Et s'il y avait, dans la richesse universelle des oeuvres d'art, matière à repenser le monde et l'écologie?? Et si une telle invitation tenait de la vocation originelle du musée ramenée à aujourd'hui?? Le musée monde traverse les styles, les époques, les disciplines. Il accouche d'une attitude, d'un regard mettant au jour des dimensions de l'art encore trop peu sollicitées. Il amène à réfléchir autrement à notre appartenance à la Terre. Il suscite de nouvelles perspectives et de nouveaux émerveillements à une heure de l'histoire où le besoin d'horizons n'a peut-être jamais été aussi fort. Le musée monde rassemble des artistes célèbres aussi bien que plus confidentiels. La voix de la poésie, indispensable, ne cesse de résonner dans ses salles. À la diversité des cultures et des aires géographiques répond celle des arts, de la préhistoire à nos jours. On y trouve de la peinture, de la sculpture, du cinéma, du bio-art, des jardins, de la musique... et même de la musique en provenance des étoiles. En contrepoint, toujours, les lumières de la philosophie et des sciences. Le musée monde n'impose rien au lecteur, tout au contraire?: il lui propose de s'approprier sa méthode et, à son tour, de s'interroger sur les rapports au monde que l'art met en forme et sur ce qu'ils peuvent nous apprendre.
La couleur est comme l'air qu'on respire, elle est partout : des affiches publicitaires aux feux de signalisation, des tendances de la mode au langage des fleurs, dans l'art, le design et la décoration d'intérieur... Mais connaissez-vous la signification des couleurs ? Saviez-vous qu'elle diffère selon les cultures et même les époques ? Qu'est-ce que le mouvement impressionniste doit à la chimie ? Le blanc est-il une couleur ? Le bleu est-il votre couleur préférée, à vous aussi ? Amandine Gallienne déploie une palette de 100 mots pour raviver notre regard. En coloriste de métier, elle donne quelques bons conseils pour accorder les couleurs, maîtriser les codes afin de mieux les dépasser. Un seul mot d'ordre : amusez-vous !
Une sublime initiation à l'histoire de l'art européen et à l'essor de la conscience occidentale.
Dans ce livre, l'un des plus grands esprits du XXe siècle dresse le portrait inégalé d'un millénaire de beauté européenne. De l'architecture à l'ingénierie, de la peinture à la musique, de la poésie à la philosophie, de l'Écosse à la Sicile, de la France aux Pays-Bas, de l'Italie à l'Allemagne, Kenneth Clark écrit le livre de l'admiration et de l'enthousiasme. Il y démontre que la civilisation vit tant qu'elle ajoute à notre humanité et notre dignité. Juchés à sa suite sur les épaules de génies, nous sentons à chaque page se dilater notre intellection et notre sensibilité. Et la leçon esthétique est une éthique : cette Civilisation éblouissante, telle la chaconne de Bach jouée par Yehudi Menuhin dans la chapelle Sixtine, semble terrasser le mal et le désespoir. A-t-elle jamais cessé d'être nécessaire ?
Redécouvrez le succès international paru en 1969 qui met en avant la beauté de l'art européen.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Kenneth Clark (1903-1983) est un historien de l'art et auteur britannique. De 1934 à 1945, il fut le plus jeune directeur de la prestigieuse National Gallery à Londres. Après la guerre, il se consacra davantage à l'écriture et se fit connaître d'un large public grâce aux émissions sur l'art qu'il produisit et présenta à la BBC, dont la célèbre série Civilisation.
New York a-t-il vraiment été le centre de l'innovation artistique depuis 1945, comme on le lit partout ? Une hégémonie mondiale s'étudie à l'échelle mondiale. Or, l'approche comparée démonte le mythe de l'art new-yorkais et souligne l'apparition, dès les années 1950, d'un système internationalisé mais inégalitaire de production des œuvres et des carrières. Fondé sur le renouvellement rapide des écuries artistiques et la recherche systématique de l'originalité, ce système spéculatif entretenait la concurrence entre pays, musées, marchands, artistes et collectionneurs. Dans une perspective aussi bien sociale et économique qu'esthétique et géopolitique, Béatrice Joyeux-Prunel explore cet univers des avant-gardes artistiques de 1945 à 1970.
