Irene Wagner mène une vie de grande bourgeoise dans la Vienne de la double monarchie. Un jour, elle cède aux avances d'un jeune pianiste.
Nous sommes à Berlin en 2011 et il est de retour. Qui ? Hitler. Tout à la fois hilarante et édifiante, une satire virtuose et prophétique sur nos sociétés fascinées par la célébrité et le culte de la personnalité, même si (ou a fortiori ?) ces " people " font, au mieux, preuve d'une bêtise crasse ou, au pire, professent des idées nauséabondes.A Berlin, en 2011.
Soixante-six ans après sa disparition, Hitler se réveille dans un terrain vague de Berlin. Et il n'est pas content : quoi, plus personne ne fait le salut nazi ? L'Allemagne ne rayonne plus sur l'Europe ? Tous ces Turcs qui ont pignon sur rue sont venus de leur plein gré ? Et, surtout, c'est une FEMME qui dirige le pays ?
Il est temps d'agir. Le Führer est de retour et va remettre le pays dans le droit chemin. Et pour ça, il lui faut une tribune. Ca tombe bien, une équipe de télé, par l'odeur du bon filon alléchée, est toute prête à la lui fournir.
La machine médiatique s'emballe et bientôt, le pays ne parle plus que de ça. Pensez-vous, cet homme ne dit pas que des âneries ! En voilà un au moins qui ne mâche pas ses mots. Et ça fait du bien, en ces temps de crise...
Hitler est ravi qui n'en demandait pas tant. Il le sent, le pays est prêt. Reste pour lui à porter l'estocade qui lui permettra d'accomplir enfin ce qu'il n'avait pu achever...
Rentrée littéraire 2020.
Il est aussi rare de trouver des inédits de grands écrivains disparus que des textes de grands auteurs étrangers qui ne soient pas encore traduits. Ces deux éléments sont exceptionnellement réunis dans ce volume qui rassemble un roman inachevé de Joseph Roth, exhumé en 1978, soit près de quarante ans après sa mort, et huit nouvelles qui n'ont encore jamais paru en français. C'est dire l'importance de cet ensemble, qui vient enrichir l'oeuvre de l'un des romanciers majeurs du XXe siècle.Perlefter, histoire d'un bourgeois est le portrait éblouissant d'un conformiste. Homme tiède, hypocrite, incapable d'aimer ou de haïr, égoïste, pingre et pétri de peurs, cet affairiste se montre prêt à toutes les compromissions dès lors qu'elles servent ses intérêts. Il sait s'adapter à tous les régimes, la monarchie comme la république, mais redoute la révolution et toute forme de désordre susceptible de nuire à sa réussite. Perlefter est le prototype de ces opportunistes qui, le moment venu, soutiendront sans scrupules Hitler et son régime. Roman politique et social, Perlefter, histoire d'un bourgeois offre une fascinante étude de caractères, comme chacune des nouvelles ici magnifiquement restituées par Pierre Deshusses. On y retrouve l'une des caractéristiques de Joseph Roth : la nostalgie d'un monde perdu, avec cette tension constante entre le passé et le présent. Mais si l'auteur de La Marche de Radetzky refuse l'exaltation du progrès et de la modernité, il n'idéalise pas pour autant cet univers disparu et fait preuve à son égard d'une grande lucidité critique, y décelant des germes de violence et de brutalité annonciateurs du pire. La force de ces récits tient aussi à l'écriture de Roth : ce style si particulier et si bien rythmé où alternent évocations sensorielles et pointes philosophiques, satire et paradoxes.
Dans le dernier volet du polyptyque qu'il consacre à l'exploration littéraire de notre quotidien (après Essai sur le Lieu Tranquille, Essai sur la journée réussie, Essai sur le juke-box et Essai sur la fatigue), le grand écrivain autrichien narre la vie d'un ami "fou de champignons" et transforme le coeur des forêts en lieu d'enchantement.
Peter Handke atteint un degré de sensibilité et de précision, une attention au détail qui n'ont que peu d'équivalents dans le paysage littéraire contemporain. Assis à sa table, muni d'un crayon, il mue ses pérégrinations à la périphérie de nos existences urbaines en campagnes d'observation et poursuit rigoureusement le mot juste.
À la recherche du miracle dans le profane, de ces moments d'exaltation intense où les choses simples se révèlent étincelantes, Peter Handke fait émerger l'utopie du plus ténu.
