La perplexité des étudiantes et étudiants ne cesse de grandir : comment peut-on continuer à enseigner une économie aveugle à l'écologie comme s'il s'agissait de mondes parallèles ? Ce manuel innovant propose en réponse une économie pour le XXIe siècle, qui intègre défis écologiques et enjeux sociaux : une économie qui part de la biosphère plutôt que de la traiter comme une variable d'ajustement ; une économie qui place au centre la crise des inégalités sociales plutôt que l'obsession de la croissance ; une économie organique, en prise avec le vivant dont nous dépendons ; une économie en dialogue avec les autres disciplines. En somme, une économie mise au service des transitions justes, qui ont pour but de préserver notre planète et nos libertés.
La première partie du manuel présente un cadre, une méthode et des outils pour insérer l'économie entre la réalité écologique et les principes de justice. La seconde partie applique cette approche social- écologique à toutes les grandes questions de notre temps : la biodiversité, les écosystèmes, l'énergie, le climat, etc., et donne à voir tous les leviers d'action pour mener à bien les transitions justes : Nations unies, Union européenne, gouvernement français, territoires, entreprises, communautés.
Chaque année, le CEPII publie dans la collection "Repères" des analyses inédites des grandes questions économiques mondiales.
L'économie mondiale est en phase de reconfigurations, au pluriel. D'abord celle de la mondialisation : non pas qu'une démondialisation soit à l'oeuvre, mais un changement de paradigme s'observe avec le retour des politiques industrielles. Le monde énergétique participe aussi de cette recomposition, avec des relations commerciales qui s'établissent désormais entre partenaires de confiance. Quant aux politiques commerciales, leurs nouveaux objectifs, en matière d'environnement et de sécurité économique, prennent le pas sur celui de l'efficacité économique. C'est aussi au sein du système monétaire international que les mutations s'opèrent : par leurs interventions, banques centrales et États influencent de plus en plus les mouvements de capitaux et de change. Si les préoccupations environnementales irriguent ces recompositions, le financement de la transition écologique n'est pourtant pas encore assuré.
L'économie circulaire rencontre un succès grandissant. Ses promoteurs la présentent comme un modèle alternatif à celui, dominant, de l'économie linéaire, fondé sur le prélèvement de ressources non renouvelables et générateur de déchets. L'économie circulaire promet un découplage entre croissance économique et impacts environnementaux, grâce à des stratégies de réduction à la source et de bouclage des flux de matière et d'énergie. Ce modèle est également censé créer des richesses économiques territorialisées et des emplois locaux.
Mais est-ce un phénomène vraiment nouveau ? Pourquoi ce modèle rencontre-t-il un tel succès ? Quelles démarches et méthodes ses promoteurs expérimentent-ils ? Quelles difficultés rencontrent-ils ? Enfin, à quelles conditions l'économie circulaire est-elle porteuse d'un modèle de transition écologique véritablement soutenable ? Après une mise en perspective historique des pratiques et débats théoriques, ce livre analyse les modèles d'affaires et les outils utilisés par les praticiens. Enfin, il conclut sur les conditions d'un découplage effectif.
L'OFCE propose un bilan annuel de l'économie européenne. L'édition 2023-2024 se concentre sur les enjeux multiples résultant du retour de l'inflation en Europe. L'hétérogénéité des sources et des niveaux d'inflation selon les pays a conduit à des réactions différentes des gouvernements tandis que la politique monétaire uniforme devenait restrictive. Les conséquences sur le pouvoir d'achat, sur la précarité énergétique et sur la sécurité alimentaire des ménages ont pu diverger d'un pays à un autre et renforcer les inégalités sociales. L'ouvrage analyse également les conséquences de l'invasion russe en Ukraine sur les systèmes agricoles, ainsi que les sanctions européennes. Il aborde enfin trois autres thématiques d'actualité européenne : les débats relatifs au cadre budgétaire européen ; l'état des lieux de l'union bancaire ; l'emploi des séniors.
Bénéficiant d'une reconnaissance croissante dans les mondes socioéconomique, politique, institutionnel et académique, l'économie sociale et solidaire (ESS) s'impose, à l'heure de la réforme de l'entreprise et de la transition écologique, comme la " norme souhaitable de l'économie de demain ".
