La rhétorique est partout. Dans les discours politiques comme dans les spots publicitaires. Dans les réunions professionnelles comme dans les dîners de famille. Dans les entretiens d'embauche comme dans les rendez-vous galants. Pas un jour ne passe sans que nous ayons à défendre une idée, un projet, un produit ; et à nous protéger contre d'éventuelles fourberies. Que cela nous plaise ou non, convaincre est un pouvoir. À nous d'apprendre à le maîtriser.
Et de savoir y résister.
Car la rhétorique n'est ni innée, ni inexplicable. Elle repose sur une technique, obéit à des règles, mobilise des procédés, des stratagèmes, des outils. Dans ce traité accessible et concret, ponctué d'exemples et de cas pratiques, Clément Viktorovitch nous en révèle tous les secrets. Au fil des pages, il nous montre comment produire et décrypter les discours, mener les débats et les discussions, déjouer les manipulations.
L'art de convaincre est un pouvoir trop grand pour ne pas être partagé !
Clément Viktorovitch est docteur en science politique. Il enseigne la rhétorique et la négociation à Sciences Po depuis plus de dix ans. Il a dispensé ses cours à l'ESSEC, l'ENA, l'École de Guerre, l'Université Paris 13. Pédagogue passionné, soucieux de vulgarisation, il s'est fait connaître par ses chroniques dans les médias, où il analyse sans complaisance les discours politiques.
Une guerre à laquelle nous n'étions pas préparés se déroule sous nos yeux, pour l'essentiel sans que nous en soyons conscients, et constitue pour nos démocraties une menace mortelle.
Depuis la fin de la guerre froide et l'essor d'Internet et de médias planétaires, la militarisation de l'information par les États bouleverse l'ordre géopolitique. La guerre de l'information, qui oppose les États autoritaires aux régimes démocratiques, démultiplie les champs de bataille et fait de chaque citoyen un potentiel soldat. Plus que jamais, la puissance des États -qu'il s'agisse de leur hard power, leur soft power ou leur sharp power- dépend de leur capacité à mettre leurs moyens de communication au service de leur influence, en recourant à la cyberguerre, à la désinformation ou à l'instrumentalisation de théories du complot. À l'ère de l'intelligence artificielle et de la guerre cognitive, les médias sociaux sont le théâtre d'une « guerre du Net » sans merci, sans fin, dont nos esprits sont l'enjeu.
Dans cet ouvrage, David Colon, spécialiste de l'histoire de la propagande et de la manipulation de masse, décrit les mécanismes de cette guerre longtemps restée secrète en dévoilant les stratégies de ses commanditaires et en décrivant les tactiques et le parcours de ses acteurs, qu'ils soient agents secrets, diplomates, journalistes ou hackers.
« Qu'est-ce que Cyril Hanouna ?
Rien. Nada. Keutchi. C'est, au préalable, le point de vue qu'il nous convient d'adopter. Un pion dans un système qu'il serait inutile de, seul, faire tomber, et qui va justifier que nous nous comportions avec précaution à son égard, sans le dévaster. »
Un polar contemporain qu'il faut lire pour ne pas en être la victime.
Avec la montée en puissance des réseaux sociaux, une lame de fond s'abat sur les démocraties : le tissu social se déchire, les opinions sont manipulées, les élections sont déstabilisées. Si les outils numériques ont représenté une innovation majeure dans la production et la diffusion de savoirs, ils ont également leurs côtés obscurs : ils donnent les clés de l'influence sociale à tout acteur, politique ou étatique, qui souhaiterait asseoir ses idées auprès d'un grand nombre de nos concitoyens.
Comment se prémunir des intoxications et sauver notre démocratie de l'overdose numérique ?
La science révèle notre dangereuse inadaptation à la nouvelle donne numérique mais nous aide également à en combattre les ravages. Livrant une analyse stupéfiante des effets de l'action des GAFAM dans notre quotidien, David Chavalarias propose des pistes concrètes, tant individuelles que collectives, pour nous en protéger.
