Une journée dans la Rome antique sous le règne de Trajan, quart d'heure par quart d'heure, par l'auteur d'Empire et des Trois Jours de Pompéi; après ces deux succès et avec un même talent de conteur, Alberto Angela immerge si bien ses lecteurs dans l'Antiquité romaine qu'il fait presque d'eux des Romains afin qu'ils la comprennent mieux. Un livre qui s'est vendu à plus de 500 000 ex. en Italie.
La fin de la République est, du point de vue des sources romaines, un long siècle marqué par les guerres civiles : Sylla contre Marius, César contre Pompée, Octavien contre Antoine. Des guerres qui n'auraient été que des règlements de comptes entre factions romaines, interrompues par des campagnes contre des barbares ou des rebelles.
En réalité, la situation militaire se révèle bien plus complexe. De l'Espagne à la Mésopotamie, la perspective est mondiale. Car face à cette expansion, Berbères, Hispaniques, Gaulois, Grecs, Thraces et Arméniens sont plus que des pions sur le plateau de l'imperium Romanum. À côté d'Octavien ou d'Antoine, des étrangers - certes moins connus que Cléopâtre - prennent part au Grand Jeu entre Rome, les Parthes et les peuples voisins. Le Maure Bogud, le Cilicien Tarcondimotus ou encore l'Arménien Artawazd influencent ainsi la politique intérieure républicaine.
Dépassant le cadre réducteur de l'Italie, Giusto Traina retrace les dernières années d'une République romaine qui se projette par-delà ses frontières. Par ce récit renouvelé, il sort les acteurs étrangers de leur rôle de seconds couteaux.
Professeur d'histoire romaine à Sorbonne Université, Giusto Traina est spécialiste d'histoire militaire et de géopolitique du monde ancien. Parmi ses publications les plus récentes : 428, une année ordinaire à la fin de l'Empire romain (nouvelle édition revue et corrigée, Pluriel, 2020), et Histoire incorrecte de Rome (Les Belles Lettres, 2021).
Rome et le monde romain comme on ne vous les a pas racontés, et comme les manuels ne peuvent pas les raconter. Depuis Romulus jusqu'à la chute de l'empire, ce livre secoue nos certitudes et tend parfois un miroir à nos préoccupations contemporaines, parlant de fake news et de politique-spectacle, d'accès à la citoyenneté entre asile généralisé et fermeture, d'images paradoxales de l'Urbs, de génocides étalés avec complaisance à côté de quelques discours humanitaires, d'une hostilité prétendue au progrès scientifique, de représentations du limes construites en fait au XIXe siècle, d'une extraordinaire et bien réelle capacité à gérer de terribles défaites (parlera-t-on de résilience ?), de l'escamotage des langues de l'empire autres que le latin et le grec, du moins jusqu'aux prêcheurs chrétiens, de l'importance des prodiges et de la multiplicité des cultes locaux, ou encore des « invasions barbares » et du foisonnement des hypothèses sur la chute de l'empire... L'érudition et la familiarité s'associent en un récit passionnant et décapant.
Comment Rome est-elle passée d'un million d'habitants à 20 000 ? Que s'est-il passé quand 350 000 habitants sur 500 000 sont morts de la peste à Constantinople ?
On ne peut plus faire l'histoire de la chute de Rome comme si l'environnement (climats, germes) était resté stable, comme si l'histoire ne se faisait qu'entre humains. L'Empire tardif a été le moment d'un changement décisif : la fin de l'Optimum climatique, qui a favorisé l'évolution des germes, comme
Yersinia pestis, le bacille de la peste.
Mais les Romains ont aussi été complices de la nouvelle écologie des maladies qui a assuré leur perte. Les bains publics étaient des bouillons de culture ; les égouts stagnaient sous les villes ; les greniers à blé étaient une bénédiction pour les rats qui transportaient les puces porteuses du bacille ; les routes qui reliaient tout l'Empire ont été à l'origine des épidémies de la mer Caspienne au mur d'Hadrien. Le temps des pandémies était arrivé.
L'engouement du public pour les combats des gladiateurs, seize siècles après leur interdiction officielle, n'a jamais faibli. Mais que sait-on, en réalité, de cette institution emblématique de l'Empire romain ?
