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Sciences sociales / Société
-
Apprendre à transgresser ; l'éducation comme pratique de la liberté
Bell Hooks
- Syllepse
- Nouvelles questions féministes
- 5 May 2020
- 9782849508688
Si bell hooks est connue pour son engagement féministe, l'articulation de cet engagement avec les pratiques dans le domaine de l'éducation et de la pédagogie a été peu débattue en Europe.
Ce livre est un recueil d'essais sur la pédagogie de l'émancipation qui aborde non seulement l'importance du féminisme dans les salles de classe mais aussi l'articulation de la théorie et de la pratique dans la lutte féministe
afro-américaine.
bell hooks y parle de solidarité et d'économie politique, et de la façon dont la pédagogie des opprimés à laquelle elle a été formée par Paulo Freire peut s'appliquer à l'émancipation
des Afro-américaines. Des cas particuliers y sont décrits pour souligner l'importance de l'enseignant·e dans la pratique de la liberté.
La traduction de cet ouvrage présente un intérêt bien au-delà du monde universitaire francophone. bell hooks est une enseignante-chercheuse mais son travail
trouve une résonance tant dans la théorie que
dans les pratiques politiques. Ainsi, Apprendre à transgresser parlera aux lecteurs·rices intéressées par le féminisme, par les pratiques éducatives et par les stratégies antiracistes.
C'est d'ailleurs ce qui la distingue de beaucoup d'ouvrages féministes publiés en français : le déploiement
de la théorie en pratique de l'enseignement et la transformation de la salle de classe en lieu d'émancipation Les pratiques éducatives françaises et la singularité des élèves dans le contexte scolaire ont été débattues en France ces deux dernières années, et ce livre apporte un regard
différent en décrivant des stratégies d'enseignement
dans un monde multiculturel.
Par ailleurs, l'intérêt du public pour l'intersectionnalité et le féminisme antiraciste s'est développé en France. Le modèle universaliste français étant réinterrogé et la question de l'identité plus que jamais d'actualité, l'ouvrage constitue une contribution importante au débat, que ce soit dans le champ disciplinaire des sciences humaines et politiques et dans le milieu associatif féministe, LGBT et antiraciste. -
Les femmes noires en France doivent être sauvées de leur famille, de leur communauté (pères, frères, cousins). Ce sauvetage est proposé gracieusement par l'État au travers de l'école républicaine, appuyée par des allié·es de choix (médias, monde de la culture, associations, intellectuel·les).
Mwasi est un collectif de femmes qui ne veulent pas être «sauvées» par qui que ce soit et qui prend la parole. Les autrices, des femmes noires et afro-descendantes, désignent l'État français, le «féminisme» blanc dominant, le racisme d'État comme des ennemis politiques.
Ce livre est un instantané de ce qu'est le collectif Mwasi et de ce qu'il veut:
«Notre seule préoccupation est d'être à la hauteur des idées, des pratiques et de l'héritage qui sont les nôtres: les combats contre la négrophobie, l'impérialisme, l'hétéro-patriarcat et le capitalisme.
Nous avons choisi l'afroféminisme pour traduire politiquement nos révoltes en tant que femmes noires; révoltes que nous voulons transformer en révolution pour un changement radical de système. Un système de justice sociale pour tou·tes, sans racisme, débarrassé de la domination masculine et du capitalisme.
Nous faisons le choix de la lutte collective, de l'organisation politique autonome et de la libération comme horizon.
Nous voulons que notre lutte soit comprise, reprise et interrogée par les Afro-descendant·es de France et les générations de militant·es noir·es qui nous suivront.
Que ceci soit pris comme notre contribution afroféministe à la libération noire et panafricaine.»
Les femmes noires en France doivent être sauvées de leur famille, de leur communauté (pères, frères, cousins). Ce sauvetage est proposé gracieusement par l'État au travers de l'école républicaine, appuyée par des allié·es de choix (médias, monde de la culture, associations, intellectuel·les).
Mwasi est un collectif de femmes qui ne veulent pas être «sauvées» par qui que ce soit et qui prend la parole. Les autrices, des femmes noires et afro-descendantes, désignent l'État français, le «féminisme» blanc dominant, le racisme d'État comme des ennemis politiques.
Ce livre est un instantané de ce qu'est le collectif Mwasi et de ce qu'il veut:
«Notre seule préoccupation est d'être à la hauteur des idées, des pratiques et de l'héritage qui sont les nôtres: les combats contre la négrophobie, l'impérialisme, l'hétéro-patriarcat et le capitalisme.
Nous avons choisi l'afroféminisme pour traduire politiquement nos révoltes en tant que femmes noires; révoltes que nous voulons transformer en révolution pour un changement radical de système. Un système de justice sociale pour tou·tes, sans racisme, débarrassé de la domination masculine et du capitalisme.
