À l'été 1953, un jeune homme de 24 ans, fils de bonne famille calviniste, quitte Genève et son université, où il suit des cours de sanscrit, d'histoire médiévale puis de droit, à bord de sa Fiat Topolino. Nicolas Bouvier a déjà effectué de courts voyages ou des séjours plus longs en Bourgogne, en Finlande, en Algérie, en Espagne, puis en Yougoslavie,
via l'Italie et la Grèce. Cette fois, il vise plus loin : la Turquie, l'Iran, Kaboul puis la frontière avec l'Inde. Il est accompagné de son ami Thierry Vernet, qui documentera l'expédition en dessins et croquis.
Ces six mois de voyage à travers les Balkans, l'Anatolie, l'Iran puis l'Afghanistan donneront naissance à l'un des grands chefs-d'oeuvre de la littérature dite " de voyage ",
L'Usage du monde, qui ne sera publié que dix ans plus tard - et à compte d'auteur la première fois - avant de devenir un classique.
Par son écriture serrée, économe de ses effets et ne jouant pas à la " littérature ", Nicolas Bouvier a réussi à atteindre ce à quoi peu sont parvenus : un pur récit de voyage, dans la grande tradition de la découverte et de l'émerveillement, en même temps qu'une réflexion éthique et morale sur une manière d'être au monde parmi ses contemporains, sous toutes les latitudes.
« Well avec de la chance, on retrouvera ton corps au printemps. » Le vieux barbu en chemise à carreaux ne plaisanta qu'à moitié lorsqu'il apprit mon intention de traverser l'Alaska. Seul à bord d'un petit canoë, je m'apprêtais à naviguer deux-mille kilomètres sur le Yukon, d'un bout à l'autre de « la dernière frontière ». C'est ainsi que les Américains ont baptisé ce territoire vaste comme trois fois la France. Au gré du courant, de la frontière canadienne à la mer de Béring, s'est dévoilé un Grand Nord loin des fantasmes, terre sauvage et hostile où se côtoient le beau et le tragique, la violence et l'humanité la plus profonde.
C'est le récit de cette grande aventure entreprise il y a quelques années que Volodia Petropavlovsky nous livre ici avec sincérité et humour.
Né en 1989 sur les bords de Loire, Volodia Petropavlovsky a été géographe avant de devenir journaliste. Il a découvert le monde de l'aventure à 17 ans. Après avoir sillonné les Alpes et la Laponie à pieds, il se lance à 21 ans dans une traversée solitaire de l'Alaska en canoë. Depuis, il continue de parcourir le monde, alternant voyages personnels et reportages pour la presse, notamment Grands Reportages et Trek magazine. Il vit à Marseille.
« Au fond, je sais que je n'ai pas d'autre choix que de repousser au maximum les frontières de ce que je sais faire pour avoir la possibilité d'éprouver un plaisir essentiel et puissant. »
Rien n'arrête Kilian Jornet. Sans cesse en quête de nouveaux défis, la légende de l'ultra-trail est née pour affronter les sommets. L'impossible, il l'a déjà atteint, lors de sa double ascension de l'Everest. Cette vie passée à repousser les frontières de l'extrême repose sur une discipline rigoureuse, des entraînements réguliers et pénibles et une maîtrise technique irréprochable : toute victoire a un prix.
Dans ce récit poignant et profondément honnête, Kilian Jornet se confie. Il raconte son enfance, ses choix, ses peurs, ses aventures hors norme, ses trophées et ses erreurs. Avec humilité, il témoigne de sa carrière prodigieuse. Avec enthousiasme, il nous conduit avec lui, là-haut, goûter l'air des cimes et partager ce qui seul compte : l'amour puissant de la montagne.
Un inédit de Robert Louis Stevenson.
Au large de l'Écosse, en mer du Nord, à la croisée de plusieurs routes maritimes, se trouve un récif meurtrier, où les navires s'abîment par dizaines. En 1807, un homme décide de mettre fin à cette malédiction. Ingénieur pour la Compagnie des Phares du Nord, Robert Stevenson se lance dans une entreprise périlleuse : ériger un phare sur un récif immergé vingt heures par jour. Trois années durant, dans des conditions chaotiques, il coordonne le chantier de Bell Rock. Animés par la volonté de rendre la mer plus sûre, ses hommes et lui luttent contre vents et marées pour mener à bien ce projet ambitieux.
