Trois femmes ont décidé d'écrire un livre ensemble.
Elles sont rabbin, imame et pasteure et ont abordé tous les sujets qui leur tenaient à coeur.
Quelle place pour les femmes dans leurs trois religions, marquées par des siècles de patriarcat ? Peut-on faire une lecture féministe de la Torah, de la Bible ou du Coran ? Comment réagir aux représentations souvent dévalorisantes du corps de la femme ? Comment distinguer ce qui relève du divin et de la tradition ? Qu'est-ce qui est sacré ? Elles apportent des éclairages théologiques passionnants et accessibles à tous. Elles s'appuient sur leur histoire, confrontent leurs parcours, réfl échissent et racontent les obstacles qu'elles ont surmontés, dans un climat d'écoute et de concorde qui irradie tout le livre.
Des femmes et des dieux est le fruit de leur rencontre. C'est un livre plein d'espoir qui nous aide à saisir l'essentiel.
Les discours religieux fondamentalistes actuels expriment une obsession croissante de la pudeur des femmes. Réduite aux parties de son corps susceptibles d'éveiller le désir, la femme est « génitalisée » à outrance. Faut-il alors couvrir sa nudité ? Faut-il la renvoyer à son destin : le voilement ?Delphine Horvilleur analyse successivement les sens de la pudeur et de la nudité, l'obsession du corps de la femme et sa représentation comme "être orificiel" pour proposer une autre interprétation de la tradition religieuse. Elle met à mal les lectures qui font de la femme un être tentateur, et de la pudeur l'instrument de sa domintation. Ainsi nous montre-t-elle comment la nudité recouverte d'Adam, d'Eve ou de Noé, renvoie à une culture du désir et non à une volonté de le tuer. Comment le voile est à l'origine destiné, non à rejeter, mais à approcher l'autre. Comment le féminin concerne aussi les hommes qui endossent, dans la prière et la pratique judaïques, les attributs des femmes et du maternel. On découvre alors, dans cette plongée au coeur des grands monothéismes, un autre visage de la femme, de la pudeur, et de la religion.
La vie en solitude est une tradition immémoriale qui permet, par le retrait du monde, d'expérimenter une existence favorisant à la fois la prière ou la méditation et le détachement du superflu. Jean-Claude Noyé investigue ici, dans toutes les grandes traditions - juive, chrétienne, musulmane, hindouiste, bouddhiste et taoïste -, la manière dont cette pratique a été initiée et comment elle y est encore très vivante, y compris de nos jours, chez certains, pour des raisons non religieuses. S'appuyant sur une connaissance historique précise de chaque famille spirituelle, et sur une série de rencontres menées depuis plusieurs années avec des femmes et des hommes qui ont choisi la radicalité de la vie solitaire, il nous fait découvrir ce monde mystérieux qui, à travers les siècles et jusqu'à aujourd'hui, n'a cessé et continue de fasciner.
Une rabbin et un intellectuel musulman s'entretiennent ici autour de l'essentiel : comment être juif ou musulman ? Quel rapport – semblable, différent, complémentaire... – à l'histoire, à la loi, aux rites et aux coutumes, à la laïcité, à la filiation, à la vérité ? Où en sont les femmes dans le judaïsme et l'islam d'aujourd'hui, quelle est leur place publique et privée ? Quelle relation entretiennent musulmans et juifs avec Dieu ?
La révélation dont les textes gardent la trace n'a de sens que dans des interprétations renouvelées au fil des générations : telle est la conviction qui rapproche, au-delà des différences, Delphine Horvilleur et Rachid Benzine, dans un dialogue à la fois vif et profond. La rabbin affirme que lire la Torah, c'est toujours se battre avec un texte complexe ; pour l'islamologue, se réclamer du Coran, c'est d'abord écouter une parole pour être " bien guidé ". La responsabilité religieuse consiste aujourd'hui à sortir de l'idéologie identitaire, du sacré intemporel qui fige la tradition dans le passé, à poursuivre avec les autres – tous les autres – un dialogue à la fois amical et franc, qui refuse les remparts du fondamentalisme religieux et laisse l'avenir ouvert.
