinrent ensuite les années d'une longue détention où, telles ces hirondelles s'obstinant à bâtir leur nid dans sa cellule malgré l'hostilité des gardiens, il continua de rêver à une Europe réconciliée en écrivant des poèmes et des pièces de théâtre. Mais à quelques kilomètres de là, dans une autre prison, Adolf Hitler s'attelait à un autre genre de livre. D'une sincérité et d'une lucidité absolues, Le Livre des hirondelles ne choisit jamais entre la littérature et l'histoire : il n'en surprend que mieux les vérités de la condition humaine.
Auteur d'une oeuvre littéraire traduite en vingt-sept langues, admiré de Thomas Mann et de Rilke, Ernst Toller (1893-1939) fut aussi, en Allemagne comme en Espagne, de tous les combats perdus : contre la guerre, le fascisme, la misère.
" Toller se situe d'emblée et irrémédiablement dans le clan des perdants - c'est ce qui contribue, aujourd'hui, à lui donner tant de force. " - Le Monde
Muse de Saint-Laurent et Lagerfeld, décadent de génie, porte-étendard d'une époque" Chaque jour, Jacques de Bascher déjeune aux Deux Magots ou chez Lipp, toujours à la même table. Il retrouve dans ce minuscule triangle germanopratin l'ensemble de la faune qu'il recroisera le soir venu. Ses journées suivent un rituel immuable. Lorsqu'il rentre chez lui après le déjeuner, il fait une sieste puis se rend chez Carita, où Monsieur Guy, coiffeur de feu Gérard Philipe, se charge de sa nuque. Quand il ne prend pas soin de son apparence, il va au cinéma, fait du shopping, prend le thé chez une comtesse ou reçoit un amant. Vers dix-sept heures, il repart vers l'Odéon et s'installe au Dauphin, rue de Buci. Il y joue au flipper et y achète les substances nécessaires à la prochaine nuit. Puis il se rend chez Karl Lagerfeld avant de rentrer se préparer pour sa soirée et de filer vers le Flore, l'antichambre de la nuit, à quatre minutes de chez lui. "
L'allure d'aristocrate, le goût très sûr et la beauté viscontienne de Jacques de Bascher feront de lui la muse de Karl Lagerfeld et l'amant terrible d'Yves Saint Laurent. Ce livre, fruit d'une enquête auprès de ceux qui l'ont côtoyé, admiré ou mal aimé,est une plongée dans les années 1970 et 1980, ces années folles qui consumèrent Paris et ses troupes, et dont il fut l'une des figures les plus singulières.
Marie Ottavi est journaliste à Libération.
"Une version hongroise de Sur la route de Kerouac" - Emmanuel Carrère"Nous philosophions absurdement, et la vie autour de nous déferlait."
Qui n'a jamais rêvé de tout plaquer pour prendre la route ? Lajos Kassák, lui, a plus d'une raison de se lancer dans l'aventure. Nous sommes en 1909, il a 22 ans et, partout en Europe, une effervescence artistique et révolutionnaire fait trembler l'ancien monde. Alors il décide de quitter Budapest pour rallier à pied l'épicentre de l'agitation : Paris. C'est le point de départ d'une odyssée picaresque et libertaire qui le mènera d'un bout à l'autre du continent. En chemin, il croisera la route de l'écrivain anarchiste Emil Szittya, avec qui il s'initiera aux raffinements et combines de la vie errante. Les tribulations des deux amis offrent une cascade de situations burlesques et de dialogues truculents dont l'humour -; souvent absurde -; se révèle d'une étonnante modernité. Ode assumée à l'oisiveté, Vagabondages est une pépite oubliée de la littérature hobo, à ranger d'urgence entre les deux Jack, le Kerouac de Sur la route et le London des Vagabonds du rail.
