Dans une pension de famille de la Côte d'Azur très "comme il faut", l'épouse d'un client honorable disparait avec un jeune français très apprécié jusqu'à cet évènement qui trouble la petite communauté. Seul le narrateur cherche à nuancer l'opprobre bientôt rejoint par une anglaise âgée et distinguée qui sans approuver le geste semble moins outrée que les autres. Cette discussion les rapprochera au point qu'elle lui confiera une aventure passée dont elle n'avait jamais parlé et qui dura Vingt-quatre heures.
Lauréat du Dayton Literary Peace Prize, un court roman stupéfiant d'intensité, un texte riche, souvent dérangeant, sur un passé qui n'en finit pas de résonner. Je n'ai pas été un nazi. Ce que je veux te raconter ne concerne ni des atrocités, ni un génocide. Je n'ai pas vu les camps de la mort et je ne suis pas qualifié pour en dire un seul mot. J'ai lu le livre de Primo Levi sur ce sujet, comme tout le monde. Sauf qu'en le lisant, nous, les Allemands, nous sommes obligés de penser : Nous avons commis cela.Longtemps, les questions posées par Callum à son grand-père allemand sur la guerre sont restées sans réponse. Et puis, un jour, Meissner s'est décidé à raconter.
Sa vie de soldat sur le front de l'Est, les débuts triomphants, l'esprit de corps, l'ivresse des batailles, et puis le froid, la faim, la misère. Et surtout l'année 1944 quand lui et ses camarades ont compris que la guerre était perdue ; que tout ce en quoi ils avaient cru, tout ce qui les faisait tenir, l'appartenance à une nation, l'espoir d'une guerre rapide, les rêves de retour, tout était en train de s'écrouler ; que dans la déroute, les hommes ne sont plus des hommes ; que le désespoir vous fait accomplir le pire et que rien, jamais, ne permettra d'expier la faute de tout un peuple.
Rentrée littéraire 2020Dans le sillage de La Fabrique des salauds, de Chris Kraus, un roman terrible et poignant, qui explore un épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale - la mise en place du programme Aktion T4 - et redonne souffle à des êtres fragiles, cabossés par l'existence et broyés par l'Histoire.
Voilà longtemps que les meurtriers de masse ne se reconnaissent plus à l'oeil nu. Ils n'ont plus besoin de vigueur physique, ils ont maintenant des armes qui passent inaperçues : gaz toxiques, injections, comprimés. [...] Tuer est devenu le métier d'experts bien formés. Des spécialistes de la maladie, de la mise à mort. Allemagne, 1940.
Au sanatorium de Wittenau, Max Koenig, éminent professeur d'université, se voit décliner mais refuse de perdre espoir. Porté par l'amour de sa femme et de sa fille, il croit encore que les médecins sauront soigner ce Mal noir qui le ronge et reste sourd aux avertissements de ses amis qui le supplient de quitter le pays.
Car ce que Max Koenig ne veut pas voir, c'est que, pour lui comme pour tous les autres malades, handicapés, inadaptés, incurables, fous, les spécialistes du Reich ont un projet...
Bruder-Grimm-Preiz 2017
Le 4 décembre 1975, lorsque Hannah Arendt meurt, assise devant sa machine à écrire, un carnet repose sur l'étagère, soigneusement recouvert d'un tissu bleu gris. Rédigé par sa mère Martha, y sont consignées, de 1906 à 1918, les douze premières années de la future grande philosophe. Publié ici pour la première fois, il dessine le portrait d'une fillette surdouée puis rebelle, exprimant peu ses émotions et passionnée de littérature dès son plus jeune âge. Il est suivi de quatre textes totalement inédits de Hannah Arendt : un conte de 1929 et trois paraboles énigmatiques, denses, riches en métaphores, qui, écrites vers 1938, lors de son exil parisien, annoncent une pensée politique qui prendra son envol quelques années plus tard.
Edition bilingue.
Black Country est le récit de la rencontre entre deux êtres que tout semble opposer : Akram, fils d'immigrés et vétéran désabusé de la guerre d'Afghanistan, et Grace, mère célibataire à la dérive tout droit sortie d'un film de Ken Loach. À l'aube du jour où ils risquent de tout perdre, chacun livre à l'autre le récit de son parcours chaotique. Lui, raconte son enfance au sein d'une communauté pakistanaise étriquée et en butte au racisme, son expérience de la guerre et son lamentable mariage ; elle, détaille sa longue descente entre prostitution, alcool et médicaments et lui confie l'espoir de s'en sortir grâce à l'amour qu'elle porte à sa fille. Loin de tout manichéisme, avec délicatesse, Nadim Safdar dresse le portrait de deux gueules cassées en proie à la violence de la société, qui refusent, malgré tout, de perdre espoir. Nadim Safdar est né et a grandi dans le « Pays noir » au coeur des Midlands. Il a été tour à tour boxeur, soldat, militant pour les droits des pères, dentiste et écrivain. Ses études l'ont mené de Newcastle à Londres en passant par Cambridge. Père de trois enfants, il partage son temps entre Londres et sa ferme dans le Kent.
Consacré à la décennie 1990-1999, le quatrième tome du journal de Paul Nizon témoigne de la profusion de ses sources et révèle la diversité de ses inspirations. S'il a atteint l'âge de la maturité et de la consécration, il n'en reste pas moins un créateur en perpétuel devenir, toujours à la recherche de la forme d'expression la plus juste.