Chaire Création artistique 2022-2023Pendant des décennies, la bande dessinée n'a eu aucun nom, ni aucune histoire. Associée à l'enfance et au divertissement, elle était publiée sur des supports éphémères et ne connaissait que rarement les honneurs du livre. D'abord prisé par des collectionneurs nostalgiques des joies de leur enfance, elle a peu à peu gagné en lectorat, puis en prestige.
Benoît Peeters reconstruit le parcours historique d'un genre longtemps déconsidéré et analyse l'évolution du discours à son propos, nous offrant le regard d'un témoin de l'intérieur sur les processus ayant conduit à la reconnaissance du neuvième art.
Benoît Peeters est écrivain, scénariste et biographe d'Hergé, Paul Valéry et Jacques Derrida. Théoricien et critique, il est l'auteur de nombreux essais sur la bande dessinée, le scénario et l'écriture en collaboration. Avec le dessinateur François Schuiten, il a créé en 1983 le cycle des Cités obscures, traduit dans le monde entier. Il est professeur invité au Collège de France sur la chaire annuelle Création artistique.
Référence explicite au roman de Marcel Proust, cette « fantaisie autobiographique » se veut une réflexion psychologique sur la bande dessinée, la mémoire et le temps. Trois événements - un rendez-vous d'enfance manqué avec Hergé dans les années 1970, un coup du destin le 3 mars 1983 et un émouvant voyage en Belgique pour une visite de Bruxelles et du musée Hergé en 2013 - ont conduit l'auteur à tirer les fils d'un grandiose hommage à la bande dessinée mondiale. Ricardo Leite nous emmène en voyage dans les univers symboliques et culturels qui l'ont enchanté tout au long de sa vie. Il dévoile une relation mi-réelle, mi-onirique avec Hergé, son monde et son oeuvre, en particulier Les aventures de Tintin. Il nous propose un dialogue imaginaire permanent (sur l'art, la technique et l'histoire de la bande dessinée) avec les grands créateurs, parfois basé sur des rencontres réelles ou inspirées par ses nombreuses lectures. En fin de volume, des notices biographiques permettent au lecteur de retrouver page à page les auteurs et les personnages représentés dans l'ouvrage et en particulier de partir à la découverte de la trop méconnue bande dessinée sud-américaine. À la recherche du tintin perdu associe un dessin digne des plus grands, des compositions et des inventions graphiques sans cesse renouvelées et un récit inventif et original.
Milou apparaît dès la première vignette illustrée de Tintin au pays des Soviets et il sera le dernier de la famille tintinesque à s'exprimer dans l'ultime album inachevé, Tintin et L'Alph-Art. Toujours présent entre ces deux extrêmes, il est indispensable aux Aventures.
Son caractère hybride - canin et humain - fait la spécificité et la richesse de ce personnage hors normes. Milou est le compagnon inséparable de son maître, son confident, son contradicteur, son alter ego, son sauveur récurrent, son joker dans les cas désespérés. Mais il est aussi son opposé, son négatif, son alibi facétieux. Il est l'antidote à la perfection du jeune reporter, un anti-héros à qui des milliers de lecteurs peuvent s'identifier, il est le côté humain de Tintin. Trop humain ?
Renaud Nattiez s'est tourné vers l'écriture après des études de philosophie et le passage par une grande école aujourd'hui sur le point de disparaître. Il est l'auteur de plusieurs essais consacrés à l'oeuvre d'Hergé. Le Mystère Tintin, les raisons d'un succès universel (Les Impressions Nouvelles) l'a fait connaître dans le monde de la tintinologie. Il a également publié Le Dictionnaire Tintin, Les Femmes dans le monde de Tintin, et Brassens et Tintin, deux mondes parallèles.