Poète, peintre et théoricien hongrois d'avant-garde, Lajos Kassák (1887-1967) se revendiqua toute sa vie comme un artiste prolétaire. Proche des dadaïstes et des surréalistes, cet autodidacte fut aussi le mentor du photographe Robert Capa. Publié en 1927, Vagabondages paraît aujourd'hui pour la première fois en France.
"[Kassák] raconte les vagabondages dans l'Europe d'avant la guerre de 1914 de deux types qui sont lui et Szittya, deux espèces de trimardeurs nietzschéens. C'est un peu comme une version hongroise de Sur la route de Kerouac."-; EMMANUEL CARRERE
Redécouvrir l'oeuvre journalistique d'Henri Béraud, légende du grand-reportage à l'image de Kessel, Londres, Morand, Cendrars et Simenon, avant de succomber aux dérives de son époque.Pendant l'entre-deux-guerres, Henri Béraud fut l'une des stars du grand reportage - l'un des plus lus, l'un des plus célèbres, et peut-être le plus talentueux d'une génération où se côtoient Kessel, Londres, Morand, Cendrars et Simenon. Cette anthologie réunit une sélection de ses meilleurs articles publiés entre 1919 et 1933 : sous la plume vive et mordante du journaliste, nous assistons à la guerre d'indépendance irlandaise, à la construction de l'Union soviétique et de la Turquie kémaliste, à la marche des fascistes sur Rome, à la montée du nazisme... Béraud, initialement engagé à gauche, fut à cet égard l'un des premiers à percevoir puis dénoncer l'essor des totalitarismes. Mais alors comment expliquer que le même homme, dans la deuxième moitié des années 1930, ait basculé sur une pente inverse, jusqu'à être condamné pour collaboration en 1944 ? Relire le Béraud " première période ", c'est ainsi redécouvrir un immense écrivain, mais aussi se plonger dans les remous d'une Europe en crise vue à travers le regard de l'un de ses plus fins observateurs.
- Prix Goncourt 1922 (pour Le Martyre de l'obèse et Le Vitriol de la Lune).
" Les premiers de la classe sont rarement les premiers d'une génération. "Il visitait ses clients en prison, plaidait au tribunal puis courait au théâtre, dînait avec ses amis, rédigeait une critique de la pièce et... repartait vers le parloir, sortait, écrivait encore ! Tel était Stephen Hecquet (1919-1960), écrivain et avocat, ami de Roger Nimier, d'Antoine Blondin mais aussi de Jean Genet, surdoué aux mille vies, décédé tragiquement à l'âge de 40 ans.
Frédéric Casotti brosse, avec ce premier livre, le portrait de ce hussard maudit. Dans un style alerte et nerveux que n'aurait pas renié Hecquet l'homme pressé, il éclaire d'une lumière nouvelle l'adolescent, l'avocat qui sauve ses clients de la peine capitale mais aussi le romancier et le pamphlétaire de haut vol que rien n'intimidait.
Stephen Hecquet ne reculait devant aucun combat, aucune provocation. Il était avant tout guidé par sa soif de liberté, son dégoût des consensus hypocrites et son sens de l'amitié. C'est dire si, à notre époque anesthésiée par les arrangements et les peurs, l'homme et ses livres s'avèrent précieux.
" Pour avoir une vie amusante, je veux dire amusante à raconter, il faut renoncer à l'espoir d'une vie heureuse. Savoir toujours y renoncer à temps fut la plus grande chance de ma vie. "Avec
Liberty, Simon Liberati revient sur " trois mois de galère, les cent jours d'un plumitif aux abois. " Une période tumultueuse durant laquelle l'écrivain navigue entre des relations amoureuses chaotiques, accumule nuits blanches et excès puis affronte un mystérieux corbeau.
Ce " roman vrai ", rassemble toutes les veines du style Liberati. Ainsi y retrouve-t-on le chroniqueur lucide de la débauche, le critique littéraire érudit ou encore le portraitiste intraitable. Au-dessus de ces qualités, domine le moraliste au style éblouissant.
