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Colette (1873-1944) a porté sur le monde un nouveau regard de femme, assez fort pour imposer un style à la fois classique et singulier, que Cocteau se plaisait à comparer à celui de La Fontaine. Ses romans, de la série des Claudine aux oeuvres autobiographiques en passant par le sulfureux Blé en herbe, ont séduit un public toujours plus nombreux, pour lequel elle est restée la veilleuse solitaire du Palais-Royal et de la Treille Muscate, la Madone aux chats et la librettiste de Maurice Ravel. Colette aura mené une bataille quotidienne, durant son existence, avec un élan qui fit d'elle " la femme la plus libre du monde ", selon Mac Orlan.En 1949, André Parinaud réalise une série de trente-cinq entretiens radiophoniques avec Colette. À cette époque, alors au zénith de sa célébrité, l'auteur de La Chatte n'écrit plus guère, préférant diriger l'édition de ses oeuvres complètes. De nouveaux personnages - Sido, Julie de Carneilhan - ont remplacé Claudine, Chéri, " la vagabonde " et " l'ingénue libertine ". Elle évoque tout cela, et ses rencontres littéraires, mais aussi l'amour " un sentiment qui n'est pas honorable " , son pays natal, la Bourgogne, et son amour de la nature, l'une des clés de son oeuvre.
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De sa mort en 1961 à sa naissance en 1894, à l'aide de témoignages et de textes rares, Émile Brami brosse un Céline à rebours du temps et des lieux communs, tour à tour génial, pitoyable ou hideux. L'un des meilleurs spécialistes de cet auteur, il revient en détail sur l'affaire des manuscrits retrouvés, dont il fut un protagoniste.
Guerre, Londres, La Volonté du roi Krogold... Plus de soixante ans après sa mort, le fantôme de Céline continue de hanter les librairies.
Celui qu'André Gide appelait le " maboul " a gagné la postérité, mais au prix d'une notoriété de misanthrope, d'imprécateur et d'affabulateur. On en oublierait presque l'écrivain, qui est sans égal, et le style, sans lequel il n'y aurait pas de scandale. Sa noirceur est si dense qu'on n'y discerne plus l'humoriste. Seul demeure l'épouvantail grimaçant de Meudon.
Le
Céline d'Émile Brami n'est pas un " autre " Céline. Ce n'est ni un essai, ni un plaidoyer, ni un portrait à charge. C'est Céline raconté de sa mort en 1961 à sa naissance en 1894, à l'aide de témoignages et de textes rares. On y découvrira un être terriblement complexe, individualiste forcené, haï ou adulé, avec ses violentes passions et ses nombreuses faiblesses.
Un Céline à rebours du temps et des lieux communs, tour à tour génial, pitoyable ou hideux : Dr Destouches et Mr Céline, ange et démon de notre littérature.
" Érudit et enlevé, indispensable " (Livres Hebdo) " Une biographie impressionniste et attachante " (Lire) -
Qui est vraiment Milan Kundera, auteur farouche et peu médiatique, dont on fête en 2019 les 90 ans ? Le journaliste Jean-Dominique Brierre dévoile les pans méconnus de la vie de l'auteur nobélisable de La Plaisanterie et de L'Insoutenable légèreté de l'être, notamment à partir de témoignages et de documents inédits.
Milan Kundera fête ses 90 ans ! É voquant les personnages de La Guerre et la Paix, Milan Kundera remarque que leur vie est " un voyage dont les phases successives sont non seulement différentes, mais représentent souvent la négation totale des phases précédentes ".Ce parcours en ligne brisée est aussi celui de l'auteur de La Plaisanterie.Son oeuvre est faite des mêmes contradictions. Né en 1929, destiné à une carrière de musicien, il devient poète communiste, puis romancier critique à l'égard du régime. Exclu du Parti, mis à l'index après l'écrasement du Printemps de Prague (1968), il quitte la Tchécoslovaquie sept ans plus tard pour s'installer en France. Ni dissident ni exilé, il continue toutefois à écrire en tchèque (L'Insoutenable Légèreté de l'être), avant de choisir le français comme langue unique d'écriture et d'" exploration de l'existence ".Paradoxal, secret, absent des médias, Kundera est considéré comme un des écrivains majeurs du dernier demi-siècle. Succès qu'il attribue, non sans ironie, " au fait d'être mal compris ". Avec ou sans réserves, des auteurs aussi divers que Jonathan Coe, Orhan Pamuk, Salman Rushdie ou Taslima Nasreen le regardent comme un maître, dont les réflexions sur l'" art du roman " questionnent leur métier en profondeur.Ce parcours artistique, intellectuel, politique et littéraire, Jean-Dominique Brierre l'a reconstitué en l'insérant dans son contexte historique, du " coup de Prague " (1948) à la " révolution de Velours " (1989), s'appuyant notamment sur ses écrits, ses entretiens et sur des témoignages inédits, notamment ceux de son ami Alain Finkielkraut et de son traducteur François Kérel. -
Jane Austen, entre raison et sentiments ; biographie
Catherine Rihoit
- Ecriture
- 19 September 2018
- 9782359052626
La première biographie-monument de l'auteur d' Orgueil et Préjugés, par une spécialiste de littérature anglaise.