A. La Face cachée de la BD
qui contiendra Les métiers secrets de la BD
et
B. La Face apparente de la BD
qui contiendra Les métiers apparents de la BD (ceux que tout le monde croît connaître)
et Les héros apparents de la BD (pareil)
et, enfin,
C. Le caché de l'apparent et l'apparence du caché
qui contiendra:
une réflexion générale sur la bd par Coudray illustrée de photos anciennes légendées et détournées par Reuzé
la rencontre et la collaboration de Coudray et Reuzé racontée par Coudray
des bios succinctes et illustrées des deux (Reuzé par lui-même et Coudray de même)
Lorsquil envoie à Hergé ses dessins inspirés de lunivers de Tintin en décembre 1960, le jeune Jacques Langlois nimagine pas quil vient dinitier une correspondance qui durera plus de vingt ans. Spectateur privilégié de nombre dévénements ayant marqué lunivers de Tintin, il rend ici hommage à ce petit monde en feuilletant, en même temps que les 23 albums de la collection, celui de ses souvenirs.
Quest-ce que la « tintinologie » ? Comment Hergé a-t-il créé son personnage ? Doù vient le nom « Haddock » ? Un Tchang en cacherait-il un autre ? Tintin a-t-il un avenir ?
Entre souvenirs et analyse personnelle dun monument de la bande dessinée, ce Petit éloge de Tintin fera leffet dune madeleine de Proust à plus dun lecteur
Né en 1950, Jacques Langlois adresse à Hergé ses premiers dessins imités de Tintin en 1960, inaugurant une correspondance de plus de vingt ans, ponctuée de plusieurs rencontres.
Après la disparition du dessinateur, tout en poursuivant une carrière professionnelle sans relation avec la BD, il reste proche du monde des tintinophiles, devenant un collectionneur et exégète de son uvre.
Il est administrateur de lassociation Les Amis de Hergé et membre du comité de rédaction de la revue éponyme.
Entre 1930 et 1980,Tintin participe, à l'instar de ses modèles Albert Londres ou Joseph Kessel,aux grandes mutations géopolitiques du monde. Dès son périple en URSS, iltémoigne du « grand tournant » opéré par la Russie soviétique. Il découvre leCongo belge. Puis il se rend dans une Amérique sinistrée par la grandedépression. En Chine, il vit en direct l'« incident de Moukden » et combat auxcôtés des Chinois contre l'occupant japonais. Dans Le Sceptre d'Ottokar,il assiste à la montée du nazisme. Après la Seconde Guerre mondiale, ObjectifLune, On a marché sur la Lune, L'Affaire Tournesol et Cokeen stock sont de véritables chroniques de la guerre froide sur fondd'espionite, de course à l'espace, de microfilms, de terrorisme, de piraterieaérienne, de trafics d'armes et d'enlèvements de savants. Dans Les Picaros,il est pris impuissant dans la valse des révolutions-éclairs qui agitentl'Amérique latine...En resituant chaquealbum dans son contexte de création, Bob Garcia traque et décrypte lesréférences historiques, politiques et d'actualité immédiate qui se devinent en filigranedes aventures du célèbre reporter. Une nouvelle lecture du travail trèsdocumenté de Hergé, qui affirmait lui-même : « Tous mes albums portent la tracedu moment où ils ont été dessinés. » Passionné de littératurepopulaire, de musique et de bandes dessinée, Bob Garcia a publié unedizaine de romans policiers et de nouvelles, des essais et des articles sur lemonde du jazz, et des études sur Tintin. Chez Desclée de Brouwer, il a publié Tintin, le Diable et leBon Dieu (2018) ; Tintin, du cinéma à la BD (2019) ; et Anatomiedu fait divers (2020).
Moulinsart... J'y suis entré un jour de l'été 57, n'y connaissant personne, ni Haddock, ni Nestor, ni Tryphon ni même Tintin. Une belle maison en pierre blanche avec de hautes toitures d'ardoises sur lesquelles brillait un ciel bleu. Je ne suis pas revenu de cette première visite. J'ai arpenté sans fin, pendant soixante-quatre ans, le château du capitaine, toujours étonné de m'y perdre, comme on s'égare régulièrement dans les couloirs, revisités chaque nuit, d'une demeure onirique.