Cette histoire mondiale de l'art parle aussi des œuvres et des personnes. Elle interroge des tournants mondiaux étonnants : le choix matiériste de certains artistes dans les années 1950, la violence sadomasochiste de quelques groupes après 1961, et la soudaine politisation des artistes vers 1965 (alors que Mao, Cuba, le Vietnam et la décolonisation les avaient jusque-là peu intéressés).
Du concrétisme brésilien à l'art cinétique italien et yougoslave, des Neo-Dada Organizers japonais aux actionnistes viennois, en passant par les mondialisations hétérogènes du happening et du pop art, ce livre permet de comprendre ce que nos musées érigent en canon, tout en dévoilant des histoires méconnues du monde de l'art contemporain.
Après ses livres d'entretiens sur le monde de l'art contemporain qui ont connu un grand succès (Galeristes en 2010, Collectionneurs en 2012, Artistes en 2014), Anne Martin-Fugier a interrogé quinze femmes actrices de l'art contemporain en France durant les cinquante dernières années. Elle n'a pas choisi des artistes, mais des « témoins », journalistes, galeristes, directrices d'institutions publiques et privées qui, partout en France, participent à la diffusion de l'art contemporain avec leur énergie et leur sensibilité. Leurs trajectoires et leurs récits constituent un panorama du monde culturel d'aujourd'hui.
L'« art brut », c'est l'art de ceux qui ne savent pas qu'ils font de l'art. Baptisé ainsi par Jean Dubuffet, il trouve ses origines à l'asile psychiatrique, dans des productions que l'on appelait autrefois l'« art des fous ». Longtemps méconnu ou associé à tort à l'art-thérapie, l'art brut est aujourd'hui l'objet d'un engouement croissant, tant chez les amateurs que chez les collectionneurs, dans les galeries, à la FIAC ou au musée. Au risque de la récupération marchande ? Ni art singulier ni art naïf, l'art brut est par définition hors normes. Il ne peut donc être appréhendé que par des voies détournées. C'est ce à quoi s'emploie Émilie Champenois, qui nous emmène à la rencontre d'autodidactes aux créations fascinantes, dont l'inquiétante étrangeté nous dit quelque chose de notre propre solitude et des tourments de notre inconscient.
Ce livre propose pour la première fois de retracer l'histoire de l'iconophagie depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours selon une approche pluridisciplinaire mêlant histoire de l'art, anthropologie, histoire culturelle et matérielle, histoire du corps et histoire des sens. En effet, les images n'ont pas toujours été vouées à la vue, elles ont également pu être incorporées, bues ou mangées pour se protéger, se soigner, entrer en relation avec le divin ou encore constituer des communautés. Songeons, entre autres exemples, à cette hostie portant une représentation du Christ et des Apôtres, à cette Vierge allaitant en pain d'épices, à cette statue de Marie qui, pourvue d'un tuyau au niveau de la poitrine, pouvait "miraculeusement" faire couler du lait et abreuver le fidèle, ou encore à toutes ces représentations nous montrant des hommes, des femmes ou des enfants absorbant ou mangeant à pleines dents des images sacrées comme sucrées.
Fidèle aux principes de la collection "Les apparences", Jérémie Koering propose d'analyser les enjeux culturels et les imaginaires qui traversent l'ingestion de ces images. Tout en s'inscrivant dans le champ de l'histoire de l'art et de l'anthropologie, cet ouvrage ouvre un pan encore inexploré de l'histoire de l'art. Cette étude inédite n'a, par conséquent, aucun équivalent éditorial en sciences humaines.
