Otto et Ada partagent depuis un demi-siècle une maison jaune perchée sur une colline et une égale passion pour le chou-fleur à la milanaise, le ping-pong et les documentaires animaliers. Ada participe intensément à la vie du voisinage, microcosme baroque et réjouissant. Quant à Otto, lecteur passionné de romans noirs, il combat ses insomnies à grandes gorgées de tisane tout en soupçonnant qu'on lui cache quelque chose...
Vanessa Barbara est née à São Paulo en 1982. Chroniqueuse pour la presse internationale, elle a été couronnée du Prix du Premier roman étranger en 2015.
Vanessa Barbara cultive le charme léger de l'absurde et de la folie douce, et respire une suavité espiègle et enjouée. » Sud Ouest
Un homme oisif, en piteux état physique, arrive dans un petit hôtel de Copacabana. Au même moment, un cadavre est en train d'être évacué des lieux, ce qui provoque chez lui un fou rire incontrôlable. Après une nuit de repos tout relatif, il se lance dans un voyage erratique de Rio de Janeiro à Porto Alegre, en bus, à pied et en fauteuil roulant. En chemin, il croise une panoplie de personnages aussi perdus que lui, qui le confondent souvent avec un acteur de télénovela. Il endosse des rôles au gré des circonstances - prêtre, aveugle, martyr politique - son identité est aussi malléable que les situations qui l'entourent, jusqu'au moment où il atteindra son but, s'il en est un : l'Hôtel Atlantique.
Dans ce roman, João Gilberto Noll déploie avec brio une narration parsemée d'énigmes, court-circuitant la manière dont nous avons l'habitude d'appréhender une histoire et ses intrigues.
Splendide roman d'amour et d'amitié, On adorait les cowboys est surtout une ode bouleversante à un Brésil méconnu, celui des gauchos, des paysages désolés et des drôles de destins... Une nouvelle venue brésilienne dans le catalogue Belfond étranger, brillante et engagée qui trouvera sa place aux côtés d'Imbolo Mbue, Maggie O'Farrell et Elizabeth Day !
" Hello, tout va bien ? Ça fait tellement longtemps. " Lorsqu'elle reçoit cet e-mail de Julia, l'amie et confidente de son adolescence, Cora n'en croit pas ses yeux. Cela fait des années qu'elles ne se sont pas vues, ni parlé. Elle accepte pourtant avec joie l'étonnante proposition de Julia : exaucer une vieille promesse et faire un road-trip dans le Rio Grande do Sul, une région reculée du Brésil. N'est-ce pas là l'occasion idéale de ressusciter leur intimité d'autrefois ?
Mais alors que les kilomètres défilent, rien ne se passe comme prévu. Les villages qu'elles traversent semblent abandonnés et, au gré de motels miteux, Julia se montre de plus en plus distante, plongeant Cora dans un profond malaise. Pourquoi Julia est-elle revenue au Brésil ? Pourquoi a-t-elle insisté pour qu'elles se retrouvent ?
Jeune diplômé désargenté, Satyacharan accepte un poste de régisseur aux confins du Bihar, dans le nord est de l'Inde. Quittant Calcutta, ce Bengali raffiné et mondain est bientôt fasciné par l'exubérance de la faune et de la flore et par la diversité des habitants de ce vaste domaine forestier.
L'illustre roi des Santals garde ses vaches à l'ombre d'un banyan sacré, Yugalprasad embellit la jungle en y plantant de nouvelles espèces, Dhaturiya préfère danser sans manger plutôt que travailler aux champs...
Satyacharan sait qu'il est le dernier témoin d'un formidable écosystème ; il doit pourtant en orchestrer la disparition. Son rapport au monde en sera à jamais bouleversé.
"Tout l'art de l'auteur tient dans cette faculté à nous dévoiler, d'une main sûre, les méandres attachants ou dérangeants, mais toujours fascinants, de la psyché - sans jamais oublier un doigt d'ironie."
