Stock (réédition numérique FeniXX)
-
Montre à quel point la souffrance des enfants est liée à la souffrance des parents, et réciproquement. « Copyright Electre »
-
Un continent se meurt ; le sida en afrique
M Gehler
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- 11 December 2015
- 9782234105898
Il est des villes d'Afrique où une personne sur quatre est porteuse du virus du sida. Injustice de la latitude, les Africains n'ont pas accès aux traitements chers et sophistiqués dont bénéficient les pays développés. La maladie se déploie, soufflant la peur, isolant les malades, touchant désormais une majorité de femmes, multipliant les orphelins. Déjà 25 millions de personnes infectées, et ce ne serait que le début de la pandémie. Aucune inversion de tendance à prévoir avant une dizaine d'années, affirment ceux qui sont censés savoir. Ce livre présente un tableau saisissant des grands enjeux politiques, économiques et humains que soulève, chaque jour, la mort lente de l'Afrique. Mais il veut, surtout, apporter une note d'espoir. Des femmes et des hommes exceptionnels, avec, à leurs côtés, des ONG également décidées à en découdre, forment des réseaux africains de solidarité et lancent un défi aux grands laboratoires, à l'ignorance, à la peur, au virus lui-même... Un jour, grâce à leur combat, la tragédie du sida en Afrique ne sera plus une fatalité.
-
L'afrique sans africains
Glaser
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- Au vif
- 24 August 2015
- 9782234106642
J'aime l'Afrique... Pendant plusieurs générations, en France, ce fut un credo banal : on aimait ce continent attachant, certes sauvage, mais peuplé de gens aimables. C'en est fini de ces ritournelles. Une époque est révolue. Désormais, l'Afrique est présentée comme un continent en perdition, naufragé et inquiétant, rimant avec danger, chaos, famine, massacres et sida. L'Afrique serait une autre planète, un endroit où il ne faudrait plus se rendre, à moins d'être un humanitaire, avatar post-moderne du clerc, ou un militaire, ordonnateur de la nouvelle pacification. L'Afrique, ça se soigne, ça se sécurise. Ça ne se vit plus. Mais, entre l'amour d'hier et le désamour d'aujourd'hui, la contradiction n'est qu'apparente. Le continent noir reste investi par le rêve blanc : la projection narcissique d'un ego supérieur et le déni de la réalité, non parce qu'elle serait impénétrable ou incompréhensible, mais parce qu'elle est africaine et, en tant que telle, irrecevable. Cette Afrique abandonnée, ce continent délaissé, parti à la dérive, est en fait l'Afrique des Africains. Dieu n'est plus blanc. C'est tout. Enfin. On aura compris qu'à l'inverse, cet essai, riche d'exemples concrets, d'informations inédites et d'expériences vécues, cherche délibérément les contours de l'Afrique des Africains, ce continent noir qu'il nous reste à explorer.
-
Nous avons vécu dans la civilisation du livre, nous entrons dans la société multimédia. Nos repères se brouillent. Naguère vecteur principal de la formation et des loisirs, le livre est devenu un outil parmi d'autres. Le symbole de l'éducation de générations de citoyens s'égare entre les vidéos, les disques et les cassettes les disquettes informatiques, les CDI, CD-Rom et autres banques de données en ligne, consultables sur minitel ou sur autoroute électronique, qui prétendent rendre mieux que lui les mêmes services. Une nouvelle industrie éditoriale émerge. Nous laissera-t-elle orphelins du livre ? La fin du livre roi, avec son réseau cohérent d'auteurs, d'éditeurs, de libraires et de lecteurs, ne signifie pas forcément la mort des livres ni, a fortiori, des contenus qu'ils véhiculent. Pour peu que les acteurs de la plus prestigieuse des industries de contenu, aujourd'hui affaiblie et complexée par le dynamisme de l'audiovisuel, sachent accompagner le nouvel essor des supports culturels. Qu'éditeurs, libraires, défenseurs du livre et de la lecture échappent au syndrome de la forteresse assiégée, se conduisent, face à leur héritage, non comme des conservateurs frileux mais comme de véritables passeurs. Cette condition, si une monarchie se meurt, ce peut être au profit d'une heureuse démocratie du savoir.