Ce livre enquête sur la nature de l'art et de la création artistique, en mettant en oeuvre une méthode originale : chaque chapitre interroge la notion d'art à partir d'une autre notion à laquelle elle est étroitement liée : la création, la marchandise, le beau, la forme, le langage, l'intuition intellectuelle, la politique, la philosophie, le style. Cette démarche aboutit à une clarification progressive de l'idée d'art et permet de se « rapprocher », selon le mot de Paul Klee, de « la source de la force créatrice ». Croisant et diversifiant les champs de réflexion sur l'art pour l'enrichir de nouvelles perspectives d'analyse, l'ouvrage fait non seulement dialoguer les oeuvres entre elles, mais aussi les différentes philosophies de la création artistique. Il intéressera aussi bien les étudiants confrontés au cours de leur formation à la nécessaire réflexion critique de la notion même d'art, que les créateurs et les professionnels aguerris à cette réflexion.
Il s'agit ici d'une brochure documentaire et non de l'ouvrage complet.
Le présent ouvrage vise à cerner au plus près le style qui s'affirme entre 1905 et 1923 et qui a ses propres caractéristiques formelles et thématiques. Rapidement, il sera associé à l'Allemagne qui y voit émerger ses 2 mouvements principaux et fondateurs : la Brücke (le Pont) avec Erich Heckel et Ernst Ludwig Kirchner notamment, et le Blaue Reiter (le Cavalier bleu) avec, entre autres, Wassily Kandinsky et Franz Marc. Toutefois l'expressionnisme se propage également en Autriche mais aussi en Belgique et en France et laissera ses traces au-delà du début du xxe siècle, puisque l'on retrouve bien plus tard aux États-Unis l'appellation d'« expressionnisme abstrait » et celle, en Allemagne, de « néo-expressionnisme ».
L'ouvrage se propose de retracer l'histoire de ce mouvement en la replaçant dans un contexte artistique en mutation et en mettant en avant les parcours et les oeuvres de ses représentants.
La parution de L'Art religieux du XIIIe siècle, en 1898, a constitué un tournant décisif à la fois dans l'histoire de l'art et dans les études médiévales. Émile Mâle (1862-1954) y proposait en effet une méthode alors très nouvelle, fondée sur la mise en relation du langage des formes avec leurs sources d'inspiration. Partant de l'idée que le christianisme du Moyen Âge a conçu l'art comme une « prédication muette », c'est-à-dire comme une traduction des vérités de la foi, il entreprend de mettre systématiquement en rapport l'iconographie et les grands textes (scripturaires, exégétiques, théologiques, hagiographiques, etc.) qui lui ont servi de programme. Émile Mâle construit lui-même son ouvrage sur un modèle médiéval, le Speculum Majus de Vincent de Beauvais (+ 1264), sorte d'encyclopédie du savoir de l'époque commandée par Saint Louis. Il en reprend la division en quatre « Miroirs » (Miroirs de la nature, de la science, de l'histoire, de la morale), confrontant leurs thématiques avec les sculptures de Chartres ou d'Amiens, les vitraux de Bourges ou du Mans, ou encore les livres enluminés. Écrit avec talent, fourmillant d'informations, l'ouvrage constitue une magnifique synthèse de l'art du XIIIe siècle en France.
Au gré de sa fantaisie, de sa liberté aussi, Pierre Nahon nous fait partager la passion de sa vie : un florilège d'émotions, de curiosités, de souvenirs et de réflexions. Instructif, drôle et décoiffant, c'est le livre miroir d'un marchand d'art qui a rêvé sa vie et a fini par habiter ses rêves. Au gré de sa fantaisie, de sa liberté aussi, Pierre Nahon nous fait partager la passion de sa vie : un florilège d'émotions, de curiosités, de souvenirs et de réflexions. Instructif, drôle et décoiffant, c'est le livre miroir d'un marchand d'art qui a rêvé sa vie et a fini par habiter ses rêves. On ne peut célébrer tel artiste, telle oeuvre d'art en oubliant tous les autres. L'ordre alphabétique convenait à l'ordonnance de ce grand désordre qui émane indistinctement des troupes du dadaïsme, de l'abstraction, du surréalisme, de l'expressionnisme, du pop art, du nouveau réalisme ou bien encore de l'art conceptuel. Entre l'art moderne et l'art contemporain, quelle différence ?
