La vie en solitude est une tradition immémoriale qui permet, par le retrait du monde, d'expérimenter une existence favorisant à la fois la prière ou la méditation et le détachement du superflu. Jean-Claude Noyé investigue ici, dans toutes les grandes traditions - juive, chrétienne, musulmane, hindouiste, bouddhiste et taoïste -, la manière dont cette pratique a été initiée et comment elle y est encore très vivante, y compris de nos jours, chez certains, pour des raisons non religieuses. S'appuyant sur une connaissance historique précise de chaque famille spirituelle, et sur une série de rencontres menées depuis plusieurs années avec des femmes et des hommes qui ont choisi la radicalité de la vie solitaire, il nous fait découvrir ce monde mystérieux qui, à travers les siècles et jusqu'à aujourd'hui, n'a cessé et continue de fasciner.
Comment penser et dire aujourd'hui la spiritualité, cette expérience fondamentale de l'humanité ? Par-delà la diversité des pratiques et des traditions, religieuses ou non, est-il possible de définir des « constantes » de la vie spirituelle dans lesquelles tout être humain, croyant ou non, pourrait se reconnaître et s'épanouir ? C'est ce Philippe Filliot entreprend à travers ce lexique original de 50 mots courants - d'Abandon à Vivant en passant par Attention, Corps, Exercice, Joie, Laïcité, Présence, Souffle ou encore Transparence.
Ce livre sera comme une « boîte à outils » pour les personnes déjà impliquées dans diverses pratiques, et qui désirent approfondir le vocabulaire de leur expérience intérieure. Quant aux autres, qui préfèrent se tenir à distance des écoles et des dogmes, il les réconciliera avec la dimension de mystère qui habite l'homme, en leur montrant qu'il est possible d'en parler en toute intelligence.
Philippe Filliot, chargé de cours sur la spiritualité à l'université Paris-VIII, est également professeur et formateur de yoga. Il est membre de THEORIAS, réseau international de chercheurs sur la théorisation de la spiritualité, et du CIRET, Centre international de recherches et d'études transdisciplinaires.
Après le silence vient aujourd'hui, pour la première fois, le temps du témoignage des différentes religions et confessions de France sur la pandémie Covid19. Un témoignage de l'ensemble des leaders religieux français et d'intellectuels ancrés dans chaque communauté, qui tous dialoguent depuis le début de la pandémie avec l'anthropologue Laëtitia Atlani-Duault.
La pandémie nous a rappelé le tragique de notre condition, exposée qu'elle est, non seulement à la maladie et à la mort, mais aussi à la manière dont elle s'y manifeste en inégalités, en solitudes indicibles, ou en malchances individuelles. Cependant, ce livre collectif nous montre que les religions ou, plutôt, les communautés humaines qu'elles constituent, habitées par ce tragique, sont toujours susceptibles de prendre à leur compte l'évènement qui afflige etfait peur afin de réinventer les liens de fraternité.
Djalâl-od-Dîn Rûmî que le monde de l'Islam désigne, par respect, comme "notre maître" (Mawlânâ, Mevlana en turc) n'est pas seulement l'un des plus grands penseurs mystiques de tous les temps, un voyant qui (au Xllle siècle !) parlait de la fission de l'atome et de la pluralité des systèmes solaires, c'est aussi l'un des plus merveilleux poètes de la littérature universelle, fondateur de l'ordre des derviches tourneurs. La mise de l'homme au diapason du cosmos, l'oratorio spirituel des derviches qui symbolise la ronde des planètes autour du soleil et, à un second niveau, la recherche du Soi, sont longuement célébrés dans les Rubâi'yât : comme les atomes, le soufi danse, et la musique ne fait que "réveiller les mystères du coeur".
Il y a des livres qui guérissent car ils réconcilient avec soi-même. Ils font entendre les puissances de division qui menacent. Ils rappellent la voix ténue qui relie à soi-même, et à l'Autre. C'est le grand talent de Lytta Basset d'être à l'écoute de cette voix qui, de récit biblique en récit biblique, guide le lecteur pour mieux naître à soi-même.
