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NOEL DUTRAIT
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Dans la province du Shandong, Shangguan Lushi donne naissance à neuf enfants dont un seul garçon, Jintong, Enfant d'Or. Ce petit dernier, l'enfant gâté né d'un pasteur suédois, est un obsédé surdoué. Narrateur de cette vaste fresque de la société rurale, son attachement immodéré et obsessionnel au sein maternel l'entraîne dans des situations tragiques et burlesques. Les destins du garçon et de ses huit sœurs sont irrésistiblement liés aux aléas de l'histoire de la Chine au XXe siècle. De la résistance antijaponaise à la révolution maoïste, du Grand Bond en avant au néo-capitalisme sauvage, les femmes chinoises accordent le Ciel et la Terre. En témoignent leur ventre fécond et leurs seins adorables, leurs seins d'Immortelles qu'il faut caresser dans une transe infiniment régénérante. Tout autour du téton suprême danse la gigue des chamanes taoïstes, guerriers héroïques, bandits sauvages, bureaucrates pathétiques et commissaires politiques, vagabonds missionnaires et petits métiers, maniaques de tous bords et obsédés de tous poils, amoureuses, vieillards et nouveau-nés également obstinés à vivre, accrochés à la Terre mère, transfigurés par le génie créateur de Mo Yan. Dans le battement de l'histoire, la pulsion érotique caresse le rêve dont les oiseaux fabuleux, les dragons légendaires et les montagnes magiques gardent le secret.
Mo Yan
Mo Yan, né dans le Shangdong en 1955, a reçu le prix Nobel de littérature en 2012. Une douzaine de ses romans et nouvelles sont traduits en français et publiés au Seuil dont Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), Le Supplice du santal (2006), Quarante et un coups de canon (2008), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et Le Veau suivi de Le Coureur de fond (2012).
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Mo Yan
Les retrouvailles des compagnons d'armes
Un officier rentre au village. " Sous une pluie battante, je gravis la digue de la rivière de mon pays natal. En me retournant, je vois l'arrière de l'autocar qui s'éloigne silencieusement en cahotant dans un nuage de fumée noire. Il disparaît en un clin d'œil. Aucune trace de vie humaine [...]. Une multitude de libellules aux couleurs magnifiques tourbillonnent au-dessus de la rivière. " Alors qu'il s'engage sur le pont, une voix l'appelle, du haut d'un saule, sur la rive. C'est un ami d'enfance et compagnon d'armes...
Entre ciel et eau, de plus en plus près de la cime surplombant la rivière en crue, les deux amis évoquent leur enfance, la vie de caserne, leurs amours contrariées et les combats où la farce le dispute au tragique.
Mo Yan est ici poète et nostalgique. Triste aussi. Et en colère, une colère éclatante, portée par une ironie féroce, contre la bêtise de la guerre et de ceux qui la mènent, et une tendresse joyeuse pour ceux qui la subissent.
Mo Yan, le plus célèbre des écrivains chinois, est aussi l'un des maîtres du roman contemporain. Son œuvre considérable est traduite dans le monde entier. Le Seuil a publié plus de vingt romans, nouvelles et essais dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et le Clan des chiqueurs de paille (2016). Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2012.
Traduit du chinois par Noël Dutrait.
Noël Dutrait, professeur émérite de langue et littérature chinoises à l'Université de Provence, est l'auteur d'articles et d'ouvrages sur la littérature chinoise du XXe siècle. Il a traduit, en collaboration avec Liliane Dutrait, de nombreux auteurs chinois contemporains, dont A Cheng, Su Tong, Han Shaogong, Mo Yan et Gao Xingjian.
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"Depuis qu'il écrit poèmes, romans, nouvelles, pièces de théâtre, livrets d'opéra, depuis qu'il peint, à l'encre de Chine, sur papier ou sur toile, des tableaux de toutes les tailles, mais jamais avec des couleurs, seulement avec les multiples nuances qui vont du blanc au noir, depuis qu'il filme, en plein air ou en studio, en couleur ou en noir et blanc, et crée des films muets ou parlant, depuis qu'il prononce des discours à l'invitation des musées, universités, associations artistiques et littéraires du monde entier, Gao Xingjian s'exprime en son nom propre, sans suivre les modes, en livrant son témoignage au sujet des difficultés existentielles que rencontrent les hommes depuis des temps immémoriaux, sans jamais penser que l'avenir pourrait être radieux, sans jamais croire aux discours des hommes politiques, des philosophes radicaux, des prophètes et des démiurges.
C'est un homme seul, qui n'appartient à aucune chapelle et qui se contente de livrer aussi bien sa vision du monde passé et du monde actuel que sa propre expérience artistique."
ND
préface et traduction du chinois par Noël Dutrait
L'oeuvre de Gao a été récompensée par le prix Nobel de littérature en 2000.
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Chronique du classique des mers et des monts
Gao Xingjian
- Seuil
- Romans étrangers (H.C.)
- 8 November 2012
- 9782021095302
"LE RÉCITANT, frappant sur son tambour qui rend un son mat.
Mesdames, Messieurs, regardez notre ancêtre à tous, Nüwa, au milieu de ce chaos. C'est une déesse, naturellement, et non pas une femme ordinaire. Elle est d'une grande beauté malgré sa grande saleté, elle n'a aucune honte et garde sa dignité. On ne sait ce qu'elle dit, on ne sait ce qu'elle chante. Les dieux ont leur propre langage, comment vous et moi, hommes et femmes ordinaires, pourrions-nous les comprendre ? "
La mythologie chinoise dans laquelle nous entraine le prix Nobel GAO Xingjian est peuplée de monstres fantastiques - buffle unijambiste, serpent à tête humaine, corbeaux d'or et oiseaux aux couleurs chatoyantes -, de dieux et déesses tour à tour capricieux, jaloux, colériques et touchants. En proie aux vices humains, ces personnages qui forgent notre monde actuel rappellent étrangement les dieux antiques grecs ou romainset les humains de tout temps et tous lieux...
traduit du chinois par Noël Dutrait et Philippe Che
L'oeuvre de Gao a été récompensée par le prix Nobel de littérature en 2000.