Des tableaux, des sculptures, des photos, des mises en scène pour le moins hétéroclites ou même éphémères, des oeuvres plaisantes : faut-il continuer à appeler cela de l'art ?
Et pourtant, jamais nous n'avons connu pareille abondance d'artistes, jamais autant de biennales , de foires, d'expositions, de galeries, de public.
Il est trop simple de dire que le monde de l'art est en plein désarroi : à bien des égards, il se porte comme un charme.
Les lignes courbes de Bernar Venet, les carreaux de Jean-Pierre Raynaud, les accumulations d'Arman, les bandes de Buren, les compressions de César, les Marylin d'Andy Warhol font évidemment partie d'un gigantesque charivari contemporain.
De nombreux portraits (parmi lesquels ceux des mythiques marchands d'art : Durand-Ruel, Vollard, Kahnweiler, Maeght...) ainsi que les commentaires pertinents de l'auteur au hasard d'entrées peu conventionnelles telles que critique, esthétique, spéculation, vérité, décadence ou bien encore mode font de ce dictionnaire amoureux l'abécédaire qui manquait pour comprendre le monde de l'art ici et maintenant.
Vassily Kandinsky (1866-1944) était un peintre russe qui fut l'un des premiers à réellement s'aventurer dans l'art abstrait. Il s'évertua à représenter son monde intérieur d'abstraction malgré les critiques négatives de ses pairs. Il s'éloigna de la peinture potentiellement figurative dans le but d'exprimer ses émotions, le conduisant à un usage inédit de la forme et de la couleur. Bien que ses oeuvres aient été fortement censurées à son époque, elles eurent énormément d'influences quelques années plus tard.
D'un côté méprisé et taxé de toutes les fainéantises, de l'autre intellectualisé à l'extrême, l'art du siècle dernier a modifié tous les paradigmes : les codes ont éclaté, les artistes se sont multipliés et les oeuvres d'art elles-mêmes semblent avoir parfois disparu. Carole Talon-Hugon nous fait évoluer pas à pas dans une période plus ou moins mouvementée. De l'avant-garde dadaïste aux industries culturelles d'Adorno, les arts du XXe siècle marquent probablement l'un des moments les plus riches et les plus prolifiques de l'histoire de l'art.
Dans cette évocation romanesque de Léonard de Vinci, Dimitri Merejkovski nous livre un portrait admirablement fidèle de ce génie en nous dévoilant son intimité au coeur d'une Renaissance flamboyante, époque à nulle autre pareille. Avec un soin du détail exacerbé, il nous dévoile l'enfance du maître, ses aspirations, sa vie mouvementée mais surtout son processus créatif, ce don de Dieu duquel sont nés les chefs d'oeuvre encore admirés de nos jours.
Nous fêtons en cette année 2019, les 500 ans de la mort de ce visionnaire extraordinaire, aux talents multiples, qui a révolutionné l'ingénierie et l'art, une raison de plus, s'il en faut, pour découvrir ce magnifique roman, un classique de l'histoire de l'art et de la littérature russe.
À travers le portrait de la Joconde et son histoire, c'est le personnage de Léonard de Vinci que nous dévoile Alberto Angela, et plus généralement c'est à la civilisation de la Renaissance qu'il nous initie avec ce même talent de conteur et de pédagogue qu'il a déployé dans Empire (2016) puis dans Les Trois Jours de Pompéi (2017). Un livre qui mélange des textes passionnants à quelque 190 illustrations en couleurs.
(Pré)-histoires extraordinaires sur les origines de l'HumanitéDepuis des centaines de milliers d'années, l'humanité produit des outils, échange des biens et des gènes, s'approprie de nouveaux milieux et les transforme. Du berceau africain jusqu'au peuplement du Grand Nord et des Amériques, de nouveaux territoires ont été conquis, des continents découverts, des bras de mer traversés, des îles colonisées, des cimes gravies. Cette conquête a abouti à l'adaptation des humains à de multiples environnements, qui ont façonné leurs sociétés. Puisque l'évolution de l'humanité est aussi la prodigieuse histoire d'une conquête planétaire, on suit les pas de nos ancêtres à travers la grande diversité des milieux qu'ils ont traversés, modelés et au sein desquels ils ont laissé leurs empreintes.