Nous faisons le choix de la lutte collective, de l'organisation politique autonome et de la libération comme horizon.
Nous voulons que notre lutte soit comprise, reprise et interrogée par les Afro-descendant·es de France et les générations de militant·es noir·es qui nous suivront.
Que ceci soit pris comme notre contribution afroféministe à la libération noire et panafricaine.» -
La race tue deux fois ; une histoire des crimes racistes (1970-2000)
Rachida Brahim
- Syllepse
- HISTOIRE ENJEUX ET DEBATS
- 14 January 2021
- 9782849509203
«De telles listes sont dressées depuis les années 1970. Compilées par plusieurs générations de militants, elles sont enfouies dans les caves des archives associatives et présentent toutes le même format, à la fois sec et funeste. On y trouve la date du crime, le nom de la victime, suivis d'une ou deux phrases laconiques. Elles frappent par leur rudesse, leur longueur et leur nombre. Poser une liste conduit inexorablement à en trouver une autre quelques jours plus tard. Ces listes expriment l'idée d'une injustice. Elles dénoncent le racisme et l'impunité du racisme. Elles pointent du doigt les crimes, mais également la grande majorité des procès qui ont fini par des peines légères avec sursis ou des acquittements, quand ce n'est pas un non-lieu qui est venu clore l'affaire.
Elles disent en substance que la racialisation, autrement dit le fait de placer des personnes dans une catégorie raciale afin d'asseoir un rapport de pouvoir et d'en tirer profit, tue deux fois. La première violence touche à l'intégrité physique de la personne. La seconde violence a lieu à l'échelle institutionnelle. Elle est une conséquence du traitement pénal qui ignore la nature raciste des crimes jugés.»
De la grande vague de violence de 1973 dans le sud de la France aux crimes policiers des années 1990 en passant par les crimes racistes jalonnant les années 1980, cet ouvrage, issu d'une base de données de plus de 700 cas, nous invite à prendre la mesure de cette histoire à l'heure où le racisme institutionnel et l'action de la police continuent chaque année à être à l'origine de nombreux morts. -
L'exploitation domestique
Christine Delphy, Diana Leonard
- Syllepse
- Nouvelles questions féministes
- 16 May 2019
- 9782849507803
Le constat est implacable: le partage des tâches domestiques n'existe pas.
Il ne s'agit pas, nous disent Christine Delphy et Diana Leonard, du seul produit d'une mauvaise volonté des hommes qui profitent de ce travail gratuit, mais plus fondamentalement d'un système d'exploitation et d'oppression qui dépasse les relations affectives que peuvent entretenir les individus concernés: le patriarcat, et dans le patriarcat, le mariage, y compris le concubinage et le pacsage.
Celui-ci s'incarne concrètement dans une exploitation domestique - qui ne s'applique pas seulement au travail dit «ménager» - dont les autrices s'attachent à dévoiler les mécanismes dans cet ouvrage où la lectrice ou le lecteur ne manqueront pas de reconnaître leurs propres moments de vie quotidienne.
Les autrices proposent ici une nouvelle approche radicale de la subordination des femmes dans les sociétés occidentales focalisée sur la famille, en tant que système économique. Elles révèlent que celle-ci constitue en réalité un système de rapports de production dont les hommes sont les artisans - politiques, juristes et autres gouvernants - et les bénéficiaires - tous les autres. Ce sont la structure hiérarchique et les rapports de production entre les membres de la famille qui sont ici mis à jour.
Pour les autrices, la subordination des femmes constitue un cas particulier d'exploitation économique qui ne réduit pas au capitalisme dominant dans nos sociétés. Exploitation domestique et exploitation capitaliste ne peuvent se confondre même si l'un et l'autre doivent être renversés.
Ouvrage de référence du féminisme matérialiste, L'Exploitation domestique est publié ici pour la première fois en français. -
Afrocommunautaire ; appartenir à nous-mêmes
Fania Noel-thomassaint
- Syllepse
- Arguments et Mouvements
- 22 April 2020
- 9782849508596
Dans la lignée du livre Afrofem qui entendait «traduire politiquement ses révoltes en révolution» contre le racisme d'État et le féminisme dominant, ce livre est un manifeste qui tente d'esquisser des horizons d'organisation et de libération pour la condition noire en France.
Le coeur de ce manifeste est le suivant : «Être noir·e et vouloir appartenir à une communauté et à un projet politique révolutionnaire de libération qui s'inscrivent dans une pensée panafricaniste, anticapitaliste et radicalement afroféministe.»
Dans une langue vive, ce manifeste veut éclairer les objectifs et les modalités d'une telle entreprise dans un pays où le mot «race» provoque passions et fantasmes.
Partir de l'expérience spécifique des Noir·es en France, mais aussi des rapports entretenus par la France avec les Noir·es permet de comprendre le défi que représente un tel projet.
