Est-ce qu'on s'entendrait si on se rencontrait aujourd'hui ?
Pauline et Anouk sont soeurs. Elles ont huit ans d'écart : un gouffre pendant l'enfance. Désormais adultes, voici le temps des retrouvailles : il faut réapprendre à se connaître. Dans cette correspondance poétique et photographique, elles esquissent une mémoire commune.
De confidences en promesses, un échange qui sublime les liens familiaux et la sororité.
On ne dira jamais assez l'importance des choses sans importance.
Ce sont des blessures anodines, des rêves futiles, des paroles entendues. Dans notre fuite en avant, nous y prêtons rarement attention.
Lilia Hassaine prend le temps, s'arrête. Elle observe ces choses sans importance avec la curiosité et la cruauté de l'enfant qu'elle fut : sans filtre. Chaque poème est une flèche qui fait mouche.
Tout commence à Conques dans cet hôtel donnant sur l'abbatiale du onzième siècle où l'auteur passe une nuit. Il la regarde comme personne et voit ce que, aveuglés par le souci de nous-mêmes et du temps, nous ne voyons pas. Tout ce que ses yeux touchent devient humain - vitraux bien sûr, mais aussi pavés, nuages, verre de vin. C'est la totalité de la vie qui est embrassée à partir d'un seul point de rayonnement. De retour dans sa forêt près du Creusot, le poète recense dans sa solitude toutes les merveilles 'rapportées' : des visions, mais également le désir d'un grand et beau livre comme une lettre d'amour, La nuit du coeur.
C'est ainsi, fragment après fragment, que s'écrit au présent, sous les yeux du lecteur, cette lettre dévorée par la beauté de la création comme une fugue de Jean-Sébastien Bach.
J'aime chez toi ce qui m'échappera toujours.
Elle l'aime. Il l'aime. Jusqu'ici, tout va bien. Mais en amour, il faut se comprendre, trouver les mots justes et accueillir ceux de l'autre. Coline Pierré propose aux amoureux d'aujourd'hui d'imaginer une nouvelle façon de s'aimer, loin des archétypes. Une déclaration d'amour à l'amour.
J'ai chaque jour une idée plus nette De ce qui se perd en chemin.
Depuis trente ans, le répertoire de Dominique A s'est imposé comme une référence de la chanson française.
Avec Le Présent impossible, nous le découvrons poète. On retrouve là son goût pour les paysages et la contemplation, son ironie et sa douceur, le regard lucide qu'il pose sur notre époque.
Orfèvre des mots, Dominique A capte les instants fugaces avant qu'ils ne s'estompent.
Les Ronces convoquent le souvenir de mollets griffés, de vêtements déchirés, mais aussi des mûres, qu'on cueille avec ses parents dans la lumière d'une n de journée d'été, alors que la rentrée scolaire, littéraire, approche.
La poésie de Cécile Coulon est une poésie de l'enfance, du quotidien, de celles qui rappellent les failles et les lumières de chacun.
« Cécile Coulon est devenue la nouvelle star de la poésie française. Sa poésie prosaïque et délicate réussit à toucher un public inédit. » Les Inrocks
« Me voilà à trente ans, les deux mains sur la table à écrire un poème pour apprendre à naviguer en l'absence du capitaine. »
En l'absence du capitaine est certainement le recueil le plus intime de Cécile Coulon. Elle y évoque la disparition de sa grand-mère, le deuil, les souvenirs et la vie d'après.
Écrire des poèmes est alors une nécessité, écrire pour avancer et pour continuer : « J'écris des poèmes de rien du tout pour dire que tout ira bien dans cette vie (...). »
« Cécile Coulon est devenue la nouvelle star de la poésie française. Sa poésie prosaïque et délicate réussit à toucher un public inédit. » Les Inrocks
Voici un hommage joyeux à une longue tradition où le poème de Paris est aussi chanson. Le périmètre géographique et lyrique du poème est ainsi tracé : ce qui luit et sonne comme un grelot ancien, le village disparu du Ier arrondissement comme le village du poète campagnard vivant à la capitale. L'histoire des noms reflète les moeurs du quartier, où Cossonnerie est une atténuation de Cochonnerie. Il y a dans ce recueil ambulant quelque chose d'évident, de populaire et de fantasque, pour notre plus grand plaisir.
