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Table Ronde
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La saga des Cazalet Tome 1 : étés anglais
Elizabeth Jane Howard
- Table Ronde
- Quai Voltaire
- 12 March 2020
- 9782710388623
Juillet 1937. À Home Place, au coeur du Sussex, jardiniers, femmes de chambre et cuisinière sont sur le pont. La Duche orchestre le ballet des domestiques avant l'arrivée de ses trois fils, Hugh, Edward et Rupert Cazalet, en chemin depuis Londres avec épouses, enfants et gouvernantes. Où dormira Clary, adolescente mal dans sa peau en plein conflit avec sa belle-mère ? Quelle robe portera Villy, ancienne ballerine désormais mère au foyer ? Polly, terrorisée à l'idée qu'une guerre éclate, s'entendra-t-elle avec sa cousine Louise qui rêve de devenir actrice ? Rachel, la seule fille de la Duche, trouvera-t-elle un moment pour ouvrir la précieuse lettre de son amie Sid ?
Non-dits, chamailleries, profonds chagrins... Aux préoccupations des adultes font écho les inquiétudes des enfants, et à la résilience des femmes, qu'elles soient épouses, fillettes ou domestiques, répond la toute-puissance - ou l'impuissance - des hommes. L'été regorge d'incertitudes mais, sans l'ombre d'un doute, une nouvelle guerre approche : entre pique-niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, il faudra inventorier lits de camp et masques à gaz. -
À Murano, le long des canaux et des ruelles, derrière les portes des ateliers, maestros et apprentis domptent le verre. Le secret de leur savoir-faire, qui ne doit jamais atteindre la terraferma, n'est pas l'affaire des femmes. Pourtant, à la mort de son père, voyant l'entreprise familiale décliner, Orsola Rosso décide de sauver sa famille de la ruine en apprenant à fabriquer des perles de verre. Un art qui ne va pas sans celui du commerce. Découvrant le ballet des marchandises dans le port de Venise, Orsola comprend qu'elle devra oeuvrer sans relâche pour atteindre la perfection et déjouer les pièges de la négociation. Et ceux de l'amour, quand Antonio, pêcheur vénitien, rejoint l'atelier Rosso...
De ce côté de la lagune, le temps s'écoule différemment. Telle une pierre ricochant sur l'eau, le récit traverse, de siècle en siècle, guerres et épidémies, amours et deuils, tandis qu'Orsola façonne ses bijoux. S'ils servent déjà de monnaie d'échange sur le continent africain, ils orneront bientôt le cou d'impératrices, de Vienne à Paris, et feront un jour le bonheur des touristes de la Sérénissime.
Tracy Chevalier fait le portrait d'une femme, celui d'une famille et celui d'une ville, aussi intemporelles que le sont les chefs-d'oeuvre de l'île du verre. -
À la ligne est le premier roman de Joseph Ponthus. C'est l'histoire d'un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c'est qu'il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d'Apollinaire et les chansons de Trenet. C'est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et, en allant à la ligne, on trouvera dans les blancs du texte la femme aimée, le bonheur dominical, le chien Pok Pok, l'odeur de la mer.
Par la magie d'une écriture tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient une odyssée où Ulysse combat des carcasses de boeufs et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes. -
La saga des Cazalet Tome 2 : à rude épreuve
Elizabeth Jane Howard
- Table Ronde
- 8 October 2020
- 9782710388579
Septembre 1939. La Pologne est envahie et la famille Cazalet apprend l'entrée en guerre de l'Angleterre. À Home Place, la routine est régulièrement bousculée par les raids allemands. Louise rêve toujours de jouer Hamlet mais doit d'abord passer par une école de cuisine. Au grand dam de sa famille, elle fume, porte des pantalons, découvre la sexualité et fait ses débuts en tant qu'actrice dans un sinistre théâtre de province. Clary, dont le père, Rupert, est porté disparu sur les côtes françaises, renseigne scrupuleusement chaque parcelle de sa vie dans des carnets. Polly, inquiète de la mystérieuse maladie de sa mère, se lie d'amitié avec le cousin de Louise, Christopher, dont les discours pacifistes ont de plus en plus de mal à convaincre. Zoë, la femme de Rupert, a donné naissance à une fille et connu un profond bouleversement. Le volume se clôt sur l'attaque de Pearl Harbor : de Home Place à Londres, la guerre et la terreur d'une possible défaite ne semblent jamais très loin.