Dans un pays obsédé par le spectre du «communautarisme», l'autrice propose de faire de la notion de «communauté» une arme contre le projet néolibéral et individualiste de dépolitisation des luttes de libération noire.
Afroféministe, ce manifeste s'inscrit dans une lecture politique du monde qui voit la nécessité pour tout projet de libération d'en finir avec les structures d'exploitation économique, sociale et politique que sont le racisme, le patriarcat et le capitalisme. -
Amérique latine : Les nouveaux conflits
Bernard Duterme, Collectif
- Syllepse
- Alternatives Sud
- 30 November 2023
- 9791039902076
Rêve ou cauchemar latino-américain? Pays par pays, un tour d'horizon des politiques économiques, des questions de liberté et de démocratie et des nouveaux mouvements sociaux et indigènes.
Aborder l'Amérique latine comme un seul et même ensemble, au risque de négliger les singularités nationales, relève de la gageure.
Comment comparer 7 millions de Nicaraguayen·nes sous l'emprise d'un révolutionnaire (Daniel Ortega) qui s'est transformé en despote accaparant les richesses de son pays et 220 millions de Brésilien·nes qui tanguent entre Bolsonaro et Lula?
Comment amalgamer l'apparente modernité chilienne et l'instabilité structurelle dont souffre Haïti, la «4e transformation » mexicaine et les imbroglios de la gouvernance péruvienne, les conservatismes centraméricains et les progressismes du cône Sud?
Pour autant, plusieurs grandes tendances communes, à l'oeuvre depuis le début du 21e siècle, traversent le continent de part en part: du boom des matières premières et des euphories extractivistes et exportatrices aux crises économiques et politiques actuelles; de la vague de pouvoirs de gauche à la tête des États aux alternances populistes ou plus classiques en cours.
Aux quatre coins de l'Amérique latine, sur fond de bras de fer hégémonique Chine-États-Unis, d'instabilité démocratique et de remilitarisation rampante, des manifestations revendiquent de meilleurs emplois ou pensions, des mouvements indigènes s'essayent aux autonomies de droit ou de fait, des mobilisations féministes ou décoloniales tentent de gagner en reconnaissance et en égalité, des organisations écologistes ou paysannes défendent leurs territoires... tandis que de puissantes dynamiques réactionnaires et populaires s'opposent au changement et prônent l'ordre et la sécurité. -
Des classes dangereuses à l'ennemi intérieur : capitalisme, immigrations, racisme
Saïd Bouamama
- Syllepse
- HISTOIRE ENJEUX ET DEBATS
- 15 November 2021
- 9791039900041
«L'"immigré" fonctionne [...] comme un extraordinaire analyseur des régions les plus obscures de l'inconscient.» C'est par cette citation de Pierre Bourdieu que s'ouvre ce livre, aboutissement de plusieurs dizaines d'années de recherches et de militantisme.
Tout au long d'une traversée intellectuelle où sont évoqués la conquête des Amériques et les théories raciales du 19e siècle, mais aussi les violences policières contemporaines et le capitalisme colonial, les premières immigrations européennes en France au 19e siècle mais également l'islamophobie actuelle ou encore la guerre d'Algérie, on lira une pensée puissante, qui se déploie et fait émerger une réflexion singulière et des perspectives politiques sur les problématiques qui agitent nos sociétés.
Saïd Bouamama propose une large réflexion historique et politique sur les liens entre racisme, immigrations et capitalisme, et fournit ainsi un arsenal théorique à tous ceux intéressés au démantèlement de ce système. -
La couleur de la justice ; incarcération de masse et nouvelle ségrégation raciale aux Etats-Unis
Michelle Alexander
- Syllepse
- Radical America
- 12 May 2017
- 9782849505724
«Il y a plus d'adultes africains-américains sous main de justice aujourd'hui - en prison, en mise à l'épreuve ou en liberté conditionnelle - qu'il n'y en avait réduits en esclavage en 1850. L'incarcération en masse des personnes de couleur est, pour une grande part, la raison pour laquelle un enfant noir qui naît aujourd'hui a moins de chances d'être élevé par ses deux parents qu'un enfant noir né à l'époque de l'esclavage.»
Dans ce livre devenu un classique des luttes contre la prison et le système judiciaire aux États-Unis, Michelle Alexander revient dans des pages fulgurantes sur les mutations de la domination raciale et de l'enfermement.
De l'esclavage aux innombrables prisons actuelles, en passant par la ségrégation de l'ère «Jim Crow», ce livre explore la façon dont en quelques décennies, avec la «guerre contre la drogue», les Noirs et les Latinos ont commencé à être enfermés en masse, jusqu'à dépasser aujourd'hui deux millions de prisonniers.