Au plus proche de nos ancêtres, ce livre vous entraîne dans une formidable enquête à la croisée de savoirs scientifiques multiples. Archélogues, géologues, anthropologues, généticiens, géographes, climatologues, écologues, zoologues, chimistes ou physiciens unissent aujourd'hui leurs compétences pour décrypter ce qui a fait l'homme hier et expliquer ce que nous sommes aujourd'hui. D'une archéologie des littoraux ou du monde souterrain à celle des plaines, des montagnes ou des milieux insulaires, cet ouvrage présente les avancées les plus récentes de notre connaissance sur la préhistoire. Il nous incite aussi à réfléchir sur les fondements de notre humanité et à notre empreinte laissée sur les milieux. Des "pré-histoires" extraordinaires sur la conquête du monde, à la portée de tous !
Un ouvrage collectif illustré sous la direction de Nicolas Teyssandier et Stéphanie Thiébault, Institut écologie et environnement (INEE) du CNRS.
Avec Didier Binder, Sandra Costamagno, Didier Galop, Jean-Michel Geneste, Jacques Jaubert, Grégor Marchand, Bruno Maureille, Nicolas Teyssandier, Stéphanie Thiébault, Jean-Denis Vigne.
Préface d'Audrey Azoulay, directrice générale de l'UNESCO.
Au grand siècle, le développement des académies des arts signifie non seulement une reconfiguration des mondes de l'art et du statut de ses acteurs, mais aussi un développement remarquable de la réflexion théorique sur les arts. Les artistes discutent de leur valeur respective, de leurs rapprochements possibles (doctrine de l'Ut pictura poesis), de leurs finalités (movere, docere, placere), de leurs moyens propres et de leurs problèmes spécifiques. Le XVIIIe siècle est marqué par l'invention décisive de la catégorie moderne de beaux-arts, qui rassemble dans un sous-ensemble inédit les arts visant le beau. Par ailleurs, sous l'effet de la nouvelle science et de l'épistémé qu'elle suppose, à la métaphysique du beau des anciens succède une manière moderne et toute sensible de penser la beauté, qui délie celle-ci du bien comme du vrai. L'invention du goût comme sens du beau en est la conséquence directe, et celle du sublime - qui accueille toute la transcendance perdue par la beauté -, sa conséquence indirecte. L'idée de génie possède aussi une place importante dans cette constellation neuve. À l'apparition des beaux-arts est liée celle de disciplines satellites : la critique d'art (Diderot), l'histoire de l'art (Winckelmann), et l'esthétique (Baumgarten).
Une Renaissance est amorcée. Elle apparaît comme une réponse aux problématiques environnementales, sociétales et éthiques brûlantes qui posent à notre époque la question de la survie de l'espèce humaine. Artistique, philosophique, politique, elle prend acte des révolutions scientifiques des dernières décennies et se positionne face aux promesses technoscientifiques et transhumanistes. La Renaissance sauvage répond à l'urgence des problématiques environnementales et sociétales actuelles, et aux aspirations de plus en plus fortes à l'adoption de nouveaux modes de vie sur Terre. L'homme ne se comporte plus en maître et possesseur, imposant ses volontés à une nature passive et sans finalité. Il se met à l'écoute d'un nouveau partenaire : le monde qui l'entoure. Il découvre le potentiel de ses forces, le sollicite, s'y implique et les conjugue avec les siennes. Une nouvelle ère se dessine, rendant l'homme à sa dignité « sauvage » et donnant sens, joie et ambition à son existence. L'art d'aujourd'hui sert d'esquisse à ce nouveau projet de société.
Si la vieillesse est aujourd'hui un âge qui dure, elle regroupe des expériences différentes. Ce qui amène à réfléchir aux vieillesses plutôt qu'à la vieillesse. Les travaux sur la ou les vieillesse(s) sont nombreux en médecine ou en sociologie, mais la réflexion sur le grand âge de l'artiste reste balbutiante. Qu'est-ce que l'âge fait à la création ? Celle-ci est-elle soumise à une continuité biographique comme le relatent les vies d'artiste ? Les créations ultimes sont-elles marquées par le déclin physique ?