Le jour de ses quarante et un ans, un écrivain viennois reçoit une lettre d'une femme qui l'aime passionnément depuis son adolescence et qui, sur son lit de mort, désire lui raconter cet amour qui la consume encore. Elle l'a aperçu pour la première fois seize ans plus tôt, alors qu'il emménageait dans l'appartement face au sien, où elle vivait avec sa mère. Pour la jeune fille de treize ans, ce fut un coup de foudre et le moment où sa vie commença réellement.Lettre d'une inconnue est le récit d'une des grandes passions de la littérature du XXe siècle et une des nouvelles les plus célèbres et les plus intenses de Stefan Zweig. Avec humanisme, l'auteur y dépeint l'amour absolu d'une femme pour un homme insouciant. Les trois textes de jeunesse qui suivent, " Rêves oubliés ", " Deux solitudes " et " Jeunesse gâchée ", essentiels à la connaissance de l'oeuvre de Zweig, contiennent déjà les thèmes de ses meilleurs récits : le rêve, la rencontre, la désillusion, le suicide. " Avec Shakespeare et Agatha Christie, Stefan Zweig partage le podium des classiques étrangers les plus lus en France. " L'Obs
Hugo von Hofmannsthal (1874-1929) est un Rimbaud qui recommence - ou continue - à écrire après avoir constaté la faillite de la parole. La Lettre de Lord Chandos est un manifeste de la dissolution de la parole et du naufrage du moi dans le flux désordonné et indistinct des choses que le langage ne peut plus nommer ni dominer. Le protagoniste abandonne sa vocation et sa profession d'écrivain parce que aucun mot ne lui semble exprimer la réalité objective ; le flux secret de la vie le saisit et le pénètre au point qu'il se perd complètement dans les objets, qu'il se dissout dans une révélation du tout qui détruit l'unité de la personne dans un tremblotant chatoiement d'émotions et de réactions. (Claudio Magris)
Fin des années trente : New York est en plein tumulte. Les nationalistes allemands célèbrent Hitler tandis que le mouvement pro-guerre recommande l'intervention des Américains en Europe.
Josef Klein, lui, ne vit que pour ses deux passions : les échecs, et la radio amateur. C'est ainsi qu'il rencontre Lauren, jeune activiste qui partage sa fascination des ondes. Mais les compétences techniques de Josef en tant qu'opérateur radio attirent vite l'attention d'hommes influents, et avant même qu'il ne le réalise, il se retrouve au coeur du réseau d'espionnage du renseignement militaire allemand.
Des rues de Harlem à Buenos Aires en passant par l'Allemagne, Ulla Lenze explore les multiples identités d'un héros, qui selon le continent et l'époque se prénomme Joe, Josef ou José.
Un roman brillant et haletant qui mêle archives familiales et thriller d'espionnage pour offrir une réflexion sur les affres d'une âme perdue en terre étrangère.
Traduit de l'allemand par Pierre Deshusses
« Costa Rica, Argentine, États-Unis, de janvier 1925 à juin 1953, c'est tout un pan de l'histoire du monde qui défile sous nos yeux. L'auteur met ici l'art virtuose du romancier au service de la vérité historique. » Historia
Trois textes brefs, Samskila, Poupées de cire et Mitsou, sont réunis par une même tension qui va de l'étrangeté au paradoxe jusqu'à l'expérience de la perte. En annexe, La Morale du joujou de Baudelaire.
« Un homme rentre en Allemagne. Mille jours durant, il a attendu dans le froid. Et après avoir attendu mille nuits dans le froid, il peut enfin rentrer chez lui. Et la vie qui l'attend ressemble à un film hallucinant. Il doit se pincer, ne sachant pas s'il rêve. Il s'aperçoit alors qu'il y a des gens qui vivent la même chose que lui. Il se rend compte que c'est un film ordinaire. L'histoire d'un homme qui rentre en Allemagne, comme tant d'autres. Tous ces gens qui reviennent chez eux sans pourtant rentrer car ils ne savent plus où aller. Chez eux, c'est dehors, devant la porte. Leur Allemagne, elle est là dehors, dans la nuit, dans la pluie, dans la rue. Voilà leur Allemagne ! »
Né à Hambourg en 1921, Wolfgang Borchert est envoyé sur le front russe en 1941. Il en revient blessé et malade et passe la guerre entre l'hôpital, le front, et la prison, pour automutilation et activités subversives. À l'automne 1946, il écrit en une semaine la pièce qui fait de lui le premier écrivain célèbre de l'après-guerre allemande et, avec Heinrich Bll, l'un des représentants majeurs de la « littérature des ruines » : Dehors devant la porte, le récit du retour de Beckmann, simple soldat dont le foyer n'existe plus. Borchert meurt le 20 novembre 1947, la veille de la première de sa pièce.