Cet archipel se distingue par son caractère insaisissable, malgré d'importants efforts de définition. L'ESS emporte l'adhésion comme elle suscite la perplexité. L'économie peut-elle être " sociale et solidaire " ? N'est-ce pas contradictoire ? Quelles formes prend-elle ? À quelles échelles agit-elle ? Comment se transforme-t-elle ? À quels défis et pressions doit-elle répondre ?
L'étudiant, le professionnel, le bénévole, l'élu ou le citoyen trouveront dans ce livre une synthèse interdisciplinaire des principaux travaux sur l'ESS, ainsi qu'une présentation de ses enjeux au coeur des mutations contemporaines.
Regardons autour de nous. À quoi ressemble notre monde, sinon à un continuum fonctionnel d'appareils, d'organisations et de managers ?
Depuis un siècle, tandis que la critique vilipendait le capitalisme et l'État, la gestion, subrepticement, s'est immiscée partout. Ainsi manageons-nous aujourd'hui les entreprises et leurs salariés, certes, mais aussi les écoles, les hôpitaux, les villes, la nature, les enfants, les émotions, les désirs, etc. La rationalité managériale est devenue le sens commun de nos sociétés et le visage moderne du pouvoir : de moins en moins tributaire de la loi et du capital, le gouvernement des individus est toujours davantage une tâche d'optimisation, d'organisation, de rationalisation et de contrôle.
Ce livre montre comment cette doctrine, forgée il y a cent ans par une poignée d'ingénieurs américains, a pu si rapidement conquérir les consciences, et comment l'entreprise a pris des mains de l'État et de la famille la plupart des tâches nécessaires à notre survie.
Fabriquer de toutes pièces des micro-organismes n'ayant jamais existé pour leur faire produire de l'essence, du plastique, ou absorber des marées noires ; donner un prix à la pollinisation, à la beauté d'un paysage ou à la séquestration du carbone par les forêts en espérant que les mécanismes de marché permettront de les protéger ; transformer l'information génétique de tous les êtres vivants en ressources productives et marchandes... Telles sont quelques-unes des " solutions " envisagées aujourd'hui sous la bannière de la transition écologique, du Pacte vert européen ou du
Green New Deal pour répondre tout à la fois à la crise climatique, au déclin de la biodiversité et à la dégradation de la biosphère. Sont-elles vraiment en mesure de préserver la planète ?
En disséquant les ressorts idéologiques, techniques et économiques de ce nouveau régime de " croissance verte ", Hélène Tordjman montre que ses promoteurs s'attachent plutôt à sauvegarder le modèle industriel qui est la cause de la catastrophe en cours. Alors que de nouvelles générations de carburants " biosourcés " intensifient une logique extractiviste et contreproductive et que l'élargissement du droit de la propriété intellectuelle à toutes les sphères du vivant permet à quelques firmes de s'approprier l'ensemble de la chaîne alimentaire, l'attribution de prix aux " services écosystémiques ", le développement de dispositifs de compensation écologique ou les illusions d'une finance prétendument verte stimulent un processus aveugle de marchandisation de la nature.
Loin d'opérer la rupture nécessaire avec le système économique qui nous conduit à la ruine, ce mouvement témoigne en réalité d'une volonté de maîtrise et d'instrumentalisation de toutes les formes de vie sur Terre et d'une foi inébranlable dans les mécanismes de marché. Refuser cette fuite en avant est le premier pas à engager pour tracer enfin une autre voie.
Prix Jacques Ellul 2022
La nouvelle anthropologie économique désigne un ensemble de travaux empiriques qui analysent les interactions sociales en s'intéressant à la fois à leur dimension économique, à leurs significations et à leur inscription dans les institutions. Elle entretient un dialogue avec plusieurs autres spécialités : la sociologie économique, l'histoire économique, l'économie des institutions et la microéconomie. Extension du marché, droits de propriété, nouveaux modes de consommation, effritement du salariat, questions environnementales, économie informelle sont parmi ses objets d'étude. Elle connaît un remarquable essor depuis les années 2000.
Cet ouvrage constitue la première synthèse disponible en français. Il montre la fécondité de cette approche pour analyser, au-delà du Grand Partage entre l'Occident et le reste du monde, les bouleversements des sociétés et de leur environnement aux échelles locale et globale dans les principaux domaines de l'économie : le marché et la monnaie, la consommation et l'entreprise, le travail et les échanges.