Dans le monde anglophone, sa notoriété est aujourd'hui équivalente à celle de Shakespeare. Quantité de livres et d'articles scrutent les moindres détails d'une existence que sa famille considérait pour- tant comme dépourvue d'événements. En romancière, mais au moyen d'une enquête quasi policière, Catherine Rihoit débusque et retisse les moindres détails d'une existence pleine de zones d'ombre.
Dès ses écrits de jeunesse, Jane Austen (1775-1817) prend le contrepied de l'émotion larmoyante où baigne la production de son époque. Elle sera dès lors à l'image de ses héroïnes : indépendante, préférant, aux conventions de la bonne société, les plaisirs individuels ; aux élans déraisonnés, les jugements pesés.
Une valeur guide toute sa vie, littéraire comme amoureuse : la vérité du coeur. Celle que l'on interdisait aux femmes de son temps. La fausseté était alors, pour une femme, la composante essentielle de la réussite sociale. " Nous n'existons que par le sentiment ", écrit-elle dans
Persuasion. C'est peut-être là que réside sa réussite : en avance sur son temps, elle coïncide avec les aspirations féminines actuelles.
Rebelle, l'auteur d'
Orgueil et Préjugés ? Telle est la question posée dans cette biographie où l'oeuvre et la vie de " Jane A " se répondent sans cesse. -
Qui mieux que ses proches pour évoquer la mémoire de l'écrivain, du ministre, de l'homme que fut André Malraux - et apporter quelques retouches à ses Antimémoires ?Paul Nothomb, aviateur, fut son frère d'armes dans les Brigades internationales. Denise Tual, productrice, se souvient du tournage d'Espoir. Jean Grosjean, compagnon de captivité, restera l'un de ses interlocuteurs favoris. Brigitte Friang, résistante, déportée, et Pierre Lefranc, gaulliste historique, évoquent son ralliement au Général après-guerre. Jenka, épouse de Manès Sperber, témoigne d'un demi-siècle d'amitié. Émile Biasini, Pierre de Boisdeffre, Pierre Moinot, Jean Lescure, hauts fonctionnaires, mais aussi écrivains, ont connu le ministre et l'homme de culture. Antoine Terrasse, historien d'art, réévalue l'auteur des Voix du silence.À chacun, Alain Malraux a posé deux questions : que représentait pour eux Malraux, au moment de leurs premières rencontres ? A-t-il changé durablement quelque chose dans leur vie ?Onze voix distinctes, autant de figures de la diversité humaine qui ne cessa d'inspirer la réflexion écrite, verbale et traduite en actions d'André Malraux - diversité qui fut l'étoffe de ses rêves.
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Petite fille abusée par ce voisin que sa mère trouve si gentil, ado meurtrie, Lilly souffre d'anorexie et s'inflige de terribles scarifications.À 17 ans, elle va vivre un week-end d'horreur, dont elle refusera de parler.À 20 ans, elle tente de vaincre son dégoût du sexe en se prostituant.C'est alors qu'elle va se mettre à écrire, pour soulager sa souffrance. Grâce à ce récit, elle parvient enfin à révéler ce week-end atroce dont elle a toujours gardé le secret...Aujourd'hui, grâce à la patience et à l'amour d'un homme, qui a su gagner sa confiance, Lilly a réappris à vivre et mène une existence normale.
