Un classique de la philosophie enfin traduit, et qui résonne cruellement aujourd'hui.
"Susan Neiman est l'une des penseuses exceptionnelles de notre temps' Eva Illouz
Lorsqu'en 1755 Lisbonne est détruite par un tremblement de terre, l'événement provoque une onde de choc parmi les philosophes européens. Ce que l'on qualifierait aujourd'hui de catastrophe naturelle est considéré comme l'incarnation du mal. Deux siècles plus tard, la découverte des camps de la mort nazis suscite une abondante littérature de témoignage mais la philosophie reste muette. De " mal naturel ", le mal est devenu " mal moral " ; une bascule a eu lieu. Penser le mal fait le récit de cette bascule.
Pour Susan Neiman, la philosophie n'est pas affaire de spécialistes ; elle doit poser des questions universellement partagées. Un monde dans lequel des innocents souffrent peut-il avoir un sens ? La foi en Dieu ou dans le progrès humain peut-elle résister à une énumération des atrocités terrestres ? Si la question du mal est éminemment philosophique, c'est qu'elle n'est pas seulement morale : elle interroge l'intelligibilité du monde. En retraçant la manière dont les philosophes modernes – depuis Bayle et Voltaire jusqu'à Arendt et Rawls, en passant par Hegel et Nietzsche – ont répondu à ces questions, Neiman retourne aux racines du questionnement philosophique. Elle nous invite ainsi à une relecture audacieuse de l'histoire de la philosophie moderne occidentale à travers le prisme du mal – " la racine par laquelle la philosophie moderne a poussé ". Un livre extrêmement original et ambitieux, déjà considéré comme un classique.
Homeira naît en 1980 à Hérat, en Afghanistan, dans une maison où se côtoient trois générations qui tentent de survivre tour à tour à l'occupation soviétique, à la guerre civile puis à la première prise de pouvoir des talibans. Au sein de ce foyer aimant, l'enfant chérit les livres et la liberté, se révolte contre les privilèges accordés à la gent masculine et les interdits visant les filles. Adolescente, elle ira jusqu'à animer une école clandestine dans une mosquée.
Mais plus Homeira grandit, plus la vie s'assombrit. Elle accepte le mariage avec un inconnu, puis finit par fuir son pays. Elle fera alors de sa vie un combat pour l'instruction et pour le droit des femmes.
À travers son histoire singulière, l'autrice dresse le portrait d'un peuple qui vit sous la férule des talibans.
Danser dans la mosquée est aussi une adresse à son fils. Par les lettres qu'elle lui écrit, elle dessine l'espoir de retrouvailles dans un pays délivré de l'obscurantisme.
Rentrée littéraire 2022
Après avoir théorisé la Troisième Révolution industrielle (La Troisième Révolution industrielle, LLL, 2012), Jeremy Rifkin s'attaque à la notion de « New Deal Vert ». Il s'agit d'un projet économique et de société, fruit d'une prise de conscience mondiale sur l'état de la planète. Le but : sauver la vie sur Terre, tout simplement.
Comment devenir adulte sans sombrer dans un mortel ennui?
Notre société est obsédée par la jeunesse. Et pourquoi ne le serait-elle pas ? Pourquoi souhaiterions-nous grandir, prendre des responsabilités et abandonner nos rêves, renoncer à cette infinité d'expériences qui s'offrent à nous ?
D'après Susan Neiman, philosophe américaine internationalement reconnue et pour la première fois traduite en français, ce n'est pas pour rien que nous ne disposons d'aucun modèle de maturité véritablement séduisant : en décrivant la vie comme une longue chute, nous préparons les jeunes à en attendre très peu – et donc à ne rien réclamer. Dans ce petit essai incisif, elle interroge cette culture, la nôtre, qui promeut une adolescence permanente et se tourne vers des penseurs tels que Kant, Rousseau et Arendt pour trouver un modèle de maturité qui ne soit pas simple affaire de résignation. En grandissant, nous passons de la confiance illimitée de l'enfance au mélange particulier d'euphorie et de déception qui caractérise l'adolescence. La véritable maturité, cependant, implique de trouver le courage de vivre dans un monde incertain sans rien céder au dogme du désespoir. Un adulte, affirme Neiman, transforme le monde de sorte qu'il ressemble avantage à ce qu'il devrait être, sans jamais perdre de vue ce qu'il est vraiment. Grandir est un plaidoyer enlevé en faveur de la maturité comme idéal subversif. Une autrice internationalement connue pour la première fois traduite en français.