-
Les journalistes ont mauvaise presse, mais le procès qu'on leur fait est, paradoxalement, le moins informé qui soit, encombré d'idéologie, d'arrière-pensées et d'une ignorance insigne de la réalité de leur métier. Aussi, le premier objectif de Cartes de presse est-il d'informer. Au croisement de la sociologie, de l'économie et de l'histoire, mêlant enquêtes de terrain, entretiens avec des journalistes et analyses des entreprises de médias, Jean-Marie Charon offre la première cartographie rigoureuse d'une profession méconnue. Nourrie d'anecdotes et de faits vrais, allant souvent à rebours des idées reçues, son enquête ne laisse rien à l'écart, du localier de province à la star du journal télévisé, des contraintes de rentabilité marchande aux dérapages de l'information en temps réel, des débats déontologiques aux défis techniques. Poids du nombre, précarité croissante, rajeunissement et féminisation, magistère de l'audiovisuel et déclin de l'écrit, formation supérieure accrue et embauche dominante dans la presse spécialisée : en une décennie, le journalisme a connu une mutation qui se traduit, essentiellement, par son éclatement en univers de plus en plus autonomes. Cette perte d'unité est au coeur d'une contradiction nouvelle : alors même que les journalistes disposent de moyens extrêmement puissants, et qu'ils sont plus nombreux, mieux formés professionnellement et intellectuellement, leur influence réelle décline, leur distance aux élites dirigeantes s'accroît, leur compétence se heurte à la complexité du monde, les logiques des entreprises qui les emploient leur échappent largement, et leurs repères sont devenus fragiles. Pour le dire abruptement : le journalisme a, aujourd'hui, d'autant plus de puissance qu'il a moins de pouvoir.
-
Vivre au kibboutz
Catarivas
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- Stock plus
- 24 August 2015
- 9782234108974
Un mode de vie dans lequel l'objectif n'est pas l'enrichissement personnel. Dans lequel l'individu n'a pas à consacrer ses forces et ses moyens à assurer sa survie. Où l'on s'efforce de réduire les inégalités et les injustices résultant de la vie en société. Où les rapports sont fondés sur la coopération et non la concurrence. Utopie ? Rêve ? Illusion ? Non. 260 kibboutzim regroupant 118 000 personnes, soit 3,66 % de la population du pays, c'est une des réalités bien vivantes d'Israël aujourd'hui. À toutes les questions qu'on peut se poser sur le kibboutz, David Catarivas répond dans ce livre.
-
Mort du grand ecrivain
Henri Raczymow
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- 24 August 2015
- 9782234107403
L'âge classique voit la naissance de l'écrivain et l'époque romantique son sacre : avec l'âge démocratique - où nous sommes aujourd'hui en Occident - c'est, avance Henri Raczymow, le constat de sa mort qu'il faut dresser, entraînant avec elle la fin de la littérature dans sa dimension de sacralité, de transcendance. Si la littérature fut bien le substitut laïcisé de la religion, quelle a été la généalogie de cette forme de croyance et de ses pratiques ? Peut-on retracer les prodromes de sa disparition ? Car il semble que nous soyons radicalement coupés du temps - pourtant assez proche (que l'on songe à Gide ou Sartre) - où le terme grand écrivain avait un sens ailleurs que dans les seuls manuels scolaires. Ce n'est pas l'absence d'écrivains contemporains importants que déplore ici Henri Raczymow, mais la disparition d'instances crédibles de légitimation - celles que furent, par le passé, le roi pour Racine, la nation pour Voltaire, le peuple pour Hugo ou Zola, l'opinion publique pour Sartre. Restent le public, plus passif qu'actif, et la noria des notoriétés. Si cette évolution de la littérature est liée au processus démocratique, que devient-elle lorsque ce processus semble être arrivé à son terme ?