En racontant l'histoire de sa famille et en publiant les carnets de son grand-père, Robert Louis Stevenson rend non seulement hommage à la dynastie de pionniers et de bâtisseurs dont il est issu, mais il révèle aussi au public une formidable aventure collective.
Elle est parfois paresseuse, souvent têtue, mais toujours affectueuse. Il s'agit de Modestine, l'ânesse qui accompagne, dans ce récit autobiographique, Robert Louis Stevenson, lors de sa singulière traversée des Cévennes. Ensemble, ils partagent cette aventure, ponctuée de multiples rencontres et imprévus. Et malgré leur lien orageux, une amitié atypique éclot peu à peu au sein de ce duo aussi original qu'attachant.
' Il faisait déjà chaud. J'attachai ma veste au paquetage, et je cheminai en bras de chemise. Modestine elle-même était de fort bonne humeur, et se lança spontanément, pour la première fois à ma connaissance, dans un trot cahoté qui, à chaque secousse, envoyait les avoines danser dans la poche de mon manteau. Derrière moi, au nord du Gévaudan, la vue s'étendait à chaque pas.
« Je vis dans une ville qui subit l'amour de plus de trente millions de personnes par an. Aucune raison de se plaindre, me direz-vous ; il y a pire comme destin : être atteint de leucémie, de toxicomanie, ou encore survivre dans les déserts glacés des zones polaires où seules certaines variétés de lichens osent pousser. Et pourtant, aujourd'hui pour ses habitants, vivre à Venise signifie surtout observer sa ville en train de mourir. »
Mariée à un Vénitien depuis de longues années, c'est seulement lorsqu'elle a su piloter sa topetta sur la lagune que Petra Reski s'est sentie pleinement vénitienne. Dans ce livre dédié à « sa » ville, elle partage ses souvenirs intimes entre le cinéma San Marco, le théâtre Ridotto et d'autres lieux mythiques et nous fait partager la parenthèse enchantée du confinement qui a rendu les canaux à ses habitants...
Cette déclaration d'amour vivante et attachante est avant tout une contre-carte postale. Écrit sans complaisance, ce récit témoigne de la nécessité d'un engagement politique et citoyen pour sauver Venise de la corruption institutionnalisée, du tourisme destructeur et de l'urgence écologique qui la menacent.
Dans un livre qui mêle étroitement pérégrinations pédestres, vagabondage philosophique et littéraire,souvenirs personnels et interrogations sur le sens de l'existence, Patrick Tudoret, marcheur invétéré, convie le lecteur à le suivre, à s'interroger lui-même sur ce qu'est la marche.
Dans ce Vendômois qui lui est cher, sur les chemins de Compostelle, dans les forêts de Sologne ou les rues de Paris, mais aussi aux quatre coins du monde et dans ses métropoles, Patrick Tudoret réfléchit au sens de cette quête ambulante - si importante pour lui, et qui est le propre de l'homme. Car marcher n'est pas qu'utilitaire, mais participe de toute la vie humaine, de la découverte du monde à la flânerie nocturne, du corps à corps avec la nature jusqu'à la réflexion philosophique, la contemplation, la spiritualité, jamais aussi vivantes que lorsque l'homme met un pied devant l'autre.
Dans ce compagnonnage avec l'auteur, le lecteur trouvera la joie de rencontres pleines de surprises et le bonheur de se découvrir lui-même, en traçant son propre chemin.
Ce receuil regroupe une trentaine de chroniques de voyage, nous invitant à parcourir les paysages andins, du Pérou à la Bolivie, jusqu'aux confins de l'Europe, à Berlin, Rome ou Londres. Mario Vargas Llosa se révèle véritable « citoyen du monde », témoignant avec clairvoyance de ses évolutions sociales et politiques et posant son regard de journaliste sur les traditions culturelles de pays lointains (Hawaï, les îles marquises, le Japon,...). Ces quelques chroniques démontrent surtout que Mario Vargas Llosa est un homme curieux de tout, un écrivain nourri de multiples lectures dont la plume n'a de cesse d'interroger le théâtre du monde. Préface d'Albert Bensoussan. Traductions par Albert Bensoussan, Anne-Maris Casès et Bertille Hausberg.
Un récit de survie au coeur d'une jungle aussi dangereuse que sublime
En 1950, un explorateur de 23 ans disparaît en pleine jungle amazonienne alors qu'il tentait de traverser seul la Guyane française d'ouest en est. Il s'appelait Raymond Maufrais. De lui, on ne retrouva que son carnet de voyage, perdu,
au milieu de la forêt.