Au coeur des montagnes bavaroises se noue un drame aux conséquences dévastatrices. Porté par une écriture puissamment évocatrice, un premier roman impressionnant, un suspense oppressant au service d'une histoire de haine et de revanche.Alpes bavaroises, fin XIXe siècle
Peintre solitaire, Greider débarque un soir dans un village isolé des Alpes. Personne ne sait d'où il vient et nul ne souhaite le voir rester. À commencer par les Brenner, père et fils, qui règnent en maîtres sur le village.
Placé sous bonne garde chez la veuve Gader et sa fille, le jeune homme se voit autorisé à arpenter les sentiers alentours pour croquer le paysage. Mais s'il esquisse et dessine, Greider profite aussi de ces excursions pour s'enfoncer de plus en plus dans la vallée et espionner ses habitants...
Alors que la neige entrave toute velléité de retour pour le peintre, un événement vient troubler la communauté : le corps de l'un des fils Brenner est découvert dans les bois. Accident ? Meurtre ? Personne ne semble vouloir se poser de questions. Jusqu'à ce que la fille Gader annonce ses fiançailles et qu'un deuxième cadavre soit retrouvé. Quelle est cette malédiction qui frappe soudain le village ?
Tous les yeux se tournent vers Greider : quel est le dessein véritable de cet inconnu ? Mal incarné ou ange vengeur ? Certains ne tarderont pas à connaître la réponse...
Jamais ils ne se sont dit tu et tout les séparait : les origines, le tempérament, le mode de vie, l'orientation politique. Mais réunis par la passion de l'écriture et de la liberté, les deux écrivains Stefan Zweig et Joseph Roth ont entretenu entre 1927 et 1938 une correspondance d'une rare puissance.
« Ma mère était très laide. Jamais mon grand-père ne lui aurait permis quoi que ce soit d'autre. » Ainsi commence le récit de la vie d'une femme raconté par sa fille. Véritable tyran domestique, ce grand-père n'a de cesse que d'inculquer à sa fille le sens du devoir et de la détourner de la superficialité. Et cette enfant laide se mue rapidement en un petit prodige même si, une fois devenue adulte, elle reste totalement immature. Aussi quand l'amour fait irruption dans sa vie, elle est tellement démunie qu'elle lâche complètement prise. Sur un ton à la fois tendre et brutal, Cinq kopecks est un hommage à une mère non conformiste qui en sait moins sur l'amour et sur la façon dont le monde fonctionne que sa fille. Un roman nerveux et tragicomique.
C'est une histoire de passion et de transgression, un chemin vers la révélation par-delà toute confusion.
Monsieur Blanc est suisse et convaincu qu'il vit dans le meilleur pays du monde.
Il n'a fait que deux voyages : l'un pour respecter la volonté de son père et faire ses études à Cambridge, l'autre fut un déplacement professionnel offert par son employeur, pour le remercier, à quelques mois de sa retraite. Sa vie tout entière a été vouée à un échec radical.
Il n'a connu que trois femmes : sa mère, avec laquelle il a vécu en osmose et dont la mort l'a plongé dans une dépression profonde.
Heike, rencontrée en Angleterre et qu'il n'a pas épousée parce qu'elle ne voulait pas vivre en Suisse.
Et Vreni, épousée sur le tard par raison, inconsolable de la mort de son premier mari, comme lui-même l'est de la perte de Heike. Sous le choc de l'annonce de la mort de Heike, il imagine ce qu'aurait pu être sa vie.
Roman Graf sait donner vie à ses personnages par la description des choses et des actes du quotidien. Dans la distance, sans pathos, il dit le vide de la vie d'un homme ordinaire. Son écriture subtile révèle à la fois le pessimisme et l'humour corrosif de l'auteur. Il fait ici le portrait d'un homme qui ne laisse pas indifférent et qu'on n'est pas près d'oublier.
Au bout du compte, le lecteur se demande comment on peut être suisse, allemand, polonais et tout simplement européen.
Ce premier roman a été salué par la critique et a reçu le Prix littéraire de la Ville de Brême.