Dans ces méditations, Lytta Basset nous apprend à reconnaître la confiance qui naît au coeur des personnages bibliques. C'est elle qui permet l'expérience de renouvellement à laquelle nous sommes invités chacun, chaque matin, au-delà de la peur, de la colère et de tout ce qui nous éloigne de nous-même. Forte de sa riche expérience d'écoute à la fois du texte biblique mais aussi de nos âmes blessées, l'écrivaine et théologienne nous convie à faire résonner cette expérience de renaissance dans nos vies.
De tous les actes inachevés, de tous les gestes que nous n'avons pas menés jusqu'au bout, de tout cet à peu près dont nous tissons nos jours et nos nuits, de toutes les rencontres avortées avec soi-même et les autres, naît un jour la crise.
Une femme vit cette "nuit de l'âme" au coeur de l'hiver dans la solitude d'une maison retirée. Elle l'explore, la pénètre et la retient en des lignes brèves, justes, fatales qui touchent droit au coeur.
Depuis La Mort viennoise et La Guerre des filles, Christiane Singer poursuit cette même quête de l'essentiel tapi au fond de nous. Traversée du miroir, récit initiatique, Histoire d'âme évoque au plus profond et au plus simple le mystère, la difficulté et le bonheur d'être avec des éclats de diamant noir.
Et si nos vies ne se suffisaient jamais d'être "tranquilles", au repos... Si, finalement, l'inquiétude, la curiosité, l'interrogation voire le doute, étaient les vrais moteurs de toute existence humaine en recherche ? Marion Muller-Collard propose ici une méditation qui peut s'adresser à tous, croyants ou non, et nous conduit à faire de notre "intranquillité" l'occasion d'une plus grande confiance, d'une disponibilité à l'imprévu, à ce qui arrive.
Quand l'un des grands auteurs spirituels d'aujourd'hui s'empare du scandale religieux majeur de notre temps, en sort un livre libérateur. Contre la croyance qui conduit au fanatisme, Adrien Candiard fait appel à la foi qui éclaire la raison. Une brillantissime et salutaire démonstration. Un ouvrage antidote à prescrire sans modération.
Auteur spirituel aux dizaines de milliers de lecteurs, Adrien Candiard interroge ici le choc entre les cultures en nous montrant pourquoi et comment nous ne comprenons rien à l'islam.
Le frère dominicain qui vit au Caire, au carrefour des mondes et des civilisations, revient sur le grand scandale religieux de notre temps. Quel Dieu invoquent les fanatiques qui excommunient, persécutent et tuent en son nom ? Que dit de nous, de notre planète, de notre avenir, une telle trahison ? Et, surtout, comment une foi peut-elle être vécue avec passion sans tourner à l'exclusion ?
Une plaidoirie pour la foi qui émancipe contre la croyance qui enchaîne.
Un maître-ouvrage qui s'adresse de manière libératrice à tout un chacun.
Un manifeste, à l'heure de toutes les exacerbations, pour la réconciliation.
Dominicain vivant à l'Institut dominicain d'études orientales du Caire, Adrien Candiard, qui compte parmi les grandes voix spirituelles d'aujourd'hui, a publé aux Éditions du Cerf Veilleur, où en est la nuit ? Quand tu étais sous le figuier
, À Philémon
qui ont tous rencontré un vif succés.
La peur de notre époque découle de la catastrophe protéiforme induite par des pouvoirs politiques et économiques adonnés à la volonté de puissance à une échelle inconnue de nous jusqu'à ce jour. Cette peur est redoublée par l'impression qu'aucune autre voie n'existe face au règne de la force.La foi en l'Évangile présente pourtant une alternative, dans la mesure où elle instille en nous la confiance en un Dieu qui cherche incessamment à transformer nos vies et à orienter le temps historique.Plutôt que de conduire à la maîtrise de toutes choses au moyen de la raison et de la volonté, c'est à un dessaisissement radical pour la charité qu'ouvre la foi. La vie dessaisie est le processus et le résultat de cette dépossession expérimentée dans les différentes sphères de notre existence individuelle et collective.