Le Monde des livres
Ce qui le fascinait chez les gens étranges, c'était l'absolue liberté avec laquelle ils faisaient leurs choix individuels. Chez le fou ou le mendiant qui erraient dans les rues en demandant du pain, Buchmann voyait des hommes pouvant choisir, avec une liberté pure et sans conséquences, leur morale individuelle. Une morale à nulle autre pareille, sans équivalent aucun.
Un fou n'était pas immoral, un mendiant non plus. C'étaient des individus sans égal, de même qu'un roi n'a pas de pair, n'a personne à ses côtés.
Buchmann regardait avec admiration ces hommes qui avaient dans leur poche un système juridique unique, avec leur nom à la fin.
D'une certaine manière, c'était cela que Buchmann désirait : être le héraut d'un système légal dont les lois ne s'appliqueraient qu'à lui, d'une morale qui ne serait ni celle du monde civilisé ni celle du monde primitif, qui ne serait pas la morale de la cité ni même celle de sa famille, mais une morale qui porterait son nom, rien que son nom, inscrit à son fronton.
Lenz Buchmann envoûte et révulse, obsédé qu'il est par la force et la puissance.
Apprendre à prier à l'ère de la technique s'immisce dans ses fibres, ses terminaisons nerveuses, les cellules de son cerveau, celui d'un homme à l'intelligence terrifiante par son absence absolue d'affect.
Tavares affronte le XXIe siècle, qui expérimente l'effondrement des utopies et des idéologies. Et l'on s'incline devant son talent, comme l'ont fait Antonio Lobo Antunes, Enrique Vila-Matas, Alberto Manguel, ou José Saramago.
Ce livre a reçu le prix du Meilleur Livre Etranger - Hyatt Madeleine 2010, le Grand Prix Littéraire du Web - Cultura 2010.
Le "Bairro", ce célèbre quartier inventé par Gonçalo M. Tavares qui rassemble des Messieurs célèbres, - écrivains, dramaturges, poètes ou scientifiques - accueille cette année de nouveaux voisins : Monsieur Henri, Monsieur Juarroz, Monsieur Breton et Monsieur Eliot.
Réunis pour la première fois, chaque Monsieur apporte sa vision sur notre monde, à la fois philosophique, surréaliste, ironique, voire absurde jusqu'à l'extrême. Mais tous ont un objectif commun : comme le village d'Astérix, ce "bairro" entend bien résister, coûte que coûte, à l'avancée menaçante de la barbarie.
Une nouvelle fois, Gonçalo M. Tavares nous interroge, avec le talent qu'on lui connaît, sur notre rapport au quotidien et sur notre capacité à nous adapter ou à nous heurter à la réalité.
Auteur portugais, Gonçalo M. Tavares est né en 1970. Après avoir étudié la physique, le sport et l'art, il est devenu professeur d'épistémologie à Lisbonne.
Depuis 2001, il ne cesse de publier (romans, poèmes, essais, pièces de théâtre, contes et autres ouvrages inclassables). Il a été récompensé par de nombreux prix nationaux et internationaux dont le Prix Ler/BCP (le plus prestigieux au Portugal).
Il est considéré comme l'un des plus grands noms de la littérature portugaise contemporaine.
Gonçalo M. Tavares a imaginé un quartier drôle, poétique et original, où déambulent des messieurs portant les noms d'écrivains célèbres.
- Il y a probablement une fuite, dit l'homme.
Walser se pencha au-dessus du lavabo. Il s'efforçait d'afficher pour la question l'intérêt le plus vif, mais en réalité il pensait à autre chose.