Avec plus de 4 milliards de passagers aériens prévus en 2023, l'aviation commerciale constitue aujourd'hui un moyen de transport largement répandu dans le monde. Cet ouvrage propose un panorama du fonctionnement, des évolutions et des défis auxquels est confronté ce secteur, en privilégiant une triple approche : économique, systémique et prospective. L'approche économique permet de mieux comprendre comment fonctionne une compagnie aérienne, en identifiant ses sources de coûts et de revenus, selon le type de compagnie et la distance de ses vols. L'analyse systémique invite à prendre en compte le contexte et l'écosystème dans lesquels s'insère l'activité des compagnies aériennes : constructeurs d'avions, aéroports, régulateurs. La dimension prospective recense les principaux défis que le transport aérien devra relever demain, au premier rang desquels figurent la transition climatique et la quête de souveraineté économique.
Chaque année, l'OFCE propose dans la collection " Repères " un bilan accessible et rigoureux de l'économie française. L'édition 2023 présente l'état de la conjoncture, les principales tendances et les grands problèmes contemporains. Elle apporte une analyse inédite de la crise de la Covid-19 et propose un bilan du dernier quinquennat ainsi qu'une évaluation des mesures du nouveau gouvernement.
Quel est l'impact des mesures sociofiscales prises au cours du premier quinquennat d'Emmanuel Macron sur le pouvoir d'achat des ménages ? Quelle est la situation du marché du travail en fin de quinquennat et quel bilan peut-on dresser des différentes réformes menées depuis cinq ans ? Quelles sont les conséquences économiques des premières mesures du nouveau gouvernement ? Combien coûterait à l'économie française un embargo sur le gaz et le pétrole russes ? Des références bibliographiques ainsi que de nombreux tableaux et graphiques complètent cet ouvrage.
Le leadership est une notion très répandue dans le débat public, qui inspire de nombreuses représentations, souvent déformées. Il est généralement défini comme la capacité d'un individu à mobiliser un collectif en vue d'atteindre un objectif partagé.
Cet ouvrage offre un panorama des différentes théories du leader ship. Il retrace l'évolution du concept au fil des différentes approches théoriques et propose une grille de lecture des comportements associés. Il questionne également les représentations et les stéréotypes attachés au rôle de leader. Les premiers travaux sur l'origine et la définition du leadership permettent d'analyser les traits de personnalité et les comportements du leader. Leur critique conduit ensuite à s'intéresser à l'approche situationnelle et à l'approche charismatique du leadership. Une attention est également portée au leadership fondé sur les valeurs. Enfin, l'approche cognitive du leadership vient bousculer les conceptions plus anciennes : à l'ère de la responsabilité sociale et environnementale, une redéfinition se révèle nécessaire.
La physionomie de nos sociétés dépend de vendeurs et d'acheteurs qui ne se rencontrent plus comme autrefois sur les marchés de plein air ou dans les ateliers des artisans. Depuis un siècle, les articles jugés sur pièce ont fait place à des " produits " préemballés, bardés de marques et poussés à travers des " canaux de distribution " matériels et médiatiques ; les clients sont devenus des " consommateurs ". Ajustant chaque jour la production à la consommation et la consommation à la production, le marketing est loin d'être un simple intermédiaire : il exerce une influence profonde, nourrie de toutes les sciences sociales, y compris dans la sphère intime, en politique et à l'université. La société tout entière est " orientée-marché ", sous la bénédiction de l'État et malgré bien des réticences individuelles.
Avec le management, le marketing a fait de l'entreprise l'institution cardinale de notre époque, dont notre survie dépend toujours davantage. Bien mieux que la science économique, la rationalité marketing permet de comprendre intimement les entreprises et les marchés. Et pourtant, l'histoire de ce savoir pratique indispensable au bon fonctionnement du capitalisme reste méconnue.
La finance a pris une place démesurée dans nos économies, et ses dérapages pèsent lourdement sur le bien-être des populations. Mais il n'est pas facile pour le simple citoyen de comprendre les ressorts de l'instabilité financière, afin d'apprécier la pertinence des politiques qui prétendent la combattre. D'où l'intérêt de revenir sur les grandes crises du passé.
Ce livre enlevé fait le récit des plus exemplaires d'entre elles : la fameuse bulle sur les tulipes dans la Hollande du XVIIe siècle ; la première bulle boursière dans la France du Régent ; la crise financière de 1907, qui a conduit à créer la banque centrale des États-Unis. Puis il revient de manière originale sur la crise de 1929, en montrant comment Roosevelt a imposé avec habileté les régulations qui allaient assurer plusieurs décennies de stabilité.