-
Ils ont refait leur ame
Neher
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- Monde ouvert
- 23 October 2015
- 9782234106772
Tirer du désert des lieux communs l'irréductible thème du retour. Dénouer les tensions dialectiques de l'identité juive. Faire dire à l'antique langage biblique le contre-dire des idoles actuelles. Tel est le projet d'André Neher dans ce nouveau livre à la pensée et à l'écriture fortes, et si spécifiquement neheriennes. Sur le seuil abandonné depuis longtemps, des poètes, des artistes, des philosophes, de Henri Heine à Benjamin Fondane, de Franz Kafka à Arnold Schnberg, retrouvent les clefs de la demeure juive. Ils ont refait leur âme. André Neher raconte leur aventure passionnante et scrute en profondeur le mouvement qui mène du reniement au renouement. Multiples sont les tentations et les pièges au sortir : Europe laïque, christianisme, marxisme, nihilisme. Plus absolue que toutes les ruptures est la revenance. Agression de l'adversaire antisémite ? Irruption du Dieu de l'Alliance ? Les deux, simultanément ? La fuite se transmute en retour du vide à la destinée, du vague-à-l'âme à la prière, de l'Exode à la Terre, du désarroi à la Loi. Les masques nombreux et les visages lumineux d'une situation unique, et pourtant signifiante pour tout homme aujourd'hui.
-
Entretiens avec Jean-Claude Lamy
Hervé Bazin
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- 9 October 2015
- 9782234107762
Ce livre d'entretiens est le résultat de conversations à bâtons rompus ; il éclaire l'oeuvre d'Hervé Bazin, qui en a revu le texte, pour préciser, dans tel ou tel passage, ce que la parole laisse en suspens. Simple recueil de réponses sans ambitions moralistes et n'épuisant pas le souvenir, il permet, au jeu des questions brutes, de fournir matière à une sorte de puzzle biographique. Le président de l'Académie Goncourt, l'auteur, l'époux, le père, l'individu porteur d'une certaine combinaison génétique et sociale, tous y trouvent quelque explication -, d'autant que les opinions parfois tranchées, les révélations intimes s'associent dans la sincérité, révélant au surplus un esprit curieux de tout, dont la culture scientifique, notamment, est peu connue.
-
L'École maternelle a deux ans ; oui ou non
Bianka Zazzo
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- Laurence Pernoud
- 9 October 2015
- 9782234106413
L'école maternelle à 2 ans : oui ou non ? L'alternative fait choc, elle a au moins le mérite d'élargir le débat au-delà des affrontements passionnels. Mais, si la question d'âge est importante, elle n'est pas la seule : la toute première entrée à l'école, quel que soit l'âge, pose un problème d'adaptation. Les réponses de l'auteur ne procèdent d'aucun a priori. Elle est allée sur le terrain, dans plusieurs petites sections de maternelle. Elle a observé, quotidiennement, les réactions des enfants, depuis les premiers jours d'école, jusqu'à la fin de l'année, celles des 2 ans et des plus âgés. Elle a interrogé, longuement, les enseignants et les parents. Enfin, elle a comparé des enfants du même âge (2-3 ans), dont certains étaient à la crèche, c'est-à-dire habitués de longue date à la vie communautaire, avec des enfants de petite section de maternelle qui venaient donc d'arriver dans un milieu inconnu. La comparaison a mis en évidence essentiellement deux faits : le dépaysement, comme cause initiale du désarroi, mais aussi les capacités des enfants à s'adapter à l'école... pourvu que l'école s'adapte à eux. Les faits rassemblés dans ce livre, et analysés, sont les pièces d'un dossier, non d'un procès. Ils conduisent l'auteur à proposer un plan d'urgence. Ils fournissent aux parents, aux enseignants, les informations qui leur permettront de décider et d'agir en connaissance de cause. L'école à 2 ans est un fait social, irréversible. L'école pour les 2 ans est encore à aménager, sinon à inventer.
-
À l'heure où il est de bon ton de prédire la décadence de l'Europe, le glissement du centre de gravité du monde vers le Pacifique et le déclin de l'Occident, l'auteur de... Et demain l'Afrique prend le contrepied de ces thèses. S'appuyant sur une démonstration rigoureuse, Edem Kodjo fait valoir que l'Occident, loin de décliner, se restructure pour faire face aux problèmes de demain. L'Amérique du Nord, l'Europe occidentale, malgré leurs difficultés, sont appelées à se renforcer. La concurrence du Japon et des nouveaux pays industrialisés, si elle est redoutable, n'entame pas encore la prééminence stratégique de l'Occident. Grâce à ses réseaux commerciaux, diplomatiques, culturels, celui-ci contrôle, en grande partie, l'évolution politique et économique de la planète. L'Occident entend surmonter son handicap démographique et neutraliser le bloc soviétique en négociant au besoin avec l'URSS. Loin de baisser la garde, il continue de lancer au reste du monde un triple défi politique, économique, technologique. En Asie, de profonds changements peuvent bouleverser l'ordre international établi. L'Amérique latine se cherche. L'islam est éclaté en différentes tendances, l'Afrique balbutie. L'avenir de l'Occident ? Tendre une main fraternelle aux pays démunis, faire évoluer le Sud au lieu de se l'aliéner. L'espoir, c'est la solidarité. Un regard original et lucide sur les réalités de notre temps, un grand livre prophétique.