À vrai dire, il attendait avec impatience le moment où il pourrait de nouveau s'asseoir dans son salon neuf, pour jouir de cette inoubliable odeur de peinture et de vernis qui semble avoir un sens bien précis, un sens non matériel mais historique, odeur qui d'une certaine manière semblait être le pendant, dans le monde physique, de l'expression par laquelle on débute classiquement un récit : l'infantile il était une fois'. Il voulait commencer quelque chose mais c'était comme si cet homme s'interposait. Avec de bonnes intentions, sans aucun doute, il n'empêche qu'entre une nouvelle vie et Walser se trouvait désormais un obstacle concret : le plombier.
Monsieur Walser fait son entrée dans le fameux
Bairro peuplé de personnages aux noms d'artistes célèbres, dont on visite le quotidien. Cette nouvelle figure, solitaire en apparence, a fait bâtir sa maison au milieu de la forêt. Fruit d'acharnement et d'exigence, elle est le symbole même de la victoire de la civilisation sur la nature. Seulement, le jour de l'inauguration la situation se complique à mesure que l'on sonne à la porte...
Jérônimo, alias Jé ou Jéjé, vit avec sa mère et son père, ainsi qu'avec Claudia, l'employée de maison. Mais depuis quelque temps son grand-père est venu vivre avec eux à la maison. Papi Ga perd un peu la tête, c'est pour cela que Jé l'appelle papi Gaga.
Plusieurs fois par jour Papi Gaga demande, avec beaucoup de nostalgie dans la voix, à Jéjé s'il se souvient de Boa Esperança ? Ce qui a tendance à beaucoup énerver les parents du petit garçon...
Lors d'un week-end les parents de Jé sont invités à un mariage. Claudia doit rester s'occuper du grand-père et de Jéjé mais cela ne l'enchante guère. Elle finit d'ailleurs par les laisser...
Abandonnés mais heureux, les deux compères décident alors de partir en train pour Boa Esperança...
L'auteur: Marcia Abreu est une auteure brésilienne. En 2011, elle remporte le prix Jabuti pour un ouvrage sur la lecture et la littérature brésilienne. Elle est directrice de la maison d'édition UNICAMP, au Brésil.
L'illustratrice : Lalalimola est le pseudonyme de l'illustratrice espagnole Sandra Navarro. Elle a été sélectionnée en 2019 pour la 61e Exposition de la Société des Illustrateurs à New-York et par l'exposition des Illustrateurs à la foire du livre de Bologne en 2016.
Gonçalo M. Tavares a un talent rare, celui de raconter des histoires invraisemblables avec une clarté, une simplicité, une justesse qui rendent ses textes immédiatement compréhensibles alors qu'ils pourraient désarçonner. Libération
Aaronson n'a pas toujours été mort.
Il fut un temps où Aaronson était même, sans exagérer, un être vivant.
De vingt-sept à trente ans, Aaronson tournait – tel un insecte obsessionnel – autour d'un rond-point.
Tous les matins, on pouvait voir un homme, entre sept heures et sept heures et demie, faire le tour du principal rond-point de la ville, vers lequel convergeait 60 % de la circulation.
C'est ainsi que Gonçalo M. Tavares nous invite à suivre les aventures extravagantes de ses personnages : un joggeur, un enquêteur sondeur, un enseignant, un collectionneur de cafards... Jusqu'à l'apparition de son héros, le vrai, Matteo, celui qui a perdu son emploi. Vingt-six individus dont les destins sont liés comme dans un jeu de dominos, la chute d'une pièce entraînant celle de la suivante.
Le lecteur avance de surprise en surprise, empruntant simultanément les chemins de l'absurde et de l'intelligence, il découvre au fil des pages une créativité fascinante qui rappelle celle de Kafka, Beckett ou Melville. Un univers où les ambiguïtés sont reines et offrent de passionnantes réflexions sur l'homme, la ville, la vie moderne et l'ironie de l'existence.