Découvert sur l'étal d'un brocanteur bruxellois, ce carnet contient les notes de voyages et les photographies prises par un journaliste du défunt Petit Vingtième. Elles concernent les reportages qui l'ont conduit de Russie en Palestine entre janvier 1929 et mai 1940. En recollant la garde du quatrième plat de ce carnet, j'ai découvert au verso du carton cette courte phrase manuscrite : « Ce sont les knickerbockers que j'affectionne tant qui me confèrent cette allure juvénile, mais ne vous y fiez pas... » En lisant ces mots, comment ne pas songer à l'éternelle jeunesse de Tintin ? Ce carnet lui appartint-il ? Toujours est-il que les notes de ce carnet croisent les premières aventures de Tintin et, comme elles, donnent un reflet de ce que fut l'entre-deux-guerres.
Hergé, le créateur de Tintin et Milou a, dès ses débuts, choisi pour son oeuvre principale le titre Les Aventures de Tintin. L'intitulé demeurera, même après l'apparition du capitaine Haddock. 90 ans après la naissance de Tintin, l'oeuvre garde toute sa force et reste ouverte à la relecture et aux commentaires. Pour notre part, nous avons choisi de nous focaliser sur le concept de l'aventure qui fait la part belle aux rebondissements et à l'ingéniosité du héros. Observer ce qui déclenche le départ à l'aventure pour Tintin, flâner du côté des grands reporters qui ont pu influencer Hergé, naviguer des premiers reportages aux quatre coins du globe à l'aventure intérieure de Tintin au Tibet, c'est se pencher sur "le mythe de l'aventure" dans les 24 albums de Tintin. Ce cheminement plus ou moins inédit pouvait être prometteur de nouvelles découvertes.
Hergé est né en même temps que le cinéma. Dès son plus jeune âge, il se passionna pour le 7e art, et ses « expériences cinématographiques » le marquèrent pour toute son oeuvre. Il affirma plus tard : « Je considère mes histoires comme des films », en précisant ses acteurs favoris : Charlie Chaplin, Laurel et Hardy, les Marx Brothers, etc., et en mentionnant plusieurs influences cinématographiques précises.Bob Garcia a mené l'enquête pendant plus de vingt ans et visionné des centaines d'heures de films. Après s'être intéressé aux origines de la culture cinématographique du jeune Hergé, puis aux genres, acteurs et réalisateurs qui l'ont inspiré, il a recherché les films qui furent déterminants dans la création de chacun des albums et livre ici de nombreuses références et influences inédites et stupéfiantes.Autant d'invitations, pour les cinéphiles et les tintinophiles, à jeter un nouveau regard sur le travail d'Hergé.
Passionné de littérature populaire, de musique et de bande dessinée, Bob Garcia a publié une dizaine de romans et nouvelles policières, d'études tintinophiles et d'essais et articles sur le monde du jazz. Il a publié en 2018 Tintin, le diable et le bon Dieu chez le même éditeur.
Bien qu'issu d'un milieu aux convictions étroites, Georges Remi dit Hergé (1907-1983) est parvenu à donner naissance à une oeuvre ouverte et universelle. Pour Hergé, la bande dessinée ne fut jamais un art mineur. Il voulut tout faire entrer dans Les Aventures de Tintin : ses curiosités et ses angoisses, ses passions et ses rêves, sa sensibilité au siècle. Quelques semaines avant sa mort, il déclarait y avoir mis toute sa vie. Il y avait mis en tout cas la plus belle part de lui-même. Benoît Peeters, spécialiste de l'oeuvre d'Hergé qu'il connaît mieux que personne évoque dans ce texte passionnant, plein d'anecdotes révélées pour la première fois, l'itinéraire complexe de ce créateur et cet art de la bande dessinée qu'il a porté au plus haut.
