29 décembre 1890, Dakota du Sud, États-Unis : 300 Sioux Lakota sont massacrés par un régiment de l'armée américaine à Wounded Knee. Cette bavure militaire d'une ampleur inouïe n'épargne ni femme ni enfant, et provoque la mort de Big Foot, l'un des derniers grands chefs indiens. La résistance du peuple sioux, converti de force à l'American way of life, s'achève dans le sang. Et alors qu'articles et témoins se bousculent pour relayer la violence du drame, le jugement qui s'ensuit désespère les tribus visées et soumet au silence les survivants.
Cent trente ans après les faits, l'archéologue Laurent Olivier livre une enquête inédite sur les causes multiples de ce massacre. Entre histoire, reportage et essai, cet ouvrage fait la lumière sur l'un des derniers grands conflits indiens de l'histoire américaine et, par les faits et par l'image, appelle à la justice en apportant les preuves qui manquaient encore à l'établissement de la vérité.
" Ce que les Blancs doivent faire, c'est essayer de trouver au fond d'eux-mêmes pourquoi, tout d'abord, il leur a été nécessaire d'avoir un "nègre', parce que je ne suis pas un "nègre'. Je ne suis pas un nègre, je suis un homme. Mais si vous pensez que je suis un nègre, ça veut dire qu'il vous en faut un. " James Baldwin. Dans ses dernières années, le grand écrivain américain James Baldwin a commencé la rédaction d'un livre sur l'Amérique à partir des portraits de ses trois amis assassinés, figures de la lutte pour les droits civiques : Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King Jr. Partant de ce livre inachevé, Raoul Peck a reconstitué la pensée de Baldwin en s'aidant des notes prises par l'écrivain, ses discours et ses lettres. Il en a fait un documentaire - salué dans le monde entier et sélectionné aux Oscars - aujourd'hui devenu un livre, formidable introduction à l'oeuvre de James Baldwin. Un voyage kaléidoscopique qui révèle sa vision tragique, profonde et pleine d'humanité de l'histoire des Noirs aux États-Unis et de l'aveuglement de l'Occident. " Attention, chef-d'oeuvre ! " La Croix (au sujet du film documentaire I Am Not Your Negro)
Après avoir été correspondant sur les fronts du Moyen-Orient, le grand reporter américain Luke Mogelson rentre aux États-Unis en 2020. Voici le récit magistral de sa longue immersion dans une Amérique en colère, une chronique édifiante de l'effondrement d'une partie de la société.
En pleine épidémie de Covid-19, des hommes armés de fusils d'assaut manifestent violemment au Capitole de l'État du Michigan contre les restrictions de liberté. Sidéré, le journaliste se mêle aux mouvements de foule et sillonne, une année durant, ce pays qu'il ne reconnaît plus. Son enquête le mènera à Minneapolis après le meurtre de George Floyd, à Portland, au coeur des marches MAGA jusqu'à la tentative d'insurrection au Capitole à Washington, le 6 janvier 2021.
Véritable témoin de notre temps, Mogelson dépeint des portraits saisissants d'Américains terrifiés d'être effacés ou remplacés et qui, dans ce moment d'incertitudes, sont convaincus qu'ils doivent se soulever. Il nous fait comprendre les sources profondes de ces événements et nous alerte sur l'ampleur de cette croisade antidémocratique : « Le 6 janvier n'était pas l'apothéose de cette mutation, c'était juste une étape. Et ce processus est toujours en cours. » Ce livre d'une intensité fascinante s'inscrit dans la tradition des chroniques essentielles de notre époque.
Le 25 mai 2020 à Minneapolis, l'homicide d'un homme noir par un policier blanc suscite des manifestations géantes dans l'ensemble des États-Unis. En quelques jours, « Black Lives Matter » devient un slogan universel, tout en inscrivant son action dans la longue histoire des luttes politiques des Noirs américains.
L'histoire des Africains-Américains, nous rappelle Pap Ndiaye, est marquée au fer rouge par l'esclavage, la ségrégation et les
violences raciales. Sans oublier les résistances, les victoires remportées dans la douleur et les cultures artistiques d'une richesse inouïe, notamment les spirituals, le gospel et le jazz.
De la révolte de Nat Turner en 1831 à l'abolition de l'esclavage en 1865, des lois qui imposent la ségrégation et la privation du droit de vote dans le Sud des États-Unis au fameux I Have a Dream de Martin Luther King, du mouvement Black Power à l'élection de Barack Obama, l'auteur analyse les combats, les conquêtes et les espoirs vécus par les Noirs américains depuis deux siècles.
