Je suis parti, en historien, sur les traces des grands-parents que je n'ai pas eus. Leur vie s'achève longtemps avant que la mienne ne commence : Matès et Idesa Jablonka sont autant mes proches que de parfaits étrangers. Ils ne sont pas célèbres. Pourchassés comme communistes en Pologne, étrangers illégaux en France, juifs sous le régime de Vichy, ils ont vécu toute leur vie dans la clandestinité. Ils ont été emportés par les tragédies du XXe siècle : le stalinisme, la montée des périls, la Deuxième Guerre mondiale, la destruction du judaïsme européen.
Pour écrire ce livre, j'ai exploré une vingtaine de dépôts d'archives et rencontré de nombreux témoins dans le monde entier. J'ai cherché non pas à être objectif, mais radicalement honnête. Cette quête de vérité a fait naître une littérature qui satisfait aux exigences de la méthode.
I. J.
Ivan Jablonka est historien et écrivain. Il a publié au Seuil, dans "La Librairie du XXIe siècle", L'histoire est une littérature contemporaine. Manifeste pour les sciences sociales (2014), Laëtitia ou la fin des hommes (2016, prix Médicis) et En camping-car (2018).
Une somme d'analyses et de questions stimulantes sur l'avenir et la place de la gauche en France, à quelques mois de la présidentielle
Tous les cinq ans, aux prémices de la campagne, quand les arguments se déplient et que les passions s'affûtent, le passé ressurgit avec force dans le débat politique. C'est à ce moment qu'il faut prendre garde aux faits détournés et aux interprétations tendancieuses sur l'histoire. D'un côté, la France serait éternelle et l'identité française une essence immuable ; de l'autre, cette identité serait dévoyée, diluée, et ses défenseurs attaqués de toutes parts – la France ne serait plus vraiment la France. Identité-altérité : paradoxe intenable.
Cet ouvrage vous invite au contraire à interroger notre rapport à l'histoire, à voir en elle comme un magma d'événements en mouvance, à réinterpréter toujours, à la lumière d'éclairages nouveaux. Non pour la priver de sens profond, mais pour faire honneur à la complexité du réel.
Crimes historiques (Pétain, Barbie, Papon), erreurs judiciaires (Outreau, Dils, Seznec), combats de société (affaire du sang contaminé, drame des bébés congelés), énigmes criminelles (affaire Grégory, procès Agnelet, dossier Ranucci), scandales financiers ou politiques (Kerviel, Villepin, emplois fictifs, Bettencourt) ou dossiers de terrorisme (Colonna, Charlie Hebdo, Carlos, Islamistes radicaux), les grands procès façonnent l'histoire de notre pays. Ils sont un fantastique miroir de notre société.
Lors des audiences, la procédure est orale, les débats ne sont presque jamais enregistrés et les mots s'envolent. L'auteur, chroniqueur judiciaire durant 20 ans, a pu, grâce à ses notes d'audiences et à ses recherches, reconstituer les plaidoyers vibrants des plus grands ténors du barreau.
Ils s'appellent Badinter, Dupont-Moretti, Halimi, Leclerc, Lombard, Szpiner, Malka, Lemaire, Mignard, Soulez Larivière, Saint-Pierre, Bourdon, Kiejman... Leurs noms claquent dans les prétoires. « Plaider, c'est partir au combat » disent ces orfèvres des joutes oratoires. Avec la seule force de leurs mots qu'ils défendent une cause ou un individu , ils tentent souvent l'impossible : renverser le cours du destin !
Si le syndrome d'Asperger est connu, le parcours du psychiatre autrichien dont cette forme d'autisme porte le nom l'est moins. L'historienne américaine Edith Scheffer a découvert la véritable histoire de ce médecin après la naissance de son enfant autiste. Et ce qu'elle apprend la glace d'effroi.
En 1938, professeur à l'hôpital pédiatrique de Vienne, Asperger est l'un des psychiatres appelés à façonner le nouvel Allemand selon des critères eugéniques : sélectionner les parents d'après leur hérédité, leurs défauts biologiques, leurs tendances politiques... Et parmi les enfants autistes, Asperger identifie les « négatifs » et les « positifs » à l'intelligence détonante, qui auront alors une chance d'échapper au tri macabre.