La découverte de ce texte bouleversant conduit Eliott Schonfeld à retenter cette expédition extrême. Il s'enfonce ainsi dans la jungle, soixante-dix ans après Maufrais. Face aux mêmes dangers, étreint par les mêmes émotions, le jeune aventurier partage le même rêve fou que son aîné : vivre dans la jungle, quitter la civilisation qui détruit le monde sauvage. Accompagné par le peuple de la jungle - singes hurleurs, anacondas, caïmans... - et hanté par son alter ego disparu, Eliott Schonfeld écrit pour ne pas se perdre. Il est le premier homme à achever cette aventure en solitaire - la plus grande de toute sa vie.
Eliott Schonfeld, 27 ans, est le plus jeune membre de la Société des explorateurs français. Après l'Islande, le désert de Gobi, l'Alaska et l'Himalaya, cette expédition en Amazonie l'a emmené plus loin encore dans la solitude et la confrontation avec une nature impénétrable - et pourtant si menacée.
Elle n'avait que quatre ans quand elle partit pour la première fois. En 1808, la petite Aurore Dupin accompagne sa mère en Espagne pour y rejoindre son père, aide de camp du maréchal Murat. Des années plus tard, en 1829, elle rédige un court texte pour évoquer ce souvenir d'enfance. S'il est littérairement très anecdotique, le récit est passionnant car il jette déjà les bases de ce que sera le récit de voyage à la George Sand : moins une tentative touristique de décrire le pays traversé - encore que quand elle se livre à l'exercice elle y excelle - qu'un prétexte à parler d'elle, à mettre en scène son autobiographie, à jeter au fil du récit incises et digressions. S'ils n'ont pas été cantonnés à sa chambre, les voyages de Sand ont toujours tourné autour d'elle. C'est ce qui en fait aujourd'hui l'irremplaçable singularité.
Ce premier volume contient Voyage en Espagne, Voyage chez Monsieur Blaise, Voyages en Auvergne, Lettres d'un voyageur et Un hiver à Majorque.
Bernard Moitessier a acquis une renommée internationale après son tour du monde et demi en solitaire, en 1968-1969, à la suite duquel il publie La Longue Route, sans doute son livre le plus emblématique, qui fut traduit dans plusieurs langues. Un chant, un poème à la mer, où l'homme, son bateau et les éléments se pénètrent et vibrent à l'unisson.
Parti le 22 août 1968 de Plymouth pour participer au tour du monde en solitaire et sans escale organisé par le Sunday Times, Bernard Moitessier, après avoir « bouclé la boucle » en vainqueur, ne s'arrête pas et décide de poursuivre sa route. Ce marin hors norme a voulu aller jusqu'au bout de la résistance humaine et de celle de son bateau, sur une mer tour à tour câline ou rugissante comme un fauve. C'est, à l'époque, le plus long voyage en solitaire, 37 455 milles sans toucher terre, dix mois seul entre mer et ciel, avec les dauphins, les poissons volants, les oiseaux et les étoiles.
Vous montez un col, traversez une forêt, longez une rivière. Au fond de la vallée, les restes d'un village, des blocs de pierre brisés, presque rien : ci-gît Chaudun, village maudit qui fut vendu en 1895 par ses habitants à l'administration des Eaux et Forêts. Trop d'hommes et de femmes, trop de bêtes à nourrir. Au fil des ans, la plupart des bois ont disparu, ravagés par des coupes excessives. La vallée est exsangue, les pâturages inexploitables. Comme un torrent en crue, le récit de Luc Bronner charrie et recompose toutes les traces du passage des hommes et des femmes dans leur intimité et jusqu'à leur fuite inéluctable.
Évocation poétique, érudite et charnelle des paysages alpins, de leur beauté et de leur cruauté, ce livre est le récit minutieux d'un désastre écologique et humain et, in fine, d'une résurrection : aujourd'hui, Chaudun est le coeur d'un espace ensauvagé, l'une des plus somptueuses vallées d'Europe où l'animal a remplacé l'homme. La quête s'achève sur un éblouissement : « Il faudrait raconter la jouissance des botanistes dans ces lieux abandonnés par l'homme depuis plus d'un siècle. Cette étrange sensation de vertige face à la beauté infinie. Je me berce de cette opulence, de cette orgie du végétal qui déborde de toutes parts, à toutes les heures du jour et de la nuit. »
Après deux années de pandémie et de frustration, un écrivain baroudeur s'offre une escapade dans la péninsule du Yucatán, au Mexique. Au lendemain d'une folle soirée à Cancún, livrée aux jeunes Américains alcoolisés, il se rend à Tulum, station à la mode de la Riviera maya. Dans un bar, une mystérieuse archéologue lui parle d'une cité perdue au coeur d'une jungle impénétrable. On y aurait découvert, noyée sous les arbres, la plus grande pyramide du monde...