Du XVIe au XIXe siècle, Jean-Louis Rieupeyrout raconte l'Ouest américain dans un ouvrage fondateur.
À partir de l'exploration de ces terres par les Européens, à travers la ruée vers l'or et les guerres, l'auteur retrace l'histoire d'une exploitation économique et politique, jusqu'à l'avènement d'une mythologie du Far West.
Il donne ainsi vie aux personnages fantasmés que sont les Indiens, les trappeurs, les chercheurs d'or, les shérifs et autres cow-boys, mais il montre aussi ce que fut la vie des hommes et des femmes d'un Far West mal connu.
Red Cloud, Crazy Horse et Sitting Bull sont des figures emblématiques de l'imaginaire américain. Placés pour la première fois au centre de l'histoire, ils apparaissent comme les architectes de l'Amérique des Sioux, une puissance indigène considérable qui, pendant des générations, a dominé et façonné l'intérieur du continent. Pekka Hämäläinen retrace l'histoire complète des Lakotas, riche et souvent surprenante, du début du XVIe à l'aube du XXIe siècle. Tout d'abord chasseurs-cueilleurs marginaux, les Lakotas se sont réinventés à deux reprises : d'abord en tant que peuple fluvial qui dominait la vallée du Missouri, la grande artère commerciale de l'Amérique, puis - dans ce qui a été la première expansion radicale de l'Amérique vers l'Ouest - en tant que peuple de cavaliers régnant en maître sur les vastes hautes plaines. ?
Comme dans son précédent livre, L'Empire comanche, Pekka Hämäläinen se révèle un historien de premier plan, soucieux de donner point de vue différent de celui des vainqueurs.
« Tous les peuples mériteraient que leurs histoires soient racontées avec ce degré d'attention. » The ??New York Times?
Au début des années 1860, l'Amérique décide d'en finir une bonne fois pour toutes avec les Indiens. C'est principalement dans les Grandes Plaines que des tribus entendent résister à l'avancée des Blancs. La guerre de Sécession terminée, c'est à l'armée qu'incombe la tâche de régler le "problème indien". Ironie de l'histoire, le 25 juin 1876, le général Custer et son régiment sont anéantis par "l'ennemi" sur les rives de la Little Bighorn. Ce jour-là, Crazy Horse et Sitting Bull infligent à l'Amérique sa plus désastreuse défaite. Et pourtant, elle annonce la fin d'un monde : lors des années qui vont suivre, tous les Indiens finiront parqués sur des réserves. C'est la version indienne de l'Histoire que James Welch s'attache ici à faire revivre. Relatant par-delà les mythes et les malentendus un des épisodes les plus sombres de l'histoire américaine, il dit la fierté et le désespoir d'un peuple privé de ses droits, devenu étranger sur sa propre terre.
Au-delà du récit convenu, centré sur ses seules grandes figures héroïques, Black America retrace la lutte des Afro-Américains, en redonnant toute leur place aux actrices et acteurs anonymes mais essentiels de cette histoire inachevée. Une grande fresque appelée à devenir une référence incontournable sur cette question centrale de l'histoire des États-Unis.
Martin Luther King, Malcolm X, Rosa Parks. Dans la mémoire collective, ces trois noms résument trop souvent à eux seuls le long combat des Noirs américains pour l'égalité, la justice et la dignité. Au-delà du récit convenu centré sur ces grandes figures héroïques, ce livre retrace la lutte des Africains-Américains, depuis l'émancipation des esclaves en 1865 jusqu'au mouvement Black Lives Matter aujourd'hui, en redonnant toute leur place aux acteurs - et aux actrices - anonymes mais essentiels de cette histoire inachevée.
Proposant une analyse globale des mouvements de revendications noirs, l'auteure décrit avec talent la longue sortie de la ségrégation dans l'ancien Sud esclavagiste et les luttes radicales engagées par les Noirs pour y mettre un terme. Mais elle raconte aussi une histoire moins connue : celle de l'" apartheid américain " dans le Nord et l'Ouest et des mobilisations quotidiennes des Africains-Américains pour l'amélioration de leurs conditions de vie.