Foucauld Giuliani est un professeur de philosophie de 31 ans, engagé dans l'action sociale chrétienne. Il a fondé Le Dorothy à Paris (en référence à Dorothy Day, à l'origine du Catholic Worker), un café-atelier associatif animé par des chrétiens et ouvert à tous, où l'on tente, avec tout ce que cela comporte de défis, de mettre en pratique la charité. Il est l'auteur de tribunes pour La Vie, Le Monde ou La Croix, et a publié en 2021 Une promesse de lumière. Lecture de Philippe Jaccottet, aux Éditions du Club des poètes, et La communion qui vient (avec Anne Waeles et Paul Colrat), aux Éditions du Seuil.
L'auteur prouve qu'on peut vivre le vieillissement autrement qu'en termes de naufrage ! Et donner un vrai sens à cette période de la vie...
Le professeur Pierre Lemarquis, neurologue, dit dans sa préface : "André Marro nous conduit ici à un véritable exercice de transcendance et de sagesse. Par son érudition labyrinthique, il nous conduit sur les chemins de la métamorphose et de la spiritualité. Il nous guide dans cet essai passionnant vers l'acceptation des mystères du retour au néant. Il nous en fait entrevoir avec talent les multiples facettes pour tendre vers une approche de la vérité qui nous réconforte."
Le fait de dire que la vieillesse est une ultime étape de croissance, parfois douloureuse certes, mais ouverte vers une transcendance, fonctionne beaucoup moins bien que jadis... Or cette dernière étape de notre vie ne peut s'achever par un arrêt brutal et définitif. En effet, le flux du vivant est en perpétuel mouvement. Pas de rupture. Vieillir apaisé et clairvoyant, est donc possible. Les griots, chamanes et autres sages des peuples racines le savent. L'auteur prouve qu'ils connaissent la voie pour y parvenir.
Terre sculptée par les éléments, la Bretagne est une presqu'île singulière et attachante. Du cairn de Barnenez à Brocéliande, de la Vallée des Saints aux enclos paroissiaux, des cathédrales aux humbles chapelles, le sens du sacré s'y manifeste depuis la préhistoire. Coutumes celtiques, rituels druidiques, mythes de la Table Ronde imprègnent sa culture tout autant que les récits invoquant ses saints fondateurs : la Bretagne a donné une figure originale au christianisme qui l'a forgée en profondeur.Sur le sentier des douaniers ou au coeur de la forêt, Aliette Armel nous invite à explorer des lieux connus, mais aussi plus secrets. Ses sens sont en éveil, attentifs aux signes d'une autre dimension de l'univers, à laquelle font écho les mots des poètes. Elle nous transmet les dernières découvertes sur la civilisation de Carnac, elle nous entraîne sur l'estran, vers l'île du moine Maudez. Elle nous conduit au sommet du Menez Bré, mais aussi sur les pas de Tristan et Yseut, ou auprès des bénédictins de Landévennec... Une promenade personnelle sur une terre puissamment authentique, aussi exigeante que généreuse.
Historienne de formation, Aliette Armel a été critique au Magazine Littéraire et a contribué à la revue Ultreïa. Elle est intervenue fréquemment sur France Culture. Auteure de plusieurs romans inspirés de voyages et d'essais sur de grandes figures littéraires, elle anime aujourd'hui des ateliers d'écriture entre Paris et la Bretagne.