Conseils d'amie, secrets de fabrication, souvenirs de voyages ou de chers disparus, la poésie de Barbara Kingsolver nous parle droit au coeur. D'une énergie et d'une vitalité éclatantes, elle est sculptée dans la matière même de la vie et des rencontres. La voix de la grande romancière américaine s'y révèle en toute liberté, généreuse et intime, honnête et parfois fracassante. C'est celle d'une femme de conviction digne, engagée, que la beauté mobilise autant dans la pratique que dans la théorie.
Depuis la mort de mon père, j'assiste, impuissante, à la douleur de ma mère face à la disparition de cet homme follement aimé, qu'elle avait il y a très longtemps arraché à l'Église.
Leur histoire, je la connais surtout par elle qui l'a toujours racontée.
À partir de son interprétation, mais aussi de mes propres observations d'enfant puis d'adulte, j'ai voulu donner à entendre combien fut bouleversant de côtoyer de si près leur explosif amour.
Très vite m'est apparue cette évidence : il me fallait écrire depuis sa place à elle, ma mère, aussi incestueux que puisse paraître ce geste.
À toi, donc.
À vous deux.
Violaine Bérot
À PROPOS DE L'AUTEURE
Née en 1967, Violaine Bérot vit dans les Pyrénées. Dans le travail littéraire singulier et poétique qu'elle poursuit depuis presque trente ans et une dizaine de romans, parus pour la plupart aux éditions Lunatique et Buchet Chastel, Violaine Bérot explore les non-dits, les liens familiaux, les choix de vie et les existences à la marge. Nuits de noces est son premier ouvrage à La Contre Allée.
Noir volcan est un recueil de poésie affranchie, libératrice, terrienne.
Il fait partie d'un étonnant renouveau de la poésie constaté par les libraires dont Alexandre Bord : « Des poétesses comme Cécile Coulon et Rupi Kaur, dont les textes ont pu être lus au préalable sur les réseaux sociaux, attirent en librairie des lecteurs qui n'avaient jamais acheté un recueil de poésie. »
En quelques années, Cécile Coulon a fait l'objet d'une ascension fulgurante. Elle a publié sept romans dont Trois saisons d'orage (Viviane Hamy), prix des Libraires, et Une bête au paradis (L'Iconoclaste), prix littéraire du Monde. Son premier recueil de poésie, Les Ronces (Le Castor Astral), a reçu le prestigieux prix Apollinaire.
J’ai dansé
étiré mon corps
repris possession de chacun de mes membres
habité tout l’espace
je suis allée chercher la vie
dans les endroits profonds
qu’elle avait désertés
j’y ai trouvé l’océan
l’odeur des cendres encore brûlantes
le violet des plaines de mon ventre
j’y ai trouvé ma chair
mon sang
le sel de ma salive
je suis allée y voler le feu
Éditrice et autrice, Morgane Ortin est la créatrice du phénomène Amours solitaires. Après ses best-sellers Amours solitaires Tomes 1 & 2 (Albin Michel, 2018, 2019), Le Secret (Albin Michel, 2021) et Toutes les lettres ne sont pas des lettres d’amour (Le Papier fait de la Résistance x Leduc, 2021), Morgane Ortin nous offre un premier recueil de poésie à la fois sombre et lumineux, une poésie puissante du corps et des sens, qui interroge ce qu’il nous reste de l’amour.