Comblant un vide, car les seules études disponibles, déjà anciennes, ne s'adressaient qu'à des spécialistes, ce livre raconte le quotidien de ces hommes, et parfois de ces femmes, esclaves, condamnés de droit commun, mais aussi professionnels libres presque tous volontaires. Il cherche également à comprendre la place tenue par la gladiature et ses compléments (chasses, condamnations aux bêtes, naumachies, courses) dans la société romaine, ses enjeux politiques, économiques, psychologiques, et l'absence de condamnation morale dont elle bénéficia durant cinq siècles.
Nous sommes en 62, à Rome. Au sommet du Palatin, lieu du pouvoir suprême, un complot se trame. Néron, désireux de s'unir à Poppée, entend écarter l'impératrice déchue, Octavie. Son éminence grise, l'esclave affranchi Anicetus, est l'instrument de cette conjuration. C'est lui que nous suivons à travers les rues de la capitale, de temples en palais, des bas-fonds aux arènes du cirque. Il nous conduit au plus près de ce que fut le quotidien à Rome durant le Haut-Empire. Comment vivait-on sous Néron ? Quelles étaient les croyances, les peurs, l'habitat, les plaisirs, les libertés et les servitudes des Romains ?
Tout à la fois archéologue et homme de télévision, l'Italien Alberto Angela reprend la formule du "docufiction sur papier", qui a fait le succès d'Empire (Payot, 2016), pour nous offrir un reportage au coeur du quotidien de Pompéi durant les deux jours ayant précédé le réveil du Vésuve, en 79 de notre ère, puis pour nous décrire la colère destructrice du volcan dans un film catastrophe qui durera l'équivalent d"une troisième journée. Un livre d'histoire qui brise bien des idées reçues à partir des dernières découvertes scientifiques (la catastrophe aurait eu lieu à l'automne et non en août), mais qui possède aussi un tel souffle romanesque qu'on se croirait embarqués à bord d'un Titanic de l'Antiquité.
Connaissez-vous la triste fin de Jules César ? les goûts littéraires et culinaires d'Auguste ? Savez-vous que Néron, pendant le grand incendie qui ravagea Rome en 64 après J.-C., récitait des vers sur la prise de Troie ? Caligula a-t-il vraiment fait consul son cheval ? Fourmillant de détails et d'anecdotes croustillantes, les Vies des douze Césars, rédigées par Suétone vers 120 après J.-C., retracent l'existence des douze premiers empereurs : leur naissance et leur mort, leur avènement, leurs guerres, leurs crimes, leurs moeurs et les événements marquants de leur règne. Tout à la fois oeuvre d'historien et oeuvre littéraire, elles se sont imposées comme un véritable modèle pour les historiographes des siècles suivants.
Historien romain d'origine juive du Ie siècle, diplomate et stratège de talent, Flavius Josèphe fut le seul témoin hors évangiles de l'existence de Jésus et de Jacques, de l'avènement de la pensée messianique et de la guerre entre Rome et Jérusalem. Une biographie fascinante.
Ier siècle. L'Empire est en plein chaos. Tibère, Caligula et Néron précipitent la fin de la dynastie d'Auguste. La Judée se soulève contre Rome. Les juifs étendent leur combat désespéré au Proche-Orient et le messianisme connaît ses premiers martyrs. Le conflit dépasse les hommes, car il s'agit bien d'un chaos de civilisations, les soldats des Ténèbres contre les soldats de la Lumière. Prêtre du Temple, général de Galilée, Flavius Josèphe tente d'éviter à son peuple la tragédie qu'il pressent. Diplomate et stratège de talent, patriote au point de mener contre Rome une guerre à laquelle il ne croit pas, puis partisan des Romains lors du siège de Jérusalem par Titus, Flavius Josèphe est un personnage mosaïque. Ses écrits restent la seule preuve, hors évangiles, de l'existence de Jean-Baptiste, de Jacques et de Jésus. Historien d'un siècle en mutation, Flavius Josèphe voit le pouvoir romain se déplacer vers l'Orient, assiste au couronnement du premier César issu de la plèbe, à la chute du Temple de Jérusalem, à la naissance d'un judaïsme rabbanique et à l'émergence de la pensée chrétienne. Patrick Banon nous offre ici la biographie fascinante d'un personnage à la frontière entre héroïsme et trahison. Une véritable épopée dont le mystère se résume à une question : comment a-t-il pu survivre dans ce monde en fusion?