Après quatre ans à l'Express, rubrique Éducation, Anna Benjamin aimerait faire davantage de terrain pour comprendre pourquoi le métier de prof est devenu si peu attractif, et comment l'école peut amplifier à ce point les inégalités. Surgit alors une idée un peu folle : devenir prof contractuelle. Sans formation, la voilà enseignante d'histoire-géo, d'abord dans un collège favorisé, puis dans un collège classé "REP+", c'est-à-dire en zone difficile.
Débute alors un métier multifacettes de "psy, flic, assistante sociale et prof". Un autre monde s'ouvre sous ses pieds. Et au fil de son immersion, sans prévenir, le métier de prof s'infiltre en elle.
Après quatre ans dans la rédaction de l'Express, à la rubrique « Éducation », Anna Benjamin devient journaliste indépendante et autrice. Elle travaille notamment pour l'émission Les Pieds sur Terre sur France Culture et pour Libération. Elle a écrit et réalisé plusieurs documentaires.
C'est avec ce court essai que Chomsky fait irruption, en 1967, sur la scène politique américaine comme principal critique de l'impérialisme américain. Décrit comme « la pièce la plus influente de la littérature anti-guerre », ce texte pose les jalons de ce qui sera le combat de tout une vie et de toute une génération.
Fondateur dans la pensée de l'auteur et cardinal pour toute analyse du statut d'intellectuel, cet essai reste d'une dérangeante actualité : celles et ceux qui se mettent au service du pouvoir (États et multinationales) choquent d'autant plus qu'ils jouissent de plusieurs privilèges notoires, ceux d'avoir eu « le loisir, les infrastructures et la formation nécessaires pour rechercher la vérité qui se cache derrière le voile de distorsion et d'altération, d'idéologie et d'intérêt de classe à travers lequel les événements de l'histoire en cours sont présentés »
Parce que ces privilèges donne aux intellectuels des possibilités inaccessibles au commun, celles-ci leur imposent des responsabilités impérieuse et une mission : éclairer ses lecteurs, et d'abord ses contemporains.
L'article fondateur (inédit en français) est complété dans notre édition par les commentaires et actualisations que l'auteur a donnés à l'occasion de son cinquantenaire.
Un essai qui redonne tout leur sens aux mots « responsabilité » et « intellectuel », salutaire dans un pays où les intellectuels (de gauche) sont coutumiers de la trahison de leurs idéaux.
La sélection que nous proposons des pensées de Dostoïevski doit permettre au lecteur français de mieux comprendre quelle était sa vision du monde, sans dissimuler sa complexité ni son caractère profondément dérangeant, d'un point de vue philosophique et d'un point de vue politique.
Spécialiste des langues, des religions et des civilisations de l'Iran avant l'islam, mais aussi de la Grèce ancienne, Clarisse Herrenschmidt étudie l'histoire des écritures de l'homme occidental, depuis les bulles à calculi de Sumer (Iraq) et de Suse (Iran) jusqu'à l'Internet, en passant par le Moyen- et le Proche-Orient, le monde grec et l'Europe.
En procédant à la synthèse de ses travaux, elle compare trois systèmes d'écriture, les situant dans le contexte où ils ont vu le jour : les modes d'écrire les langues (dont l'invention date de - 3300 environ), ceux d'écrire les nombres sur la monnaie frappée (l'écriture monétaire arithmétique commence vers - 620), enfin l'écriture informatique et réticulaire, fondée sur un code (qui naît entre 1936 et 1948, puis se prolonge par celle des réseaux à partir de 1969 aux États-Unis).
Au carrefour de plusieurs disciplines, la philologie, l'histoire, l'anthropologie et la linguistique, son enquête explore les nombreuses implications sur l'homme de cette "aventure sémiologique unique", désormais planétaire, dont il est fait le récit étonné et étonnant.