Archives inédites à l'appui, Edith Sheffer nous livre une enquête bouleversante et rétablit la vérité sans le moindre pathos sur le rôle criminel du Dr Asperger.
"«J'habite à cinq cents mètres du Maïdan. Depuis mon balcon, on aperçoit les bulbes du clocher de la cathédrale Sainte-Sophie. Quand des amis viennent chez moi, je leur montre ces bulbes dorés - presque un emblème de l'antique cité de Kiev. Mais ces derniers mois, mes amis d'autres villes et d'autres pays ne viennent plus ici. Et du haut de mon balcon, je regarde souvent la fumée qui s'élève au-dessus du centre de la ville. Cette fumée noire, épaisse, celle des barricades en feu, est devenue le nouvel emblème non seulement de Kiev, mais de l'Ukraine tout entière.»
A. K.
Andreï Kourkov, l'auteur du célèbre Pingouin, a mis entre parenthèses son prochain roman depuis le 21 novembre 2013. Chaque jour ou presque, il s'est rendu sur le Maïdan de Kiev occupé par les manifestants. Son journal, établi à partir de notes prises sur le vif, raconte un quotidien en temps de révolution et livre un regard à la fois politique et intime, décalé et émouvant, sur les événements qui secouent son pays."
Nous avons changé d'époque : l'inéluctabilité du bouleversement global du climat s'est désormais imposée. Pollution, empoisonnement par les pesticides, épuisement des ressources, baisse des nappes phréatiques, inégalités sociales croissantes ne peuvent plus être envisagés de manière isolée. Le réchauffement climatique a des effets en cascade sur les êtres vivants, les océans, l'atmosphère, les sols. Ce n'est pas un " mauvais moment à passer " avant que tout ne redevienne " normal ". Mais nos dirigeants sont incapables de prendre acte de la situation. Guerre économique oblige, notre mode de croissance, irresponsable, voire criminel, doit être maintenu coûte que coûte. Ce n'est pas pour rien que la catastrophe de La Nouvelle-Orléans a frappé les esprits : la réponse qui a été apportée - l'abandon des pauvres tandis que les riches se mettaient à l'abri - apparaît comme un symbole de la barbarie qui vient, celle d'une Nouvelle-Orléans à l'échelle planétaire. Mais dénoncer n'est pas suffisant. Il s'agit d'apprendre à briser le sentiment d'impuissance qui nous menace, à expérimenter ce que demande la capacité de résister aux expropriations et aux destructions du capitalisme.
Comment le vélocipède a-t-il concurrencé le cheval ? Pourquoi les Hollandais roulent-ils plus à vélo que les Français ? La voiture est-elle vraiment plus rapide que la bicyclette ? Que penser des vélos en libre-service, des vélos pliants, du vélo à assistance électrique ? La multiplication des pistes cyclables suffit-elle à relancer la pratique ?
Retraçant le parcours de la bicyclette, depuis la draisienne du XIXe siècle jusqu'aux prototypes du XXIe, en s'intéressant à son environnement économique, culturel et social autant qu'à ses aspects techniques, Frédéric Héran raconte avec talent une histoire inédite des déplacements urbains.
Alors qu'il triomphait dans les années 1920-1930, le vélo a été chassé des villes européennes dans les années de croissance d'après guerre. Pourtant, dès les années 1970, la bicyclette a réussi son retour progressif en Europe du Nord et dans certaines villes d'Italie. Mais la France et d'autres pays ont raté ce virage.
Analysant les politiques de déplacement urbain en Europe, l'auteur montre que la modération de la circulation a joué un rôle déterminant dans le retour du vélo. Demain, la bicyclette pourrait devenir un moyen de locomotion indispensable pour contrer les effets de la crise économique et écologique. Et contribuer à faire de la ville un espace égalitaire et convivial.
" "Il y a un problème de l'islam en France', n'hésite pas à proclamer un académicien, regrettant même "que l'on abandonne ce souci de civilisation au Front national'.