Si l'on en croit Ovide, les Romains auraient célébré et magnifié l'amour et la sexualité. Mais étaient-ils vraiment les bons vivants éclairés, libres dans leurs moeurs et dans leurs pensées, comme le laissent imaginer leurs statues, leurs poèmes érotiques et leur réputation de décadents ? Paul Veyne nous présente plutôt une société puritaine, pleine de tabous, dans laquelle on ne fait l'amour que la nuit sans allumer les lampes de peur de souiller le soleil, et qui semble avoir inventé le mariage chrétien avant les chrétiens ! Il n'en reste pas moins que les tabous existent pour être transgressés et que toutes les formes de perversion (sexuelles ou sociales) ainsi que la corruption politique font partie intégrante de la vie des Romains dans l'Antiquité. C'est tout cela que nous pouvons découvrir à travers ce recueil de textes qui traitent entre autres de l'éloge de la virilité, de l'avortement, de la fascination du crime, de l'homosexualité à Rome, de l'obscénité et le « folklore », des noces du couple romain, des gladiateurs ou la mort en spectacle, ou encore de la politique et de la corruption...
L'histoire de Rome est inséparable de l'histoire de ses guerres. De 509 à 338 avant J.-C., la cité fut en permanence menacée de disparaître : elle combattit parfois plusieurs ennemis à la fois, souvent des voisins, qui ne supportaient pas l'âpreté au gain de ses soldats et l'arrogance de ses dirigeants. Ce fut un dur « struggle for life » qui forgea les bases de sa future puissance. Car ne reconnaissant jamais aucune défaite, sans plan préétabli, elle s'empara, de 338 avant J.-C. à 106 après J.-C., pays après pays, de tout le bassin méditerranéen, et elle fi nit par contrôler un domaine immense, de l'Écosse au Sahara, de l'Atlantique à la Mésopotamie. Et puis, en 406/410 après J.-C., elle le perdit.
Ce livre présente l'anatomie des guerres de Rome gagnées grâce à un outil militaire exceptionnel, à de grands capitaines, et à des règles sociales originales et fortes. Mais il présente aussi les guerres peu à peu perdues, les débâcles et les redditions. Il montre, à cet effet, comment la
supériorité des techniques de combat, de l'armement, de l'organisation et d'un art du commandement sans faille s'est peu à peu usée, délitée, éteinte au sein d'un empire devenu trop vaste, confronté à de nouveaux ennemis, venus de très loin, plus féroces que jamais et inassimilables.
Fidèle à sa méthode, Yann Le Bohec ramène le lecteur aux sources : par les textes des grands auteurs de l'Antiquité, mais aussi par l'épigraphie, et grâce aux dernières découvertes de l'archéologie, il exhume des batailles inconnues et des guerres oubliées.
L'Histoire des guerres romaines, qui évoque la mort de tant de soldats et de grands chefs militaires qui les menèrent au combat, devient ainsi, par cette approche inédite, un texte vivant et passionnant.
C'est l'histoire d'une milice de paysans qui a fi ni par dominer le monde.
Personne n'a jamais consacré un livre aux grands généraux de Rome, car retracer mille ans d'histoire n'est pas entreprise aisée. Ces chefs exceptionnels, qui ont accompagné l'essor de leur patrie, illustrent un art de la guerre qu'ils ont conçu pour une cité sans exemple dans le passé et le présent. Partis de rien, ils ont conquis un immense empire, qui s'est étendu de l'Écosse au Sahara, de l'Atlantique au désert de Syrie.Quelques-uns, toutefois, ont connu des échecs, voire subi des désastres ; ils n'en avaient pas moins été auparavant de grands généraux, tels Flaminius, Varus ou Valens. Yann Le Bohec décrit les hauts faits et les exploits qui ont justifié leur célébrité, il analyse des campagnes et des batailles, des sièges et des rencontres diverses : Cannes, Zama, Actium, le Teutobourg, la guerre des Gaules, etc. Il retrace aussi le portrait d'hommes comme Scipion l'Africain, César, Auguste, Marc Aurèle, et bien d'autres. Ces chefs de guerre, pourtant, ont été injustement décriés par les historiens du XXe siècle ; ils sont réhabilités dans cet ouvrage.