«?Pour découvrir ou retrouver le plaisir d'apprendre et d'entreprendre, voici une méthode simple et concrète qui va vous aider à vous lancer dans tout ce que vous n'auriez jamais imaginé faire. Partant du principe qu'il est plus facile de bien faire ce que l'on aime et que l'on finit par aimer ce que l'on maîtrise, je vous présente ma démarche qui va vous permettre d'aborder tous les domaines, de réaliser toutes les tâches, qu'elles soient choisies ou imposées. Mais le mental ne fait pas tout. À vous qui souffrez de procrastination, de manque de motivation, de manque d'attention, à vous qui désirez progresser, je propose des procédés pratiques qui optimiseront vos capacités.?» M. T. Michèle Temam est radiologue, pianiste et passionnée par l'apprentissage et la transmission. Elle est l'auteur de Savoir par coeur sans apprendre par coeur.
Hausse de la tricherie et du plagiat, perte du sens de la socialité, déficit d'attention et d'empathie, retards d'apprentissage: les preuves s'accumulent quant aux effets nocifs des technologies du numérique en classe, surtout sur les plans cognitif et social. Mais pour les promoteurs de l'enseignement à distance et de la «technopédagogie», le mot d'ordre est «adaptez-vous!». Dans une critique sans concession de l'informatisation de l'école, deux professeurs de philosophie nous alertent sur ce qui se profile à l'horizon: la destruction de la culture commune et une dissolution des institutions d'enseignement comme lieux de transmission et de formation. Bienvenue dans la machine expose comment l'offensive numérique en cours s'inscrit dans une vision technocratique et économiciste du monde qui réduit l'école à une machine à former du «capital humain». Un cri d'alarme pour préserver le métier de professeur et son autonomie, plus que jamais mis à mal.
Le Neutre est le fil rouge de l’œuvre de Roland Barthes, qu’on trouve dès Le Degré zéro de l’écriture et jusqu’à La chambre claire, aussi bien dans les livres, les articles et les entretiens, comme une préoccupation ou une aspiration éthique. Il apparaît pour la première fois au grand jour, explicité comme tel, dans ce cours du Collège de France donné en 1978.
Autrefois publiées sous la forme des notes préparatoires, les treize séances paraissent ici sur la base d’une transcription des enregistrements. On retrouve ainsi l’une des dimensions décisives de la parole de Barthes telle qu’elle se déployait dans son enseignement : la germination du discours, ses dérives, ses boucles, ses excroissances, et le charme incomparable de la phrase.
C’est dire l’importance de ce cours, où le Neutre trouve une formulation ample, détaillée, ouvertement placée sous le signe du fantasme, du projet, ou de la projection.
« On a défini comme relevant du Neutre toute inflexion qui esquive ou déjoue la structure paradigmatique, oppositionnelle, du sens, et vise par conséquent à la suspension des données conflictuelles du discours. […] On a essayé de faire entendre que le Neutre ne correspondait pas forcément à l'image plate, foncièrement dépréciée qu'en a la Doxa, mais pouvait constituer une valeur forte, active. »
Éric Marty a établi l’édition définitive de ce cours et a assuré un système de notes à la fois sobre et efficace. Sa préface rappelle le contexte de la fin des années 1970 et situe les enjeux les plus actuels du Neutre.
Tout enseignant connaît ce moment où les élèves sont si attentifs que leurs yeux s'illuminent. Un moment où le contact entre esprits devient palpable. À l'inverse, il connaît aussi le sentiment de parler dans le vide. Ses efforts restent sans écho, rien ne répond. Enseignement et apprentissage ne sont en effet possibles que lorsque l'école devient un espace de résonance. Inversement, ils échouent là où les interactions restent muettes. Mais comment l'école peut-elle devenir cet espace ? Hartmut Rosa, le penseur de la résonance - concept qu'il a introduit pour répondre à l'accélération contemporaine -, s'interroge ici sur ce qui se passe quand, selon son expression, « la classe crépite ». En répondant aux questions de Wolfgang Endres, un pédagogue de profession, il expose concrètement en quoi pourrait consister une pédagogie de la résonance. Compétence, performance et résonance, relation de confiance, humour, retours d'expérience réciproque, « emmétamorphose »... Autant de pistes qui nourriront la réflexion des enseignants désireux de repenser les processus d'apprentissage, mais aussi de toute personne dans la situation d'apprendre quelque chose à quelqu'un - donc tous les parents !