« Quiconque veut vivre à Téhéran est obligé de mentir. La morale n'entre pas en ligne de compte : mentir à Téhéran est une question de survie. »
Ramita Navai explore les secrets de la ville à travers la double vie de ses habitants. Sur l'avenue Vali Asr, on rencontre Dariush, un terroriste repenti ; Farideh, une femme divorcée ; Bijan, un trafiquant d'armes ; Leyla, une actrice porno ou encore Somayeh, une jeune fille amoureuse d'un play-boy. Des individus ordinaires, forcés de mener des existences extraordinaires sous un des régimes les plus répressifs au monde. Dans la tradition du meilleur journalisme littéraire, Ramita Navai compose le portrait intime et saisissant d'un Iran tiraillé entre tradition et modernité.
Comment sauver la démocratie dans un monde où l'autoritarisme ne cesse de gagner du terrain?
Des régimes autoritaires de plus en plus nombreux ; dans les sociétés démocratiques, une insatisfaction grandissante à l'égard de la politique ; et, dans la plus vieille démocratie du monde, un président jadis star de la téléréalité qui encourage ses partisans à prendre le Capitole d'assaut. La démocratie est en crise, cela ne fait pas de doute.
Or, il nous est d'autant plus difficile de la défendre que nous sommes incapables de la définir. Jan-Werner Müller nous invite ici à revenir à ses fondements : la liberté, l'égalité, mais aussi l'incertitude, à savoir la nécessité de préserver le caractère imprévisible de la vie politique en permettant l'émergence de nouveaux acteurs et de nouvelles idées.
Nous avons affaire à une double sécession, avance l'auteur dans ce livre illustré de nombreux exemples : sécession d'une partie des élites économiques et, en réponse, sécession de ceux pour qui les promesses démocratiques semblent démonétisées. Face à cette menace, il nous faut donner un nouveau souffle aux institutions intermédiaires – en particulier aux partis politiques et aux médias – et encourager la mobilisation citoyenne.
Rien ne nous autorise à nous montrer optimistes quant à l'avenir de la démocratie. Rien, cependant, ne nous interdit d'espérer et d'agir.
" Un bel essai, à la fois inquiet et confiant, sur la démocratie dans le monde. "
Le Monde des livres
" Lucide sans être désespéré, ce nouvel essai se lit comme un vade-mecum contre la résignation et le àquoibonisme ambiant.
Usbek & Rica
Le livre événement et définitif sur Trump par le légendaire Bob Woodward.
La notoriété et le crédit de Bob Woodward, qui n'a épargné aucun président des Etats-Unis depuis l'affaire du Watergate, confèrent à son nouveau livre un tout autre statut que les livres déjà publiés sur Trump.
L'ouvrage s'ouvre par une scène dans laquelle le premier conseiller pour l'économie de Donald Trump, Gary Cohn, subtilise dans le bureau Ovale, " au nom de la sécurité nationale " comme il l'assurera après, un décret retirant les Etats-Unis de l'accord de libre-échange avec la Corée du Sud. Il fera de même avec un autre mettant fin brutalement à la participation des Etats-Unis à l'accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique (Alena). Dans les deux cas, sans que le président s'en soucie, ni même semble en prendre conscience. A la veille d'un bombardement de représailles contre le régime syrien, accusé d'avoir employé des armes chimiques, Donald Trump s'emporte contre Bachar Al-Assad dans une conversation téléphonique avec son secrétaire à la défense, James Mattis. " Tuons-le, putain ! Allons-y ! On leur rentre dedans et on les bute ", suggère-t-il, selon Bob Woodward. Dans un autre passage du livre, M. Trump se demande pourquoi les Etats-Unis dépensent de l'argent pour maintenir des troupes sur la péninsule coréenne pour surveiller les activités de missiles nord-coréennes. " Nous faisons cela pour empêcher la troisième guerre mondiale ", aurait déclaré le général Mattis, avant de raconter à ses proches collaborateurs que le président avait agi comme " un élève de CM2 ou de sixième ".