Tribu de l'Est des Grandes Plaines, les Osages, ou Ni-u-kon-ska étaient, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, un peuple de chasseurs cueilleurs et, quand il le fallait, de guerriers. Ils se nommaient eux-mêmes Wazházhe ou Enfants-Des-Eaux-Du-Milieu. Les Osages vivaient dans la vallée fertile du Mississippi lorsque les explorateurs européens les rencontrèrent au XVIIIe siècle. Les Français, en partie desquels cette tribu doit son nom, en firent leurs partenaires privilégiés pour la traite des fourrures à un point tel qu'en 1827 un groupe de six Osages arrive en France où ils sont invités à l'Opéra de Rouen avant de séjourner à Paris. Au fil de leurs « aventures françaises », c'est l'évêque de Montauban qui dut ouvrir une souscription pour leur permettre de retourner en Amérique. Durant tout le XIXe siècle, sous la pression des colons, les Osages sont déplacés au Kansas, puis en Territoire Indien, qui devient en 1907 l'actuel Oklahoma ; enfin, au début du XXe, et pour le malheur de beaucoup d'entre eux, des gisements de pétrole sont découverts « sous » la terre de leur réserve. Les Osages deviennent alors la cible d'opportunistes malfaisants, parfois membres des autorités locales. Tous convoitent leurs richesses, sans compter les assassinats qui se perpétuent sur les « malheureux » Osages soudainement fortunés et ce, au vu et au su de tous, sous le nez de l'État fédéral. Aujourd'hui, faisant face à la réalité, renaissant des cendres de son passé, la tribu revendique son identité, sa culture et sa langue. Les récents séjours de l'auteure chez les Osages ont rendu possibles des informations inédites sur l'actuelle situation de cette tribu aujourd'hui dans la société américaine.
Marie-Claude Feltes-Strigler, Maître de conférences à l'Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle, est l'auteure d'une thèse de doctorat, « La nation navajo. Tradition et développement », ainsi que de nombreux articles et livres sur les Indiens en général. Voyageuse et chercheur de terrain chez les Navajos et les Osages, elle a collaboré avec le Navajo Sam Begay, pour son livre Moi, Sam Begay, homme-médecine navajo paru dans la présente collection.
L'enquête explosive qui a réécrit l'histoire de l'assassinat le plus mystérieux et controversé du XXe siècle.
Depuis près de soixante ans, on ne cesse de s'interroger : le président Kennedy a-t-il été tué par un loup solitaire ? Ou son meurtrier présumé, Lee Harvey Oswald, était-il au coeur d'un attentat organisé ? La commission Warren, chargée d'enquêter suite à la mort d'Oswald -abattu devant des caméras de télévision après son arrestation -, est-elle vraiment parvenue à établir la vérité sur les événements du 22 novembre 1963 ? Dans cette enquête d'une grande minutie, Philip Shenon répond à la plupart de ces questions et offre de très nombreuses révélations sur le drame de Dallas. Les témoignages des membres de la commission Warren permettent entre autres de comprendre les erreurs qui ont entaché leur rapport. Des erreurs souvent imputables au magistrat Earl Warren lui-même... Shenon dévoile aussi, documents à l'appui, comment la CIA et le FBI ont dissimulé et détruit des éléments essentiels à la compréhension des faits.
« Le problème du XXe siècle est le problème de la ligne de partage des couleurs. »
Telle est l'intuition fondamentale de Du Bois dans Les Âmes du peuple noir, oeuvre majeure de la littérature nord-américaine.
Dans ce recueil d'essais publié en 1903, Du Bois évoque avec une puissance inégalée l'étendue du racisme américain et donne à voir au monde la réalité de l'expérience quotidienne afro-américaine dans l'Amérique de la ségrégation.
Cette nouvelle traduction montre, inscrits dans la langue, tous les enjeux philosophiques d'un texte qui se veut également « littéraire ». L'écriture élégante et passionnée de Du Bois tisse les souvenirs autobiographiques et les paraboles épiques avec
les analyses historiques, sociologiques et politiques, construisant ainsi l'unité culturelle et politique du peuple noir à partir de la multiplicité de ses âmes individuelles.
Le livre a inspiré l'essentiel de la conscience collective noire et des mouvements en faveur des droits civiques dans les années soixante, et continue d'avoir un retentissement considérable au sein de la communauté afro-américaine et au-dehors.