La profusion des canaux d'information a bouleversé la manière de s'informer. Les réseaux sociaux constamment nourris par les internautes côtoient le JT du soir. Chaque évènement est bousculé par un autre dans les minutes qui suivent, ne laissant ainsi plus le temps de s'en imprégner. L'attention des personnes en permanence stimulée par cette masse de nouvelles les expose à des réactions de rejet et de déprime grandissantes. Des stratégies d'évitement sont mises en place et conduisent parfois à une mise en retrait du champ informationnel, stratégie évidemment dangereuse pour la vie démocratique. Comment se prémunir de ce nouveau syndrome de fatigue informationnelle ? Au-delà de l'analyse précise du syndrome et de son ampleur, les auteurs esquissent des solutions.
Guénaëlle Gault est directrice générale de L'ObSoCo, spécialiste des mutations de la société et de la consommation, enseignante à Sciences Po Paris et à l'Université de Paris.
David Medioni est journaliste et essayiste, spécialiste de l'analyse des médias et directeur de l'Observatoire des Médias de la Fondation Jean Jaurès.
La première grande grammaire de la langue écrite et parlée contemporaine, mettant à l'honneur la diversité de tous les usages écrits et oraux, y compris quand ils s'écartent des normes enseignées. L'outil indispensable pour les étudiants et les enseignants, et tous les amoureux de la langue.
« Il n'y a pas d'enfants stupides, il n'y a que des éducations imbéciles. »
Ennui des élèves, découragement des enseignants... l'avertissement de Raoul Vaneigem détonne, questionnant les valeurs et le rôle majeur de l'école dans la société. Il appelle à réenchanter la salle de classe, refuser la soumission, et remettre l'humanité au coeur de l'éducation. À retrouver un lieu d'autonomie, de savoir heureux et de création épanouissante, c'est-à-dire « ouvrir l'école sur une société ouverte ».
Lorsqu'elles relèvent de fake news ou de théories alternatives, les « informations » que les jeunes recueillent sur Internet déforment leur vision du monde et remettent en question ce que l'école cherche à leur enseigner. Plus que jamais, la formation à l'esprit critique est donc une mission fondamentale de l'école. Le premier chapitre montre en quoi le monde numérique incite souvent à penser de manière approximative et à « gober » les fausses informations qui y circulent. Au deuxième chapitre, on tente de comprendre pourquoi notre cerveau peut se montrer faillible face à la désinformation numérique. Le troisième chapitre explore une piste nouvelle de formation à l'esprit critique : comprendre pourquoi on pense faux nous rend plus vigilants face aux tentatives de désinformation. Des piste concrètes de cette pédagogie sont ensuite proposées et illustrées.
Un livre pour décoder les gestes et les mots des autres... et surtout des cons !
Le saviez-vous ? 93 % de la communication humaine se fait par des messages non verbaux, c'est-à-dire des gestes, des expressions faciales, et bien d'autres signaux... que peu de gens savent réellement déchiffrer. Or savoir lire le langage corporel permet de se mettre au diapason de l'autre et de percevoir ses pensées. Il permet également de savoir si notre interlocuteur est sincère ou si, au contraire, il tente astucieusement de nous berner...
Dans cet ouvrage, la spécialiste en communication Elodie Mielczareck, réputée pour ses analyses " au vitriol " de la sphère politique, nous livre avec force détail, profondeur et humour toutes les clés de la communication au quotidien : les signaux du corps, les micro-expressions faciales, la distance entre les interlocuteurs, le ton et le volume de la voix... En plus d'éclairer ce langage silencieux, elle décrypte également le langage verbal, à savoir les mots, les expressions et la syntaxe qui tissent la trame de tout discours : tous ces signes qui en disent long sur la personne qui les emploie !
Pour décoder le langage humain, l'auteure décline son propos en plusieurs thématiques, correspondant aux principales attitudes qui façonnent les interactions humaines : la séduction, la domination, le rejet, le mensonge ou encore la dissimulation. Ces attitudes nous concernent tous, nous sommes tous amenés à les adopter à un moment donné, en fonction du contexte et de notre personnalité. Si elles sont généralement temporaires, il peut arriver qu'elles s'inscrivent dans la durée, qu'elles soient vécues à l'extrême, sans vergogne et sans limites : cela c'est la connerie...