-
Cet homme est une énigme. En quarante ans de vie militante, menée au pas de course, Michel Rocard n'a cessé de brouiller les pistes : naïf et calculateur, timide et provocant, idéaliste et briseur de rêves, fragile mais jamais abattu, pressé mais jouant le long terme, il a plusieurs profils, comme dans un tableau de Picasso. Quel est son vrai visage ? Qu'y-a-t-il de commun entre le jeune bourgeois social-démocrate qui choisit la vieille SFIO à vingt ans, le militant anti-colonialiste des années 60 qui travaille avec Pierre Mendès France, le révolutionnaire de Mai 68 qui veut implanter des comités populaires dans les usines et les universités, le gauchiste du PSU qui rêve de terrasser le capitalisme, le réformiste du PS qui s'oppose à François Mitterrand au nom du réalisme économique ? Robert Schneider, qui a reconstitué le puzzle, présente la première grande biographie de celui qui reste, à cinquante-sept ans, l'inconnu le plus célèbre et le plus populaire de France. Grâce à des témoignages et à des documents inédits, l'auteur découvre les ressorts cachés de l'homme, sa vie privée et son action. Il révèle les dessous des grands moments d'une carrière contrastée. Et éclaire l'avenir, en donnant des clés qui permettent de mieux comprendre les rapports complexes entre Michel Rocard et François Mitterrand.
-
Voyage en amerique noire
Nicole Bernheim
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- 9 October 2015
- 9782234108554
Le racisme est devenu une préoccupation quotidienne de tous les pays développés. Les émeutes de Grande-Bretagne, de sordides faits divers en France, les événements d'Afrique du Sud, ont fait brutalement prendre conscience à l'opinion occidentale d'une nouvelle forme de lutte des classes, opposant désormais les pauvres du Sud aux nantis du Nord. Aux États-Unis, après le tumulte des années soixante, le silence est retombé sur la communauté noire que l'Amérique blanche feint de croire domestiquée, sinon intégrée, Nicole Bernheim a enquêté dans la nouvelle bourgeoisie noire. Assimilés, blanchis, ces médecins, ces hommes d'affaires, ces journalistes ? L'auteur n'en croit rien. Tandis que les ghettos s'enfoncent dans la délinquance et la misère, l'impatience grandit dans une classe moyenne qui attend toujours sa part légitime de pouvoir. Poudrière potentielle, l'Amérique noire d'aujourd'hui doit donner à penser aux autres pays industrialisés. Car les Américains noirs ne retourneront pas plus sur la terre de leurs ancêtres, que les Maghrébins nés en France ou les Indo-Pakistanais de Grande-Bretagne...
-
La Malemort, c'est le nom donné ici à la Peste Noire qui ravage le sud de la France fin 1347. L'année suivante, l'épidémie allait frapper un tiers de la population de l'Europe. Dans ce troisième volet de la trilogie médiévale de Suzanne Bernard, mysticisme, humour noir et suspense l'emportent sur l'horreur. Les destins se croisent, se transforment, se brisent au gré d'aventures étonnantes qui ont la peste pour fil conducteur. Marion, la maquerelle, affronte courageusement le fléau pour sauver Yvain, revenu de Berbérie. Les filles joyeuses de la Forêt de Pierres, lancées sur les routes afin d'échapper au Prévôt, vont de péril en péril et finissent en chair à drilles dans le couvent Sainte-Cécile transformé en hôpital. Ange de la Vicissitude, un jeune moine adepte de Jan Ruysbroek, embarqué dans la même galère, en l'occurrence la même charrette, découvre l'amitié et l'amour en rencontrant la Malemort. Toujours la justesse du ton et la précision des références historiques dans le cadre d'une passionnante road-story médiévale.