Les « monothéistes » juif, chrétien et musulman croient en un Dieu unique, révélé dans la Bible et le Coran. Les croyants de bonne volonté parmi eux insistent à bon droit sur ce qui les unit. Il existe pourtant de grandes différences entre ces religions, en particulier à propos des origines de ce Dieu. Comme le montrent Thomas Rmer et Jacqueline Chabbi, la « naissance » de Yahvé et celle d'Allah ont eu lieu dans des contextes anthropologique et sociopolitique très contrastés, presque opposés. Quoi de commun en effet entre les petites royautés-États d'Israël et de Juda entre le viiie et le vie siècle avant notre ère, confrontés à de puissants empires comme l'Égypte, l'Assyrie, la Babylonie, la Perse, et une petite tribu de l'Ouest arabique au VIIe siècle de notre ère, à l'écart des routes caravanières, en dépendance vitale de l'eau ?
Ces conditions historiques ont forcément marqué l'identité et le devenir du Dieu de chaque tradition. Un dialogue en vérité entre le judaïsme, le christianisme et l'islam ne saurait masquer ces différences. Celui de ce livre, entre Thomas Rmer et Jacqueline Chabbi, a la qualité de bousculer aussi les certitudes de tous les fanatiques d'une lecture littérale de la Bible et du Coran.
Jean-Yves Leloup nous propose de faire « un pas de plus» au-delà des passions, émotions, pensées illusoires, fantasmes et angoisses qui nous rongent et nous agitent. Les ermites chrétiens des déserts d'Égypte aux IVe et Ve siècles, appelaient logismoï ces pathologies mentales contre lesquelles il faut savoir lutter pour les dépasser. L'auteur nous propose un manuel de progression et d'écosophie personnelle en huit points: aller de la tristesse à la joie; de la dépression à l'éveil; de la colère à la sérénité; de la vanité à l'altruisme; de l'attachement stérile à la générosité; de l'égotisme à la conscience à soi; de la consommation effrénée à la juste mesure, et enfin de la libido conditionnée (porneïa) à l'amour inconditionnel (agapè). Pour tous ceux qui veulent évoluer dans leur existence autrement.
De la pédophilie à l'inceste, du harcèlement moral ou sexuel en entreprise, en famille ou en groupe jusqu'aux relations mortifères que provoquent les « pervers narcissiques » : partout la perversion est un danger réel susceptible de culpabiliser, d'humilier, et même de détruire la personne. Certes, la psychologie apporte des outils de défense, mais la spiritualité peut, elle aussi, nous aider à « sortir par le haut » de situations inextricables. C'est ce que montre Lytta Basset en se fondant sur une exégèse originale de récits évangéliques pour répondre à dix facettes de la perversion (manipulation, harcèlement, humiliation...). Jésus, qui « ne juge personne », a des paroles et des attitudes propres à déjouer les pièges, à désamorcer la violence, qui sont autant de sources d'inspiration quelles que soient nos croyances. Et qui nous révèlent à l'inverse que nous sommes tous, un jour ou l'autre, tentés d'asseoir notre pouvoir sur l'autre de façon perverse. Lytta Basset, philosophe et théologienne, a publié de nombreux essais chez Albin Michel, dont les derniers (Aimer sans dévorer, Oser la bienveillance...) explorent un genre littéraire nouveau, au croisement de la psychologie, de la spiritualité et de l'éthique.
Elevé dans un milieu non croyant, Daniel Tammet raconte sa conversion au christianisme à l'âge adulte. Quels épisodes de l'enfance, quelles rencontres, quels échanges ont été déterminants ? Peut-on réconcilier la foi et la raison ? Comment partager une expérience aussi indicible ?
Ces Fragments de paradis, portés par cette poésie et ces fulgurances qui sont la marque de Daniel Tammet, dessinent la spiritualité d'un homme du XXIe siècle. Récit lumineux sur la quête de sens, ce livre est sans doute le plus intime de l'auteur et touchera les croyants comme les non-croyants.