Du quadrillage policier aux cellules, en passant par le profilage racial et une machine judiciaire implacable, l'auteure dévoile tous les mécanismes de cette nouvelle ségrégation qui a créé une nouvelle «sous-caste raciale», une «race des prisonniers». -
Les utopiques : balayons les abus ; histoire d'organisation syndicale dans le nettoyage
Marielle Benchehboune
- Syllepse
- Les Utopiques
- 20 April 2021
- 9782849509654
Elles sont des milliers à travailler dans nos hôtels et centres commerciaux. Invisibles, avec leurs seaux et leurs balais, levées tôt, parties tard et mal payées. Femmes de chambre, femmes de ménage mais surtout femmes de l'ombre.
Un salariat invisible, essentiellement féminin, plus qu'exploité, en situation précaire et souvent sans défense, employé par des entreprises de nettoyage sous-traitantes et peu respectueuse du Code du travail.
De nombreux conflits récents dans de grands hôtels ont brisé le mur du silence sur leur situation.
Ce livre parle d'elles.
L'histoire des femmes de ménage en charge des toilettes d'un des plus grands centres commerciaux d'Europe, celle des femmes de chambre de sept hôtels ou encore les femmes agents de service hospitalier d'une clinique de l'ouest lyonnais. De leur vie, de leur travail et de leurs souffrances.
Leur témoin, Marielle Benchehboune, l'autrice de cet ouvrage, est une «organisatrice syndicale», ce qui n'est pas une fonction courante dans le syndicalisme français.
À leurs côtés, elle organise des rencontres sur le lieu de travail, des tête-à-tête discrets, des formations à la négociation.
Elle nous raconte comment ces femmes écrasées ont trouvé les capacités individuelles et collectives d'agir face aux injustices dont elles sont victimes.
Marielle Benchehboune nous livre un récit poignant, ponctué de témoignages de salariées et d'extraits de son carnet de bord.
Dans la veine du Quai de Ouistreham de Florence Aubenas, elle nous propose un état des lieux de conditions de travail de ces salariées et des combats que plusieurs d'entre elles ont menés jusqu'à la victoire.
Elle nous raconte notamment la lutte des femmes de ménage et des femmes de chambre de la région lyonnaise.
La postface de Karel Yon apporte un éclairage sur ces nouvelles formes d'organisation du salariat dont le rôle a été souligné pendant la crise sanitaire. -
Les femmes ont toujours migré, de longue date et en nombre, mais leur mobilité a longtemps été occultée par celle d'un référent masculin considéré neutre et universel.
Selon une perspective étroitement économique, l'homme migrant, pourvoyeur de revenus, apparaît comme l'acteur principal de ces flux, tandis que la femme migrante, dépendante, campe dans des rôles sociaux secondaires de mère et d'épouse ou incarne la figure passive de victime.
Ces dernières décennies, la mise en visibilité du genre dans les théories des migrations et des femmes immigrées dans un champ féministe longtemps centré sur la femme occidentale a permis de déconstruire des catégories englobantes et des tendances faussement universelles, contribuant à complexifier l'approche des réalités migratoires et à cerner les effets réciproques des dynamiques de mobilité et de genre.
Dans les pays à hauts revenus d'Amérique du Nord, d'Europe, d'Asie et du Golfe persique, la «féminisation de la migration» fait généralement écho à la proportion croissante de migrantes internationales devenues pionnières de chaînes migratoires.
Plus fondamentalement, cette expression renvoie, dans un contexte d'austérité néolibérale, à une division sexuelle et racisée du travail et à des schémas inégalitaires qui - redéployés du Sud au Nord ou à l'intérieur des Suds - exposent une majorité de femmes migrantes à la violence, aux réseaux informels et à l'exploitation, dans les métiers du care, le travail domestique ou les services sexuels. -
Friedrich Engels et les peuples sans histoire
Roman Rosdolky
- Syllepse
- Mille Marxismes
- 6 December 2018
- 9782849507322
Le rêve de l'Europe supra-étatique va-t-il se briser sur la question nationale? En Catalogne, en Écosse, en Corse et au Pays basque, des peuples affirment leur droit à vivre un destin que la mondialisation capitaliste ne peut pas satisfaire. Plus à l'Est, notamment en Ukraine et dans l'ex-Yougoslavie, la même question ébranle les dominations.
Si le néolibéralisme unificateur bute sur ce renouveau de la question des droits des nations à disposer d'elles-mêmes, la gauche, radicale ou non, semble en peine pour offrir ses solutions. Circonstances qui ajoutent à la complexité de la question, toutes ces expressions nationalitaires ne sont pas portées par une vision émancipatrice.
Pourtant, dès son essor, le mouvement ouvrier s'est emparé de cette question, notamment à la suite du Printemps des peuples de 1848. Parmi les principaux acteurs de la scène politique de l'époque, Friedrich Engels s'attache plus particulièrement à analyser la question nationale et produit le déconcertant concept de peuples «sans histoires», lesquels «n'ont pas été capables de constituer des États et n'ont plus suffisamment de force pour conquérir leur indépendance nationale» qu'il oppose aux nations «révolutionnaires».