À cette banalisation intellectuelle d'un discours semblable à celui qui, avant la catastrophe européenne, affirmait l'existence d'un "problème juif' en France, ce livre répond en prenant le parti de nos compatriotes d'origine, de culture ou de croyance musulmanes contre ceux qui les érigent en boucs émissaires de nos inquiétudes et de nos incertitudes. L'enjeu n'est pas seulement de solidarité mais de fidélité. Pour les musulmans donc, comme l'on écrirait pour les juifs, pour les Noirs et pour les Roms, ou, tout simplement, pour la France. "
Nous sommes en 2034 : désormais journaliste et réalisatrice retraitée, Marie-Monique Robin rédige ce livre, qui raconte comment les humains ont réussi, vingt ans plus tôt, à éviter l'effondrement de leur civilisation. Cela grâce à un étonnant sursaut collectif survenu après la publication du cinquième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), annonçant les terribles catastrophes provoquées par le réchauffement climatique.
Une uchronie prospective, donc. Mais qui restitue d'abord, de façon remarquablement pédagogique, les enchaînements ayant conduit, au XXe siècle, à ériger en dogme absolu l'idéologie de la croissance économique. Révélant des épisodes méconnus de cette histoire, Marie-Monique Robin montre de quelle manière l'" intoxication de la croissance " a conduit à la situation catastrophique de ce début du XXIe siècle. Surtout, elle raconte comment, dès cette époque, se multipliaient partout les initiatives très concrètes de " lanceurs d'avenir " dessinant la voie vers une société durable et plus équitable.
Un livre optimiste, qui démontre que, contrairement à certains discours ambiants, nous avons en main toutes les clés pour engager l'indispensable transition vers la société de postcroissance.
L'Affaire avec un A majuscule... L'affaire Dreyfus (1894-1906), du nom de cet officier juif alsacien accusé d'espionnage au profit de l'Allemagne, est toujours présente dans nos mémoires. Elle resurgit, au gré de l'actualité, comme une référence historique essentielle. Mais qui était au juste le capitaine Dreyfus ? Y a-t-il eu plusieurs affaires plutôt qu'une ? Le " J'accuse... ! " de Zola en offre-t-il un récit exhaustif ? Et l'écrivain a-t-il été assassiné ? Quels ont été les rôles réels des militaires Picquart et Esterhazy, du politique Clemenceau et de l'écrivain Péguy ? Les dreyfusards sont-ils à l'origine des pétitions ?
C'est à ces questions, et à bien d'autres encore, que répond ce livre, tour à tour chronique d'un roman-feuilleton aux multiples rebondissements, plongée dans l'imaginaire de l'Affaire, réflexion sur ses " fake news " et méditation sur son actualité, entre erreurs judiciaires et " nouvel antisémitisme ".
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Henri Barbusse. Au moment où éclate la Première Guerre mondiale, Henri Barbusse, bien qu'antimilitariste, décide de s'engager comme simple soldat. Sur le front, jour après jour, de décembre 1914 à novembre 1915, il note ses faits et gestes et ceux de ses camarades. Il obtient deux citations au combat, avant d'être évacué pour maladie et réformé. Profondément choqué par ce qu'il a vécu, il écrit "Le Feu", qui suscite de vives protestations car il peint la guerre dans toute son horreur. Ce "Journal d'une escouade" (sous-titre du livre), récit brutal et émouvant des journées passées dans les tranchées, dans la boue et la saleté ou sous les bombardements, offre un témoignage irremplaçable sur le cauchemar d'une génération sacrifiée. "Le Feu" inaugure le genre du roman de guerre, obtient le prix Goncourt 1916 et assure à Barbusse une renommée mondiale. Sa vie et son oeuvre seront désormais consacrées à la dénonciation du bellicisme et à la défense des victimes de l'histoire.
Le pouvoir... on le désire, on le craint, on s'en protège...