Se dessine ainsi une " économie politique des bulles ", dans laquelle s'inscrivent parfaitement le dérapage des subprimes et la crise des dettes publiques en Europe. On comprend mieux alors les mécanismes à l'oeuvre, mais aussi le rôle joué par les inégalités, les rapports de forces politiques et les batailles idéologiques.
LES RAPPORTS avec l'administration sont toujours des rapports inégaux. Le risque de la voir abuser de ses prérogatives est d'autant plus grand que le public qui a affaire à elle est tenu dans l'ignorance de ses droits. Les personnes étrangères se trouvent particulièrement démunies à cet égard face à des services publics dépeints non sans raison comme distants et inaccessibles. La " dématérialisation " des démarches administratives, présentée comme devant faciliter les relations entre le public et l'administration, se retourne en pratique contre les publics les plus vulnérables, et donc au premier chef contre le public étranger.
CET OUVRAGE décrit la procédure à suivre et les précautions à prendre lorsqu'on s'adresse à l'administration pour obtenir un visa, un titre de séjour ou une autorisation de travail, faire une demande de regroupement familial, déposer une demande d'asile, solliciter l'attribution d'une prestation ou encore acquérir la nationalité française. Il précise les règles que doit respecter l'administration lorsqu'elle prend ses décisions. Il passe enfin en revue les garanties et les différentes voies de recours dont chaque personne dispose pour défendre ses droits, faire annuler une décision illégale, obtenir une mesure d'urgence ou encore une indemnité.
OUTIL nécessaire aux juristes, aux travailleurs sociaux, aux membres des associations et des syndicats qui ont à conseiller et appuyer les personnes étrangères dans leurs démarches, ce guide permettra aussi à ces dernières de mieux connaître leurs droits et, donc, de mieux les défendre.
L'AFD propose chaque année dans la collection " Repères " des analyses inédites sur les principaux enjeux économiques et sociaux en Afrique. Le conflit en Ukraine a des répercussions économiques mondiales : qu'en est-il sur le continent africain et quelles sont les perspectives macroéconomiques pour 2023 ? Si elle contribue peu au réchauffement climatique, l'Afrique est pourtant très affectée : comment cela se manifeste- t-il d'un point de vue physique mais aussi socioéconomique ? Comment la pression démographique et les perturbations sur les marchés internationaux remettent-elles au centre du débat la question de la sécurité alimentaire ? Alors que l'état de santé des populations s'est amélioré ces dernières années, de fortes inégalités d'accès aux soins persistent : quels sont les défis contemporains de la santé en Afrique ? Confrontés à des besoins de financement massifs, les gouvernements africains prélèvent en moyenne moins d'impôts que d'autres pays du monde : comment peuvent-ils mobiliser plus de ressources publiques pour financer leur développement ? Quels sont les impacts sociaux et économiques du secteur numérique et des technologies financières en Afrique ?
Les manipulations de la parole sont devenues courantes dans les sociétés modernes. La démocratie, qui a placé la parole au centre de la vie publique, paraît menacée par la prolifération des techniques qui visent à nous contraindre, sans que nous nous en rendions compte, à adopter tel comportement ou telle opinion. La sensation diffuse de vivre dans un " univers menteur " n'est-elle pas à l'origine de formes nouvelles d'individualisme et de repli sur soi ? Toutes les méthodes de communication et de débat sont-elles bonnes dans un espace public qui se prétend démocratique ?
Dans ce livre passionnant, Philippe Breton s'efforce de répondre à ces questions en décrivant les différentes techniques de manipulation qui saturent notre environnement, à partir de nombreux exemples pris dans les domaines de la politique, de la publicité, de la psychothérapie et de la communication. Proposant une analyse des faiblesses des sociétés modernes, il ouvre aussi quelques pistes pour redonner à la parole le rôle d'outil vivant de la démocratie. Il introduit notamment le concept original de liberté de réception, sans laquelle la liberté d'expression reste surtout la liberté des puissants.
La Parole manipulée a été couronné en 1998 par le Prix de philosophie morale de l'Académie des sciences morales et politiques.