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Londres, 1950. Antonia et Conrad Fleming donnent un dîner pour les fiançailles de leur fils Julian, chez eux, dans le quartier chic de Campden Hill Square. Derrière les apparences policées d'une soirée mondaine, Antonia mesure, à quarante-trois ans, l'échec de son propre mariage.
Londres, 1942. Mrs Fleming retrouve son époux pendant une permission.
Saint-Tropez, 1937. Écourtant ses vacances en famille, Conrad s'échappe pour retrouver sa maîtresse.
Paris, 1927. Antonia, dès sa lune de miel, commence à deviner l'emprise étouffante et sarcastique qu'exercera sur elle son mari.
Sussex, 1926. À dix-neuf ans, Antonia, pour échapper à la jalousie de sa mère et à la passivité de son père, n'a qu'une hâte : se marier...
La Longue-vue, si singulier par sa facture, possède le charme de ces oeuvres où l'on voit une vie entière se déployer. On retrouve toute la virtuosité d'Elizabeth Jane Howard dans ce qui n'est que son deuxième roman, sur les illusions perdues d'une femme observant à la longue-vue sa vie écoulée. -
La saga des Cazalet Tome 3 : confusion
Elizabeth Jane Howard
- Table Ronde
- 18 March 2021
- 9782710388524
Mars 1942. La guerre suit son cours. Sybil vient de succomber au cancer qui la rongeait. Rupert n'a plus donné signe de vie. Le quotidien à Home Place est rythmé par le deuil, les restrictions de nourriture et de chauffage, l'attente de nouvelles à la radio. Polly et Clary ont dix-sept ans et s'installent à Londres pour y trouver du travail. Louise abandonne ses rêves d'actrice pour épouser Michael, officier dans la Marine, qui passe son temps en mer tandis que Louise donne naissance à Sebastien. Rachel, plus que jamais dévouée à ses parents, n'a plus de temps pour sa précieuse amie Sid : leur amour est voué à l'échec. Zoë s'éprend d'un officier américain. Maternité, mariage, amours contrariées et conflit où seuls les hommes partent combattre : dans ce volume qui se clôt sur la victoire finale en mai 1945 et la découverte des camps, l'émancipation toute progressive des femmes est drapée d'un voile tragique.
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La saga des Cazalet Tome 4 : nouveau départ
Elizabeth Jane Howard
- Table Ronde
- 14 October 2021
- 9791037107077
La paix est enfin signée, Rupert est de retour après cinq ans d'absence et la famille décide de quitter Home Place pour retourner vivre à Londres. Mais l'Angleterre est ébranlée, tout comme les certitudes et les moeurs des Cazalet. La mort du Brig et le divorce d'Edward et de Villy apportent leur lot de tensions. Les plus âgés des enfants Cazalet sont désormais adultes. Louise s'ingénue à trouver des échappatoires à son mariage, et tente de revenir à sa première passion, le théâtre. Clary est devenue secrétaire d'un agent littéraire tyrannique, tandis que Polly est assistante dans une entreprise de décoration d'intérieur. Ami et proche confident, le personnage d'Archie se révèle plus que jamais le dépositaire des secrets de la famille. La difficile reconstruction, dans un Londres profondément éprouvé par six années de guerre, est le théâtre de ce « nouveau départ », où chaque Cazalet prend conscience que l'heure est venue de surmonter les épreuves passées.
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"Adjugé, vendu !" C'est en ces termes qu'Alice, la fille du colonel Herbert Browne-Lacey, songe à son avenir le jour où Leslie Mount lui passe la bague au doigt. Si cet engagement précipité a le mérite de l'éloigner de l'autorité paternelle, Alice comprend, trop tard, que l'homme qui partagera désormais sa vie n'est pas si différent de son père. C'est seulement une fois Alice partie que May, sa belle-mère, commence à prendre au sérieux les mises en garde de ses propres enfants, Oliver et Elizabeth, contre le colonel qu'elle a épousé en secondes noces et avec qui elle se retrouve désormais en tête à tête dans un austère manoir en rase campagne. Car Elizabeth, malgré ses remords à l'idée d'abandonner sa mère, a elle aussi mis les voiles, pour suivre son frère qui mène une vie de bohème dans le Swinging London. Après des débuts mal assurés en tant que cuisinière à domicile, elle rencontre le grand amour. Voyages luxueux et villas en bord de mer, cette idylle a tout du rêve... À ce portrait mordant d'une famille anglaise des années soixante, Elizabeth Jane Howard confère une tension palpable et explore, à travers le destin de ces trois femmes, le caractère incertain des relations amoureuses.