-
En décembre 1992, une jeune femme débarque à l'aéroport de Roissy-en-France. Elle est sans papiers, ne parle pas le français et demande l'asile. Ouvrière du tiers monde, elle est en quête de nouveaux horizons et de libertés accrues. Sonia Nuñez Pineda vient de République dominicaine, l'autre moitié avec Haïti de cette île où Christophe Colomb créa la première colonie européenne du Nouveau Monde. Cinq siècles après, elle refait le voyage en sens inverse, frappant à la porte de cette Europe, aujourd'hui de plus en plus fermée aux étrangers, en lui renvoyant l'écho de ses anciennes curiosités où l'Autre était objet de convoitise, de découverte et de conquête. Sonia, c'est Anne Tristan qui, en ces temps d'ethnies purifiées et d'immigrés refoulés, de nationalismes et d'intégrismes renaissants, a choisi de passer du côté des clandestins, des réprouvés et des exclus. Après avoir cherché son personnage entre Santo Domingo et Port-au-Prince, elle a vécu l'ordinaire condition des passeurs de frontières, entre ruses et brimades, espoirs et humiliations, hors du temps et du droit. Explorant ces zones grises derrière lesquelles se barricade une France indifférente, elle croise une humanité en perpétuel mouvement, toutes identités mêlées, rebelle aux enfermements et avide de courants d'air. Récit pudique, à l'écriture sobre et retenue, d'un voyage là où les Français ne vont jamais, Clandestine est un éloge de l'hospitalité, de la rencontre et de l'accueil. Une façon de dire non à ceux qui dressent de nouveaux murs entre les hommes.
-
Sophie de segur nee rostopchine l'inoubliable comtesse
Marie-louise Audiberti
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- Femmes dans leur temps
- 25 September 2015
- 9782234109322
Qui est Sophie de Ségur ? La Sophie bouffon, diseuse d'historiettes, élevée à la dure dans la Russie des tsars, fille du gouverneur incendiaire de Moscou ? La jeune aristocrate que l'on dote d'un trop beau mari lancé dans la vie parisienne ? La mère, la grand-mère, éducatrice attentive et indulgente ? L'écrivain qui fait surgir tout un monde d'enfants, anges et démons, qui incarnent toutes les pulsions de son extraordinaire vitalité ? La campagnarde normande qui peint avec truculence la vie rustique des chaumières et des châteaux ? D'une plume alerte et subtile, Marie-Louise Audiberti décrypte avec bonheur la personnalité complexe de cette femme qui nous fit tant rire et tant frémir.
-
1985, des commémorations. 1945, une victoire. Après la frénésie des combats, vient le moment des comptes. Puisque les victimes appartenaient à plusieurs nations, il fallait un tribunal international, et puisque la paix n'était pas encore signée (elle ne le sera que vingt ans plus tard), ce tribunal international serait militaire. Où le placer ? Au coeur de l'Allemagne, dans la ville qui fut le théâtre des plus grandes manifestations nazies : Nuremberg. Tout ce qui a été dit au cours de ce procès, a été pris, sans la moindre omission, en sténotypie, et occupe quarante-deux volumes : accusation, défense, témoignages. Casamayor était un des accusateurs. Il a puisé dans cette documentation et en a utilisé les passages les plus importants. Il prend les vingt-trois accusés, l'un après l'autre, pour terminer par la scène des exécutions. C'est la guerre qui est en procès : ses causes, ses épisodes inexorables, les démarches officielles, les intrigues secrètes, et la tension de plus en plus terrible qui entraîne les effroyables conduites dont un film récent a encore montré le détail. Communauté de sentiments : l'opinion unanime avait horreur des coupables. Étrangeté des décisions : pourquoi l'économiste, le diplomate, le propagandiste ont-ils été acquittés ? Compromission des politiques : pourquoi le nazisme a-t-il été encouragé en Europe jusqu'en 1938 ? Et puis quelques mystères : l'immobilisme des alliés après la déclaration de guerre, alors que les troupes allemandes se seraient battues à un contre cinq ; le refus entêté du Japon d'attaquer l'U.R.S.S. ; le sursaut tardif de conscience et l'attentat du 20 juillet 1944 contre Hitler. Voilà, pour le lecteur, de quoi l'aider à mieux comprendre la situation mondiale que la guerre de 1939-1945 a créée.
