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Littérature
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De la centaine de pièces écrites par Eschyle, le plus vieux et le plus terrible des tragédiens grecs, seules sept nous sont parvenues. On sait peu de choses de lui, si ce n'est qu'il a combattu à la bataille de Marathon : l'ombre de la guerre, immense et redoutable, plane sur son oeuvre. D'un choeur de femmes exilées, dans Les Suppliantes, à la lamentation d'une reine face à la défaite, dans Les Perses, jusqu'aux pleurs d'une ville déchirée par une guerre fratricide, dans Les Sept contre Thèbes, Eschyle chante la guerre et ses douleurs. Ses héros, tel Prométhée, font face à la colère divine, ou ploient sous la malédiction, dans la trilogie de l'Orestie. Eschyle ne célèbre pas les vainqueurs mais les vaincus : réfugiés, suppliciés, révoltés. Victimes de l'hybris des hommes ou de la malédiction des dieux, tous entonnent une complainte qui traverse les millénaires.En passant du monologue au dialogue, Eschyle donne naissance à la tragédie, et transforme la cérémonie religieuse en acte de théâtre. Mise en garde ou malédiction, il fait tonner jusqu'à nous une voix d'outre-tombe : gare à celui qui cherche à bouleverser l'harmonie du monde.
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Chante, déesse, la colère d'Achille, le fils de Pélée ; détestable colère, qui aux Achéens valut des souffrances sans nombre et jeta en pâture à Hadès tant d'âmes fières de héros. (I, 1-4)
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Ses premiers enfants, le grand Cronos les dévorait, dès l'instant où chacun d'eux du ventre sacré de sa mère descendait à ses genoux. (v. 459-460)