« La parole est au coeur de toutes les attentions : multiplication des concours d'éloquence, création du Grand Oral du baccalauréat, institution de la lecture comme "grande cause nationale", succès inédit des films, émissions, livres, podcasts et formations qui lui sont consacrés.
Pourtant le débat, lui, se porte mal. Soumis à la culture du buzz et du clash, parcouru d'anathèmes, crispé par les conflits identitaires, il est le symptôme de notre difficulté à nous comprendre, à nous écouter et finalement à "faire société". C'est que parler est une chose, mais savoir de quoi parler, avec qui, où et dans quel cadre en est une autre.
Malgré tout, nous croyons à la possibilité de réenchanter le débat public.
Parce que nous sommes persuadés que la discussion et la controverse sur lesquelles se sont construites nos démocraties demeurent fécondes pour lutter contre les embrigadements et les séparatismes.
Parce que défendre des valeurs différentes n'interdit pas de nous parler.
Parce que c'est du choc des pierres que naît l'étincelle. »
Pour comprendre comment fonctionne l'orthographe française et écrire sans fautes : toutes les règles, de nombreux exemples et 500 exercices corrigés.
Les règles d'orthographe en 60 doubles pages associant la révision et l'entraînement
o Sur la page de gauche, le rappel de la règle, illustré de nombreux exemples dans un français vivant.
o Sur la page de droite, un entraînement progressif permettant d'observer la règle étudiée puis de la mettre en pratique dans différentes situations, notamment dans un écrit de type professionnel.
Mais aussi :
o À intervalles réguliers, des bilans pour réinvestir les connaissances acquises.
o Une préparation à la Certification Bescherelle orthographe.
o Tous les corrigés à la fin de l'ouvrage.
Pour quels publics ?
Étudiants et adultes souhaitant améliorer leur orthographe, dans le cadre d'une formation universitaire, professionnelle ou à des fins personnelles.
Facebook, Twitter, Snapchat, aujourd'hui Tiktok... les réseaux sociaux font désormais partie de notre quotidien. Ils sont aussi régulièrement montrés du doigt pour leur effet supposément dévastateur sur la démocratie. Rôle pernicieux des algorithmes qui nous « polariseraient », mythe de la « radicalisation en ligne », responsables des « chambres d'écho » ou vecteurs d'une influence étrangère indue... ce ne sont là que quelques-uns des nombreux maux dont ils sont accusés. Chris Bail démontre que ces phénomènes sont soit exagérés, soit mal formulés. Les réseaux sociaux favorisent selon lui une « fausse polarisation », ils invisibilisent les personnes politiquement modérées et entraînent un « biais de négativité ». En d'autres termes, ils ne disent que peu des opinions réelles des personnes. Plutôt qu'un miroir, les réseaux sociaux seraient un prisme à travers lequel nous nous méprenons sur la réalité, comme sur ceux avec qui nous interagissons. Fondée sur des enquêtes et des expériences innovantes issues des sciences sociales computationnelles, cet essai propose des clés pour comprendre les enjeux qui entourent les réseaux sociaux comme les demandes de régulation dont ils font l'objet. Traduction de l'américain, Breaking the Social Media Prism, par Laurent Bury. Préface d'Étienne Ollion
Mémona Hintermann porte avec une rare liberté de ton, un double regard sur son métier de journaliste. Grand Reporter pendant une trentaine d'années dans les principales zones de conflits de la planète, elle livre depuis le terrain, «embarquée» ou au plus près des civils, un regard lucide. Puis, comme membre du CSA (2013-2019), elle parti- cipe aux nominations des dirigeants de l'audiovisuel public mènant une action sur l'ensemble du paysage audiovisuel - sanctions ou attributions de fréquences notamment, pendant son mandat de 6 ans.
Connaissant les défauts du système médiatique au coeur de la société française, elle livre à travers des témoignages de premières mains, et avec une parole libre, ses réflexions pour une réforme de l'audiovisuel public annoncé par le PR.