La coexistence sur un territoire d'une diversité de croyances, de traditions et de philosophies, place la question de la laïcité au centre d'un défi global. Chacun, en effet, voit la laïcité à sa porte et l'interprète selon ses propres convictions. Certains la limitent à l'enseignement public, d'autres veulent l'étendre à l'ensemble de la société, d'autres encore souhaitent la confiner à la seule sphère de l'État.
Les nombreux préjugés alimentés par la fragilité sociale et des revendications communautaristes détournent ses principes et faussent trop souvent la compréhension de son message. Contrairement aux idées reçues, la laïcité n'est pas une croyance, mais une méthode en avance sur son temps, et sans aucun doute le système le mieux adapté aux nouvelles réalités du monde, pour assurer l'égalité des individus dans une société pluriculturelle tout en préservant l'intérêt collectif. Pourtant, évoquer ce pilier fondamental de la République provoque toujours des débats passionnés.
Dans ce temps de confusion des valeurs, la République n'a jamais eu autant besoin de laïcité. Mais de quelle laïcité s'agit-il vraiment ? Il est essentiel aujourd'hui de mieux comprendre ce long processus de sécularisation et d'émancipation des consciences, mieux connaître le cheminement de cette doctrine innovante qui a émergé avec les Lumières du XVIIIe siècle, aller à la rencontre des femmes et des hommes qui ont contribué à la construction de cette nouvelle vision du monde, de l'autre, de la liberté et de l'égalité, découvrir leurs idées, leurs textes enflammés et leurs parcours héroïques.
Quelle est la différence entre le catholicisme et le protestantisme ?
Qu'est-ce qui distingue un sunnite d'un chiite ?
Pourquoi les juifs mangent-ils cacher ? Quelle est la position des religions sur la sexualité ? La laïcité est-elle antireligieuse ?
Existe-t-il plusieurs laïcités ?
Plus que jamais, la question religieuse et la laïcité sont au coeur de l'actualité. Véritable manuel, ce livre donne des repères pour mieux comprendre les différences, les points communs et les évolutions des trois principales religions monothéistes, ainsi que les diverses formes de laïcité.
À travers un dialogue entre cinq amis de convictions différentes - un juif, une catholique, un musulman, une pasteure et un athée - ce livre original et vivant permet de comprendre les religions monothéistes et la place qu'elles occupent dans notre société.
Ce dialogue « entre potes » vient éclairer, de façon ludique, l'éternel débat sur la laïcité et les religions, en s'appuyant sur des illustrations humoristiques, qui viennent à la fois nourrir et rythmer la lecture.
Un enfant vient de naître, et ceux qui l'attendaient sont bouleversés. De Victor Hugo à Jacques Brel, en passant par Pablo Casals, Khalil Gibran ou saint Augustin, voici des mots pour dire une histoire qui commence, avec ses gestes de tendresse, ses espérances et l'immense bonheur de tout réinventer.
Lors du premier et du second confinement, dans le silence de la vie bénédictine, et pourtant en lien étroit avec ses amis de l'extérieur, François Cassingena-Trévedy a consigné ses réflexions sur une situation qui a plongé le monde dans la sidération.
À bonne distance des controverses politiques, il interroge ici les chrétiens sur le sens de la foi, leur rapport à l'Eucharistie, dans des périodes où ils n'y ont plus accès, la relation au corps et à la sexualité, mais s'adresse aussi à tous les citoyens sur le danger du fanatisme religieux à la lueur des assassinats de l'automne 2020 et sur notre sens du commun.
Ce livre, arraché aux heures sombres que nous traversons, interroge sur ce qui nous anime profondément pour rendre possible en chacun une renaissance intérieure.
« Je me suis décidée à écrire non pour enfoncer le glaive plus avant dans l'Église, mais pour proposer des voies afin de sortir de ce désastre. ».