-
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
-
Enfant des maisons de correction, Jacques Lerouge est devenu un meurtrier à la fin des années soixante, lors d'une cavale. En 1971, il est condamné à la peine capitale ! Quelques mois plus tard, son pourvoi en cassation est accepté. Il sauve sa tête, mais est condamné à la perpétuité. Lorsqu'il quitte sa cellule de mort vivant, Jacques Lerouge décide de devenir maître de son destin. Il met à profit sa longue peine pour combattre, de l'intérieur, les incohérences de l'administration pénitentiaire dont il fut la victime dès son adolescence. Il obtient des diplômes, fonde un orchestre de détenus, lance plusieurs programmes d'études, lutte sans cesse contre l'absurdité du règlement. Libéré au bout de vingt ans, Lerouge est embauché par un organisme de formation qui lui propose de travailler pour l'administration pénitentiaire. Après une longue hésitation, il décide de sauter le pas. Désormais, il consacre toute son énergie à la réinsertion des détenus. Chaque semaine, l'ancien condamné à mort parcourt la France, des Baumettes à Fleury-Mérogis, de Rouen à Metz. Il se faufile partout, faisant jouer des relations officielles ou occultes, utilisant toutes les astuces pour aider les prisonniers à s'en sortir. Il obtient des résultats spectaculaires. Le regard direct et sans artifices que Jacques Lerouge porte sur la prison, est à mille lieues de la vision en noir et blanc véhiculée par l'imaginaire collectif. Il apporte un éclairage humain et concret sur la machine à surveiller et à punir. Son livre montre l'incroyable incurie de la réinsertion. Témoignage sur la prison, à la fois contre elle et pour elle, Le condamné à mort est un document qui fera date.
-
Mon livre, c'est moi, dit Montaigne. Les Essais sont un miroir où l'auteur se contemple. Mais ce miroir n'est pas objet d'intimité, il est public, tendu devant le lecteur qu'il appelle à mieux discerner ses propres traits, à se découvrir lui-même. Deux regards ainsi convergent. Deux images se superposent, celle de Michel de Montaigne, celle de ce lecteur inimitable qu'est Roger Stéphane. Non point confondues certes. Le jeu très subtil des reflets révèle, à la fois, distorsions et concordances. Mais voici que la gravité, l'affliction, la tendresse envahissent tout le champ lorsque, brusquement, se lève entre les deux premières une troisième image, elle aussi dédoublée, celle de l'ami perdu, de l'amour brisé d'un coup par la mort, inconsolable. Georges Duby
-
Si le communisme modèle soviétique a fait faillite, le communisme demeure un courant bien vivant. Il vient de loin dans notre histoire. Il croise nombre des aspirations d'aujourd'hui. Être utile, dans le présent de l'action comme dans l'invention d'un nouvel avenir, c'est l'ambition de Robert Hue pour son parti. Cela implique des transformations profondes dans l'identité même du Parti communiste français, une mutation. Elle est déjà entreprise, il faut la mener à bien. Nouveau communisme, lecture du passé, ouverture et volonté constructives, rénovation du Parti : Robert Hue s'explique. En homme chaleureux, direct. À sa manière, faite de franchise et d'invitation au dialogue.
-
Pendant les affaires les affaires continuent
Denis Robert
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- 24 August 2015
- 9782234106604
Ce livre est dangereux : quand vous l'aurez reposé, vous ne regarderez plus la télévision, la radio, ou vos journaux de la même façon. Vous ne verrez plus les hommes politiques du même oeil. Vous ne signerez plus, comme avant, vos chèques à la caisse des hypermarchés, vos factures d'eau ou votre déclaration d'impôts. C'est un livre sur la politique. Des directeurs de cabinet, des porteurs de valises, des patrons, racontent l'engrenage et la propagation de la corruption. Urbanisme, énergie, commerce, communication : quand l'ombre obscurcit, à ce point, toutes décisions, la République a quelques raisons de trembler. C'est un livre sur l'argent. Celui qui achète les médias. Celui qui sort des caisses des entreprises, ou des poches des contribuables, pour s'évader vers des comptes inconnus via des paradis fiscaux. En privé, ils disent que c'est le capitalisme ; ou l'huile de l'économie. En public, ils nient, la main sur le coeur. Ce livre dit comment se trafique l'influence. C'est un livre sur la justice et ses coulisses : malgré les apparences, elle a rarement été autant entravée dans les affaires en cours, dès que celles-ci visent les liens financiers entre hommes publics et puissances privées. C'est un livre sur les médias. Portraits, anecdotes, choses vues et entendues, il témoigne du triomphe de la communication et du journalisme porte-serviette. Il décrit, derrière le rideau de fumée, la fabrication d'illusions collectives, la mécanique du mensonge.