De la persécution déclenchée contre eux par Néron, qui cherchait un bouc émissaire à l'incendie de Rome en juillet 64, à la tentative de restauration du paganisme par Julien en 362-363, les chrétiens, pendant trois siècles, auront douloureusement servi de révélateurs aux problèmes qui minaient l'empire romain. Tantôt pourchassés, spoliés, suppliciés, tantôt tolérés, au gré des intérêts passagers du pouvoir, les fidèles du Christ auront focalisé sur eux craintes, fantasmes et haines populaires, dans un monde dont ils remettaient en cause les fondements par leur existence même, devenant un facteur de déstabilisation. Dans une synthèse complète et accessible, Anne Bernet, spécialiste de la primitive Eglise, retrace l'affrontement entre l'Evangile et un monde reposant entièrement sur la force.
L'Empire romain naît officiellement en 27 av. J.-C. et s'achève, selon les points de vue, avec la prise de Rome par les Goths en 410 ou en 476 apr. J.-C., date de la chute de l'empereur d'Occident, conséquence des assauts répétés des Germains. Durant la phase classique du Haut-Empire s'est imposé un système de gouvernement unique dont nous restons, à quelque degré, les héritiers. Au-delà d'un simple récit des règnes des empereurs et des événements, Patrick Le Roux décrit les fondements d'une puissance dominatrice, situe le poids et le rôle de la ville de Rome, rend compte des conditions dans lesquelles vivaient les habitants des provinces, prend la mesure des difficultés et des dangers auxquels l'Empire fut exposé.
L'expansion de Rome entraîna une forme particulière d'organisation sociale : la cité romaine. Dans la continuité des cités-États méditerranéennes, cette modalité territoriale de la civitas a donné naissance à plusieurs centres urbains entourés de leurs propres territoires, dont la juxtaposition a durablement structuré l'empire. Organisée autour d'une communauté de citoyens qui la dirigeait, le populus, la cité jouissait d'une certaine autonomie sous un même droit. Matérialisations de cette communauté, édifices et monuments représentaient par excellence l'urbanitas, le mode de vie urbain. Remontant aux origines de notre propre conception de la citoyenneté, Ricardo González-Villaescusa fait renaître de leurs ruines ces lieux centraux qui facilitaient la circulation des personnes, des marchandises et de l'information, et qui, en étant comme autant de petites Rome disséminées, ont créé un grand réseau urbain jusqu'aux confins de l'empire.
L'histoire de l'empire romain a tout pour séduire le lecteur moderne, qui pourra puiser dans son récit bien des leçons sur le temps présent : des personnages hors norme, des portraits de « monstres » façonnés par une historiographie hostile, mais aussi une capacité de résilience qui a permis à un État, né d'une cité installée sur les bords du Tibre, d'imposer sa domination pendant plusieurs siècles et d'assurer à une partie du monde une période de paix qu'elle n'a jamais connue depuis lors.
Mieux appréhender l'histoire de l'empire romain de l'avènement du principat (29/27 av. J.-C.) jusqu'à l'édit de Milan (313), en mettant en particulier en exergue les ressorts de son gouvernement qui ont alimenté ses capacités de conquête, de résistance et de résilience dans des circonstances parfois difficiles, tel est l'enjeu de ce livre. Il dévoile ce qui fit la force de cet empire mondial, le premier de ce genre, aux limites jusqu'alors inégalées, des extrémités des Îles britanniques aux bordures du Caucase et du plateau iranien, des rives de l'Atlantique à celles de la Caspienne et de la mer Rouge, des bords du Danube aux confins du désert saharien. Ses relations avec le monde extérieur, considéré comme « barbare », un temps contenu au-delà d'une ligne de défense, un limes mouvant, puis sans cesse renforcé, constituèrent une préoccupation des princes qui se succédèrent, soucieux d'assurer la protection de l'empire et de son coeur, l'Italie.
Dans ce livre aux multiples facettes, quatre des meilleurs spécialistes de l'histoire de Rome dressent un portrait vivant de cet empire qui domina le monde. Le lecteur croisera au fil des pages empereurs, princes, membres de la famille impériale et « maréchaux » que les sources littéraires, tout empreintes de la pensée sénatoriale, se sont plu à distinguer ou à proscrire, mais aussi, au travers de la documentation épigraphique, d'autres moins illustres, qui ont voulu, de même, laisser une trace de leur existence.