Ce volume tente de répondre à ces questions en croisant les disciplines et les champs, de l'histoire de l'art à la sociologie, de la neurologie à la psychanalyse, et en se donnant une ample périodisation, de la Renaissance à nos jours. L'ouvrage s'ouvre sur les modes critiques généraux d'appréhension des œuvres tardives. Suit une analyse des conditions de la création et de ses difficultés chez un certain nombre d'artistes âgés. Des formes spécifiques de l'autoportrait (Rembrandt, Ingres, Dix), l'insistance sur les transformations du corps chez des artistes femmes (ORLAN, Cindy Sherman), la répétition ou le retour à des motifs antérieurs (Le Greco, Delacroix), ou encore des jeux avec la mort (Duchamp) illustrent la diversité des attitudes et des démarches. Complément à cette approche, la réception de ces œuvres tardives est étudiée dans la qualification des " errements ", qu'il s'agisse du tremblement de la main de Poussin ou de la " peinture aux doigts " du Titien et, tout simplement, de la qualité. Le volume s'ouvre, dans la dernière partie, à l'âge en scène et à l'écran.
Les cosmogonies - mythes de création du monde - n'ont jamais cessé d'accompagner l'histoire de l'humanité. Mais parce que l'investigation sur les origines fut l'un des leitmotivs de la pensée des XVe et XVIe siècles, nulle autre époque plus que la Renaissance n'a su en mesurer les enjeux anthropologiques, philosophiques et artistiques. À partir des oeuvres de Ghiberti, Mantegna, Bosch, Michel-Ange, Raphaël, Parmigianino, Bandinelli, Salviati, Tintoret, Véronèse, Goltzius, El Greco ou encore Caravage, Florian Métral guide le lecteur dans l'exploration d'un imaginaire qui a façonné notre modernité.
Au Moyen Âge, les arts se déploient dans un univers mental très différent du nôtre, et selon des catégories (celles d'« arts mécaniques » et d'« arts libéraux », par exemple) et des formes (pensons aux genres théâtraux des « mystères » et des « miracles », ou bien au genre littéraire de l'hagiographie) qui pour nous sont insolites. La production picturale et sa réception sont marquée par les écrits de Plotin puis par la synthèse du néo-platonisme et de la pensée des Pères de l'Église. La querelle des images qui agite le monde byzantin au VIIIe siècle montre l'incidence des réflexions théologiques sur la production picturale et permet de comprendre les contraintes stylistiques de la peinture d'icônes. La Renaissance est non seulement marquée par des nouveautés stylistiques remarquables, mais aussi par des changements considérables dans la manière de penser ces pratiques (qui cessent d'être vues comme des arts mécaniques), leur enseignement (création des Académies), leurs acteurs (invention du mot « artiste »), et la production artistique de l'Antiquité (apparition des premières collections et débuts de l'histoire de l'art).
Adolphe-Napoléon Didron (1806-1867) compte parmi les grands pionniers de l'archéologie médiévale en France. Ardent défenseur du patrimoine, rédacteur des premiers volumes du Bulletin archéologique, il fut aussi le fondateur des Annales archéologiques. À ces activités éditoriales s'ajoutent ses recherches sur le terrain, notamment à la cathédrale de Chartres et à Notre-Dame de Brou. Après un voyage en Grèce et dans l'Empire ottoman en 1839-1840 pour parfaire ses connaissances, il publie l'Histoire de Dieu en 1844. Savant connaisseur de l'iconographie chrétienne, Didron a collecté dans cet ouvrage toutes les représentations connues de la Trinité, des personnes et des symboles qui lui sont associés, illustrés par des gravures sur bois. Il relève ainsi les spécificités de chaque époque, les variantes régionales et les évolutions historiques, qui trouvent leur source dans les doctrines diffusées par l'Église. Car, ici encore, Didron se montre pionnier en faisant appel aux textes sacrés pour donner sens aux motifs en eux-mêmes, mais aussi à leur proximité et à leur répartition dans l'espace. À une époque où, faute de savoir les lire, on prenait les scènes figurées des cathédrales pour des hiéroglyphes chrétiens, Didron a apporté une méthode de lecture pour identifier ces formes et les dater. L'Histoire de Dieu offre ainsi bien davantage qu'une classification : fruit d'une démarche globalisante, elle met en relation toutes les facettes de la civilisation chrétienne, de l'écrit à l'image, depuis ses origines.