Subjugué par cette histoire, notre aventurier décide d'accompagner Chelsie dans sa quête, sans se douter des épreuves qui les attendent. Confrontés à la chaleur d'une forêt primaire peuplée de serpents corail, de fourmis de feu et de singes hurleurs, il leur faudra franchir illégalement la frontière du Guatemala, gagner la ville de Flores en avionnette puis marcher des jours pour parvenir dans la zone la plus inaccessible du monde maya, où règne le dieu jaguar.
Dressés au milieu de l'océan comme un symbole du lien - et de la frontière - entre le monde sauvage et la civilisation, entre l'eau, la terre et le ciel, les phares fascinent depuis les temps antiques. Au fil de six pèlerinages aux quatre coins du monde, Jazmina Barrera évoque la petite histoire de quelques-unes de ces constructions uniques, celle des hommes qui les ont habités mais aussi les voix qui s'en sont faites l'écho, de Virginia Woolf à Edgar Alan Poe en passant par Melville. Ce carnet est à la fois le journal d'une collectionneuse et un guide qui semble nous murmurer à l'oreille que ce lieu singulier peut nous révéler à nous-même. Une invitation au voyage tout autant qu'une réflexion poétique et essentielle sur la puissance rédemptrice de la nature sauvage.
Une histoire des routes et de ceux qui les ont empruntées.
" Il existe entre l'écriture et la marche une alliance presque aussi ancienne que la littérature : pas de randonnée sans histoire, pas de chemin qui ne raconte quelque chose. "
Robert Macfarlane a passé des années à parcourir les routes et à interroger les liens entre les hommes et le paysage. Tout commence un jour de printemps, quand il quitte sa maison de Cambridge pour suivre un ancien chemin de craie. Une aventure de trois ans le mène sur des voies antiques, des routes maritimes, des chemins de pèlerinage, des routes fracturées par la guerre et des sentiers escarpés de haute montagne.
Il suit la trace de marcheurs avant lui : poètes, soldats, chasseurs d'oiseaux, philosophes ou bergers. Il parcourt des routes périlleuses, sacrées ou intimistes. Chemin faisant, ce conteur merveilleux observe les paysages et explore leur histoire insoupçonnée pour la faire ressurgir sous ses pas.
D'une érudition scientifique et littéraire éblouissante, Par les chemins est une ode jubilatoire à la puissance de la marche, des routes, et de ceux qui les ont empruntées. Ce récit qui a déjà séduit plusieurs centaines de milliers de lecteurs est célébré depuis sa parution comme un chef-d'oeuvre de la littérature de voyage.
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Patrick Hersant
Avec Amazonia, Patrick Deville propose un somptueux carnaval littéraire dont le principe est une remontée de l'Amazone et la traversée du sous-continent latino-américain, partant de Belém sur l'Atlantique pour aboutir à Santa Elena sur le Pacifique, en ayant franchi la cordillère des Andes. On découvre Santarém, le rio Negro, Manaus, Iquitos, Guayaquil, on finit même aux Galápagos, plausible havre de paix dans un monde devenu à nouveau fou, et qui pousse les feux de son extinction.
Le roman remonte jusqu'aux premières intrusions européennes, dans la quête d'or et de richesses, selon une géographie encore vierge, pleine de légendes et de surprises. Plus tard, les explorateurs établiront des cartes, mettront un peu d'ordre dans le labyrinthe de fleuves et affluents. Des industriels viendront exploiter le caoutchouc, faisant fortune et faillite, le monde va vite. Dans ce paysage luxuriant qui porte à la démesure, certains se forgent un destin : Aguirre, Fitzgerald devenu Fitzcarrald, Darwin, Humboldt, Bolívar.
Ce voyage entrepris par un père avec son fils de vingt-neuf ans dans l'histoire et le territoire de l'Amazonie est aussi l'occasion d'éprouver le dérèglement du climat et ses conséquences catastrophiques.