Un livre d'une grande liberté de ton, particulièrement bienvenu en ces temps où il faut lutter contre les murs, symboliques ou concrets, que certains érigent comme s'ils étaient devenus l'unique salut possible.
Delphine Horvilleur est rabbin. Elle a publié En tenue d'Eve et Comment les rabbins font des enfants (Grasset, 2013 et 2015).
Rachid Benzine est islamologue. Il a publié Les Nouveaux Penseurs de l'islam (Albin Michel, 2004), Le Coran expliqué aux jeunes (Seuil, 2013) et Nour, pourquoi n'ai-je rien vu venir ? (Seuil, 2016, adaptée au théâtre sous le titre Lettres à Nour).
Comment penser et dire aujourd'hui la spiritualité, cette expérience fondamentale de l'humanité ? Par-delà la diversité des pratiques et des traditions, religieuses ou non, est-il possible de définir des « constantes » de la vie spirituelle dans lesquelles tout être humain, croyant ou non, pourrait se reconnaître et s'épanouir ? C'est ce Philippe Filliot entreprend à travers ce lexique original de 50 mots courants - d'Abandon à Vivant en passant par Attention, Corps, Exercice, Joie, Laïcité, Présence, Souffle ou encore Transparence.
Ce livre sera comme une « boîte à outils » pour les personnes déjà impliquées dans diverses pratiques, et qui désirent approfondir le vocabulaire de leur expérience intérieure. Quant aux autres, qui préfèrent se tenir à distance des écoles et des dogmes, il les réconciliera avec la dimension de mystère qui habite l'homme, en leur montrant qu'il est possible d'en parler en toute intelligence.
Philippe Filliot, chargé de cours sur la spiritualité à l'université Paris-VIII, est également professeur et formateur de yoga. Il est membre de THEORIAS, réseau international de chercheurs sur la théorisation de la spiritualité, et du CIRET, Centre international de recherches et d'études transdisciplinaires.
Le paysage confessionnel et convictionnel de la France du début du XXIe siècle est marqué par une grande diversité : catholiques, agnostiques, athées, sunnites, bouddhistes, protestants, juifs, orthodoxes, hindous, autres groupes minoritaires issus du christianisme ou de l'islam... Cette réalité n'a fait son entrée que récemment dans le champ de l'histoire religieuse contemporaine. Celle-ci, longtemps marquée par une attention prioritaire au catholicisme, avec des sillons spécifiques tracés pour le judaïsme et le protestantisme, a connu un renouveau. C'est ce dont vient témoigner cet ouvrage, qui constitue la première grande synthèse portant sur la manière dont l'historiographie française a articulé religions, sécularisation et modernité.
À travers l'histoire d'une corporation ouverte à la fois à d'autres disciplines (sociologie, philosophie, théologie, anthropologie, droit) et à d'autres spécialités (histoire politique ou sociale et, plus récemment, histoire culturelle, histoire des femmes, histoire de la jeunesse ou histoire de la santé) se dessine un portrait de groupe au sein duquel des débats intéressant l'ensemble de la discipline historique ont été tenus. Si ses membres ne répondent pas à des profils homogènes, l'empreinte commune de leurs travaux est cependant significative dans le paysage de la recherche et son rayonnement déborde les frontières nationales.