L'un des écrivains les plus ambitieux de ce siècle. Alberto Manguel,
El País
Il fallait de l'audace à l'écrivain pour sortir ainsi les plaques de marbre et viser le chef-d'œuvre de manière publique et assurée. Mais Tavares, dont paraît ici le huitième livre traduit en français, n'est pas doué seulement d'audace. Dans sa main sûre, il tient fermement le burin de l'artiste. Le Figaro littéraire
L'intense jubilation que l'on éprouve en lisant
Un voyage en Inde, le magnifique roman de Gonçalo M. Tavares, doit beaucoup à la scansion qui se dégage de sa liberté formelle.
C'est l'histoire de Bloom. Pourquoi, en l'an 2003, a-t-il décidé de fuir Lisbonne ? Quel crime a-t-il commis ?
A-t-il vraiment tué son propre père pour venger sa bien-aimée, morte en de bien mystérieuses circonstances ? Son voyage vers l'Inde lui permettra-t-il de se réconcilier avec lui-même et de trouver un sens à la (sa) vie ?
Chanceux que nous sommes, de le suivre dans son périple aux escales incertaines, sa quête inlassable de l'humain...
Fiction ambitieuse, errance pétrie de mélancolie et de fantaisie, cette épopée touche à l'harmonie magique entre suspense, poésie et philosophie.
Bloom est entré dans la très célèbre famille dont font déjà partie le dernier homme de Nietzsche, Monsieur Teste de Valéry, Plume de Michaux, Bernardo Soares, Bartleby de Melville. Antonio Guerreiro,
Expresso
Un véritable triomphe littéraire qui confirme, s'il subsistait encore des doutes, qu'il est bel et bien le grand écrivain portugais du XXIe siècle. José Mario Silva
Un livre qui ne va marquer non seulement l'histoire de la littérature portugaise mais aussi celle de la culture européenne. Vasco Graça Moura
Des personnages ordinaires aux prises avec le passé.
Avec une grande liberté formelle, Tavares nous entraîne dans un voyage où nous suivons d'abord Martha, une jeune fille borderline, au fil de ses errements dans Berlin, pour assister ensuite au transport d'une statue monumentale de Lénine, de Bucarest jusqu'à Budapest, tandis qu'un violoniste rapatrie dans le trajet inverse le corps putréfié de sa mère...
Un diptyque qui nous expose sans relâche aux tiraillements du choix et à la difficulté de dépasser les frontières quelles que soient leurs formes.
Découvrez sans plus tarder l'oeuvre décalée d'un digne représentant de la littérature portugaise contemporaine !
EXTRAIT
Arrivées de Budapest. Deux silhouettes, la nuit. Deux taches sombres sur une grande tache sombre. Mais les deux taches sombres agissent, elles ont un objectif?; alors que, pour la nuit - la grande tache sombre -, tout indique que ce n'est pas le cas?; elle n'a pas d'objectif.
Ils commencent par faire sauter le cadenas. La serrure de la porte de l'entrepôt est solide. Ils utilisent le feu. Ensuite, un coup d'épaule enthousiaste, deux corps contre la porte haute et large, mais débarrassée de sa serrure. Pareille à une personne sans défense?: une grande porte sans défense?; une serrure brisée.
Les deux hommes pénètrent dans une obscurité nouvelle, une obscurité plus petite, fermée, ordonnée. Dans la nuit, mais à l'extérieur de la nuit.
Ils savent bien ce qu'ils cherchent, les deux hommes. De nombreux objets sont stockés dans l'entrepôt, mais les deux hommes ne sont pas là pour visiter, ils ne sont pas perdus. Ils savent ce qu'ils veulent. Et ce qu'ils veulent se trouve ici-même.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Ses romans, baignant dans une atmosphère raréfiée, abstraite, ont la rigueur d'épure et la présence charnelle d'un Kafka qui contemplerait les catastrophes du siècle écoulé et celles qui s'annoncent avec détachement et ironie. - L'Humanité
Il y a dans cette écriture une part de jeu qui fait glisser le récit le plus réaliste dans une narration et un climat insensiblement décalés, sur le fil de l'absurde et de son théâtre. - Marc Ossorguine, La Cause littéraire
Berlin est une ville palimpseste, celle qui porte sur ses murs, dans ses rues, « l'Histoire, la robuste Histoire, le Siècle et ses grandes enjambées », elle est cette carte qu'évoque Gonçalo M. Tavares dans les premières pages de son Berlin, Bucarest-Budapest : Budapest-Bucarest, la matérialisation mobile et fluctuante « des modifications graphiques sur de la pâte à papier civilisée et préparée à recevoir de nouveaux tracés vigoureux par-dessus de vieux tracés fragiles ». - Christine Mercandier, Mediapart.