« Le sentiment de n'avoir aucun pouvoir sur les gens et les événements est difficilement supportable : l'impuissance rend malheureux. Personne ne réclame moins de pouvoir, tout le monde en veut davantage. »
Amoral, intelligent, impitoyable et captivant, cet ouvrage colossal condense 3 000 ans d'histoire du pouvoir en 48 lois. Véritable manuel de la manipulation, il analyse la quintessence de cette sagesse millénaire, tirée de la vie des plus illustres stratèges (Sun Zi, Clausewitz), hommes d'État (Louis XIV, Bismarck, Talleyrand), courtisans (Castiglione, Gracián), séducteurs (Ninon de Lenclos, Casanova) et escrocs de l'histoire.
Certaines lois reposent sur la prudence (loi no 1 : Ne surpassez jamais le maître), d'autres demandent de la dissimulation (loi no 7 : Laissez le travail aux autres, mais recueillez-en les lauriers), d'autres encore une absence totale de compassion (loi no 15 : Écrasez complètement l'ennemi). Toutes ces lois trouveront des applications dans votre vie de tous les jours... Car, soyez en certain : le monde est une immense cour où se trament toutes sortes d'intrigues. Au lieu de nier l'évidence, tâchez d'exceller dans la course au pouvoir.
Des extraits, des vidéos, des interviews de Robert Greene sur son site www.robertgreene.fr
Comment le diable est-il possible ?
En 1632, la ville de Loudun est durement éprouvée par la peste. Les croyants se retirent, s'enterrent dans leurs petites communautés assiégées par cette épreuve de la colère divine. Parmi elles, les ursulines.
La possession des soeurs prend alors le relais de la peste : les premières apparitions - fantôme d'un homme de dos - sont nocturnes, puis elles deviennent diurnes, se précisent, et revêtent la forme obsédante d'un curé, Urbain Grandier.
L'affaire commence. Loudun, ville ouverte, devient le centre et le théâtre d'un monde : six mille spectateurs assisteront à la mort de Grandier, sur le bûcher, le 18 août 1634. Entre-temps, les pouvoirs s'affrontent, les savoirs s'inquiètent, l'âme catholique s'émeut. Le corps social se déchire ; partout le diable est là, mais il est partout ailleurs : dans le silence des textes, les lacunes du langage.
Michel de Certeau montre, dans ce grand ouvrage, comment guérit une société malade d'elle-même.
Quatre garçons d'une vingtaine d'années, qui ont grandi entre les tours d'une cité de la grande banlieue parisienne ont participé pendant un an, avec leur éducateur Joseph Ponthus, à un atelier d'écriture. Plusieurs voix et différents types de textes s'entrecroisent - journal écrit au mitard, lettres au juge, récits de souvenirs d'enfance... Où l'on apprend que l'écriture, elle aussi, est un combat.
Quand quatre jeunes de banlieue se prennent d'écrire leur quotidien avec un de leurs éducateurs , ça envoie du lourd. Entre provocations policières, soirées à tchatcher dans les halls d'immeuble, jugements et appels, embrouilles à la con, boulots foireux, visites en prison, heures d'ennui et éclats de rire, c'est le quotidien d'un quartier populaire comme tant d'autres qui est raconté. Le quotidien d'une France qui peut exploser à tout moment, qui ne veut pas être un exemple ni un modèle, qui témoigne de la vie, mais aussi de la mort. Un quotidien où l'on enrage plus souvent qu'à son tour, mais où l'on trouve encore la force d'en rire. Un quotidien où des professionnels se démènent pour sauver ce qui peut l'être encore. Où l'on se demande même, par moments, si l'on n'aurait pas plus intérêt à ce que tout pète. Un quotidien que les médias ignorent, que les jeunes taisent parce que trop criant d'être aussi banal que brutal. Un quotidien où la solidarité est à l'oeuvre, où les choses se vivent et s'éprouvent plus qu'elles ne se disent - sauf quand on se décide à prendre son stylo et à écrire, entre rires et larmes, la cité. Car c'est sans doute des mots que viendront les solutions. La découverte de l'écriture et du pouvoir de ces foutus mots. Face à des flics. Face à des juges. Face à soi-même.