LE DERNIER JOURNAL DU CHE AVANT SON EXÉCUTION
L'histoire de ce journal est en lui-même une saga politico-littéraire. Découvert dans le sac du Che lors de sa capture dans les montagnes de Bolivie, il a été saisi par l'armée et des copies ont été envoyées à Washington.
Une version truquée a été publiée par la CIA pour justifier l'arrestation d'activistes en Amérique Latine et discréditer le Che et la révolution cubaine. Pour rétablir la vérité, Fidel Castro a écrit en 1968 « Une introduction nécessaire », présente dans cet ouvrage.
Le Journal de Bolivie relate onze mois d'une lente progression à travers un environnement hostile, entre embuscades tendues à l'armée bolivienne et mort des compagnons, la solitude d'un groupe traqué et coupé des autres guérilleros.
La dernière entrée du journal décrit le jour précédant la capture du Che, peu avant son exécution.
Les téléphones n'étaient alors ni intelligents ni mobiles, les voitures pas encore hybrides. C'étaient les années 1970 et un jeune homme partait en stop sur les routes d'Europe. Pour se découvrir, pour l'aventure et pour trouver l'âme soeur. Au hasard de ses voyages, saupoudrés de rock plus ou moins dur et de drogues plus ou moins douces, il collectionne les rencontres, dort en prison, fait fumer un joint à un aumônier. Mais Kerouac est mort en 1969, et « partir c'est partir loin et partir loin c'est revenir ». Cette chronique gentiment déjantée d'un monde parallèle où l'auto-stop pouvait emporter très loin ses serviteurs est d'une irrésistible drôlerie.
Richard Walter a choisi l'école de la rue à laquelle ses études « humanistes » ne le prédisposaient guère. Il a été équipier chez Mc Donald, arpète sur les chantiers, figurant, éboueur, plongeur (en apnée dans les bacs de lavage) à Rome, « triton » au théâtre, jardinier-paysagiste au Royaume Uni. Puis photographe et redac'chef d'un magazine, pour finalement quitter son poste et devenir gardien vacataire au musée du Louvre, puis à celui de Montmartre. Il vit et écrit dans le 18ème arrondissement.
Une immersion au coeur du chamanisme inuit, en suivant le parcours et les combats de Jean Malaurie.De la pierre à l'âme, ce grand livre est l'aboutissement d'une vie de recherches et d'exploration menées par Jean Malaurie dans l'Arctique, tout autour du cercle polaire ; du Groenland, point de départ du périple, jusqu'à la Tchoukotka sibérienne, durant plus de cinquante ans.C'est aussi une oeuvre de mémoire, un retour sur soi, une tentative jamais achevée d'élucidation intérieure, une somme intellectuelle qui plonge dès le début le lecteur dans l'effervescence intellectuelle des années de l'immédiat après-guerre." Je n'enseigne pas, je raconte " dit Jean Malaurie, dont le propos scientifique ou ethnographique n'est jamais didactique, mais s'inscrit dans une aventure personnelle faite de rencontres, d'épreuves, d'obstacles au travers du récit d'une errance souvent périlleuse au milieu d'un décor grandiose. Jean Malaurie est un conteur donnant à lire, à la manière d'un Jules Verne, les tribulations d'un géographe dans le grand nord. De la pierre à l'âme est un texte d'apprentissage et une quête initiatique menant de l'étude de la pierre à travers le prisme d'une science exacte, la géomorphologie, à l'animisme et au sacré. L'histoire d'un chemin de Damas qui conduit un jeune géographe épris de chiffres et schémas à une conversion du regard au contact des Inuit. Au terme d'une lente et douloureuse chrysalide, le narrateur est " inuitisé " et Jean Malaurie raconte ici les moments exceptionnels de communion avec le cosmos vécus auprès d'un peuple animiste.On ne peut qu'être frappé par l'actualité et le caractère prophétique de ce livre entrepris il y a déjà une décennie et revenant sur une aventure humaine inaugurée il y a soixante-dix ans. Jean Malaurie y dénonce le lien rompu avec le cosmos, la destruction de la faune et des milieux naturels, la réduction de la bio - diversité, l'exploitation productiviste des ressources, l'agonie programmée de ces " sentinelles " que sont les peuples racines. " Dans le regard d'un chien ou d'un oiseau, il y a une telle humanité que l'on est pris par la nostalgie d'un paradis perdu "
Olivier de Kersauson brosse le portrait de ses mers comme il pourrait dresser celui d'une femme." Prendre la mer, c'est tout sauf une fuite, c'est au contraire une discipline et une contrainte. Décider d'aller chevaucher les vagues, c'est une conquête et, pour conquérir, il faut partir. C'est l'extraordinaire tentation de l'immensité. La mer, c'est le coeur du monde. Vouloir visiter les océans, c'est aller se frotter aux couleurs de l'absolu. Il m'a toujours semblé indécent de ne pas aller voir partout dans le monde. Il me fallait partir sur tous les océans, découvrir tous les ports... Pour moi, c'est vital : puisqu'on est dans le monde, il faut le courir. " Partant du principe que l'homme libre part pour apprendre et revient pour rendre compte, Olivier de Kersauson a décidé de raconter sa géographie maritime. Il fait le portrait de ses mers comme il pourrait dresser le portrait d'une femme. Il nous révèle, surtout, son destin singulier de skipper d'exception. Pour la première fois peut-être, dans Ocean's Songs, il se dévoile.