L'édition 2023 de
L'État du management fait écho aux préoccupations de notre société et des organisations confrontées au changement climatique. Les chercheurs du laboratoire Dauphine Recherches en Management (DRM) interrogent ces transformations attendues des organisations : comment la notion de sobriété numérique est-elle acceptée ? Quel rôle les normes de
reporting en matière de développement durable jouent-elles ? Quel modèle de communauté professionnelle permet de créer de la valeur interne et externe à l'organisation ? Comment, dans le contexte actuel, les systèmes de contrôle des organisations publiques évoluent-ils ? Comment tirer parti des communautés de fans ?
Des exemples de projets de recherche originaux sont proposés dans cette édition de
L'État du management, tels que le programme
Red Team Défense, qui explore le potentiel de la science-fiction pour aider les démarches d'innovation, ou le dispositif pédagogique ENAMOMA (université PSL), visant à transformer le secteur de la mode.
Une synthèse de la vie des affaires au cours de la période octobre 2021-septembre 2022 complète cette édition.
Dénoncer l'horreur économique ne suffit pas : si la dénonciation était efficace, le capitalisme aurait disparu depuis longtemps... Ce système destructeur tente de nous paralyser en activant des alternatives infernales, du type : " Si vous demandez des droits supplémentaires, vous favorisez les délocalisations et le chômage. "D'autres peuples ont appelé cela un système sorcier. Ce n'est pas une métaphore, mais la meilleure façon de nommer l'emprise du capitalisme sur nous. Pourquoi avons-nous été si vulnérables ? La croyance dans le " progrès " n'aurait-elle pas nourri notre impuissance ? Comment se protéger collectivement ? Ce livre s'adresse à celles et ceux qui refusent la résignation. Il affirme l'importance politique de collectifs capables de créer de nouvelles manières de résister et la nécessité d'une culture d'apprentissage et de relais.
Que ce soit l'aumône faite dans le métro, l'arrondi effectué en caisse ou l'engagement d'une fondation en faveur de l'aide humanitaire, le don traverse notre quotidien. Pourtant, les économistes se sont saisis tardivement de cette question, longtemps restée l'apanage des anthropologues.
En s'appuyant sur les développements les plus récents de la science économique, mais aussi sur des travaux plus anciens et méconnus, cet ouvrage expose comment le don est entré dans la science économique. Les auteures montrent qu'il a progressivement fait l'objet de collectes de données, de travaux de recherche et d'essais, qu'il s'agisse d'évaluer les effets de la fiscalité, de comprendre les motivations qui y président ou encore les formes qu'il peut revêtir, y compris les plus innovantes, comme le financement participatif via des plateformes dédiées. Enfin, ce livre s'interroge sur l'instrumentalisation du don pour de bonnes causes, mais aussi pour de moins bonnes. L'analyse est illustrée par de nombreux exemples, aussi bien en France qu'à l'étranger.
Chaque année, plus de 600 000 personnes sont condamnées par la justice française. Leurs sanctions s'étalent de légères amendes à de lourdes peines de prison. Ces jugements font l'objet d'une exposition médiatique intense, de critiques nombreuses et d'évaluations contradictoires. La justice pénale est tour à tour qualifiée de laxiste, de discriminatoire et de partiale ; elle est accusée de s'acharner sur certains ou de représenter les intérêts d'un groupe ou d'une classe... Pourtant, cette défiance masque une relative méconnaissance des mécanismes de la décision judiciaire. Pour expliquer ses modulations, de nombreux paramètres sont évoqués. Parfois inconciliables, ceux-ci vont d'un légalisme strict - les juges ne feraient qu'appliquer la loi à la lettre - à un contextualisme absolu - les peines prononcées dépendraient de " ce que les juges ont mangé au petit déjeuner ".
À partir d'un travail de recherche inédit fondé sur l'analyse de vastes bases de données individuelles, en particulier le casier judiciaire national français, ce livre déconstruit les verdicts pour en analyser les déterminants. Comment l'avalanche de lois et les mesures prises par l'exécutif infléchissent-elles le travail des magistrats ? La justice est-elle rendue uniformément sur l'ensemble du territoire ? Est-elle influencée par l'actualité ou les caractéristiques des parties ? Quels biais sont susceptibles de l'affecter ? Les critères des juges diffèrent-ils de ceux des citoyens ?
En répondant à ces questions fondamentales et en éclairant les relations entre le pouvoir politique et l'institution judiciaire, Arnaud Philippe nous permet d'envisager la " demande de sévérité " exprimée par les sondages et l'" inflexibilité " sécuritaire affichée par les élus sous un tout autre jour.