En menant l'enquête sur quatre continents, s'appuyant sur les témoignages d'experts mais aussi de nombreux agriculteurs, M.-M. Robin dresse le bilan du modèle agro-industriel qui, après un demi siècle, n'est pas parvenu à nourrir le monde, tandis qu'il participait largement au désastre écologique, poussant vers les bidonvilles des millions de paysans. Son enquête le montre : oui, on peut " faire autrement " pour résoudre la question alimentaire. " Si on supprime les pesticides, la production agricole chutera de 40 % et on ne pourra pas nourrir le monde. " Prononcée par le patron de l'industrie agroalimentaire française, cette affirmation est répétée à l'envi par les promoteurs de l'agriculture industrielle. De son côté, Olivier de Schutter, rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation des Nations unies, a affirmé en 2011 que " seule l'agroécologie peut relever le défi de la faim et répondre aux besoins d'une population croissante ". D'après la FAO, il faudra augmenter la production agricole de 70 %, pour pouvoir nourrir les 9 milliards d'habitants que comptera le monde en 2050. Comment y parvenir ?
C'est à cette question que tente ici de répondre Marie-Monique Robin, après une enquête sur quatre continents. Elle dresse le bilan du modèle agro-industriel qui, après un demi-siècle, n'est pas parvenu à nourrir le monde, tandis qu'il participait largement au réchauffement climatique, épuisait les sols, les ressources en eau et la biodiversité, et poussait vers les bidonvilles des millions de paysans. Elle explique que, pratiquée sur des exploitations à hauteur d'homme, l'agroécologie peut être hautement efficace d'un point de vue agronomique et économique et qu'elle représente un modèle d'avenir productif et durable.
Il est donc possible de " faire autrement " pour résoudre la question alimentaire en respectant l'environnement et les ressources naturelles, à condition de revoir de fond en comble le système de distribution des aliments et de redonner aux paysans un rôle clé dans cette évolution.
"L'écriture d'Alias Caracalla a correspondu à l'automne de ma vie. La chance a permis que je publie ces Mémoires de mon vivant. Raconter son existence, c'est la juger. Du point de vue des hommes, il est bien des manières de réussir ou de rater sa vie. Du point de vue de Dieu, comment le savoir avant la fin ?
Je demeure persuadé d'une chose : mon engagement dans la France Libre et, quarante ans plus tard, les trente années que j'ai consacrées à l'écriture de cette histoire sont les deux périodes de mon passé que je recommencerais à l'identique si j'en avais la possibilité.
Entre ces deux périodes, j'ai dédié l'essentiel de mon temps à la passion de l'art contemporain. Aujourd'hui, je crois qu'en dehors des joies qu'il procure l'art n'est pas autre chose qu'un plaisir égoïste, incapable de répondre aux cris de millions d'esclaves et des peuples opprimés.
Une vie n'est que ce qu'elle fut. Lorsqu'on découvre la vérité, il est trop tard pour recommencer..."
Daniel Cordier
L'historiquement correct, c'est le politiquement correct appliqué à l'histoire. Pour le dénoncer, Jean Sévillia entreprend de relire l'histoire dans son contexte et non, comme on le fait généralement, selon la grille des valeurs contemporaines.Depuis sa première édition, il y a plus de dix ans, le succès d'
Historiquement correct ne s'est jamais démenti. Loué pour son indépendance d'esprit, plébiscité par le grand public, Jean Sévillia reprend un à un les noeuds gordiens de notre histoire pour remettre les pendules à l'heure en évitant les détournements idéologiques qui foisonnent lorsqu'on lit le passé à l'aune du présent.
En découle un récit souvent novateur et toujours limpide servi par une plume d'envergure.