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, le territoire couvert aujourd'hui par le Nouveau-Mexique, l'Arizona et le Nord du Mexique fut le théâtre d'une tragédie marquée par la violence, la perfidie et la cruauté. Dans cette lutte sans merci, les chefs apaches n'auront de cesse de défendre leur patrie, alors que leurs ennemis n'aspirent qu'à leur mort, leur déportation ou leur parcage sur des réserves. Peu de chefs indiens auront exercé une aussi grande fascination que les figures désormais légendaires de Cochise et Géronimo. Sous la plume de David Roberts, écrivain et journaliste, cette histoire des guerres apaches devient une véritable épopée. II nous donne à lire une immense fresque épique, remarquablement construite et mise en scène, qui porte un regard particulier sur le rapport entre des cultures différentes et sur les peuples qui combattent pour leur liberté.
À la fois concis et ambitieux, ce livre retrace l'histoire de la lutte des Noirs américains pour l'égalité et la citoyenneté dans les années 1950 et 1960. S'émancipant d'une histoire focalisée sur les figures iconiques comme Rosa Parks ou Martin Luther King, Thomas Holt propose une histoire
from below (" par en bas ") qui met les anonymes au centre de la narration pour mieux restituer les logiques profondes du " Mouvement ".
Symboliquement, l'auteur débute son récit en 1944 par le geste de sa propre grand-mère Carrie s'asseyant à l'avant d'un bus, espace réservé aux Blancs. Loin d'en faire une héroïne, l'auteur rappelle qu'il y eut de nombreux actes de rébellion semblables. Ces multiples actions individuelles, souligne-t-il, permirent l'émergence du Mouvement des droits civiques qui allait s'épanouir au cours de la décennie suivante.
À côté d'un récit précis des faits majeurs, Thomas Holt montre donc que la résistance a été animée avant tout par des citoyens ordinaires, souvent des femmes, ouvrant la voie aux mouvements féministes de l'après-Seconde Guerre mondiale. Cet ouvrage constitue un apport précieux à l'étude des résistances à l'oppression raciale et une boussole pour penser notre présent et envisager l'avenir.
Le 25 juin 1876, sur les rives de la Little Big Horn, le 7e de cavalerie, commandé par le général Custer, est massacré par une coalition de Cheyennes et de Sioux. Cette victoire, la plus importante jamais remportée par les Indiens, est l'oeuvre de Sitting Bull, un chef sioux. Guerrier, homme-médecine et guide spirituel, il a vécu l'avancée des pionniers américains et les a déjà affrontés dans de longues guerres. Palpitant et remarquablement documenté, cet ouvrage retrace à la fois la vie de Sitting Bull mais également le mode de vie et la conception de la guerre des Sioux.
Il y a 235 ans, les Américains inventaient la fonction présidentielle. Plus que jamais, ils sont persuadés - comme la plupart des étrangers - qu'à la Maison-Blanche, « l'homme le plus puissant de la planète » règle les affaires de la nation et, pourquoi pas, du monde entier.De George Washington à Joe Biden, en passant par Lincoln, Wilson, Kennedy, Reagan et beaucoup d'autres, les présidents des États-Unis ont marqué de leur empreinte les institutions et leur époque. Mais, à vrai dire, qu'y a-t-il de commun entre le premier d'entre eux et son dernier successeur ? Face au Congrès, à la Cour suprême et aux 50 États fédérés, le président est devenu le symbole de la nation : à lui seul, il incarne les États-Unis. Toutefois, est-il aussi puissant qu'on le croit ?
Ce livre raconte une autre histoire : parcourant cinq siècles, il présente, à partir aussi bien de textes d'une actualité proche que de récits plongeant dans les temps immémoriaux du mythe, la résistance d'un peuple à la négation de son existence.
Le récit de leur résistance tenace à la colonisation et à la tentative d'extermination permet d'entendre directement leur parole, de les observer dans l'action, de les retrouver comme les partenaires d'une histoire commune où Euro-Américains et Amérindiens ont chacun joué leur rôle. Vus sous cet angle, les Amérindiens paraissent exemplaires : ils se sont opposés avec constance au vol de leurs terres, à la violence exterminatrice, à l'anéantissement de leurs structures sociales et de leurs cultures, saisissant les armes les plus propices - guerre, guérilla, recours légal, usage inversé de l'acculturation, ressourcement aux racines de la spiritualité ancestrale.