Mémona Hintermann n'a jamais baissé la tête. Elle ne mâche pas ses mots non plus : la réussite, la laïcité, les femmes. À travers l'exemplarité de son parcours, unique par sa diversité et sa longévité - 50 ans de carte de presse- celle qui fait partie de la génération des Grands Reporter pionnières, aborde sans tabou ni langue de bois, les questions politiques et sociales qui bousculent la France contemporaine.
« J'ai tenu ce journal au début des années 2020, quand on pouvait encore faire la différence entre la parole et la communication. Mais déjà, dans beaucoup de situations, on n'y voyait plus très clair. » Psychanalyste de métier, Yann Diener relève dans le langage courant des mots et des expressions venus du jargon informatique : « Pendant toute mon enfance j'ai fait l'interface entre mes parents » ; « Je suis déconnecté de ma famille » : ces termes n'étaient utilisés que par des informaticiens il y a seulement quelques années. L'auteur tente de mesurer les conséquences individuelles et collectives de ce glissement de la parole vers le langage machine, lequel est fondé sur un codage binaire. Digicodes, codes de messageries, mots de passe, cryptogrammes, QR codes : nous passons beaucoup de temps à « saisir » des codes, et à en parler. Et quand nous utilisons nos ordinateurs et nos téléphones, nous ne remarquons plus que nous faisons « tourner » des lignes de code. Dans LTI, Victor Klemperer montrait comment la mécanisation de la langue allemande avait permis de mécaniser la pensée et les actes ; l'enquête de Yann Diener montre avec précision comme l'informatisation du langage rend notre pensée toujours plus binaire.
Pour Henriette Walter l'aventure des mots se confond avec celle des hommes dont elle nous fournit quelques clés essentielles. Suivant une méthode d'investigation qui la conduit à avancer pas à pas et mot à mot dans cette histoire parallèle, la grande linguiste offre ici au lecteur des incursions inédites dans son univers de chercheur et les coulisses de l'analyse lexicale. Elle montre, avec cette érudition sérieuse et ludique à la fois qui la caractérise, par quels " traits de sens " particuliers les différents noms imposent leur spécificité : tel le sabot distinct des autres chaussures par sa semelle de bois ; ou l'interrogatoire, forme de dialogue caractéristique, comme la chaise ne saurait se confondre avec le fauteuil.
Au fil des pages, on apprend que dans les toponymes se cachent les plus vieux mots de la langue (caillou, calanque, chalet...), que le vocabulaire du corps humain et celui des soins qui y sont apportés se partagent entre origine latine (anatomie) et grecque (physiologie et médecine), que les noms des vêtements, de la monnaie ou de la parenté sont des produits de l'histoire, quand ceux du mouchoir ou du pain renvoient plutôt à la géographie.
On sera surpris de découvrir pourquoi les sièges ont des noms imagés vraiment énigmatiques (bergère, marquise ou duchesse brisée, ou encore crapaud), tandis qu'on trouvera tout naturel que les mots d'amour occupent une place de choix dans les chansons et la littérature.
Dans sa préface, où il évoque le travail de sa mère pour la première fois, Hector Obalk souligne tout ce qu'il doit, comme chaque lecteur d'Henriette Walter, à cet apprentissage savant des mots, manière passionnante et savoureuse de mieux saisir la richesse du réel.
En pleine mutation technologique, les médias jouent un rôle chaque jour plus important tant en matière d'information et de communication que de loisir et d'éducation. Presse, cinéma, radio, télévision, Internet : tous ces moyens d'échange multiplient les passerelles entre les personnes, les peuples, les cultures. Francis Balle propose un panorama historique des différents médias. Il examine leurs objectifs ou leurs finalités pour mieux souligner les enjeux majeurs dont ils sont aujourd'hui porteurs : les médias sont-ils en passe de devenir le « quatrième pouvoir » dénoncé par certains ? Soumis aux lois de l'économie marchande, mettent-ils la culture en péril ? L'essor des médias favorise-t-il, à l'ère de la mondialisation de l'économie, l'avènement du village planétaire ?