Un livre qui dépeint une administration en proie au chaos, entretenu par un président qui ne comprend pas tout des mécanismes institutionnels de son pays.
Bob Woodward, journaliste dé légende, est, avec Carl Bernstein, à l'origine du scandale du Watergate. Depuis, il a publié 18 livres dont la plupart ont pour sujet les différents présidents américains. Tous ont été des grands succès. Rappelons Les Hommes du Président, Bush s'en va-t'en guerre et Les Guerres d'Obama (parus en Folio).
« Profondément intelligent...Ce livre est saisissant. »
The Times
« L'énergie de Churchill - son inlassable recherche d'enthousiasme, de gloire et de pouvoir - demandait un écrivain aussi pétillant et passionnant pour rendre justice à
son histoire. Johnson est cet écrivain. »
The Mail on Sunday
« Une performance de haut vol... Johnson n'a pas seulement célébré Churchill dans ce livre, il l'a égalé avec un panache incomparable. »
Financial Times
« Captivant... Boris est un écrivain superbe, accessible, avec une touche de bonne humeur. »
The Independent
« Aussi divertissant qu'édifiant sur les accomplissements d'un grand homme. »
The Daily Telegraph
« Didactique mais jamais pédant, rythmé mais jamais superfi ciel... Pas une fois l'immense travail de recherche ne pèse sur la lecture. »
Daily Express
" C'est un des livres les plus drôles et les plus accessibles qui soit. Il raconte les aventures et mésaventures d'un ex chrétien/alcoolique/végétarien qui compose de la musique électronique. De festivals danois désastreux, en voyages horribles dans les Barbades, Moby parvient à garder sa curiosité, sa reconnaissance et son émerveillement. En soi, c'est déjà un beau cadeau pour le lecteur: on se sent accueilli, ou juste aussi décalé que lui, dans l'univers du rock et des clubs de rave. Moby remet le monde de la musique au bon endroit : il en gomme le côté prétentieux et exclusif pour inclure tout le monde. La musique devrait toujours être comme cela. "
Dave Eggers
Dans le New York sauvage des années 90, le rêve américain reste un fantasme pour Moby qui mixe des morceaux rock/hip-hop depuis son appartement sans eau courante de la 3e avenue. La nuit, il déambule dans les quartiers underground de la ville, avec ses cassettes de démo, pour gagner quelques dollars. Le jour, il compose des morceaux électro. Chrétien fervent et végétarien à une époque où ce n'est pas encore la mode, Moby n'a pas peur des contrastes : le milieu qu'il fréquente aime la drogue, le sexe et l'alcool à outrance. Alors que le légendaire club Mars le prend à l'essai, il croise le chemin de Madonna, David Bowie, Patti Smith ou Jeff Buckley. Avec son écriture littéraire, à la fois aiguisée et pleine d'humour, il déroule dix années de vie new-yorkaise, dix années d'émergence de la scène électro à New York. Un magnifique portrait de la ville et de la scène artistique de l'époque.
Moby, de son vrai nom Richard Melville Hall, digne descendant de Melville, est un auteur-compositeur-interprète de musique électronique et un photographe engagé. Il a connu un succès mondial avec son titre Porcelain et a vendu plus de 20 millions d'albums. Avec ce livre, il confirme qu'il est un artiste aux multiples talents.