Exemplaires dans leur refus de séparer la lutte pour la survie du combat pour l'identité, les Amérindiens concrétisent, par l'affirmation de leurs propres valeurs, le doute qui saisit le monde actuel sur le bien-fondé des civilisations technologiques, l'exploitation abusive des ressources naturelles, l'enfermement de l'homme blanc dans une vie consacrée au seul profit matériel.
4 septembre 1957, Little Rock, Arkansas, rentrée des classes sous le signe de la fin de la ségrégation scolaire. Les neuf enfants noirs inscrits au lycée jusque-là réservé aux seuls blancs sont encerclés par une foule hystérique.
La photographie de l'une des Neuf, Elizabeth Eckford, 15 ans, huée et insultée, fait la une des journaux le lendemain. L'Amérique est bouleversée. Commence alors un bras de fer qui oppose le gouverneur de l'Arkansas Orval Faubus au président des États-Unis Dwight Eisenhower.
Thomas Snégaroff, spécialiste des États-Unis, est allé sur place pour enquêter sur cet épisode majeur de l'histoire de la lutte pour l'égalité des droits. Grâce à des témoignages inédits et des archives publiques exploitées pour la première fois, il nous livre un récit captivant et émouvant qui brosse un portrait de l'Amérique d'hier et d'aujourd'hui.
Une plongée fascinante dans un pays toujours hanté par la ségrégation raciale.
Le 30 avril 1871, sur le Territoire de l'Arizona, dans le canyon d'Aravaipa, une troupe d'Indiens Tohono O'odham, de Mexicains et d'Américains massacrait dans leur sommeil plus de 140 Apaches. il est demeuré une masse d'informations sur ce drame, qui a permis à Karl Jacoby de proposer une approche inédite de l'événement, connu sous le nom de Massacre de Camp Grant.
Son ouvrage possède un caractère, en quelque manière, totalisant : son enquête interroge les modalités de la reconstitution des faits passés autour de la question de la violence non seulement dans l'histoire, mais en même temps de la violence de l'histoire.
C'est d'abord par le choix de la structure narrative que la démarche de Karl Jacoby frappe par sa pertinence. Plutôt que de conduire un seul fil narratif, il en propose quatre, chacun constituant l'histoire de chacune des communautés impliquées dans le massacre : ce sont autant de perspectives particulières, contradictoires et complémentaires qui s'ouvrent de la sorte. Le livre en outre se dédouble en deux moments, celui de l'histoire de chacune de ces communautés avant le massacre, puis celui de la mémoire de chacune après le massacre.
Avec ces regards subjectifs croisés, cette narration entrelacée portant sur le même événement, Karl Jacoby met à jour toute la difficulté de l'entreprise historique ; et, surtout, il stimule remarquablement le lecteur, auquel il propose au fond une méditation sur le travail de l'historien. Cette approche, dès lors qu'il s'agit d'aborder la question de la pulsion génocidaire chez les gens ordinaires, est radicalement originale sur ce terrain.
Apparenté au maître-ouvrage de Christopher Browning, Des Hommes ordinaires, Des ombres à l'aube, s'agissant de l'histoire américaine, reconsidère ainsi au plus près le problème de la violence faite aux autochtones américains, trop souvent réduite à quelques archétypes, mais aussi propose un examen en profondeur des entreprises mémorielles et de leurs conséquences - parfois terribles - y compris dans et par l'histoire.
« Si on met de côté les épisodes de révolte et de résistance, ne reste plus qu'une d'histoire inoffensive. J'ai voulu introduire dans notre fresque l'histoire de celles et ceux qui n'ont pas accepté leur situation avec humilité mais qui ont lutté, par la grève, l'insurrection, la désertion, la mutinerie, etc. Il est important que les oubliés de l'histoire officielle sachent qu'il est possible de se défendre, qu'ils trouvent leur propre forme de pouvoir : celui du peuple organisé. Ce qu'ils connaissent de l'histoire de leurs semblables détermine en partie leurs actions : s'ils resteront ou non passifs face à un gouvernement dont la politique ruine leur vie, leur avenir, leurs espoirs ; s'ils continueront de subir ou non la poignée de riches et de puissants qui ont investi le gouvernement pour ne servir que leurs intérêts. Sans ressources, nul ne peut résister longtemps à un pouvoir dépourvu de tout scrupule. Et ces ressources-là, on les trouve en partie dans les mouvements de résistance qui ont jalonné l'histoire du monde. »
Dans ce livre d'entretiens, menés en 2007 avec le journaliste Ray Suarez, Howard Zinn revient sur les principaux thèmes de son oeuvre majeure, Une histoire populaire des États-Unis. De 1492 à nos jours (Agone, 2002).