Michel Christol est professeur émérite d'histoire romaine à l'université de Paris-1. Pierre Cosme est professeur d'histoire ancienne à l'université de Rouen depuis 2010. Frédéric Hurlet est professeur d'histoire romaine à l'université Paris Nanterre et membre de l'Institut universitaire de France. Jean-Michel Roddaz est professeur émérite d'histoire romaine à l'université Michel de Montaigne
Dans une épigramme adressée à sa femme, Martial écrivait : « Je veux bien que tu sois une Lucrèce pendant le jour tout entier, mais c'est une Laïs qu'il me faut la nuit. » Ce vers décrit tout le paradoxe de l'érotisme féminin dans l'Antiquité romaine.
Comme une même femme ne pouvait pas être tout à la fois le parangon de la chasteté et une amante dépravée, Virginie Girod montre que les femmes furent classées en catégories et comment leur statut social encadrait leur vie sexuelle en fonction de règles morales établies par les mythes politiques romains et par la religion. La femme mariée, la matrone, se trouvait cantonnée dans un rôle reproducteur dénué de sensualité. C'était aux prostituées (esclaves, affranchies ou plus rarement libres) qu'il incombait de distraire sexuellement les hommes.
Alors, le corps féminin érotique et le corps féminin reproducteur étaient-ils deux choses résolument différentes ? Comment les femmes vivaient-elles la sexualité au quotidien ? Quelles pratiques étaient autorisées ou non et pour qui ? Les grandes figures féminines de l'Empire telles que Messaline ou Agrippine la Jeune étaient-elles représentatives de la vie quotidienne de toutes les Romaines ? Finalement, les Romains étaient-ils des débauchés prêts à toutes les transgressions pour leur plaisir ou ont-ils posé les jalons des normes qui ont régi, des siècles durant, la sexualité occidentale ?
À l'aide d'une documentation considérable, Virginie Girod répond à ces questions pour apporter une nouvelle réflexion sur la condition de la femme romaine.
Comment passe-t-on en quelques années de la guerre civile à la certitude de vivre un siècle d'or ? Voilà la question brûlante que pose le siècle d'Auguste, qui vit la République romaine se transformer en empire et produire ses plus fameux chefs-d'oeuvre. « Siècle d'or » ? En vérité, notre époque ne croit plus guère aux dénominations de ce genre. Et pourtant : ceux qui l'ont vécu n'ont-ils pas voulu à la fois restaurer le passé, refonder l'avenir et jouir du présent ? Restaurer le passé : le siècle d'Auguste est le moment d'un retour aux traditions antiques, à une histoire ancienne magnifiée, mais aussi celui de la « restitution » d'une république transformée. Préparer l'avenir : une administration est alors fondée, destinée à durer des siècles, pour accompagner ce que tout le monde perçoit comme un renouveau cosmique. Jouir du présent : les Romains veulent oublier les guerres civiles, Horace appelle à boire et Ovide à aimer. Flaubert écrivait : « Les dieux n'étant plus, et le Christ n'étant pas encore, il y a eu, de Cicéron à Marc-Aurèle, un moment unique où l'homme seul a été. » Le siècle d'Auguste est au coeur de ce moment unique dans l'histoire.
L'empire romain a duré dix siècles. Une longévité rare dans l'histoire de l'humanité. L'histoire de Rome est celle, extraordinaire, d'une petite cité qui a failli disparaître cent fois en deux siècles (509-338) avant de s'imposer à ses proches voisins, à toute une région - le Latium -, puis à l'Italie (272), et enfin au monde tout entier de l'époque, c'est-à-dire le monde méditerranéen. Pourtant, les Romains rejetaient la guerre et aimaient la paix. Faut-il chercher dans leurs organisations politiques, dans leur vie économique, dans leurs structures sociales ou dans leurs productions culturelles les raisons de la résistance de la suprématie romaine jusqu'à la chute de l'empire au Ve siècle après J.-C. ?Dans un ouvrage qui mêle une approche chronologique et des questionnements thématiques, Yann Le Bohec dresse un panorama de ce que nous savons de l'histoire romaine. Il offre ainsi une introduction éclairante au monde des Romains.