La voix pleine de sourires et pleine de larmes
Sincère comme ce père noir qui repart en pleurs d'un parloir
J'ai eu la chance quelque part d'avoir été sauvé par l'art oratoire
Ce volume se compose des textes de l'album L'Hiver peul mais aussi de nombreux poèmes inédits de Souleymane Diamanka. L'auteur jongle avec les mots, les fait « métisser ». Sa poésie prêche l'oralité, apparie avec finesse ses cultures peule et européenne, parce qu'il est fier d'être « habitant de nulle part et originaire de partout », dépositaire d'un chant intemporel, d'un appel à l'Amour, à la Tolérance et à la connaissance de l'Autre.
Le plaisir est une musique et tous les intruments sont bons à prendre.
Womanizer, c'est l'histoire d'un homme et d'une femme à la recherche de leur plaisir mutuel, une histoire de partage et d'allégresse. C'est aussi le nom d'un sex toy qui a révolutionné l'orgasme féminin.
Quand ce jouet est entré dans leur vie amoureuse, l'héritage patriarcal en a pris un coup. Certaines révolutions commencent sous la couette.
L'altitude est pour moi
L'autre nom de l'amour
Avec à l'infini
L'aube de la vraie vie
C'est sur le plateau d'Arménie qu'Ossip Mandelstam commence à rédiger ces Nouveaux poèmes, qui recouvrent la période vagabonde du poète. L'exil lui redonne courage dans les mots, dont il manie avec dextérité le chant. Ce recueil exprime au mieux son désir d'une langue universelle : le russe est relié sous sa plume à une atmosphère hellénistique mais aussi aux poètes persans qu'il lit en traduction française, aux auteurs allemands et à Dante. D'une grande spontanéité, ces poèmes allient le pouvoir du mot, considéré comme une forme autonome, et sa capacité, marié à d'autres, à égréner des images fortes et lumineuses. Outre des allusions éparses à la vie quotidienne, ils fourmillent de sous-entendus politiques et religieux. Ils sont des miroirs à visage double.
Modestement, mais avec certitude, Patrice Franceschi a fait de sa vie une poésie en acte. Sous sa plume, aventure et poésie nous offrent la possibilité fragile mais sans cesse présente, de vivre doublement." Qu'est une vie sans poésie, ou une vie que n'habite aucun sens poétique ? À mes yeux, une vie amputée. Quelque chose manque qui ne devrait pas, car toujours à portée. La poésie se fait même impérieuse nécessité pour ceux qui choisissent l'aventure comme territoire de liberté afin d'agir et de penser par eux-mêmes. Aventure et poésie deviennent ainsi les soeurs jumelles d'une quête mystique de sens destinée à surmonter tout ce qui réduit l'existence à une somme de marchandises périssables.
Elles obligent alors à une tentative exigeante, constamment incertaine, souvent menacée, parfois impossible, mais toujours exaltante : faire de sa vie une poésie en acte - modestement mais avec certitude.
Éphémérides est l'une de ces tentatives. Les poèmes que contient ce recueil, pour la plupart très brefs, jetés sur le papier au cours d'expéditions lointaines ou écrits au retour de périples difficiles, s'efforcent de traduire dans leur musique propre ce que l'aventure peut éclairer de nous-mêmes et de notre expérience du monde à travers l'expression poétique de cette expérience. Par là même, aventure et poésie nous offrent à tous la possibilité, fragile mais sans cesse présente, de vivre doublement. "
En 1877, Victor Hugo publie 27 poèmes qu'il dédie à ses « marmots ». On y découvre l'homme avant l'écrivain ou la personnalité politique, attendri par les rires et les jeux des enfants bien-aimés, lucide sur le monde qui les entoure et les voit grandir, mais toujours rajeuni par cette « aurore » qu'est l'âme enfantine.
27 arts d'être grand-père pour célébrer un amour simple et pur, pour rendre hommage à cette tendre complicité entre deux générations.
"Je me bats contre la tristesse des départs sans retour. je me bats contre un fantôme et c'est contre moi-même".
Depuis longtemps, il croit en la possibilité d'un monde meilleur. Mais comment faire face aux proches qui s'en vont, au temps qui passe, à ce qu'on pensait acquis et qui se délite ?
La poésie est une réponse et peut-être la plus belle des armes.