Cette synthèse, destinée à des étudiants et des citoyens curieux, traite d'une manière claire et rigoureuse des questions fondamentales posées par la monnaie dans notre économie. Qu'est-ce que la monnaie ? Pour quelles raisons les agents économiques cherchent-ils à détenir celle-ci ? Comment et par qui est-elle créée ? Quel est son rôle aujourd'hui ? Quelles formes prend-elle dans les systèmes financiers modernes ? Que penser du bitcoin et des monnaies locales ?
Comment s'établissent les relations entre les monnaies dans l'économie mondiale ? Quelle est la portée de la création de l'euro et de la montée en puissance du yuan ?
Quels sont les objectifs et les instruments de la politique monétaire ? Comment la politique monétaire a-t-elle évo-lué à la suite du processus de globalisation financière et de la crise financière ?
Comment la politique monétaire est-elle organisée dans la zone euro ? Comment les missions de la Banque centrale européenne ont-elles évolué à la suite de la crise de l'euro et de la crise climatique ?
Autant de questions auxquelles ce " Repères " apporte des réponses.
En montrant comment le néolibéralisme - de la deuxième gauche à Emmanuel Macron - a transformé le modèle socioéconomique français, en insistant sur le lien entre dynamique économique et transformation des rapports de force, cet ouvrage permet de comprendre l'instabilité actuelle des gouvernements néolibéraux et leur recours à l'autoritarisme.
Le livre documente d'abord les difficultés économiques rencontrées depuis la fin des années 1970 - croissance molle, chômage, etc. -, tout en montrant que la présentation du caractère prétendument impératif des réformes structurelles pour y faire face est trompeuse et partiale. Il analyse ensuite les ressorts et la circulation de l'idéologie qui a permis la mise en oeuvre de cet agenda. Les liens entre néolibéralisme et modernisme, et la manière dont ils se sont noués au sein des appareils politiques sont finement disséqués.
Enfin, il étudie la constitution des blocs sociaux de droite et de gauche, traditionnellement en concurrence pour exercer un rôle dominant, leur désagrégation à mesure que l'agenda néolibéral progresse, et la formation d'un nouveau bloc social, le bloc bourgeois. Ainsi la crise systémique actuelle se caractérise-t-elle par une instabilité endémique, en raison d'un exercice du pouvoir chroniquement minoritaire. L'absence de formule politique qui permette d'intégrer les attentes d'une majorité de la population demeure en effet une contradiction irrésolue des forces néolibérales.
Leboncoin, Doctolib ou Airbnb : nous sommes de plus en plus souvent mis en relation par des plateformes. Que représentent ces nouvelles entités économiques ? Quelles règles régissent les échanges en leur sein ? Sont-elles porteuses de liberté et d'ouverture ou au contraire de contrôle de nos vies personnelles ?
Cet ouvrage permet de comprendre le fonctionnement des plateformes multifaces, leurs caractéristiques et conditions d'existence. Il analyse notamment les effets de réseau, directs et indirects, qui sont au coeur de cette nouvelle économie. Sont également exposées les stratégies caractéristiques de ce modèle d'affaires, en particulier la tarification, les stratégies non tarifaires ainsi que les stratégies de lancement.
La spécificité de ce livre est de ne pas s'en tenir à une approche microéconomique ou d'économie industrielle. Il étudie également les défaillances de marché et les politiques publiques qui en découlent. Au-delà, il s'intéresse aux enjeux macroéconomiques en termes de croissance et d'inégalités.
Chaque année, le CEPII publie dans la collection " Repères " des analyses inédites des grandes questions économiques mondiales.
Dans un contexte géopolitique particulièrement tendu avec la guerre en Ukraine, l'inflation fait son retour et semble bien être là pour durer, tandis que la reprise qu'avaient fait espérer les soutiens budgétaire et monétaire massifs s'étiole. En cause, des facteurs profonds, liés aux transformations de la mondialisation, aux crises énergétique et écologique, et, à la clé, d'épineux dilemmes de politique économique pour les autorités publiques. Dans un tel contexte, l'Europe parviendra-t-elle à installer une autonomie stratégique ouverte ? Les politiques commerciales seront-elles mises au service du climat ? La responsabilité sociale et environnementale deviendra-t-elle la norme dans la gouvernance des entreprises ? Tous ces sujets ont besoin d'un débat public bien informé, mieux qu'il ne l'a été sur l'immigration, qui a polarisé l'attention en 2022 sans parvenir à se dégager de perceptions erronées.