C'est cette thèse que réfute Roman Rosdolsky dans cet ouvrage resté inédit en français. -
Le racisme et les discriminations sont un système. Véronique De Rudder nous en dévoile ici les mécanismes et passe au crible les relations inter-ethniques qui en découlent. Elle explore la place de l'immigration et de sa descendance dans la société française.
Ses textes s'avèrent d'une étonnante actualité, alors même que les enfants d'immigrés, désormais adultes, sont porteurs de revendications d'égalité.
Elle nous propose une analyse critique du républicanisme français dont l'universalisme, inscrit en lettres d'or dans les textes constitutionnels, coïncide en pratique avec un système de discriminations tolérées, voire, à l'occasion, codifiées.
Les victimes du racisme sont massivement les immigrés originaires des anciennes colonies et leurs enfants, citoyens français de plein droit, et pourtant de seconde zone, renvoyés à leurs origines comme à une marque d'indignité.
Se réclamant d'un universalisme en actes, l'auteure souligne la nécessité de changer les politiques qui malmènent les valeurs démocratiques. -
Violences de genre et résistances : points de vue du Sud
Aurélie Leroy
- Syllepse
- Alternatives Sud
- 13 September 2021
- 9791039900096
Dans l'imaginaire collectif, les violences de genre - au même titre que la pauvreté - sont souvent considérées avec fatalisme. Phénomène social banalisé, elles renvoient à l'ordre «naturel» des choses, réduites au seul fait d'«hommes violents».
De la sorte, on oublie l'essentiel. Féminicides, viols, harcèlements ne résultent pas seulement de comportements isolés ou «déviants» ils témoignent de ressorts patriarcaux profonds et indiquent une même représentation de l'infériorité des femmes.
Ces agissements s'inscrivent dans un continuum de violences qui se déploie à toutes les étapes de la vie, dans les espaces privés ou publics et sous de multiples formes - physiques, symboliques, institutionnelles... -, afin de conforter l'emprise masculine.
La violence patriarcale a ses propres spécificités, mais pour l'aborder dans sa complexité, elle doit être articulée à d'autres structures de domination telles que le mode de production capitaliste - particulièrement abusif pour les femmes - et la matrice coloniale, qui exerce des effets concrets et durables sur les territoires et les corps - principalement ceux des travailleuses pauvres racisées.
Dans un climat délétère pour les droits des femmes - crise sanitaire et économique, campagnes antigenre, offensives réactionnaires -, un renouveau féministe s'est affirmé ces dernières années, à partir de l'Amérique latine, autour de l'enjeu central de la violence. Et s'est amplifié, en Asie et en Afrique, par son articulation avec d'autres luttes sociales et politiques. -
Une parole juive contre le racisme
Collectif
- Syllepse
- Arguments et Mouvements
- 18 January 2018
- 9782849506547
Des Juifs s'expriment contre le racisme.
Pas seulement contre l'antisémitisme. Contre toutes les formes du racisme!
Les Juifs sont encore parfois victimes de crimes de haine, mais les principales victimes des discriminations et agressions racistes aujourd'hui ne sont plus les Juifs. Dans notre société, négrophobie et bavures policières ont partie liée tandis que l'islamophobie inventive des autorités ouvre la porte aux discriminations et légitime les agressions.
Musulman·es, Noir·es, Asiatiques, réfugié·es, homosexuel·les... les formes du racisme changent, mais des procédés comparables d'exclusion sont à l'oeuvre.
Il faut d'abord définir le racisme?: sa prétention à être «scientifique?» doit être anéantie?: le racisme est une construction politique et sociale. Pour le comprendre, deux questions doivent être posées?: «?Le racisme, à quoi ça a servi?» et «?À quoi sert le racisme aujourd'hui???»
Les auteur·es partent de l'histoire des Juifs dans l'Europe de la Shoah comme dans les pays arabes colonisés. C'est pour mettre cette histoire douloureuse au service des solidarités antiracistes d'aujourd'hui. C'est le sens des actions évoquées ici, comme le Manifeste des enfants cachés dans lequel des victimes des lois raciales vichystes rappellent que sans la solidarité active de délinquants solidaires, ils ne seraient pas en vie.
Il faut remonter plus loin dans l'histoire?: le racisme d'État a produit la traite négrière, l'esclavage codifié dans le Code noir. Le colonialisme est à l'origine d'un siècle et demi de discriminations légales, dont l'apartheid sud-africain.
Les fondements du profond racisme qui imprègne la société française se trouvent incontestablement dans des institutions, des pratiques et des discours qui ont été élaborées dans le cadre de l'empire colonial français.