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Au lendemain d'un violent orage, la petite ville de Summersdown, sur le canal de Bristol, semble avoir dévié de son axe. À commencer par la banale chaise de jardin qui, frappée par la foudre et disloquée au point de ressembler à un monstre échevelé, se retrouve par hasard dans l'appentis de Conrad Swann, artiste bohème à la famille recomposée et aux moeurs dissolues. De Conrad, nulle trace depuis la catastrophe. Cet étrange totem serait-il son dernier chef-d'oeuvre, l'Apollon qu'il destinait à un prestigieux prix ? Le cercle intellectuel qui gravitait autour de l'artiste désargenté n'hésite pas à s'emparer de cette création, allant jusqu'à tenter de convaincre la municipalité d'en faire l'acquisition grâce aux deniers publics. Dickie, notaire intègre et mélancolique siégeant à la commission, est la proie toute trouvée de la redoutable Martha, représentante autoproclamée de l'oeuvre de Conrad Swann. Mais tout ce petit monde qui s'entre-déchire semble avoir oublié jusqu'à l'existence de la ribambelle d'enfants vivant sous le toit des Swann, livrés à eux-mêmes, le ventre creux.
Cette sombre comédie, grinçante à souhait, a tout le mordant et la sagacité dont Margaret Kennedy a déjà fait preuve. -
1843. Ivar, le dernier habitant d'une île perdue au large de l'Écosse, mène une vie solitaire et paisible, jusqu'au jour où il trouve sur la plage, au pied d'une falaise, un homme inconscient. Le nouveau venu se nomme John Ferguson, pasteur sans le sou envoyé pour chasser Ivar de ces terres et libérer ainsi des hectares de pâturage pour des troupeaux de moutons. Ne se doutant pas des intentions de l'inconnu, Ivar lui fait une place dans sa maison et, bien que les deux hommes ne parlent pas la même langue, un lien fragile se tisse peu à peu entre eux. Pendant ce temps, sur le continent, Mary, la femme de John, attend impatiemment des nouvelles de la mission de son époux.
Dans la rudesse de ce décor lointain, au-delà de l'archipel des Shetland, se déploie le drame intime qu'imagine Carys Davies, avec autant de tension que de tendresse : le portrait touchant et cristallin de gens ordinaires ballottés par l'Histoire, et l'exploration de ce qui sépare les hommes comme de ce qui les rapproche. Aussi maîtrisé que surprenant, ce court roman est une merveille narrative au style concis et puissant. -
Winchester, 1932. Violet Speedwell, dactylo de trente-huit ans, fait partie de ces millions de femmes restées célibataires depuis que la guerre a décimé toute une génération de fiancés potentiels. « Femme excédentaire », voilà l'étiquette qu'elle ne se résigne pas à porter, à une époque où la vie des femmes est strictement régentée. En quittant une mère acariâtre, Violet espérait prendre son envol, mais son maigre salaire lui permet peu de plaisirs et son célibat lui attire plus de mépris que d'amis. Le jour où elle assiste à un curieux office à la cathédrale, elle est loin de se douter que c'est au sein d'un cercle de brodeuses en apparence austère - fondé par la véritable Louisa Pesel - qu'elle trouvera le soutien et la créativité qui lui manquent. En se liant d'amitié avec l'audacieuse Gilda, Violet découvre aussi que la cathédrale abrite un tout autre cercle, masculin cette fois, dont Arthur, sonneur de cloches, semble disposé à lui dévoiler les coulisses.
À la radio, on annonce l'arrivée d'un certain Hitler à la tête de l'Allemagne. -
Cornouailles, 1947. Comme tous les étés, le révérend Seddon rend visite au père Bott. Hélas, son ami n'a pas de temps à lui accorder cette année, car il doit écrire une oraison funèbre : l'hôtel de Pendizack, manoir donnant sur une paisible crique, vient de disparaître sous l'éboulement de la falaise qui le surplombait. Et avec lui, sept résidents...
Dans cette maison reconvertie en hôtel par ses propriétaires désargentés étaient réunis les plus hétéroclites des vacanciers : une aristocrate égoïste, une écrivaine bohème et son chauffeur-secrétaire, un couple endeuillé, une veuve et ses trois fillettes miséreuses, un chanoine acariâtre et sa fille apeurée... Le temps d'une semaine au bord de la mer dans l'Angleterre de l'après-guerre, alors que les clans se forment et que les pires secrets sont révélés, les fissures de la falaise ne cessent de s'élargir...