Djalâl-od-Dîn Rûmî que le monde de l'Islam désigne, par respect, comme "notre maître" (Mawlânâ, Mevlana en turc) n'est pas seulement l'un des plus grands penseurs mystiques de tous les temps, un voyant qui (au Xllle siècle !) parlait de la fission de l'atome et de la pluralité des systèmes solaires, c'est aussi l'un des plus merveilleux poètes de la littérature universelle, fondateur de l'ordre des derviches tourneurs. La mise de l'homme au diapason du cosmos, l'oratorio spirituel des derviches qui symbolise la ronde des planètes autour du soleil et, à un second niveau, la recherche du Soi, sont longuement célébrés dans les Rubâi'yât : comme les atomes, le soufi danse, et la musique ne fait que "réveiller les mystères du coeur".
Il y a des livres qui guérissent car ils réconcilient avec soi-même. Ils font entendre les puissances de division qui menacent. Ils rappellent la voix ténue qui relie à soi-même, et à l'Autre. C'est le grand talent de Lytta Basset d'être à l'écoute de cette voix qui, de récit biblique en récit biblique, guide le lecteur pour mieux naître à soi-même.
Dans ces méditations, Lytta Basset nous apprend à reconnaître la confiance qui naît au coeur des personnages bibliques. C'est elle qui permet l'expérience de renouvellement à laquelle nous sommes invités chacun, chaque matin, au-delà de la peur, de la colère et de tout ce qui nous éloigne de nous-même. Forte de sa riche expérience d'écoute à la fois du texte biblique mais aussi de nos âmes blessées, l'écrivaine et théologienne nous convie à faire résonner cette expérience de renaissance dans nos vies.
Voici le traité de la seule révolution qui vaille : la libération intérieure. L'homme en cage, prisonnier des dogmatismes et des conformismes de pensée, est une ombre illusoire.
De l'exigence spirituelle présente de façon plus ou moins confuse dans chaque être humain, jusqu'à cette authentique libération, nous sommes conviés ici à parcourir toutes les étapes : se connaître soi-même, surmonter la peur, découvrir peu à peu le silence et la plénitude.
Réalisé à partir des conférences du grand philosophe indien, ce livre constitue une initiation accessible et brève à une philosophie dont la renommée et l'influence, au fil des générations, n'ont fait que grandir.
La première enquête sociologique sur l'intimité des prêtres et leur difficile chasteté comme prolongement du célibat obligatoire au sein de l'Église catholique
Pourquoi l'Église catholique tient-elle tant à la chasteté des prêtres ? Comment les années de séminaire transforment-elles de manière décisive la vie affective et le rapport à la sexualité des futurs prêtres ? Si la question du célibat chez les membres du clergé fait régulièrement – et depuis des siècles – débat au sein de l'Église catholique, elle est, en ce début de XXIe siècle, d'une terrible actualité.
Ce livre est né de la volonté de comprendre la nature du lien entre sexe et vocation cléricale, puis de saisir la raison pour laquelle de nombreux membres du clergé apparaissent, en la matière, si indifférents en public et obsédés en privé. Il est le résultat de longues années de recherche au
cours desquelles Marco Marzano a recueilli les témoignages de dizaines de prêtres, de leurs anciens compagnons et compagnes, d'hommes ayant quitté le sacerdoce, mais aussi de formateurs, de psychologues. Partant de ce travail de recherche, l'auteur avance un chiffre : seuls 10 % des prêtres vivraient chastement.
Mais plus que des statistiques, ces rencontres ont mis au jour des histoires douloureuses de personnes tourmentées et recluses, et permis de lever le voile sur la " culture du secret " qui règne au sein de l'Église, ces nondits et tabous aux conséquences dramatiques. Là où la règle de chasteté était le symbole du sacrifice des prêtres pour le salut de la communauté chrétienne, elle devient fréquemment la source d'une souffrance et d'un sentiment de culpabilité grandissant lorsqu'elle est enfreinte.
Cette enquête sociologique approfondie permet d'aborder de manière objective la question de la sexualité des prêtres, si cruciale pour l'avenir de l'Église.
De tous les actes inachevés, de tous les gestes que nous n'avons pas menés jusqu'au bout, de tout cet à peu près dont nous tissons nos jours et nos nuits, de toutes les rencontres avortées avec soi-même et les autres, naît un jour la crise.