Le 13 août 1961, le monde découvre avec stupeur que le pouvoir est-allemand n'a pas hésité à ériger un mur en plein coeur de Berlin pour mettre fin à la fuite de sa population vers les secteurs occidentaux de la ville. Quelques mois plus tard, de jeunes Allemands de l'Ouest s'organisent pour essayer de libérer des membres de leur famille, des amis et des inconnus retenus à l'Est - notamment, en creusant des tunnels sous le mur. Quand des journalistes NBC et CBS ont vent de ces projets d'évasion, une course contre la montre s'engage, car chacun veut être le premier à filmer et diffuser ces reportages spectaculaires au public américain. Pour cela, les équipes vont jusqu'à financer le creusement des tunnels. Des images dramatiques en prime-time valent bien une petite entorse à la déontologie...
Mais le président John F. Kennedy apprend l'existence de ces tournages et n'a aucune envie qu'une sensibilisation excessive des Américains aux malheurs du peuple allemand le mette sous pression. La guerre froide menace de dégénérer en un nouveau conflit mondial à la moindre étincelle, et les images de NBC et CBS pourraient précisément jouer ce rôle-là. Kennedy fait alors tout pour empêcher la diffusion des documentaires en question, quitte à mettre de côté le principe de la liberté de la presse.
Dans un récit à la fois précis, documenté et émouvant, Greg Mitchell nous fait revivre les événements dramatiques qui se sont déroulés pendant l'été 1962 dans l'ancienne capitale allemande déchirée en deux. Grâce à une enquête minutieuse, il éclaire d'un jour nouveau les ambivalences de la politique étrangère de l'administration Kennedy pendant cette période clef de notre histoire récente.
Né en 1881 dans une famille aisée, Stefan Zweig publia son premier recueil de poèmes à l'âge de 19 ans. Quoi qu'il écrivît - essais, articles, nouvelles, romans, biographies -, il ne connut que le succès. A partir des années 1930, il devint l'auteur vivant le plus traduit à travers le monde. Il était, aimait-il à plaisanter, l'un des dix auteurs de langue allemande à pouvoir se permettre de fuir.
Après l'arrivée au pouvoir d'Hitler, cet auteur célébré par tous, chantre de l'humanisme international, amoureux des arts et des lettres, se retrouva, en l'espace de quelques années, contraint à un exil solitaire qui l'éloigna peu à peu de tout ce qui avait guidé et fait sa vie. Il quitta l'Autriche pour s'installer à Londres, puis à Bath, avant de partir pour l'Amérique - New York, Ossining, Rio et enfin Petrópolis où, en 1942, il mit fin à ses jours.
Dans cet essai brillant et très documenté, George Prochnik retrace le destin tragique de Stefan Zweig, et à travers lui, c'est tout un pan de l'histoire culturelle européenne et américaine que l'on découvre, mais aussi la lutte de ceux qui durent abandonner l'une pour embrasser l'autre. Zweig devient ainsi, par ses textes et sa pensée, le symbole de la fin d'une époque et de l'implosion de l'Europe en tant qu'idéal d'une civilisation occidentale éclairée.
« La révolution gay fut d'abord et avant tout une révolution littéraire. » Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle génération d'écrivains américains s'est imposée. Leurs noms ? Truman Capote, Gore Vidal, Tennessee Williams, James Baldwin, Allen Ginsberg ou encore, plus près de nous, Christopher Isherwood, Edmund White, Tony Kushner, Armistead Maupin.
Point commun de tous ces écrivains, outre l'insolence de leur talent ? Leur homosexualité - cachée pour les uns, revendiquée pour les autres, envers et contre toutes les discriminations. Du mouvement des droits civiques à l'apparition du sida, loin des cortèges de manifestants et sans jamais avoir fait école ni sacrifié à l'esprit de chapelle, c'est par leurs oeuvres que ces « anges batailleurs » ont brisé les préjugés et ouvert la voie à une modernité littéraire, politique et sociale aujourd'hui encore bousculée. Dans cet essai émaillé d'anecdotes et de portraits passionnants, Christopher Bram nous invite à découvrir ou à relire quelques-uns des plus grands auteurs américains sous un jour inédit. Preuve que la littérature est toujours à l'avant-garde.