Auteure talentueuse et espiègle, Margaret Kennedy pousse à leur comble les travers de ses personnages dans une fable pleine d'esprit et de sagesse.
Ce Festin est un régal ! -
Lorsque Betsy Canning, à trente-sept ans, constate que malgré sa richesse, sa confortable maison à Londres, sa maison de vacances au pays de Galles et ses trois beaux enfants, le bonheur lui échappe, elle en conclut que le problème vient de son mari et que le plus simple est de s'en séparer. Mais en 1936, la société anglaise est encore frileuse au sujet du divorce. À peine Betsy a-t-elle écrit à ses parents pour les préparer à cette idée que sa décision suscite l'ingérence de ses proches, et en particulier sa belle-mère. Voulant à tout prix sauver ce mariage et préserver les apparences, l'entourage d'Alec et de Betsy ne parvient qu'à déchirer le fragile tissu de la vie familiale et des désirs inavoués. La séparation n'en sera que plus amère, et le couple ne sera pas la seule victime de ce cataclysme où chacun, enfant comme adulte, ami ou simple connaissance, devra choisir son camp.
Aussi tranchés que soient leurs avis, et aussi diverses leurs façons de voir le monde, Margaret Kennedy laisse s'exprimer tous ses personnages dans ce roman d'une grande acuité, où les points de vue s'enchaînent et se répondent sans relâche. -
L'Impératrice de Pierre Tome 2
Kristina Sabaliauskaite
- Table Ronde
- Quai Voltaire
- 9 November 2023
- 9791037109361
Qualifiée par Voltaire de Cendrillon du dix-huitième siècle, Catherine I de Russie, une femme au destin fulgurant et à l'histoire méconnue, est loin d'avoir vécu un conte de fées. Kristina Sabaliauskaite lui redonne vie à travers une saga aux allures de tragédie grecque.
Le premier tome s'ouvrait en mai 1727, à neuf heures du soir. Catherine, au cours des douze premières heures de son agonie, égrenait les souvenirs de ses jeunes années jusqu'à son mariage avec Pierre le Grand.
Le deuxième tome reprend le lendemain à neuf heures du matin. Toujours allongée sur son lit de mort, entourée de sa cour, de sa famille et de ses domestiques, l'impératrice poursuit son monologue intérieur en guettant les battements de l'horloge qui la rapprochent de sa fin... -
' Alex vida son verre de vin, puis son verre d'eau. L'océan semblait calme, d'un noir plus sombre que le ciel. Ses paumes devinrent moites sous l'effet d'une vague d'angoisse. Soudain, il paraissait illusoire que quoi que ce soit puisse rester caché, qu'elle puisse passer avec succès d'un monde à l'autre. '
L'été touche à sa fin à Long Island, et Alex n'est plus la bienvenue. Un faux pas lors d'un dîner et Simon lui paye un billet retour pour New York. Sans ressources, avec pour toute possession un téléphone qui a pris l'eau et ce don qu'elle a d'orienter à sa guise les désirs des autres, Alex décide de s'attarder dans les parages et se met à dériver tel un fantôme entre les avenues bordées de haies, les allées de garage protégées par des grilles et les dunes écrasées de soleil. Elle passe la semaine à errer, d'une rencontre à l'autre, refusant d'en rester là : Simon sera sûrement content de la voir arriver à sa fête du Labor Day.
Tendu, volcanique et impossible à lâcher, L'Invitée est une prouesse littéraire envoûtante. -
' Au départ, ce livre devait raconter l'histoire de ma grand-mère et de sa soeur, qui ont élevé ensemble leurs enfants dans une énorme maison edwardienne du nord de Londres dans les années 1940. '
Rachel Cockerell, dans sa préface, explique comment ce qu'elle imaginait être un bref détour vers le mystérieux parcours de son arrière-grand-père, David Jochelmann, l'a entraînée vers une tout autre histoire, celle de Theodor Herzl et Israël Zangwill, du Ier congrès sioniste de Bâle en 1897 et du méconnu mouvement de Galveston, expérience de transplantation de milliers de Juifs d'Europe dans un port du Texas. Ainsi, sur la piste familiale, se dessinent la naissance du sionisme, l'invention de l'Amérique à l'heure du melting pot et les balbutiements du théâtre d'avant-garde new-yorkais.