À PROPOS DES AUTEURS
Né en 1970, Gonçalo M. Tavares est considéré comme l'un des plus grands noms de la littérature portugaise contemporaine. Il a été récompensé par de nombreux prix nationaux et internationaux dont le Prix Saramago, le Prix Ler/BCP (le plus prestigieux au Portugal), et le Prix Portugal Telecom (au Brésil). Apprendre à prier à l'ère de la technique (Viviane Hamy, 2010) a reçu le prix du Meilleur Livre Etranger - Hyatt Madeleine 2010.
Dominique Nédellec a été responsable du Bureau du livre à l'ambassade de France en Corée et chargé de mission au Centre régional des lettres de Basse-Normandie, avant de devenir traducteur de portugais depuis 2002. Il est également le traducteur de Antonio Lobo Antunes (Mon nom est légion, Christian Bourgois, 2011).
Une lecture choc et fascinante. L'Humanité
Il y a des exercices pour s'entraîner à la vérité : par exemple, avoir peur. Ou avoir faim. Et puis il y a des exercices pour s'entraîner au mensonge : vivre en groupe, faire des affaires. [...] Klaus était pour la première fois à la tête des affaires familiales. Il n'avait pas peur, n'avait pas faim, n'était pas amoureux. Chaque jour offrait ainsi une nouvelle occasion de mentir.
Il avait éliminé la grande faiblesse de l'existence, il avait fait disparaître la fragilité primaire de l'espèce : il n'avait pas la moindre inclination pour l'amour ni l'amitié ! Et, tandis qu'il marchait en pleine rue, désarmé, observant le dessus de ses vieux souliers marron, ces souliers que Klober qualifiait par moquerie d'irresponsables, à cet instant Walser se sentait autant en sécurité – et en même temps aussi menaçant – que s'il avait avancé dans la rue à bord d'un char.
Ils s'appellent Klaus Klump et Joseph Walser. L'un est éditeur, l'autre ouvrier. Leur pays est en guerre. Gonçalo M. Tavares les surveille, à l'affût des mécanismes de leurs âmes soumises aux vicissitudes de l'Histoire. Et, comme s'il se trouvait devant un tableau de George Grosz, le lecteur est saisi, hypnotisé par la virtuosité d'un très grand écrivain. Ceci n'est pas un roman, ceci est un coup de poing !
Souvent, il faut choisir entre le bonheur de la lecture et les délices de l'interprétation. Le Portugais Gonçalo M. Tavares invite à mener les deux de front [...] Ajoutez à cela un suspense capable d'aller crescendo, en dépit de ce qui émerge ou surgit, et vous aurez idée du plaisir de lire à nul autre pareil que procure cette prose à la fois sincère et en tapinois. La Croix
– C'est votre fille ?
– Non, répondis-je. Je l'ai trouvée dans la rue. J'ai déjà demandé dans des magasins : personne ne sait qui elle est. Personne ne l'a jamais vue dans le quartier. Elle est à la recherche de son père. Elle s'appelle Hanna. Il y a une institution qui accueille ce genre d'enfant, je vais l'y conduire.
Cette rencontre déterminante dictée par le hasard va bouleverser la vie des deux protagonistes.