L'histoire des États-Unis est d'abord celle d'un essor : celui d'une petite colonie lointaine devenue une immense « nation d'immigrants » et la première puissance de notre époque. C'est ensuite celle d'une nation-phare, première colonie « auto-libérée » et première « république » du monde moderne. C'est enfin celle d'un rêve - hétéroclite - composé d'égalité et de prospérité, de vertu et de progrès, de liberté individuelle et de culte du droit, de puritanisme et d'aspiration au bonheur, de conformisme et de respect des différences, d'unité nationale et de droits des États. Les contradictions de ce grand pays font partie de la fascination qu'il a toujours exercée, au même titre que ses célèbres principes fondateurs, son génie technologique ou sa culture populaire. C'est sous cet éclairage que les auteurs du présent ouvrage ont cherché à retracer l'histoire complexe des États-Unis. Cette édition inclut le texte intégral de la Déclaration d'indépendance, de la Constitution fédérale des États-Unis et de ses vingt-sept amendements. Édition revue et mise à jour, 2016
Parce que pour connaître les peuples, il faut d'abord les comprendre.
Cet État américain, plus que tout autre, rime avec aventure. Entre Rocheuses et Canada, terre de grands espaces et de pionniers, le Montana incarne le rêve de la frontière, toujours repoussée, jamais vaincue, toujours recherchée. Sept réserves indiennes, deux parcs nationaux, et l'impression de vivre dans l'un des ultimes sanctuaires sauvages de l'Amérique, aujourd'hui menacé par l'exploitation du gaz de schiste.
Le Montana est un rêve. Il fut celui des immigrants à la recherche d'un destin pour eux et pour les États-Unis naissants. Il demeure celui des écrivains et des cinéastes qui en ont fait l'ultime destination créative, loin de New York ou d'Hollywood. Et il y a le passé, fait de grandeur et de douleurs. Le Montana, ou la solitude absolue que l'Amérique a érigée en culte.
Ce petit livre n'est pas un guide. Il dit la part d'ombre et d'héroïsme des États-Unis. Parce qu'au Montana, une Amérique unique vous attend sous le Big Sky, ce grand ciel auquel personne n'échappe.
Un grand récit suivi d'entretiens avec Zoe Ann Stoltz (Une grande partie du passé du Montana a été romantisé à outrance), Ian Frazier (Nous avons besoin de croire que ces immenses espaces appartiennent à tous les Américains) et Nancy S. Cook (Pour beaucoup d'écrivains, les paysages du Montana sont des outils de travail).
Un voyage au gré de personnages forts et de lieux marquants, pour mieux connaître les passions américaines. Et donc mieux les comprendre.
EXTRAIT
Longtemps la région du Montana a été au-delà de la « frontière », ligne fluctuante, mobile, incertaine, marquant la zone limite de l'implantation des populations d'origine européenne sur le continent américain sur le point d'être conquis, du sud au nord et de l'est à l'ouest. Cette région a été la dernière à se trouver aux confins d'un territoire dit civilisé, avant la « sauvagerie » et la « barbarie », jusqu'à ce qu'en 1890, l'existence officielle de la frontière prît fin lorsque le Bureau de recensement des États-Unis déclara que l'ensemble du territoire était désormais maîtrisé.
Mais lorsque meurt la frontière, naît l'esprit de la frontière. Soit, selon l'historien Frederick Jackson Turner en 1893 déjà, un esprit d'entreprise, d'innovation, de résurrection perpétuelle et d'expansion qui a entièrement modelé la société américaine.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
- "(...) Belle et utile collection petit format chez Nevicata, dont chaque opuscule est dédié à un pays en particulier. Non pas un guide de voyage classique, mais, comme le dit le père de la collection, un «décodeur» des mentalités profondes et de la culture. Des journalistes, excellents connaisseurs des lieux, ont été sollicités (...). A chaque fois, un récit personnel et cultivé du pays suivi de trois entretiens avec des experts locaux. - Le Temps
- "Comment se familiariser avec "l'âme" d'un pays pour dépasser les clichés et déceler ce qu'il y a de juste dans les images, l'héritage historique, les traditions ? Une démarche d'enquête journalistique au service d'un authentique récit de voyage : le livre-compagnon idéal des guides factuels, le roman-vrai des pays et des villes que l'on s'apprête à découvrir." - Librairie Sciences Po
À PROPOS DE L'AUTEUR
Isabelle Falconnier est journaliste. Critique littéraire et chroniqueuse (L'Hebdo, Le Matin Dimanche), elle a présidé le Salon du Livre de Genève et programme les festivals du Livre Suisse de Sion et Lausan'noir à Lausanne.