-
Démission du ministre de la Coopération Michel Roussin. Tentative de déstabilisation du juge Halphen. Mises en garde à vue d'entrepreneurs en bâtiment. Affaire Schuller-Maréchal. Scandale des HLM. Valises de billets. Appartements aux loyers bradés pour les amis et affidés. Villas construites ou achetées au rabais... Tous ces dossiers ont fait la une des journaux, des coups de projecteur ont été donnés sur un monde où se côtoient hommes politiques, financiers douteux, truands de plus ou moins grande envergure, avant que ne retombent sur eux le silence et l'obscurité propices aux mauvais coups. Cette obscurité, Alain Guédé et Hervé Liffran la scrutent depuis des années pour le Canard enchaîné. Ils ont rencontré des dizaines de témoins, procédé à de minutieuses investigations, à de patients recoupements. Le tableau est effarant. La plupart de ces événements ont un lien commun : la mise en place d'un système de fausses factures destiné au financement occulte du RPR. Ils ont un décor commun : l'Hôtel de Ville de Paris. Et des acteurs communs, truculents comme Jean-Claude Méry, inquiétants comme Louise-Yvonne Casetta, connus comme Robert Pandraud et Patrick Balkany, ou secrets comme Georges Pérol et Jean-Pierre Quéré. Faut-il en déduire qu'ils ont un maître d'oeuvre commun, dont la carrière doit tant à la ville qu'il a administrée et au parti qu'il a incarné ? Déjà, des observateurs s'interrogent : et si le passé du maire de Paris en venait à rattraper l'hôte actuel de l'Élysée ?
-
Femme au temps des dalai-lamas
Anne Chayet
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- 7 October 2016
- 9782234107588
Il paraît beaucoup d'ouvrages sur le Tibet, le Dalaï-lama fait la couverture des magazines, mais les femmes tibétaines sont toujours oubliées dans l'histoire. On les entrevoit seulement à l'arrière-plan, saintes ou mères prolifiques, visages que la tradition concède généralement aux femmes avec, au Tibet, un rôle supplémentaire, celui de la démone. De la Tibétaine, on retient encore qu'elle peut vivre en polyandrie, ce qui frappe nos imaginaires d'Occidentaux, sans doute mieux préparés à admettre la situation inverse. Hors ces quelques clichés, les femmes qui vivent au flanc de l'Himalaya, et au-delà de ses crêtes, ne nous sont guère mieux connues que le yeti. Anne Chayet est partie pendant plusieurs années à la quête de ces Tibétaines ignorées. Elle les a recherchées dans les rues des villes aujourd'hui chinoises, dans les campements nomades où la vie semble s'être figée depuis plusieurs siècles. Elle a remonté leur histoire, époque après époque, à travers les textes et les archives. Elle les a vues, lentement rejetées dans l'ombre par un clergé bouddhiste, surtout masculin. Et, avant cela, au temps où la religion nouvelle se mettait en place dans le pays, et qu'elles la soutenaient de leur foi et de leurs écrits. Et, avant encore, quand le Tibet n'était pas encore bouddhiste, et que de mystérieuses souveraines régnaient sur le haut plateau... Des destins hors pair sortent ainsi de l'ombre, têtes politiques, grandes mystiques, ambitieuses effrénées, mais aussi des lignées de simples femmes hautes en couleur, énergiques, souvent pleines d'humour, des femmes que l'on n'oublie pas. À côté des images traditionnelles, lamaseries, troupeaux de yacks et moines bouddhistes, ce livre nous donne une autre raison d'aimer le Tibet : sur le toit du monde ont vécu, et vivent encore, des femmes dignes, libres, fortes comme leurs montagnes himalayennes.