La bande dessinée est aujourd'hui à un tournant de son histoire. Son image sociale s'est considérablement améliorée, sa légitimité culturelle ne fait plus guère débat. Or ces évolutions, qui font d'elle un objet de mieux en mieux identifié et de plus en plus reconnu, se produisent alors que le marché, lui, au sortir d'une période de croissance continue, connaît une véritable crise, impactant tant les marges des éditeurs que les revenus des auteurs. Dans le cadre des États généraux de la bande dessinée, lancés en janvier 2015, qui se proposent de « faire un bilan et une analyse la plus exhaustive possible de la situation », ce petit livre interroge à chaud les évolutions récentes de la production éditoriale, la féminisation de la profession, l'essor de la non-fiction, la situation de l'édition alternative, la multiplication des formations spécialisées, la percée de la bande dessinée sur le marché de l'art, sa place à l'université et quelques autres questions d'actualité.
Historien et théoricien de la bande dessinée, Thierry Groensteen est chargé de mission auprès de la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image, rédacteur en chef de la revue en ligne NeuvièmeArt2.0, directeur de collection chez Actes Sud et auteur de nombreux ouvrages.
Vous avez déjà lu des albums d'Hergé et vous pensez bien les connaître. Mais est-ce si sûr ? Ainsi, par exemple, vous souvenez-vous de l'événement très important qui a inspiré Le Sceptre d'Ottokar ? Savez-vous pourquoi le Pérou n'a pas du tout apprécié la parution de L'Oreille cassée ? La gare de Moulinsart a-t-elle existé ?... En cherchant la réponse à ces 300 questions vous allez lire ou relire les albums avec un autre oeil et vous saurez pourquoi ils sont destinés aussi bien aux enfants qu'aux adultes de 77 ans et même plus !
Au cours de ses nombreux voyages, de 1929 à 1976, Tintin n'hésite pas à se fondre parmi la population qui l'entoure en adoptant ses costumes. La lecture des albums des aventures de Tintin permet d'analyser presque un demi-siècle de mode vestimentaire en Europe et d'admirer des costumes venus des pays où Tintin était censé exercer son métier de reporter : en Amérique, en Asie, en Afrique. Hergé a mis un soin particulier à reproduire les vêtements de l'époque des habitants des pays traversés par son héros.
« Je vous assure que je ne comprendrai jamais le succès de Tintin. Pour moi, il doit y avoir, au départ, un malentendu... », avouait Hergé. Plus de trente ans après sa mort et quarante ans après la parution du dernier album achevé, le succès de Tintin perdure. L'universalité de son audience n'est plus à démontrer, avec une traduction en plus de cent langues. Mais s'est-on vraiment interrogé sur les raisons de ce succès, par-delà la reconnaissance de l'immense talent du dessinateur et scénariste belge ? La littérature savante et critique autour de Tintin est pléthorique (biographies de l'auteur, interprétations psychanalytiques, analyses socio-politiques, décryptage du contexte historique). Renaud Nattiez prend le parti de suivre une autre démarche, qui s'appuie sur le contenu même de l'oeuvre d'Hergé. Le vérisme, la facilité à s'identifier au héros grâce à son indétermination, les nombreux niveaux de lecture et la diversité des mobiles au service d'un objectif moral clair contribuent au succès universel de Tintin. Mais ces éléments ne suffiraient pas à expliquer un triomphe aussi durable, s'ils ne s'accompagnaient d'un atout supplémentaire déterminant que Le Mystère Tintin nous dévoile peu à peu...Grâce à une méthode d'analyse rigoureuse qui n'exclut pas quelques détours par la philosophie, ce livre renouvelle en profondeur notre compréhension des Aventures de Tintin.Renaud Nattiez est né entre Paris et la Belgique, pendant la gestation d'On a marché sur la Lune. Ancien élève de l'ENA et Docteur en économie, il est aujourd'hui inspecteur général de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche.