Succédant au « siècle d’or » des Antonins, les Sévères qui gouvernèrent l’Empire romain de 193 à 235 après J.-C jouissent d’une réputation exécrable. Si le fondateur de la dynastie, Septime Sévère, dépeint comme un personnage cynique et brutal, est relativement épargné par l’historiographie, ce n’est pas le cas de Caracalla, qui passe pour un soudard tyrannique, fratricide et incestueux, Géta pour une victime indolente, Sévère Alexandre pour un prince pusillanime gouverné par les femmes, Varius Avitus Bassianus, plus connu sous les sobriquets d’Héliogabale ou d’Élagabal, pour un fanatique obsédé par le sexe.Sans nier la face obscure de ces princes, l’auteur met en exergue leur contribution à la grandeur de l’Empire : les qualités de chef d’État de Septime Sévère, la volonté de Caracalla de protéger son immense royaume contre les turbulentes tribus barbares, le souci de chacun d’améliorer et d’adoucir la condition de leurs sujets. Au-delà de ces portraits impériaux singuliers, Les Sévères de Pierre Forni propose aussi un voyage au cœur des provinces et des cités de l’Empire, dont il restitue le cadre et les modes de vie bruyants et colorés : les séances houleuses du Sénat, les ravages de la « peste antonine », la correspondance des militaires en poste près du mur d’Hadrien, le ridicule des conférenciers en vogue, les rituels de la cour impériale, les blagues à la mode, les guerres picrocholines des cités d’Orient que les Romains incrédules qualifiaient de « bêtises des Grecs », les conflits internes entre gnostiques et chrétiens orthodoxes...Ce livre étudie également les traces que ces cinq empereurs ont laissé dans l’histoire, l’art ou la littérature en privilégiant notamment, celles, innombrables, qu’inspirèrent les brèves existences de Caracalla et d’Héliogabale le « petit prince » hédoniste d’Émèse, qu’on qualifierait aisément de nos jours d’anarchiste, de martyr ou d’icône LGBT.
Par « Celtes », il faut entendre tout simplement les populations de langue celtique, de l'Asie Mineure à l'Irlande, car c'est la langue qui marque l'appartenance ethnique, et, par là, fait l'homogénéité d'un peuple. L'étude d'une civilisation reculée, plus près encore de nos origines que nos ancêtres les Gaulois, ne peut se dispenser d'une réflexion sur les sources linguistiques, géographiques, archéologiques, qui permettent ensuite une véritable reconstitution historique. C'est ainsi que Venceslas Kruta retrace l'histoire des Celtes continentaux, à partir de leur apparition sur la scène historique au cours du Ve siècle avant notre ère, jusqu'à leur perte d'autonomie et leur soumission à l'Empire romain au Ier siècle avant notre ère.
Un ouvrage de vulgarisation sur la mythologie gréco-romaine. Divisé en 7 chapitres, l'ouvrage propose un panorama riche et précis des divinités, héros et monstres qui nous fascinent toujours autant. Découvrez les amours des déesses, les colères des dieux, les épopées des héros et l'origine des monstres et créatures des Enfers grecs et romains.
Vous êtes parti(e). Sur un coup de tête, sur un coup de coeur, sur un coup de charme. Salut la Campanie ! Ave Vésuve ! Voir Naples et courir. Vous marchez sur les traces de Goethe et de Mozart, de Dumas et de Gautier, de Stendhal et de Taine, de Nerval et de Freud. Surtout prendre son temps, le temps d'une promenade. Il n'est de bonne visite que par sauts et gambades, selon l'envie, l'humeur, les goûts, les états d'âme. Devant tant de corps à jamais endormis, vous vous sentez vivants. Des fantômes d'acteurs parlent dans le théâtre, les gladiateurs dans l'ombre peuplent l'amphithéâtre. On lit sur les tombeaux des paroles de mort et partout, sur les murs, des paroles de vie. Ouvrez donc les yeux, laissez-vous transporter. Pompéi vous enivre ? Mais lisez donc ce livre.
L'Empire romain d'Orient a vu le jour sur les rives du Bosphore, lorsque Constantin, premier empereur chrétien, fonda la nouvelle Rome, Constantinople. Pendant un millénaire, dans la continuité avec les institutions romaines, une civilisation brillante s'y est développée, au carrefour de l'Europe et de l'Asie.
Elle a ainsi participé à la formation de l'Europe moderne, en conservant un État qui, ailleurs, s'était décomposé, en transmettant le droit, en maintenant tant bien que mal des relations avec le monde méditerranéen chrétien et musulman. Mais surtout, malgré les crises, elle a forgé un modèle politique, celui de la monarchie de droit divin.
Byzance a laissé un triple héritage, temporel, qui passa aux Turcs, spirituel, qui resta aux peuples orthodoxes, et intellectuel, dont profita surtout l'Occident. Politique, militaire, économique, religieuse, intellectuelle et artistique, c'est toute la richesse de cet Empire que s'attache à présenter ici l'auteur.