Les populistes à l'épreuve de la philosophie.
Une idole affole le monde politique : le Peuple.
De l'extrême droite à l'extrême gauche en passant par les libéraux, tous les partis et leurs leaders se coiffent de cette idole. Or quel est ce Peuple dont les porte-parole veillent à ne jamais définir les contours ? Les pauvres, les classes moyennes, les provinciaux, les Français dits de souche, les diverses communautés culturelles, les martyrs de l'impôt ? Loin d'être une réalité identifiable, le Peuple n'est qu'un flatus vocis, un vent de bouche, que des blablateurs propulsent à pleins poumons du haut de leur podium pour ratisser large en période électorale ou pour mobiliser des suiveurs.
Vide de contenu, la notion de peuple permet à n'importe quelle foule de s'en prétendre l'incarnation et d'aller exprimer ses frustrations, ses indignations, ses bouffées paranoïaques, sur les nouvelles agoras digitales appelées réseaux sociaux. Animée de la " décence ordinaire " que lui prêtent les intellectuels convertis à George Orwell, cette foule y poursuit de sa vindicte les migrants, les sionistes, les élus, les médias, les " sachants " et tous les coupables supposés de ses malheurs ; elle y dénonce, surtout, la tyrannie tentaculaire des " élites ". Or, là encore, les " élites " ainsi visées n'ont rien d'une aristocratie, mais forment une petite plèbe de nantis dont l'ignorance hautement diplômée égale l'inculture décomplexée des mal-lotis. De même que le mot " peuple ", l'expression " les élites " désigne un être social fantasmatique. Ce sont des éléments de langage dont on connaît la fonction : remplacer la précision par le simplisme et, ainsi, aggraver la servitude intellectuelle.
" Ce pamphlet sera lu comme un manuel de résistance à la démagogie. "
Frédéric Schiffter fut professeur de philosophie. Il est l'auteur d'une quinzaine d'essais salués par la critique, et le lauréat du prix Décembre 2010 pour Philosophie sentimentale (Flammarion) et du prix Rive gauche à Paris 2016 pour son récit autobiographique On ne meurt pas de chagrin (Flammarion). En 2020 est paru son premier roman : Jamais la même vague (Flammarion).
Un reporter enquête sur le sujet le plus sombre : sa propre vie.
Minnesota, début des années 1980. David Carr est un jeune journaliste brillant et prometteur. Mais tous les soirs, la nuit tombe et les masques avec : l'enfant terrible écume les bars, se bat, sniffe, s'injecte, fume, engloutit, vole et deale tous les poisons sur lesquels il fait main basse. Cette double vie va durer vingt ans - jusqu'à la chute, et un douloureux combat pour revenir de l'ombre à la lumière. Ou presque, car il n'en sort pas indemne : le crack laisse de longues balafres dans sa mémoire. Nombre de ses souvenirs ont glissé dans l'oubli, et son cerveau a réécrit les plus inavouables pour échapper aux remords...
Comment affronter la vérité de ce terrible passé ? Pour l'ancien junkie, devenu grand reporter au New York Times, la solution s'impose : il va faire de sa propre vie son prochain sujet d'investigation. C'est le début d'une enquête de trois ans, au cours de laquelle il accumule plus de soixante témoignages de proches, policiers, médecins et officiers de justice. Son livre est le récit de cette histoire vraie : à la fois une chronique captivante sur les paradis artificiels, une immersion dans les eaux troubles du trafic de stupéfiants, et une recherche du temps perdu, aux confins de la mémoire et de la folie.
" Journaliste de légende au parcours chaotique " selon Stéphane Lauer (correspondant du journal Le Monde à New York), David Carr (1956-2015) est une figure du journalisme d'investigation de ces quarante dernières années.
" Une grande lecture " Time Magazine
" Terrible et magnifique " Stephen King