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Jean-Claude Carrière livre les pièces du puzzle que fut sa vie, dirigée par une curiosité sans limite, ponctuée de rencontres majeures (Buñuel, Brook, Forman...) et de quelques chefs-d'oeuvre du cinéma, du Tambour à Cyrano... " Ce livre est un jeu : il s'agit de choisir sa vie, exercice difficile au début d'un parcours, mais qui devient plus facile, et plus ludique, quand on approche de la fin. Il est possible de mettre ceci en lumière et de laisser cela dans l'ombre, ou même dans le noir... Sans parler des tâtonnements de notre mémoire, qui nous accompagnent fidèlement, comme le mensonge. Et puis, ai-je pensé, cela m'évitera d'écrire mes mémoires, ce qui est toujours la barbe. J'aime mieux vivre ma vie que la raconter. "
Écrivain, scénariste, parolier, traducteur, metteur en scène, mais avant tout conteur, Jean-Claude Carrière se raconte dans cet abécédaire intime qui va d'Aragon à Wajda, et de Doisneau à Shakespeare, en passant par l'Inde et par Pigalle. -
Le 23 juin 1959, Boris Vian meurt après de la projection de J'irai cracher sur vos tombes, film tiré de son roman. Il disparaît la même année que Gérard Philipe, Sydney Bechet, Raymond Chandler et Billie Holiday. Il ne connaîtra pas Mai 68, les premiers pas de l'homme sur la Lune, l'assassinat de Martin Luther King. Pourtant, il aura tout annoncé...Homme d'ombre et de lumière, Boris Vian a sans doute été le plus contemporain de ses contemporains. Ingénieur ès Lettres, inventeur, auteur-compositeur et interprète, il reste, cinquante après sa disparition, l'électron libre de la littérature française. Boris Vian, c'est aussi, un certain sourire, un certain regard sur la création. Un état d'esprit, singulier et pluriel, résolument inclassable.S'appuyant sur des documents d'archives et une soixantaine de témoignages inédits (Michelle Vian, Juliette Gréco, Nadine de Rothschild, Guy Béart, Georges Moustaki, Claude Bolling, Danielle Delorme, J.-B. Pontalis, Roger Pierre, Jean Malaurie, François Caradec, Jean-Jacques Pauvert, Massin, André Halimi...), cet ouvrage illustré de nombreux documents inédits se présente à la fois comme une biographie et comme le panorama de toute une époque.
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Grand lecteur devant l'Eternel, Pierre Mertens évoque les auteurs qui l'ont marqué et qui ont inspiré son oeuvre : le poète allemand Gottfried Benn (qui vécut à Bruxelles), l'Argentin Julio Cortazar, Milan Kundera, Marguerite Duras, André Malraux, Pier Paolo Pasolini, Malcolm Lowry, Cesare Pavese, Paul Gadenne, Iouri Tynianov...Mais c'est à Franz Kafka qu'il consacre les pages les plus vibrantes. Quant à Pasolini, qu'il a personnellement connu, il en parle avec la ferveur d'un ami lucide.Un livre qui reflète la vaste culture de son auteur et sa faculté à jeter des ponts entre des écrivains qui, souvent, ne se sont jamais rencontrés.
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Conquérant du réel et de l'imaginaire, Malraux ne cesse de se fuir, de rupture en rupture.Au fil d'un libre parcours biographique, Alain Malraux évoque tour à tour le chasseur " farfelu " de têtes gréco-bouddhiques, le militant antifasciste battant les estrades du Front populaire, le combattant des justes causes et des révolutions chimériques, le chevalier aux ailes brisées de l'escadrille España, le colonel attendu et inattendu de la brigade Alsace-Loraine, le porte-parole enflammé du " plus illustre des Français ", tout à la fois orateur inspiré et explorateur des Voix du silence...Ici, pas de " misérable petit tas de secrets ", mais le regard émouvant et lucide d'un fils, d'un neveu et d'un témoin sur celui dont la vie, comme toutes les vies, ne fut qu'une " défaite acceptée ".
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On a plus souvent célébré Saint Exupéry du fait de son engagement et de sa mort au combat que pour la force visionnaire de sa pensée et la modernité de son écriture. Déplacé au fil des années du monde des Lettres vers la sphère militaire, le pilote s'est vu dénier le statut de grand écrivain, égal de Gide, Sartre ou Camus. Dans le même temps, certaines de ses oeuvres capitales, tels les Carnets ou Citadelle, étaient livrées à l'oubli.Un héros donc, seulement un héros ? Délaissé par l'Université, négligé par les élites, hâtivement jugé moraliste et réactionnaire, ramené au seul enchantement du Petit Prince, Saint Exupéry méritait assurément une relecture. Pour lui rendre la place qu'il mérite dans la littérature moderne, Alain Vircondelet a rassemblé les contributions inédites d'historiens, d'écrivains, d'universitaires, de psychanalystes, de spécialistes d'aviation ou simplement de passionnés. Ils abordent les rapports de Saint Exupéry avec sa mère, sa conception du divin, ses incursions dans le journalisme, l'adaptation de ses oeuvres au cinéma, sa discorde avec les gaullistes, l'impact de la dépression sur son oeuvre et la portée de ses derniers écrits.Une somme multiforme, assortie d'un dossier iconographique inédit, qui montre l'homme Saint Exupéry dans toute sa complexité et sa richesse.