Véronique Margron est une voix catholique qui compte et une responsable reconnue de l'institution ecclésiale. Cette appartenance la rend peut-être plus radicale encore dans sa critique d'un système qui a permis tant d'abus sexuels dans l'Église, et qui en a organisé l'impunité. Véronique Margron a été amenée depuis des décennies à recevoir et écouter des victimes d'abus de toutes sortes, et cette expérience donne à son propos une densité humaine unique. De plus, s'engageant en théologienne, elle pousse la réflexion au-delà de la simple critique d'un dysfonctionnement, fût-il gravissime : il s'agit de déceler dans ce qui structure l'Église les racines du mal - et dans ses fondements spirituels les issues possibles d'un relèvement.
Avec Hadewijch d'Anvers et Catherine de Sienne, Hildegarde de Bingen est une des trois grandes mystiques qui ont marqué la spiritualité du Moyen Âge. Elle est restée d'une étonnante modernité, notamment par sa vision « écologique » avant la lettre - ses recettes de médecine par les plantes sont redevenues à la mode.Sa vision, cette femme aux multiples talents l'a exprimée à travers des créations picturales qui illustrent ses livres. Une dizaine de ces peintures accompagnent l'original du Livre des oeuvres divines, son grand classique. Ces images remarquables nous montrent un Homme christique en totale harmonie avec le Cosmos. Marie-Anne Vannier, spécialiste des mystiques rhénans, en décrypte la symbolique des formes et des couleurs, et montre comment ces oeuvres s'enracinent très précisément dans une mystique de l'harmonie.
Cette lettre de Simone Weil, écrite en 1942 au Père Couturier, à la veille de son départ pour Londres où elle rejoint la Résistance, et quelques mois à peine avant de mourir à l'âge de 34 ans, est l'un des textes majeurs sur sa réflexion et son parcours spirituel.
Elle présente en trente-cinq points, toutes les questions qui l'empêchent de se convertir totalement au christianisme. Trente-cinq obstacles entre elle et l'Église qu'elle souhaite universelle. Un court texte de la grande philosophe mystique qui dévoile la profondeur de sa réflexion et l'exigence de sa foi.
Préface d'Antoine Guggenheim, professeur de théologie, fondateur et ancien directeur du Pôle de recherche du Collège des Bernardins. Il a contribué au Cahier de L'Herne Simone Weil, publié en 2014.
Toutes les Bibles du monde font commencer « la » Bible par l'expression « Au commencement ». L'expression est devenue tellement usuelle qu'il peut sembler parfaitement incongru de préciser qu'en hébreu, le mot Bereshit, premier mot de la Torah hébraïque, n'a pour sa part jamais signifié
« Au commencement ». C'est tout simplement un mot qu'aucune langue ne peut réellement traduire, on ne le trouve qu'une unique fois dans l'ensemble du livre, aucune autre référence ne permettant de circonscrire son sens littéral. A l'aide du commentaire de Rashi, célèbre rabbin et exégète du xiie siècle, Pierre-Henry Salfati mène l'enquête. Il nous éclaire sur le contresens qui a émergé après la traduction grecque de la Tora, la Septante, et sur ses conséquences considérables dans l'imaginaire collectif occidental, et tente ici de restituer le sens du texte originel.
La Chine, pays officiellement athée, traverse aujourd'hui une crise morale qui se traduit par un renouveau spectaculaire du spirituel. L'auteur, éminent sinologue, en analyse les raisons, historiques, économiques, politiques et dresse à travers ce prisme un portrait nouveau de cette Chine en pleine évolution morale. Depuis les années 1980, le déclin de l'utopie marxiste minée par les inégalités croissantes et la corruption, la perte des valeurs traditionnelles, l'individualisme et le matérialisme, ont fait naître des aspirations spirituelles qui ont conduit à un renouveau religieux sans précédent touchant des centaines de millions de personnes. Une importante partie du livre est notamment consacrée au christianisme, qui connaît une expansion remarquable. Claude Meyer propose une analyse puissante, claire et percutante sur ce retour du religieux qui bouscule le pouvoir chinois, lequel répond par une tentative de mise au pas des religions, entre « sinisation » et répression.