Quoi de mieux qu'un manuel sous forme de BD...
pour vous guider dans l'art de créer une BD ?
Pour les amoureux de la BD de 8 à 88 ans !
De l'aventure
Des case vierges pour dessiner et développer votre propre style
De l'action
Des superhéros
Le livre à mettre entre les mains de tous les apprentis bédéastes
Attention : La version ePub de ce livre numérique est en fixed-layout. Pour des conditions de lecture optimales, veillez à ce que votre tablette ou ordinateur supporte ce type de format.
Cet ouvrage a été conçu pour aider le lecteur à identifier les influences artistiques, picturales, cinématographiques, musicales ou littéraires du père de Tintin. Où peut-on voir un tableau de Picasso ou un autre de Sisley ? Quels designers modernes ont inspiré Hergé pour représenter le mobilier présent dans les albums ? Quels cinéastes ont influencé Hergé ? Avec les moyens de l'époque, Hergé avait réussi à rassembler une documentation très variée, tant artistique que scientifique.
Si tout semble avoir été dit et écrit sur René Goscinny, son oeuvre cinématographique et télévisuelle a trop souvent été survolée. Après avoir débuté comme gagman, Goscinny est devenu producteur de ses films, à la tête d'un important studio d'animation européen (avec Uderzo). On lui doit trois films, trois téléfilms, cinq dessins animés et une série télévisée, sans compter des participations à des scénarios et des projets non aboutis. Collaborant régulièrement avec Pierre Tchernia et une équipe de comédiens fidèles (Roger Carel, Michel Serrault, Micheline Dax, Michel Galabru, Rosy Varte, Jean-Marc Thibault...), il a écrit des scénarios qui lui ressemblent, et qui ont dans son oeuvre une place aussi importante que les albums d'Astérix ou les livres du Petit Nicolas.
Cet ouvrage donne un coup de projecteur sur la carrière audiovisuelle de René Goscinny, 40 ans après sa mort, et à l'occasion d'une rétrospective « Goscinny et le cinéma » organisée par la Cinémathèque française à l'automne 2017.
L'ascension du 9e Art :
Nathalie Heinich, L'artification de la bande dessinée
Benoît Mouchart, Le festival d'Angoulême, instrument de légitimation
Philippe Dagen, Sens dessus dessous. Art contemporain et bande dessinée
Pascal Ory, Une vie avec la BD (entretien)
La conquête d'une place :
Fabrice Piault, Naissance d'un marché
Antoine Torrens, La bande dessinée en bibliothèque. La constitution d'une géographie inconsciente
Éléments d'une histoire :
Thierry Groensteen, 1833-2000 : une brève histoire de la bande dessinée
Jean-Pierre Mercier, La bande dessinée américaine, entre mass media et contre-culture
Benoît Mouchart, 2000-2017 : les mutations de la bande dessinée
Jean-Marie Bouissou, Le manga en douze questions
Benoît Mouchart - Jacques Tardi, Abattre les jours (entretien)
L'écriture et l'image :
Benoît Peeters, Une écriture spécifique
Tristan Garcia, Enfance de la bande dessinée. L'art des images et des âges
J. M. G. Le Clézio, Un enthousiasme d'enfance
La folie Tintin :
Pierre Assouline, Hergé sacré, sacré Tintin!
Rémi Brague, Tintin, ce n'est pas rien!