Rachel Cockerell confie le récit à ses protagonistes. Elle tresse avec art et jubilation les extraits de presse, de lettres, de discours, de mémoires et d'entretiens qui constituent la matière du livre - aux voix oubliées se mêlent celles de Stefan Zweig, John Dos Passos, Theodore Roosevelt ou Winston Churchill. La manne documentaire s'anime, la conversation s'enflamme et nous fait vivre l'Histoire au présent. -
En 1984, deux jeunes frères exilés aux États-Unis retournent au Guatemala, au coeur de la forêt de l'Altiplano, participer à un camp pour enfants juifs où les envoient leurs parents afin qu'ils n'oublient pas leurs racines. Mais un matin, réveillés par des cris sous leurs tentes militaires, les enfants découvrent que le camp s'est transformé en une chose bien plus sombre.
Dans ce nouveau pan du roman en mouvement qu'est l'oeuvre d'Eduardo Halfon, le narrateur revient à un épisode de son enfance dans le Guatemala complexe et violent de la guerre civile ; un épisode dont les raisons et les ramifications ne commenceront à s'éclaircir que des années plus tard, au fil de rencontres fortuites - à Paris avec une lectrice de Salinger devenue avocate, ou à Berlin avec un ancien instructeur du camp, aux yeux d'un bleu changeant, qui se promenait avec un serpent dans la poche et une énorme tarentule sur le bras. Entrelaçant passé et présent, réalité et fiction, Eduardo Halfon tisse un récit dense, foisonnant de symboles, pour toucher du doigt les fondements de son identité, cette maison dont il a toujours cherché à s'échapper : le cadre strict et rigoureux de la religion juive et le giron enveloppant et maternel du Guatemala. -
Dans son Journal, Jean-Luc Lagarce évoquait avec ironie et superstition les ' camarades chercheurs de l'Idaho ', ces universitaires qui travailleraient sur ses archives quand il aurait obtenu la gloire.
Trente ans après sa mort, Gus Idaho, documentariste américain, mène son enquête sur Lagarce, et fait défiler devant sa caméra les proches du dramaturge : la Mère, le Père ; les producteurs Lucien et Micheline Attoun ; la Comédienne ; l'Alter Ego ; le Romancier... Tour à tour, chacun fait revivre Lagarce - comédien, metteur en scène, mais aussi ami, frère, fils. De sa ville natale près de Montbéliard, où ses parents étaient ouvriers chez Peugeot, à l'intelligentsia parisienne et aux backrooms de la capitale, en passant par La Roulotte à Besançon et une résidence à Berlin, Lagarce aura pris un nombre incalculable de trains et connu une foule d'amants. Jusqu'à ce que le sida frappe à sa porte au milieu des années 1990, refermant le rideau sur une vie d'écriture et un inlassable amour des mots.
Dans un portrait saisissant, Charles Salles rend hommage à l'un des auteurs contemporains les plus joués en France, surtout connu pour sa pièce Juste la fin du monde (portée à l'écran par Xavier Dolan en 2016), et parvient une nouvelle fois à entremêler fiction et réalité, personnage et être de chair. -
En roue libre depuis le suicide de sa femme, Bunny Munro s'efforce de ne pas perdre complètement pied avec la réalité et fait la seule chose dont il est encore capable : prendre la route, embarquant avec lui son jeune fils. Aux yeux du garçon, qui attend dans la voiture pendant que son père fait du porte-à-porte pour vendre des cosmétiques et des coups d'un soir à des femmes au foyer esseulées du sud de l'Angleterre, Bunny est un héros. Mais Bunny est hanté par ce qui pourrait bien être le fantôme de son épouse, et il faudra attendre que son drôle de voyage prenne des allures de Jugement dernier pour qu'il commence enfin à reconnaître l'amour qu'il porte à son fils. Et à voir que les revenants qui peuplent son monde - pères décrépits, fantômes vengeurs, maris jaloux et tueurs psychopathes à cornes - rôdent dans l'ombre, prêts à faire des ravages.
Tour à tour sombre et humain, Mort de Bunny Munro est un portrait tendre de la relation entre un père et son fils en même temps qu'une peinture brute de la société anglaise. -
Lucy, Charlotte et Vera ont grandi dans l'Angleterre du début du XXe siècle. Après le séisme de la Grande Guerre, elles s'installent dans le mariage, et au fil des années 1930, en apparence paisibles, chacune se consacre à son foyer. Depuis sa maison à la campagne, Lucy continue de veiller sur Vera, si belle qu'elle a toujours eu le monde à ses pieds, et sur la timide Charlotte qui, malgré les avertissements répétés de ses soeurs, a épousé un représentant de commerce vaniteux et sans gêne. Mais plus qu'un grossier personnage, Geoffrey se révèle d'un sadisme glaçant, dont les enfants seront les premiers témoins.