" On ne grimpe qu'une fois la montagne de la vie. Il faut savoir faire un pas de côté, vivre ses rêves, ne pas se laisser emprisonner. L'homme ne doit jamais se sentir plus grand que la vie. Chaque jour, je le répète à mes filles : en gardant les pieds sur terre, on peut toucher les étoiles. "
Mike horn est un aventurier de l'extrême connu dans le monde entier pour repousser les limites du possible. il a descendu l'Amazone, suivi la ligne d'équateur sur 40 000 kilomètres, bouclé le tour du Pôle Nord durant la longue nuit polaire.
Il a marché sur la glace, parcouru le désert, descendu des rapides, frayé son chemin dans la jungle.
Jusqu'à ce pari fou : gravir, avec trois amis montagnards, quatre 8 000 mètres à la suite dans l'Himalaya. Sans oxygène, sans cordes, en " style alpin " le plus pur, à la seule force de la volonté...
Pour la première fois aussi, ce conquérant de l'impossible se dévoile. Il nous parle de ses motivations profondes, de ses inspirations : son père qui, à l'âge de huit ans, lui a appris à " regarder au-delà du mur " ; Cathy, sa femme, sa Croix du Sud, récemment emportée par la maladie et dont l'esprit accompagne chacun de ses pas.
Partir c'est mourir. De peur. La "bourgeoise à cambouis" a repris sa moto, direction l'Amérique du Sud, où règne la "violencia". Pendant six mois, seule sur sa moto, elle parcourt la Colombie, l'Argentine et le Brésil : 21 000 kilomètres d'une aventure presque punk au temps du Sentier lumineux, et toujours, chevillée à l'âme et au coeur, une soif de rencontres, de liberté et d'indépendance. Par l'autrice de "Et j'ai suivi le vent".
Dans ce captivant recueil de récits qui est aussi un livre de vie, Russell Banks, explorateur impénitent, invite son lecteur à l'accompagner dans ses plus mémorables voyages - des Caraïbes à l'Himalaya en passant par l'Écosse. Entretien avec Fidel Castro à Cuba, folles virées en voiture à l'époque hippie, expériences diversement radicales, relations entretenues avec ses quatre épouses successives, autant d'étapes formatrices aux allures de quête de soi qui ouvrent chez le lecteur un chemin vers le coeur et l'âme d'un romancier aussi fameux que respecté.
Préface de Yves Gauthier
Dans la mémoire russe, Prichvine est lécrivain de la nature. Mais il est aussi philosophe à la manière de Thoreau, voyageur, témoin de son temps (il rappelle Gide par ses engagements et ses désillusions), diariste (la publication posthume de son journal intime secret révélera une figure séditieuse et tragique). Notre édition révèle la richesse de lauteur, dernier enfant de lÂge dargent.
Récit magnifiant la taïga de lExtrême-Orient russe, Ginseng est une allégorie osée de lamour. Le Pèlerin noir est un récit de voyage chez les nomades dAsie centrale où le danger est sublimé en poésie. Le Calice dici-bas nous emmène dans la Russie profonde des premières années de la Révolution russe. Cest un texte réaliste, porté par une inspiration quasi nietzschéenne, fantastique et même biblique, au point que l'instituteur au centre du récit se confond avec limage du Christ. Un florilège dextraits de son journal intime mis en regard avec les uvres concernées transporte le lecteur dans le monde intérieur de Prichvine tout en éclairant les chemins secrets qui le menèrent de la vie à la création littéraire.