" La démonstration de Sévillia est d'une grande salubrité. "
Philippe Tesson, Le Figaro Littéraire
" Ce démontage de la vulgate postmarxiste est souvent salutaire, et parfois réjouissant. "
François Dufay, Le Point
" Il est aujourd'hui peu d'ouvrages d'utilité plus grande et d'usage plus pressant que celui de Jean Sévillia. "
Alain Besançon de l'Institut, Le Figaro
L' Amour avec un grand A. Dans un très beau texte, parseméd' exemples ancrés dans la réalité, Michel-Marie Zanotti-Sorkine entre avec délicatesse dans ce qu' est l' Amour, le grand, levrai. Sans jamais désespérer, il montre combien l' Amour a besoind'un cadre et de temps, de patience et d' écoute pour atteindreson plein épanouissement. De l' enfance à l' âge d' homme enpassant par l' adolescence, de la rencontre de l' être aimé à la viecommune, comment s' aimer et s' aimer bien ?Michel-Marie Zanotti-Sorkine répond : « [...] l' Amour, le vrai,l' enivrant, le fort, l' éclatant, l' absolu, l' irrésistible et l' immuable,vous désire depuis la nuit des temps, vous espionne à tous âgeset sur tous les fronts, vous guette sur chaque seconde, et surtout,vous espère, vous attend et vous veut, pour qu' un brin d' éternitédescende en votre temps. »
Le parti pris de ce livre collectif, qui rassemble les contributions de sociologues, de journalistes, mais aussi d'artistes et de militants syndicaux ou associatifs, procède du judo : prolonger le mouvement de l'adversaire afin de détourner sa force et la lui renvoyer en pleine face. Faire de la statistique, instrument du gouvernement des grands nombres, une arme critique. Essayer du moins, explorer cette possibilité. Militer avec des chiffres, ce serait faire du statactivisme. Les statistiques nous gouvernent. Argument d'autorité au service des managers, elles mettent en nombres le réel et maquillent des choix qui sont, en fait, politiques. Le parti pris de ce livre, qui rassemble les contributions de sociologues, d'artistes et de militants, procède du judo : prolonger le mouvement de l'adversaire afin de détourner sa force et la lui renvoyer en pleine face, faire de la statistique une arme critique. L'histoire de cette forme de contestation dont Luc Boltanski indique qu'elle permet de formuler des " critiques réformistes " passe d'abord par un retour sur la longue controverse sur l'indice des prix en France, présentée par Alain Desrosières.
La deuxième partie du livre s'intéresse à la façon dont on ruse, individuellement et souvent secrètement, avec les règles. L'association Pénombre, composée de statisticiens critiques, y présente une fausse interview du brigadier Yvon Dérouillé, qui explique, face caméra, comment tripatouiller les statistiques de la délinquance. Mais les statistiques peuvent aussi servir à faire exister politiquement, en les rendant visibles, des catégories sociales discriminées. Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires, montre comment Victor Schoelcher, au XIXe siècle, mobilisait déjà des arguments quantitatifs pour la défense des droits des Noirs.
Une dernière stratégie statactiviste consiste à bâtir des indicateurs alternatifs, tels que le " BIP 40 ", qui met en rapport les bénéfices dégagés par l'envolée des cours boursiers et le creusement des inégalités sociales. Ces quatre démarches sont illustrées, avec humour ou sérieux, en texte ou en image, par les contributeurs de cet ouvrage, pour qui " un autre nombre est possible " : ce qu'une logique hégémonique de quantification a instauré, une pratique statactiviste avertie peut chercher à le défaire.
Les Ukrainiens, qui sont-ils ?... Oukraïna signifie " aux confins ", et les Ukrainiens sont par conséquent " ceux des confins ", rendus presque éphémères par la puissance du maelström géopolitique actuel. Si l'Ukraine fait la Une, les Ukrainiens, eux, plus rarement : un reportage à chaud, produit dans l'instant, n'offre que rarement au lecteur la possibilité de saisir l'esprit d'une nation en devenir, résultat d'un passé complexe et lointain. Il est temps de ramener les Ukrainiens " des confins " au centre du récit. C'est l'objet de ce livre : amener le lecteur à une connaissance des Ukrainiens détachée de la fébrilité actuelle. Découvrir ce peuple " du sud ", chaleureux, émotif, prêt à faire la fête, malgré une identité floue, un territoire malmené par l'histoire, un manque d'assurance exacerbé par les fractures identitaires, sociales et géographiques, et dont la crise actuelle ne fait que dramatiser les enjeux.