Ce livre est une petite pierre à ajouter à la construction d'une nouvel antiracisme politique et décolonial, dans la solidarité avec les mouvements autonomes des racisé·es. -
De l'usage du genre ; état des résistances dans le Sud
Aurélie Leroy
- Syllepse
- Alternatives Sud
- 14 June 2018
- 9782849506769
Affirmons-le d'emblée, le genre n'est pas un concept éthéré, délié des contextes de son émergence ou de son importation. Il est ouvertement politique, pour le meilleur et quelque fois pour le pire. Conçu comme un outil d'analyse critique, il a dénaturalisé et révélé le caractère socialement construit de l'ordre traditionnel des sexes, ouvrant de nouvelles voies aux luttes des femmes.
Le succès de la notion a néanmoins un prix, celui de sa reprise par des acteurs dominants, dont beaucoup l'ont réduite à un outil technocratique de gestion et plus encore, de contrôle social et de pouvoir. Le recours aux droits des femmes, devenu emblème de la modernité démocratique, a ainsi servi de caution morale à l'entreprise coloniale, aux guerres « humanitaires » et au racisme institutionnel. Il est un des discours légitimateurs de la mondialisation néolibérale. Les usages « impérialistes » du genre, tout comme son instrumentalisation pour masquer d'autres enjeux, ou encore sa politisation réactionnaire témoignent de l'ambiguïté de l'expression. Tantôt au service d'un «communautarisme majoritaire», tantôt d'une élite soucieuse de ses intérêts et privilèges.
Pour inverser la tendance et rendre au genre sa force politique originale, des espaces de mobilisation se réinventent. L'«intersectionnalité» des luttes, en cherchant à aborder de manière égalitaire et imbriquée, critique et dynamique, les rapports sociaux de classe, de race et de sexe, offre de nouvelles perspectives et rend possible de nouvelles alliances. -
L'urgence écologique vue du Sud
Bernard Duterme
- Syllepse
- Alternatives Sud
- 3 September 2020
- 9782849508855
L'ampleur du désastre écologique, chiffrée à l'envi, sidère. Scientifiques et acteurs de la société civile auront mis cinquante ans à agiter les consciences, avant que l'évidence s'impose.
Ses causes sont connues, enfin admises. Ou presque. Principaux responsables du gâchis environnemental, le productivisme et le consumérisme des grands producteurs et des gros consommateurs. Un mode d'exploitation séculaire de la nature, irresponsable, sans limites, mû par l'appât du gain et la logique de l'accumulation. Et dont les effets délétères s'accélèrent et réactualisent la sentence de Victor Hugo - «c'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches» -, la vulnérabilité des premiers étant sans commune mesure avec celle des seconds.
Les pollueurs majeurs tardent à passer à la caisse, tandis que les secteurs populaires et les pays non industrialisés en font les frais.
Comment les États du Sud, «émergents» ou «moins avancés», se positionnent-ils dans les négociations climatiques internationales?
Quelles politiques mener en vertu du principe des «responsabilités communes mais différenciées»? Green Deal velléitaire ou System Change assumé?
Les concepts d'éco-impérialisme, de justice verte, d'écologie décoloniale convoqués par les mouvements qui, en Afrique, en Amérique latine et en Asie, à rebours des opinions publiques, se mobilisent sur des enjeux environnementaux, apportent des réponses.
Au carrefour des luttes sociales, des combats indigènes, du féminisme et des luttes multiples des peuples du Sud, la question écologique est devenue un prisme indispensable pour qui veut comprendre l'avenir et les possibles de l'humanité. -
Irlande, classes ouvrières et libération nationale
Friedrich Engels, Karl Marx
- Syllepse
- Mille Marxismes
- 6 May 2021
- 9782849509746
Pendant des décennies, l'Irlande a été une préoccupation d'Engels et de Marx, parce que l'oppression nationale des Irlandais et le racisme dont ils souffraient expliquaient en grande partie l'impuissance du mouvement ouvrier le plus important d'Europe, celui de la classe ouvrière anglaise, à transformer les rapports sociaux. La question irlandaise, écrivaient-ils, nourrit la réaction anglaise qui «[prend] racine dans l'assujettissement de l'Irlande».
Au regard du nombre et de l'importance des textes qui lui ont été consacrés, la question nationale irlandaise est manifestement un sujet fondamental aux yeux des fondateurs du matérialisme historique.
Pour assurer l'indépendance du mouvement ouvrier à l'égard de la bourgeoisie, il importait, selon leur analyse, non seulement que le mouvement lutte pour les droits politiques, sociaux et économiques des groupes opprimés, mais aussi qu'il promeuve leur indépendance nationale, laquelle était une condition de l'émancipation même de la classe ouvrière de la nation dominante.