Ce volume regroupe trois ouvrages épuisés depuis longtemps : Proses, Avec Jean Follain et Exercice de conversation.
Proses reprend une dizaine de textes brefs écrits entre 1935 et 1940. Dans leur ensemble, ces proses sont marquées par une atmosphère de crise, d'attente - la guerre étant imminente. Elles semblent destinées à exorciser les doutes et l'anxiété de leur auteur.
Avec Jean Follain est le seul de ces trois livres à avoir été publié du vivant de l'auteur. Cette évocation de la personne, à la fois présente et décalée, qu'était ' le poète de Canisy ' témoigne de la longue et précieuse amitié qui lia les deux poètes.
Sorti en décembre 1997 à la Librairie Nicaise à Paris, Exercice de conversation est un souriant ' exercice ' d'amicale connivence.
Le texte de ces Sonnets a été établi à partir de documents couvrant pour l'essentiel la période 1953-1958, que Guillevic nomme ses ' basses eaux poétiques '.
Même s'il a, par la suite, considéré comme une erreur son recours au sonnet, le poète a toujours plaidé la cohérence et l'adéquation : ' Ce n'est pas ma poésie à moi, ce n'est pas ma voix, mais c'est quand même un certain moi ; je ne le renie pas. '
Ce volume se veut donc avant tout témoignage - de ce ' certain moi ' bien sûr, mais aussi de la complexité et des contradictions de son oeuvre poétique.
Se trouvent rassemblés ici pour la première fois les recueils 31 sonnets (Gallimard, 1954) et L'Âge mûr (Éditions Cercle d'art, 1955), ainsi que l'Épître à Jean Tortel (Europe, mars 1955) et une centaine de sonnets, pour la plupart inédits.
"La nuit, l'animal me regarde et je lis dans ses yeux de nobles histoires, des chants qui m'invitent au voyage."
À travers les vingt-deux chants qui composent ces Cantiques du corbeau, Bartabas offre un récit fantasmatique des origines de l'humanité. Dans une préhistoire rêvée, où hommes et bêtes ne font qu'un et sont tour à tour proies et prédateurs, on voit l'homme acquérir les facultés qui le conduiront à asservir la terre et le règne animal.
Une superbe méditation poétique sur la place de l'homme parmi les vivants.
En proie à de multiples doutes quant à son inspiration, confronté à l'angoisse de la maladie dont il vient de connaître les affres, Rainer Maria Rilke se promène sur les rochers du château de Duino, non loin de Trieste, quand il entend soudain une voix. Celle-ci lui dicte ces mots : "Qui donc, si je criais, m'écouterait dans les ordres des anges ?" Il tient là la première sentence des Élégies de Duino, recueil dont la rédaction s'échelonne de 1912 à 1922. Ces dix années résument à elles seules les interrogations fondamentales du poète et y répondent. Dans ces poèmes, vie et mort ne s'opposent plus. Elles constituent des forces qui forment une "grande unité", un éternel devenir. Une inspiration entièrement renouvelée guide cette prose poétique, expression d'une vie intérieure intense dont elle suit le rythme. Comment vivre avec la menace de la mort ? Comment accepter les limites de l'homme, qui n'est ni animal ni Ange ? L'amour peut lui offrir ce soupçon d'éternité, permettre un dépassement. En acceptant de se plier à sa condition terrestre, l'homme peut résolument accepter la mort. Avec la figure tutélaire de l'Ange, intercesseur entre le monde visible et l'Invisible, la mort devient une condition de l'éternité.
violent comme vent contrarié
seul puisqu'à demi orphelin
tenté par la discorde des pages
ne confiant ses hantises qu'à ses mains
curieuses de chair neuve
guettant au-dehors de soi
dans le blanc des regards sur le visage des proches
ce qui pourrait justifier ses montées de colère
invisible à mes yeux mais nécessaire à mon souci
je l'ai dit : du linge de corps blanc
quelques papiers
et cette chose portant le nom intolérable de
poésie