Chaque année, 100 000 japonais organisent leur
disparition. Un reportage en texte et en photos sur
un phénomène unique au monde.
La journaliste russe Tania Rakhmanova révèle les dessous stupéfiants d'une " démocratie " transformée en régime autoritaire et liberticide dans les années 2000. Au fil d'épisodes dignes d'un roman d'espionnage, on découvrira le jeu des intrigues au coeur du Kremlin, authentique " démocrature ". Une édition mise à jour et augmentée, en particulier sur la crise syrienne et les récentes tensions en Ukraine.
Vladimir Poutine est l'un des hommes les plus puissants de la planète et, jusqu'à présent, l'un des dirigeants les plus populaires de la Russie moderne. Pourtant, en 1999, il n'était encore qu'un obscur fonctionnaire du FSB, le service de renseignement russe. Comment est-il soudain devenu l'héritier du président Boris Eltsine ? Comment cet ancien lieutenant-colonel du KGB, totalement inconnu un an avant son élection à la tête de la Russie en 2000, est-il arrivé au pouvoir et a-t-il pu, depuis, en contrôler tous les rouages ? Poursuivant dans ce livre la minutieuse enquête qu'elle avait conduite pour son film La Prise du pouvoir par Vladimir Poutine, Tania Rakhmanova révèle les dessous stupéfiants d'une " démocratie " transformée en régime autoritaire et liberticide dans les années 2000. Au fil d'épisodes dignes d'un roman d'espionnage, on découvrira le jeu des intrigues au coeur du Kremlin, les dégâts provoqués par une corruption généralisée ou la scandaleuse instrumentalisation de la guerre en Tchétchénie. Ainsi que les vrais ressorts de la nouvelle politique internationale de Moscou, notamment face à la guerre civile syrienne et à la crise ukrainienne de 2014. Mais aussi, fil rouge de cette enquête, la manipulation des médias. Entre désinformation et censure - sans parler des assassinats de journalistes -, le contrôle de la télévision est devenu l'instrument de pouvoir privilégié de la Russie de Poutine, conformément à son précepte : " Les gens n'ont pas besoin de savoir la vérité. Ce que vous ne montrez pas n'existe pas. "
Peuple de frontière, les Roumains sont partagés entre la raison de l'Occident et la rêverie de l'Orient. Habitués à négocier avec les grands empires, ils ont fait de la débrouillardise un mode de vie. Le repli sur soi qu'ils manifestent à travers l'histoire se double d'une ouverture qui a souvent permis aux Latins de l'Europe de l'Est de brûler les étapes.
Exilée du Caucase, mannequin chez Chanel, cette célèbre beauté fut une héroïne de la Seconde Guerre mondiale et une icône de la Légion étrangère.
Leïla Hagondokoff est une enfant qui vit entre le Caucase et Saint Pétersburg dans une famille de militaires. En 1917, elle a dix-neuf ans, elle est très belle, et tombe amoureuse d'un officier atteint d'une grave blessure à la tête qu'elle épouse contre l'avis de ses parents. La Révolution les pousse à fuir vers l'est et ils atteignent Shanghai au terme d'un terrible voyage. En Chine son existence est aventureuse, elle divorce et parvient à gagner la France. Chanel l'engage comme mannequin et sa vie sentimentale bien remplie se termine par un élégant mariage français. Mais cette séductrice devient une combattante pendant la guerre d'Espagne et la Seconde Guerre mondiale. Elle invente, fait financer et dirige des ambulances qui, pour la première fois, sont conçues afin d'opérer les blessés intransportables. Elle fait la campagne d'Italie, la campagne de France, repartira en Algérie pendant la guerre afin d'établir un centre de repos pour les soldats désargentés. La fin de sa vie et le reste de sa fortune sont consacrés à la Légion étrangère, pour qui elle est une bienfaitrice et une légende vivante. Personnalité complexe, libre et transgressive, sa volonté de fer et son courage physique et moral n'eurent d'égal que sa célèbre beauté.