Plus encore, si le mouvement ouvrier ne faisait pas la promotion des droits des nationalités opprimées, alors les révolutionnaires devaient envisager de créer des organisations ouvrières des nations opprimées sur une base nationale - non uniquement en fonction de l'État - parce que la classe ouvrière de la nation dominante, par l'entremise de ses organisations syndicales et politiques, avait adopté des positions réactionnaires et constituait désormais une entrave à l'émancipation des classes ouvrières, aussi bien dans la nation dominante que dans la nation dominée.
Friedrich Engels et Karl Marx ont lutté pour que l'Association internationale des travailleurs fasse sienne la lutte pour l'indépendance de l'Irlande.
Pour eux, le combat pour le socialisme international passait par la lutte pour la libération nationale de l'Irlande et la fin de l'assujettissement des Irlandais. -
«Fait social total», le marché touristique international s'apparente aussi à un rapport de domination. Il met en présence - asymétrique - opérateurs, visiteurs et visités. Les premiers se concurrencent ou se conglomèrent, les deuxièmes s'imitent ou se distinguent, les derniers se précipitent ou se retirent.
Si la croissance continue du secteur repose sur sa massification et sa diversification, le droit à la mobilité récréative - 1,4 milliard de séjours à l'étranger en 2018 - reste un privilège, dont la démocratisation réelle déborderait les capacités d'absorption écologique du globe.
Pour l'heure, moins d'un humain sur quinze est en position politique, culturelle et économique de visiter les quatorze restants. Migrations d'agrément et de désagrément se croisent aux frontières, béantes pour les uns, grillagées pour les autres, des régions émettrices et réceptrices.
La mise en tourisme d'une destination induit des recompositions socioéconomiques, culturelles et territoriales. Participent-elles d'une amélioration ou d'une dégradation des conditions de vie des populations locales ? Le bilan est problématique : les coûts et bénéfices engendrés par les flux de vacanciers se répartissent injustement. Et tendent à creuser les écarts.
L'Organisation mondiale du tourisme et quantité d'acteurs conscients des dégâts plaident pour l'adoption de pratiques éthiques et durables. Laissant indemnes toutefois les mécanismes mêmes de l'intrusion : dérégulation, libéralisation et marchandisation des lieux et des comportements, au service de la « touristification » du monde. -
Impasses numériques ; points de vue du Sud
Cédric Leterme
- Syllepse
- Alternatives Sud
- 19 March 2020
- 9782849508190
Aujourd'hui, le «numérique» est partout.
Du transport à l'alimentation en passant par la santé ou le logement, difficile de trouver une sphère d'activité qui échappe encore à son emprise. Du moins dans les pays du Nord.
Au Sud, les progrès de la numérisation restent plus inégaux. Ils n'en posent pas moins question.
D'abord, parce que les technologies numériques reposent sur une exploitation massive des ressources de la nature - ce qu'on appelle l'«extractivisme» - et une fuite en avant écologique dont le Sud est la première victime à l'échelle mondiale.
Ensuite, parce que leur déploiement profite avant tout à une poignée de multinationales qui concentrent un pouvoir inédit grâce à l'exploitation de quantités toujours croissantes de «?données?».
Enfin, parce que la gouvernance et l'infrastructure globales du numérique sont aujourd'hui dominées par le Nord et le secteur privé, avec à la clé de nouvelles formes de dépendance et d'exploitation. Mais les résistances s'organisent.
Des États cherchent à promouvoir leur «industrialisation numérique» ou plus largement leur «souveraineté technologique».
En parallèle, des mouvements sociaux défendent un usage démocratique, écologique et émancipateur du numérique, face aux instrumentalisations du capitalisme de plateforme, mais aussi de la surveillance étatique. -
De la tyrannie (vo ukrainienne) - vingt lecons du 20e siecle
Timothy Snyder
- Syllepse
- Medusa
- 30 May 2022
- 9791039900966
Nous ne sommes pas plus intelligents que ceux qui, au 20e siècle, ont assisté à l'effondrement de la démocratie en Europe et à l'expansion du totalitarisme. Mais nous avons un avantage: nous pouvons apprendre de leurs erreurs. Timothy Snyder livre ici un guide de la résistance. À travers 20 chapitres, il propose des clefs essentielles pour lutter contre les dérives de l'autoritarisme et défendre nos libertés citoyennes face à la montée des extrêmes en Occident.
Le livre est paru à Kyiv (Ukraine) en 2017. -
Refractaires a la guerre d'algerie - 1959-1963
Erica Fraters
- Syllepse
- Des paroles en actes
- 17 April 2023
- 9791039901444
Déraisonnables, ils avaient déjà montré qu'ils pouvaient l'être. Leur livre nous apprend comment ils ont décidé ensemble de dire non et d'attiser une conscience, si actuelle, de la désobéissance civile comme forme incontournable de toute civilisation humaine.