Marius – qui jusque-là fuyait un danger inconnu – décide de prendre Hanna sous son aile et de l'aider à retrouver son père. Un détail retient son attention : la jeune fille tient entre ses mains une boîte contenant une série de fiches dactylographiées destinées à l' apprentissage des personnes handicapées mentales. Mais cette définition,
handicapée mentale, s'applique-t-elle vraiment à la situation de la jeune fille ? Rien n'est moins sûr.
Une odyssée moderne et initiatique commence alors, portée par l'écriture quasi hallucinée propre à Gonçalo M. Tavares.
Gonçalo M. Tavares a imaginé un quartier drôle, poétique et original, où déambulent des messieurs portant les noms d'écrivains célèbres.
Monsieur Valéry tenait toujours sous le bras un livre entouré d'un élastique et d'une couverture en plastique.
En plus de lire le livre, il l'utilisait comme portefeuille pour ranger ses billets.
Monsieur Valéry expliquait :
- Jamais je n'ai aimé séparer la littérature et l'argent. [...]
Qui venait à rencontrer monsieur Valéry et le voyait, assis à la table d'un café, agripper fermement son livre des deux mains, n'arrivait jamais à décider si ses bras contractés démontraient une avarice mesquine ou un profond amour de la littérature.
Gonçalo M. Tavares a imaginé un quartier drôle, poétique et original, où déambulent des Messieurs portant les noms d'écrivains célèbres.
En raison d'un inexplicable court-circuit, c'est le fonctionnaire qui abaissa le levier qui fut électrocuté, et non le criminel qui se trouvait assis sur la chaise. Comme l'on n'était pas parvenu à réparer la panne, c'était désormais le fonctionnaire du gouvernement qui prenait place sur la chaise électrique, tandis que le criminel était chargé d'abaisser le levier mortel.
Gonçalo M. Tavares est l'un des écrivains les plus importants de la littérature portugaise contemporaine.
Monsieur Brecht fait partie de l'ensemble
O Bairro, quartier peuplé de personnages aux noms d'artistes célèbres, dont on visite le quotidien. Ces petits livres n'ont rien d'une biographie. Ce sont des hommages.
Une déambulation nous mène chez
Monsieur Valéry qui fait des bonds pour se grandir,
Monsieur Calvino qui désigne le néant,
Monsieur Kraus qui réinvente la satire... Il est probable que nous croiserons bientôt
Madame Woolf,
Monsieur Duchamp,
Madame Pina Bausch,
Monsieur Breton...
Comme le village d'Astérix : O Bairro' est un lieu où l'on tente de résister à l'entrée de la barbarie.
Les Éditions Viviane Hamy publient, en même temps que O Bairro ,
Le Royaume, la tétralogie romanesque de l'auteur, dont
Jérusalem et
Apprendre à Prier à l'ère de la technique ont déjà paru.
Avant de devenir un véritable phénomène littéraire dans le Brésil des
années 1960, Carolina Maria de Jesus (1914-1977) a connu la misère et
l'exclusion, élevant seule ses trois enfants dans la favela de
Canindé, l'une des premières de l'État de São Paulo. Mais, en femme
de caractère, avec courage et détermination, elle a surmonté les
obstacles et les préjugés liés à ses origines sociales et à la
couleur de sa peau. Avec ses romans, ses poèmes et ses chroniques,
Carolina a fait plus que dénoncer les injustices. Elle a su donner
ses lettres de noblesse à une «écriture de chiffonnier», produite
par ceux qui, relégués aux marges de la société, n'acceptent plus de
se taire.
Gonçalo M. Tavares a imaginé un quartier drôle, poétique et original, où déambulent des messieurs portant les noms d'écrivains célèbres.
- La question est simple : les impôts servent à améliorer la vie du pays. On est d'accord ?
- On est d'accord.
- Donc : plus un individu paie d'impôts, plus la qualité de vie du pays s'améliore.