Jean-Luc Marion, Tintin comme système. Esquisse d'une interprétation
Hubert Védrine, BD, histoire et géopolitique
La BD à l'école :
Cécile Gonçalves, La BD a sauvé mes cours de philo
Vincent Marie, Fragments d'une guerre dessinée. La BD historique et la Grande Guerre
Lucie Servin, La mémoire de la Shoah et sa représentation dans la BD
David Vandermeulen, La BD et la transmission du savoir
Tintin est né dans le monde très catholique de la bande dessinée franco-belge de l'entre-deux guerres. C'est donc tout naturellement qu'Hergé a distillé de multiples allusions aux grandes valeurs du christianisme, fondamentalement ancrées en lui, au fil des albums qu'il a créés. Incarnées par son héros, elles sont omniprésentes dans une oeuvre qui témoigne également d'un intérêt très documenté et respectueux du dessinateur pour les autres croyances.Après avoir resitué chaque bande dessinée dans son contexte de création, Bob Garcia s'attache à répertorier les références aux religions, mythes ou superstitions qui apparaissent dans l'oeuvre hergéenne. Il nous démontre ainsi que, contrairement aux procès d'intention dont elles ont pu faire l'objet, les Aventures de Tintin nous enseignent la tolérance, le respect et l'ouverture sur le monde.
Passionné de littérature populaire, de musique et de bande dessinée, Bob Garcia a publié une dizaine de romans et nouvelles policières, d'études tintinophiles et d'essais et articles sur le monde du jazz. Son dernier roman aux éditions du Rocher, Les Spectres de Chicago, est paru en 2016.
On a longtemps cherché à savoir si la bande dessinée était un art. Mais le développement des études de bande dessinée au cours des dernières décennies a largement contribué à transformer le questionnement lui-même : il s'agit aujourd'hui de comprendre la place qu'elle occupe dans le système médiatique. Quelles sont les circulations médiatiques qui structurent la bande dessinée ? Quels phénomènes d'hybridation se jouent entre la bande dessinée et les médias qu'elle rencontre (photographie, peinture, littérature, arts vidéoludiques, etc.) ? Quelles formes de mémoire, quels usages de la citation, quels mécanismes d'appropriation sont à l'oeuvre dans les bandes dessinées ? Comment ces phénomènes transforment-ils le rôle de l'auteur, ou la fonction de l'éditeur, ou encore la pratique de l'exposition de bande dessinée ? Du Japon aux États-Unis en passant par la France, l'Allemagne ou le Canada, ce livre met en évidence la fécondité du croisement entre études intermédiales et études de bande dessinée.
Quel mystère cadence les gestes et expressions des personnages de bande dessinée ? Comment une simple série d'images, fixes et bidimensionnelles, peut-elle prêter chair à des corps si dynamiques qu'ils semblent se mouvoir sur la page et que l'on pourrait presque sentir, entendre, toucher ? A travers deux entretiens avec deux grands auteurs de BD, Frédéric Boilet et Lorenzo Mattotti, et douze contributions universitaires, cet ouvrage, invite sous l'angle de l'interdisciplinarité, à l'exploration de ces corps dessinés aux multiples langages.
En ce temps de crise des légitimités culturelles, il est pour le moins pertinent de faire le point sur les statuts des productions qui en sont l'objet. Et ce, quelle que soit leur position au sein du marché concerné, jusqu'il y a peu dominante ou, inversement, dominée. Se focaliser sur la bande dessinée parmi ces productions s'avère particulièrement de circonstance, pour peu que l'on tienne compte de la critique qui lui est faite.
La bande dessinée est née sur papier et peut-être même du papier : depuis les journaux grand public ou spécialisés, les fascicules de petits formats ou les albums cartonnés, jusqu'aux romans graphiques d'aujourd'hui. Mais elle investit également depuis quelques années les supports numériques et se développe sur Internet. Le numérique interpelle la bande dessinée et sans doute la bouscule-t-il quelque peu, car il offre des possibilités que n'autorise pas le papier : introduire du mouvement, du son etc. Mais alors, est-ce encore véritablement de la bande dessinée ? À l'inverse, la bande dessinée possède une réelle capacité à investir ses supports et à les reconfigurer selon ses propres règles... Cet Essentiel, illustré par les dessins de Martin Guillaumie, réunit auteurs, acteurs et théoriciens de la bande dessinée. Il fait le point sur la question de la relation entre bande dessinée et numérique pour apporter des réponses et offrir des éléments de réflexion critique.