Une aventure effrénée, rocambolesque, digne des meilleurs romans d'espionnage. Entrez dans les coulisses de la mise au point de l'arme nucléaire françaiseDepuis 1939, la bombe atomique française se trouve au coeur de nos secrets d'État et de notre histoire. La IIIe République a vu naître le concept " d'engin militaire ", la IVe République mit en place les infrastructures industrielles pour sa fabrication, enfin, de Gaulle s'imposa de constituer une force de frappe nucléaire.
Le livre-enquête d'André Bendjebbar apporte sur cette histoire un éclairage radicalement nouveau grâce à l'exploration systématique et inédite des archives françaises et américaines, mais aussi grâce à leur confrontation avec les témoignages des grands acteurs qui ont participé à cette entreprise. Le résultat est stupéfiant. Depuis les premiers travaux et brevets de Frédéric Joliot-Curie, dont on avait dissimulé au public son rôle primordial dans les affaires nucléaires y compris militaires, l'histoire technologique et diplomatique de la bombe française fut une succession d'épisodes rocambolesques, digne des meilleurs romans d'espionnage. Comment la France a-t-elle acquis les techniques innovantes nécessaires à sa fabrication ? Comment s'est-elle approvisionnée en uranium ? Quel rôle ont joué Dwight D. Eisenhower et Harold Wilson dans la mise au point de l'arme ultime ?
Cet ouvrage révèle, documents à l'appui, nombre d'épisodes surprenants au sujet des relations diplomatiques à l'époque gaullienne. Mais, plus qu'une affaire militaire, l'histoire de la bombe décrit une aventure humaine, celle d'une petite dizaine de personnalités d'exception, savants et ingénieurs, grands commis de l'État ou responsables politiques, dont les destinées n'ont cessé de se croiser pendant plus de trente ans, dans les circonstances les plus insolites, et parfois les plus dramatiques, pour mener à son terme un projet hors du commun. Grâce à cette force de dissuasion, le siège de la France au Conseil de sécurité de l'ONU cessa d'être un strapontin.
« Le 16 septembre 1620, le célèbre navire qui compte parmi les 102 passagers à son bord ceux que l'on appellera les Pères pèlerins (The Pilgrim Fathers) quitte le port de Plymouth pour les côtes du Nouveau Monde. »
Quelle est l'origine de Thanksgiving et à quoi renvoie le mythe de la « Destinée manifeste » ? Quels événements ont marqué les esprits et fait débat au coeur de la société américaine ? Quelles sont les grandes figures qui ont façonné le visage de cette « jeune » nation ?
Depuis le débarquement des premiers colons en Nouvelle-Angleterre jusqu'à la présidence de Donald Trump, en passant par la Déclaration d'indépendance ou encore le mouvement pour les droits civiques, cet ouvrage retrace les étapes charnières qui ont jalonné l'histoire des États-Unis. Présenté sous la forme d'une chronologie raisonnée, il dessine les contours de l'identité américaine et permet de comprendre la place complexe de cette grande puissance dans notre monde.
Cet ouvrage propose en treize thèmes une synthèse des connaissances permettant de mieux comprendre ce que sont véritablement les Etats-Unis aujourd'hui.
Pour chaque thème, le lecteur trouvera un bref rappel historique suivi d'un développement structuré et organisé pour appréhender au plus juste les différents aspects de la société américaine actuelle. De nombreux tableaux et graphiques, à jour des dernières données (dont les élections présidentielles de 2020), nourrissent utilement cette synthèse.
PLAN DE L'OUVRAGELes institutionsLes mythes fondateursL'immigrationLa populationLes minoritésLe monde du travailL'enseignementSanté, protection sociale et pauvretéLa religionLes médiasL'American way of lifeLes dysfonctionnements de la sociétéLes États-Unis dans le monde
L'auteur : Marie-Christine Pauwels est maître de conférences à l'université Paris Nanterre et à LIEP de Saint-Germain-en-Laye, spécialisée en civilisation américaine contemporaine.