- Autrement dit : moins il reste d'argent à chacun pour vivre à la fin du mois – à cause des impôts supplémentaires – plus le pays en a, lui. À la limite : quand quelqu'un achète du pain et du beurre et qu'il les mange, objectivement, il vole ce pain et ce beurre au pays.
- C'est-à-dire : plus la vie de chacun se dégrade, plus celle du pays s'améliore.
- Exact.
- Que vive le pays ! s'exclama le Premier Assesseur.
- La question est la suivante : sommes-nous au service du citoyen à titre individuel ou du pays comme un tout ?
- Du pays comme un tout, Chef ! crièrent à l'unisson les Assesseurs.
- Et le pays appartient à tous ! insista le Premier Assesseur.
- Donc, si notre objectif patriotique est d'améliorer la qualité de vie du pays, ce qu'il nous faut faire c'est...
- Dégrader la qualité de vie de chaque citoyen !
- Et voilà !
Adolescent, Rui vit en Angola avec ses parents et sa soeur. En 1975, la guerre civile fait rage et, comme tous les Blancs, ils doivent partir pour la métropole. Mais c'est à trois qu'ils feront le voyage de retour : soupçonné par l'armée de libération d'être le « boucher de Grafanil », le père de Rui est arrêté devant ses yeux et emprisonné.
À Lisbonne, la famille incomplète est accueillie dans un hôtel 5 étoiles, rempli de rapatriés comme eux. Rui va y découvrir l'automne, les fi lles, la honte et la peur de devenir le seul homme de la famille. Son père reviendra-t-il un jour ?
Dulce Maria Cardoso livre un roman sensible sur la perte - perte du pays aimé, perte de l'innocence - porté par le regard juste et touchant d'un adolescent. Elle rend hommage à tous les exilés qui ont un jour dû laisser une terre derrière eux
Sexe, crimes et métaphysique à Sabaudia, sur les terres de Pasolini et Moravia, pour un thriller intense qui réunit une faune hétéroclite d'artistes décalés et de pique-assiettes internationaux chez un extravagant mécène passionné de production cinématographique et de montgolfières. Un écrivain misanthrope et hypocondriaque est à la manoeuvre pour explorer les voies tortueuses de personnages déracinés, toujours attirés par l'abîme.
Gonçalo M. Tavares a imaginé un quartier drôle, poétique et original, où déambulent des messieurs portant les noms d'écrivains célèbres.
Calvino, parfois pendant toute une semaine, se déplaçait à travers la ville en emportant avec lui un ballon bien gonflé. Pour autant, il ne changeait en rien ses activités quotidiennes, qui suivaient leur cours normal : le trajet du matin, les gestes nécessaires à son office, les horaires et la ponctualité conformes à sa rigueur coutumière, la discrétion de ses vêtements et de son sourire. [...] Accorder une attention inhabituelle à un objet comme celui-là était un exercice fondamental qui lui permettait d'aiguiser son regard sur les choses du monde. Dans le fond, le ballon était un moyen simple de désigner le Néant. [...] Sans cette enveloppe colorée, cet air, à présent souligné et se distinguant du reste de l'atmosphère, passerait complètement inaperçu. Choisir la couleur revenait à attribuer une couleur à l'insignifiant.
São Paulo, janvier 1993. Nirvana débute son unique tournée au Brésil par un concert au Morumbi Stadium, quelques mois avant le suicide de son chanteur, Kurt Cobain. S'il veut y assister en compagnie de Valéria, sa petite amie, le narrateur doit s'évader de la caserne où il effectue son service militaire à Porto Alegre. Son choix sera décisif et lourd de conséquences. Quelques années plus tard, devenu journaliste, il rencontre et interviewe Immaculée, une survivante du génocide rwandais : l'entretien le plonge dans un étrange malaise, faisant ressurgir une époque, le milieu des années 1990, au cours de laquelle sa vie a basculé. Entrelaçant tragédies personnelles et tragédies collectives, le protagoniste tente à travers des petites vignettes, réflexions, souvenirs, de démêler les fils de son histoire.