Explorant les dysfonctionnements d'une famille avec un scalpel étonnamment moderne, Dorothy Whipple, qualifiée de ' Jane Austen du XXe siècle ' par J. B. Priestley, décrit dans ces pages les mécanismes de ce que l'on nommerait aujourd'hui l'emprise psychologique, et qui ne sont pas sans rappeler le gaslighting dépeint par George Cukor dans son célèbre Hantise. Roman noir domestique où règne la destruction, Les Soeurs Field est aussi une ode magnifique à la sororité. -
Archy naît dans une tanière au milieu de la forêt, au sein d'une portée de fouines. Son père a été tué par l'homme, et sa mère se démène pour nourrir ses petits au coeur de l'hiver. Très vite, Archy comprend qu'il doit lui aussi chasser s'il veut garder sa place dans la famille.
Mais à peine s'est-il essayé à piller un nid qu'il se blesse. Son destin prend alors un sombre tour : devenu inutile à sa mère, il est vendu à un vieux renard cruel, Solomon le prêteur sur gages, qui en fait son esclave puis son apprenti avant de lui révéler son secret : il connaît l'existence de l'écriture, de Dieu et de la mort... Solomon lègue à Archy ce testament qui l'accompagnera toute sa vie dans son exploration de la forêt. Mais est-ce un trésor ou un fardeau que ce secret de l'homme ?
À mi-chemin entre fable et roman d'initiation, Mes désirs futiles mêle aventure et philosophie pour mieux interroger la nature humaine et la force de nos désirs. -
Avec Vrouz, Valérie Rouzeau, voilà quelque quatorze ans, se frottait au sonnet pour la première fois. Du crépitement de ses vers très libres jaillit une tristesse allègre ou une drôlerie rêveuse. Elle se tient au coeur du monde, en même temps qu'à sa marge. Sa vie chahute entre les lignes. Elle dit le plafond qui grince, le jeune homme pâle dans le métro, la visite chez le gynéco, les nuits blanches et les nuits noires. Elle s'empare du quotidien et fait violon de tout bois.
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Sur le tabouret que Sully occupait au bar du Horse est désormais assis son fils Peter, professeur d'université encore aux prises avec cet héritage écrasant lorsque son propre rejeton, Thomas, refait surface après des années de séparation. C'est aussi au Horse que Doug Raymer, ancien chef de la police de North Bath, et Charice Bond, fraîchement nommée à la tête de la police de Schuyler, se retrouvent un samedi soir après la découverte d'un corps en décomposition dans la salle de bal du Sans Souci, hôtel abandonné situé à la limite entre les deux villes. Au Horse, toujours, que Janey fait des extras pour arrondir ses fins de mois et sortir de l'ornière. Ne serait-il pas temps de mettre fin à ses relations toxiques avec les hommes et de pardonner à sa mère, Ruth, son ancienne liaison avec Sully ? Tandis que dehors un ballet de chasse-neige, de dépanneuses et d'ambulances sillonne la ville, tout ce petit monde se demande qui a bien pu disparaître sans que personne s'en rende compte.
Troisième volet d'une trilogie initiée avec Un homme presque parfait et À malin, malin et demi, Le Testament de Sully, imprégné de l'humour cinglant et de la tendresse infinie pour ses personnages qui ont fait la réputation de Richard Russo, achève le portrait d'une Amérique qui a du plomb dans l'aile. -
Dans la maison qu'il a lui-même construite au coeur du Dorset, aux côtés de Wessex, son chien fidèle, et de Florence Dudgale, sa secrétaire et épouse en secondes noces, Thomas Hardy entre dans l'hiver de sa vie. À quatre-vingt-quatre ans, l'auteur de Jude l'Obscur pense en avoir fini avec la passion quand une adaptation de Tess d'Urberville est montée au village. La jeune Gertrude Bugler, qui tient le rôle-titre, le charme et le fascine par son talent et sa fraîcheur. Sous le regard amer de son épouse qui
souffre de la pesante atmosphère d'une maison isolée et encerclée d'arbres, Hardy vit son ultime amour.
Christopher Nicholson esquisse un portrait tantôt mélancolique, tantôt désopilant, mais toujours saisissant, d'un couple vieillissant, et met en lumière les interactions entre la vie et l'oeuvre de l'un des plus grands auteurs britanniques.