Une femme vit cette "nuit de l'âme" au coeur de l'hiver dans la solitude d'une maison retirée. Elle l'explore, la pénètre et la retient en des lignes brèves, justes, fatales qui touchent droit au coeur.
Depuis La Mort viennoise et La Guerre des filles, Christiane Singer poursuit cette même quête de l'essentiel tapi au fond de nous. Traversée du miroir, récit initiatique, Histoire d'âme évoque au plus profond et au plus simple le mystère, la difficulté et le bonheur d'être avec des éclats de diamant noir.
En explorant l'histoire de toutes les religions, Frédéric Lenoir explique comment l'homme a un jour eu besoin de Dieu et l'a fait à son image.
Quelle est la toute première religion de l'humanité ? Comment sont apparues les notions de dieu, de sacrifice, de salut, de délivrance, de prière, de clergé ? Pourquoi est-on passé du culte de divinités féminines à celui de divinités masculines ? De la croyance en plusieurs dieux à la foi en un Dieu unique ? Pourquoi la violence est-elle souvent liée au sacré ? Pourquoi y a-t-il plusieurs religions ? Qui sont les fondateurs des grandes traditions et quel est leur message ? Quelles sont les ressemblances et les différences fondamentales entre les religions ? Des premiers rituels funéraires des hommes préhistoriques aux grandes religieuses actuelles, Frédéric Lenoir explore de manière limpide l'univers foisonnant du sacré. Une question parcourt ce livre : à quoi servent les religions et pourquoi accompagnent-elles l'aventure humaine depuis l'aube des temps ?
Deuils, dépressions, naufrages éthiques, ruptures amoureuses, krachs existentiels… : parfois la vie se fait dure, voire terrible. Nul n’échappe à ces chutes qui nous placent face à la seule question qui vaille alors : saurons-nous traverser ces nuits et nous relever – autrement dit : ressusciter ?
Un solide équipement métaphysique peut nous aider à sortir de ces épisodes dramatiques de l’existence, à les commuer en situations résurrectionnelles. C’est d’une telle métaphysique, chrétienne, qu’il est question dans ce livre à la fois marqué par le tragique de la condition humaine et rempli d’espérance. Denis Moreau y entremêle réflexions philosophiques et témoignages personnels pour examiner quelques-unes des catastrophes que la vie nous réserve et décrire la façon chrétienne de tenter de les traverser, à la lumière de la foi en la résurrection du Christ. Parce que les petites résurrections dans nos vies sont comme des rejetons de la grande. Et que, ainsi que l’écrit Hemingway : « L’homme n’est pas fait pour être vaincu. L’homme peut être détruit, mais pas vaincu. »Denis Moreau est professeur de philosophie à l’université de Nantes. Auteur de plusieurs ouvrages sur Descartes et l’histoire de la philosophie moderne, il a aussi codirigé un Dictionnaire des monothéismes (Seuil, 2013) et publié des essais plus personnels où il conduit une réflexion philosophique sur le christianisme, parmi lesquels : Pour la Vie ? Court traité du mariage et des séparations (Seuil, 2014), Mort, où est ta victoire ? (Bayard, 2017), Comment peut-on être catholique ? (Seuil, 2018).
De Jésus, on croit connaître toute l'histoire, de la naissance à la mort, et même au-delà. Rien n'est moins sûr : comment vivait réellement Jésus de Nazareth ? À quoi pouvait ressembler une journée de cet homme inclassable, ni prêtre ni sage, aux confins de l'Empire romain, aux toutes premières heures de notre ère ?
Ce livre n'est pas une biographie de Jésus. C'est le récit de ce que pouvait être son quotidien ainsi que celui de son entourage, amis comme adversaires. Régis Burnet propose de comprendre qui fut Jésus en nous décrivant son monde - matériel, politique, culturel, religieux et social. C'est tout un univers qui est ainsi mis au jour. En mêlant narration et explication, érudition et récit, l'auteur fournit des clefs pour comprendre non seulement ce personnage inclassable, mais aussi ceux qui le suivent ou le combattent.