Trop beau pour être vrai. Le faux dans l'art, de la tiare du Louvre aux chaises de Versailles raconte, à partir d'exemples célèbres et hauts en couleurs, l'histoire du faux depuis la Renaissance jusqu'aux affaires récentes qui secouent les musées et le marché de l'art contemporain.
De la tiare du Louvre aux chaises de Versailles, depuis plus d'un siècle le monde de l'art a été ébranlé par de nombreuses affaires de faux qui ont mis en cause l'autorité des experts et des marchands, et ont parfois atteint les plus honorables institutions comme le Metropolitan Museum de New York et le British Museum, le musée du Louvre et le château de Versailles. La presse s'en est emparée, le public s'en est délecté.
Des Gauguin, Otto Dix, Léonard et autres princesses amarniennes de Shaun Greenhalgh au millier de toiles de l'avant-garde russe saisies en Allemagne, des faux Cranach, Vélasquez, Frans Hals, Corrège réalisés en Italie aux expressionnistes abstraits concoctés dans le Queens et écoulés à Manhattan par la galerie Knoedler, aucun domaine de l'art n'a été épargné.
Les différentes histoires évoquées ici cherchent à expliquer comment les faussaires s'y prennent pour trouver le point faible des collectionneurs et des spécialistes et leur fabriquer l'objet ou le tableau " trop beau pour être vrai " dont ils rêvaient. Mais il suffit parfois d'une analyse scientifique ou d'une enquête parallèle sur d'étranges mouvements d'argent pour que le rêve devienne cauchemar.
L'histoire de l'art a commencé avec les invasions barbares.
Vers 1800, ces invasions sont devenues soudainement l'événement décisif par lequel l'Occident se serait engagé dans la modernité : le sang neuf des races du Nord, tout en conservant l'ancien, aurait apporté un art nouveau, nécessairement antiromain et anticlassique, et dont l'héritage était encore manifeste en Europe.
Ce récit fantastique, inséparable de la formation des États-nations et de la montée des nationalismes en Europe, se fondait sur le double postulat de l'homogénéité et de la continuité des peuples "étrangers" : il fit bientôt tomber les styles artistiques sous la dépendance du sang et de la race. L'histoire de l'art associa ses objets à des groupes raciaux en s'appuyant sur quelques singularités visibles : tantôt leurs qualités "tactiles" ou "optiques" les dénonçaient comme "latins" ou "germains", tantôt la prédominance des éléments linéaires trahissait une origine méridionale, quand le "pictural" indiquait clairement une provenance germanique ou nordique. Les musées, pour finir, regroupèrent les productions des beaux-arts selon leur provenance géographique et l'appartenance "ethnique" de leurs créateurs.
Il serait parfaitement vain de chercher à démontrer que l'histoire de l'art fut une discipline raciste : elle ne l'aura été ni plus ni moins que les autres sciences sociales qui, toutes, furent touchées ou orientées par la pensée raciale visant à classer et hiérarchiser les hommes en fonction de traits somatiques et psychologiques qui leur étaient attribués. Mais, montre Éric Michaud, les liens qu'elle a tissés entre les hommes et leurs objets artistiques ne sont pas encore tranchés : l'opinion la plus commune sur l'art est qu'il incarne au mieux le génie des peuples.
Aujourd'hui encore, sur le marché mondialisé, la provenance ethnico-raciale exhibée des oeuvres - "Black", "African American", "Latino" ou "Native American" - donne à ces objets d'échange une plus-value estimable. Ainsi s'expose en permanence une concurrence des "races" qui n'est jamais que la même qui présida aux commencements de l'histoire de l'art.