Mi-chronique, mi-journal intime, La pomme empoisonnée élabore, dans une prose épurée et éminemment puissante, le portrait d'une génération et questionne ce qui construit nos destinées.
Journaliste et écrivain, Michel Laub est né à Porto Alegre. La pomme empoisonnée est son sixième roman, et le second publié en français après Le journal de la chute (Buchet/Chastel, 2014). Lauréat de nombreux prix au Brésil et au Portugal, Michel Laub fait partie des auteurs les plus remarqués de la jeune littérature brésilienne.
Traduit du portuguais (Brésil) par Dominique Nédellec
L'aventure littéraire de William S. Burroughs, écrivain américain emblématique de la Beat generation, commence le jour où, se prenant pour Guillaume Tell sous l'emprise de l'alcool, il tue sa femme accidentellement. Dès lors, il n'aura de cesse de se débattre contre sa puissante paranoïa délirante et autodestructrice.C'est avec beaucoup de talent que João Pinheiro nous plonge en apnée dans l'univers halluciné de Burroughs, se délectant de ses textes fragmentés, abstraits, imbibés de substances toxiques, nous entraînant toujours plus loin dans une descente aux enfers avec l'urgence d'un polar coincé dans une console de jeux vidéo, où l'humour macabre se mêle à la fange la plus délétère.« Le langage est un virus qui vient de l'espace.»"
Paru pour la première fois dans un journal de Rio de Janeiro, la Gazeta de Notícias, ce texte rassemble six articles publiés entre septembre et octobre 1882.
Prenant pour point de départ le bombardement de la ville d'Alexandrie par la Royal Navy le 11 juillet 1882, qui visait à placer le canal de Suez et l'Égypte sous la coupe de l'Angleterre pour s'assurer le plein contrôle de la route des Indes, Eça de Queirós se lance dans une diatribe contre la politique impérialiste de l'Angleterre.
Dénonçant la mise sous tutelle de l'Égypte, dépouillée sans vergogne par les puissances européennes sous des prétextes hypocrites, il met une ironie dévastatrice au service d'une démonstration efficace, et attaque frontalement, sans scrupule aucun, l'arrogant John Bull.
Un réquisitoire étonnant contre ces velléités impérialistes camouflées sous des prétextes politiques, qui n'est pas sans rappeler certains contextes analogues contemporains.
INEDIT
Journal de la chute revisite jusqu'à l'obsession trois catastrophes - trois chutes - qui traversent la quête d'identité du narrateur, un jeune quadra brésilien mal dans sa peau.
Celle du grand-père suicidaire, d'abord, survivant d'Auschwitz exilé au Brésil qui taira jusque dans le secret de son journal l'atrocité des camps. Celle de João ensuite, un jeune goy victime jusqu'au drame des brimades constantes de ses camarades d'une école juive de Porto Alegre à laquelle est inscrit le narrateur. Et enfin la plongée dans l'alcool et la dépression de l'auteur fictif de ce terrible journal intime. Avec une violence et une force incroyables, ce « je » fouille les éléments clés de son passé, les interroge à travers les faits, le temps, les générations, les triture sans relâche jusqu'à ce qu'ils livrent leur secret et lui permettent, peut-être, d'enfin reprendre pied.
Époustouflant de précision littéraire, de minimalisme et de puissance émotionnelle, ce bouleversant roman de Michel Laub interroge nos destins et notre histoire jusqu'au vertige.
Journaliste et écrivain, Michel Laub est né en 1973 à Porto Alegre. Journal de la chute est son cinquième roman, et le premier traduit en français. Nommé et lauréat de nombreux prix au Brésil et au Portugal, Michel Laub figure sur la prestigieuse liste du magazine britannique Granta des vingt auteurs de moins de quarante ans les plus importants au Brésil.