L'auteur aborde également, de manière aisée et passionnante, les grands problèmes d'interprétation qui ne cessent de nous agiter : que pensaient les contemporains de lui? quelles relations avait Jésus avec la communauté juive ? qui sont les apôtres ? qu'est-ce qu'un miracle ? pourquoi tout cela va-t-il mal finir pour Jésus ? quel est son message ?
Et si nos vies ne se suffisaient jamais d'être "tranquilles", au repos... Si, finalement, l'inquiétude, la curiosité, l'interrogation voire le doute, étaient les vrais moteurs de toute existence humaine en recherche ? Marion Muller-Collard propose ici une méditation qui peut s'adresser à tous, croyants ou non, et nous conduit à faire de notre "intranquillité" l'occasion d'une plus grande confiance, d'une disponibilité à l'imprévu, à ce qui arrive.
Les nouvelles religions se heurtent aux mêmes problèmes d'acceptation que toutes les autres inventions humaines. Pourquoi, alors qu'il y a 2 000 ans le judaïsme était en train de devenir dominant parmi les religions méditerranéennes, est-ce le christianisme qui a finalement remporté la mise ? L'anthropologue des innovations Dominique Desjeux propose une explication inattendue à cette énigme maintes fois revisitée. Au coeur de cette bascule historique, il éclaire le rôle joué par la destruction du Temple de Jérusalem en l'an 70, épisode après lequel les juifs se sentirent menacés de disparition. Ils représentaient pourtant à cette époque près de 8 % de la population de l'Empire romain. La société juive est alors traversée de nombreuses controverses : sur la résurrection des morts, le prosélytisme, l'application de la circoncision ou de la kashrout sur les interdits alimentaires. Certaines de ces règles en faisaient un produit difficile à « vendre » en dehors du monde juif. C'est pourquoi une partie des juifs proposent alors de les simplifier pour en favoriser la diffusion sur le marché international des dieux, ce qui donnera naissance au christianisme.
Proche du sage indien, Pupul Jayakar, grande figure intellectuelle de l'Inde du XX e siècle, dessine un portrait plein d'humanité de Jiddu Krishnamurti, et permet au lecteur de découvrir toutes les facettes de ce penseur majeur du siècle écoulé.
La biographie de référence de Krishnamurti, dans une traduction entièrement revue" Quand Krishnamurti entra silencieusement dans la pièce, je ressentis un ébranlement de tout mon être, une intense impression d'immensité et de rayonnement. Pendant un instant, je me sentis anéantie, seulement capable de le dévisager. "
Pupul Jayakar retrace la vie de Jiddu Krishnamurti (1895-1986) avec lequel elle noua un lien de vénération et d'amitié. Elle évoque l'homme autant que le maître, les relations qu'il tissait avec ses proches, sa grande exigence, l'intensité de son écoute et son humour.
Issu d'une famille de brahmanes de l'État indien de l'Andhra Pradesh, Krishnamurti fut très jeune pris en charge par la Société théosophique qui voyait en lui l'" Instructeur du monde " dont elle avait proclamé la venue. Mais il rejeta très vite toute organisation religieuse. Des expériences mystiques, la qualité de son observation, des milliers de contacts humains dans le monde entier ont façonné sa réflexion.
Consulté par Nehru et Gandhi, Krishnamurti a exercé une influence profonde sur ses contemporains en Inde, aux États-Unis et en Europe. Cette biographie de référence offre une multitude d'aperçus inédits sur l'enseignement de ce penseur d'envergure universelle.