«Honneur à vous, les insoumis, les déserteurs, les objecteurs, les réfractaires qui avez eu le courage de "résister", de dire non, à la pacification, à la torture, aux répressions, aux camps d'internement, le courage de "désobéir aux ordres", à la loi même, aux violations des droits de l'homme, droits individuels et collectifs, droit à l'autodétermination et à l'indépendance du peuple algérien», Jean-Jacques de Félice, avocat.
«C'est avec un très grand plaisir que nous vous proposons une nouvelle édition de notre livre, la première édition de 2005 étant épuisée. [...] Quand on voit l'évolution du monde en ce début du 21e siècle avec le recul parfois institutionnel des droits humains, l'explosion de la violence à tous les niveaux, le retour de la torture, les meurtres ciblés de journalistes, les restrictions de libertés, les guerres coloniales qui ne disent pas leur nom (Ukraine, Palestine, Sahara, etc.) la civilisation régresse! Il est donc, à mon avis, plus que jamais nécessaire de continuer à rappeler que pendant la guerre d'Algérie quelques jeunes de 20 ans, nous les réfractaires [...], nous avons eu le courage de dire non à la guerre tout en acceptant les conséquences de ce refus», Tony Orengo, président des Réfractaires non-violents à la guerre d'Algérie. -
Sociologie réflexive est le premier titre de Pierre Bourdieu (1930-2002) qui paraît en Ukraine. Le grand sociologue français du 20e siècle y dialogue avec son élève et collègue Loïc Wacquant.
Pierre Bourdieu explique l'importance de ses concepts clés, répond aux critiques et attire particulièrement l'attention sur le besoin de réflexivité et de l'inscription de la théorie de la pratique intellectuelle dans une théorie plus large de la société.
Le livre est complété par des notes détaillées et une liste de références, ce qui rend cette publication indispensable aux universitaires, aux étudiants et à toute personne intéressée par les questions sociologiques, politiques, économiques, historiques et philosophiques.
Le livre est paru à Kyiv (Ukraine) en 2015. -
Dans The Frames of War, paru en français aux éditons Zones sous le titre Ce qui fait une vie, Judith Butler examine les formes de guerre occidentales contemporaines, y compris la façon dont les médias dépeignent la violence d'État.
De cette image dépend la compréhension de la vie humaine elle-même qui, selon le cadre donné, peut être considérée comme digne ou non d'être vécue.
Le livre se compose de cinq essais 1) sur les images d'Abu Ghraib?; 2) la poésie de Guantanamo?; 3) la politique d'immigration européenne?; 4) l'islam?; et 5) un débat sur les concepts de normativité et de non-violence.
Le livre est paru à Kyiv (Ukraine) en 2016. -
Avant de tuer les femmes, vous devez les violer !
Sandrine Ricci
- Syllepse
- Nouvelles questions féministes
- 28 November 2014
- 9782849504512
En 1994, le Rwanda devient tristement célèbre à cause d'un génocide d'une intensité inouïe qui fauche près d'un million de vies en cent jours, sur une population estimée à 7 ou 8 millions. Le groupe minoritaire identifié comme Tutsi est la principale cible des massacres et des tortures. Cette tragédie s'associe à des violences dont l'amplitude et la cruauté laissent les survivants et les survivantes aux prises avec de gravissimes séquelles physiques et morales. Dans la masse des productions intellectuelles sur ces événements, peu s'intéressent à l'expérience spécifique des femmes, peu adoptent une analyse des rapports sociaux de sexe pour les comprendre. Les plus jeunes rescapées avaient 8 et 11 ans en 1994. Certaines sont ainsi restées plusieurs mois les esclaves sexuelles de soldats, de miliciens, de politiciens ou de simples quidams. Toutes ont perdu des proches, enfant, époux, père, mère, frère, soeur
Le viol représente l'un des actes de violence qui reçoit le plus d'attention de la part des médias et de l'opinion publique, en même temps qu'il souffre de la désinformation chronique opérée par des discours souvent empreints de clichés et de sensationnalisme.
La perspective féministe de l'auteure l'amène à prendre la mesure des soubassements culturels, sociaux et politiques sur lesquels repose la systématisation du viol en temps de guerre. Pour comprendre comment ces hommes et ces femmes du Rwanda, minuscule territoire culturellement et linguistiquement homogène, ont pu en arriver à commettre des actes si monstrueux, ne faut-il pas, en effet, cette figure de l'Autre, tutsi, colonisateur, femme, imputables d'un problème politique? Au Rwanda, l'endoctrinement des foules a encouragé la stigmatisation des Tutsi. Les médias de la haine ont propagé la représentation des femmes tutsi comme des êtres dotés d'un charme maléfique et d'une sexualité dévorante au service de leur «race». L'ennemi «femme» apparaît toujours différent de l'ennemi-tout-court.