Si le judaïsme et, à sa suite, le christianisme et l'islam proclament l'unicité d'un dieu régnant seul de toute éternité sur le ciel et la terre, la Bible hébraïque elle-même témoigne, pour qui la lit attentivement, de ses racines polythéistes. De fait, le " dieu d'Abraham " auquel se réfèrent, chacune à sa manière, les trois religions du Livre n'a pas été unique depuis toujours.
Comment un dieu parmi les autres est-il devenu Dieu ? Telle est l'énigme fondatrice que cette plongée aux sources du monothéisme se propose d'élucider en parcourant, sur un millénaire, les étapes de son invention. D'où vient ce dieu et par quel biais s'est-il révélé à " Israël " ? Quels étaient ses attributs et quel était son nom avant que celui-ci ne devienne imprononçable ? Quand accéda-t-il au statut de dieu tutélaire des royaumes d'Israël et de Juda ? Sous quelles formes était-il vénéré et représenté ? Pourquoi les autres divinités au côté desquelles il trônait déchurent-elles ? Au terme de quel processus et en réaction à quels événements le culte exclusif qui lui a progressivement été rendu s'est-il imposé ?
À la lumière de la critique historique, philologique et exégétique et des plus récentes découvertes de l'archéologie et de l'épigraphie, Thomas Römer livre les réponses d'une enquête rigoureuse et passionnante sur les traces d'une divinité de l'orage et de la guerre érigée, après sa " victoire " sur ses rivaux, en dieu unique, universel et transcendant.
Spécialiste mondialement reconnu de l'Ancien Testament, Thomas Römer occupe la chaire " Milieux bibliques " au Collège de France ; il est également professeur à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l'Université de Lausanne.
« La laïcité est contre les musulmans. » « Les signes religieux n'ont rien à faire dans l'espace public. » « À l'école, on n'a pas le droit de parler des religions. »
Régulièrement brandie comme argument massue dans les médias et les débats politiques, la laïcité fait l'objet de fantasmes. Dans un contexte de peurs multiples, nombre de discours visent à imposer un « durcissement » de la laïcité dans le but, parfois inavoué, de réduire les libertés qu'elle garantit et de multiplier les interdits qu'elle prévoit. Au risque de la dénaturer et de briser l'équilibre fragile posé par la loi de 1905.
Les exemples de polémiques à ce sujet se sont multipliés ces dernières années, se focalisant essentiellement sur l'islam.
Pour sortir des préjugés et garantir un débat serein, il paraît indispensable de se réapproprier point par point la laïcité telle que définie par le droit et telle qu'elle découle de notre histoire : éclaircir les confusions, déconstruire les idées reçues et les représentations fausses.
Face aux replis identitaires (de tous ordres), aux contestations et aux pressions contre la République, mais aussi face à l'instrumentalisation dangereuse et de plus en plus courante de la laïcité, ce livre s'attache à définir ce qu'elle rend possible et ce qu'elle interdit, et sous quelles conditions.
Ce que les chrétiens appellent « Ancien Testament » correspond en partie mais en partie seulement au texte de la Bible hébraïque. Quelles sont les différences entre les deux textes ? Comment expliquer la formation du canon biblique, cette composition dans laquelle la tradition a consacré le texte sacré ? En archéologue des mots, le professeur Thomas Rmer mène l'enquête et met au jour, sous les strates accumulées par les multiples compilateurs et rédacteurs, les origines diverses d'un livre pas comme les autres. Appliquant la méthode historico-critique, il retrace la formation des trois parties de la Bible en les situant dans leurs contextes socio-historiques respectifs. Une plongée fascinante qui vous fera lire la Bible d'un oeil neuf !
L'écrasante majorité des Occidentaux se disent croyants. Mais à peine un tiers pratique régulièrement. Partant de la Renaissance, Frédéric Lenoir retrace les temps forts du parcours historique du religieux dans la modernité occidentale, jusqu'à la période actuelle de globalisation et d'ultra-individualisme, caractérisée par la liberté de choix, le désir d'accomplissement personnel, la quête de sens, le règne de l'authenticité et le nomadisme spirituel.
Paradoxalement, cette ultra-modernité est aussi marquée par un puissant désir de " réenchantement du monde " aux accents de religiosité cosmique et archaïque : astrologie, anges, spiritisme, pensée magique, néo-chamanisme... Dieu n'est pas mort : il se métamorphose. Le sacré prend de nouveaux visages ou bien revêt des habits très anciens. À travers ce bouleversement de l'espace et du temps, nous vivons sans doute l'une des plus grandes mutations religieuses que l'homme ait jamais connues.
Pour la première fois, le maître des Chartreux, cet ordre d'ermites silencieux, prend la parole. Au nom d'une tradition millénaire de vie spirituelle, il dénonce l'ère de l'abus mental que nous traversons, dans l'Église et dans le monde. Un guide libre et libérateur. Pour toutes et pour tous.
Il n'y a pas que des abus sexuels dans l'Église. Il y a aussi des abus spirituels.
Fait rarissime, Dysmas de Lassus, prieur de Chartreuse, sort de son silence pour dénoncer des comportements inacceptables de la part de supérieurs ou fondateurs de communautés religieuses masculines et féminines. Enraciné dans la tradition de la vie monastique et dans une théologie solide de la vie religieuse, l'auteur propose des éléments de diagnostic qui permettront de mesurer les dangers de certaines pratiques spirituelles ou de gouvernement des communautés. Il élabore ainsi une proposition positive sur les grands équilibres qui offrent une croissance personnelle et communautaire dans le respect des personnes et de la Tradition.
Une quête de la vérité nécessaire et une plongée édifiante dans les abus des ordres religieux.
L'amour, la foi, l'espérance. Il semble aujourd'hui plus que jamais nécessaire de retrouver le sens de ces mots. C'est l'objet de cette lettre, adressée à tous ceux qui sont chrétiens - un peu, beaucoup, passionnément - ou qui ignorent qu'ils le sont - et qui se demandent comment s'engager de tout leur être dans l'aventure de la vie. C'est aussi une invitation à intensifier son rapport avec le monde. À augmenter sa joie à être.
Dans une langue incandescente et pudique à la fois, Christiane Rancé offre un texte d'espérance, tourné vers la vie et les autres. Un livre de mémoire sans passéisme, et de combat sans violence. Une parole à contre-courant et joyeusement rimbaldienne, puisqu'elle fait le pari de l'éternité.
Derrière le message religieux, Frédéric Lenoir appelle à redécouvrir le message fondamental du Christ : une philosophie universelle, porteuse de valeurs éthiques révolutionnaires.
Pourquoi la démocratie et les droits de l'homme sont-ils nés en Occident plutôt qu'en Inde, en Chine, ou dans l'empire ottoman ? Parce que l'Occident était chrétien et que le christianisme n'est pas seulement une religion. Certes, le message des Evangiles s'enracine dans la foi en Dieu, mais le Christ enseigne aussi une éthique à portée universelle : égale dignité de tous, justice et partage, non-violence, émancipation de l'individu à l'égard du groupe et de la femme à l'égard de l'homme, liberté de choix, séparation du politique et du religieux, fraternité humaine. Quand, au IVe siècle, le christianisme devient religion officielle de l'Empire romain, la sagesse du Christ est en grande partie obscurcie par l'institution ecclésiale. Elle renaît mille ans plus tard, lorsque les penseurs de la Renaissance et des Lumières s'appuient sur " la philosophie du Christ ", selon l'expression d'Erasme, pour émanciper les sociétés européennes de l'emprise des pouvoirs religieux et fonder l'humanisme moderne. Frédéric Lenoir raconte ici le destin paradoxal du christianisme - du témoignage des apôtres à la naissance du monde moderne en passant par l'Inquisition - et nous fait relire les Evangiles d'un oeil radicalement neuf.