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Spécialiste de Stevenson, auteur prolifique et fondateur du mythique festival littéraire de Saint-Malo, Étonnants Voyageurs, Michel Le Bris se raconte dans cette autobiographie traversée par les embruns et les écrivains du grand large. " Est-il plus grand bonheur qu'une rencontre imprévue, un livre, un poème, quand il vous semble qu'en cet instant, qui peut-être vaudra pour votre vie, quelqu'un vous a fait signe et que vous vous y êtes reconnu ? Vagabonder, courir de livre en livre au bonheur des rencontres, j'y ai consacré ma vie, avide de découvertes, toujours pressé de les faire partager, multipliant les collections, pressant les éditeurs comme s'il s'agissait de cartes au trésor à découvrir de toute urgence. "
Michel Le Bris a bien souvent passé la ligne d'horizon. Tous ces fragments d'ailleurs composent ici l'autobiographie d'un rêveur éveillé. De sa Bretagne natale aux lointaines tavernes du bout du monde, il égrène ses souvenirs et ses rencontres, évoque les oeuvres qui l'ont façonné, les peintres et les musiciens qui l'ont habité. Chemin faisant, il nous ouvre les portes de son royaume intérieur. -
" Comme il en faut du temps pour devenir Cendrars ! Surtout lorsque le hasard vous fait naître à La-Chaux-de-Fonds, canton de Neuchâtel, un 1er septembre 1887. Toujours à contre-pied, souvent à contre-voie, il ment comme il écrit. Pas politiquement correct, le lascar ! Sa vie, contradictoire, fallacieuse, escamotée ou enjolivée, est aussi difficile à saisir que la boule de mercure au creux de la paume. Mais le vrai goût du XXe siècle, âcre et astringent, il est peut-être le seul à nous l'avoir restitué. Cendrars Blaise, profession orpailleur du temps qui passe, le plus moderne d'entre tous. " À l'approche du cinquantenaire de la disparition de Cendrars, Patrice Delbourg rend hommage à cet acrobate de la prose et de la vie. Le reporter, le poète, le romancier (Moravagine, L'Or), le poilu, le " one manchot " (La Main coupée), le cinéaste raté, l'aventurier revivent au gré des chapitres de cette Odyssée Cendrars, de A comme Alfa Roméo (celle qu'il a achetée à Braque et qu'il pilote d'une main, au Brésil, en 1924), à Z comme Zone, le poème-phare d'Apollinaire, auquel La Prose du transsibérien (1913) dispute l'invention du vers libre. Sans oublier les autres lettres de l'alphabet : Bourlingue, Fabulateur, Grand reporter, Helvétie, Kodak, Paname, Sauser (son véritable patronyme), Utopie et même Xénophobie, dont les soupçons existent dans son oeuvre... qui figurera par erreur en 1941 dans la " liste Otto " des écrivains juifs à proscrire.
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Pour le bicentenaire de sa naissance, une biographie d'Emily Brontë, l'auteure des Hauts de Hurlevent
Un roman publié en 1847, Les Hauts de Hurlevent, fit sa renommée posthume. Emily Brontë n'avait pas trente ans. Elle ne semblait connaître du monde que les landes entourant le presbytère familial, ayant partagé sa vie entre les tâches domestiques et la rédaction de sagas juvéniles avec son frère Branwell et ses soeurs Anne et Charlotte.Ce livre unique fut longtemps le seul témoignage de son auteur, dont l'existence, croyait-on, n'avait pas connu d'événement marquant. La réussite de sa soeur Charlotte, il est vrai, l'avait maintenue dans l'ombre.C'était oublier qu'Emily Brontë (1818-1848), loin d'être une enfant recluse et sauvage, était éprise de liberté. Très cultivée, parlant le français, elle fut une lectrice passionnée de Walter Scott, Lord Byron et Shelley. Sa compréhension précoce de la cruauté du monde lui permit d'écrire " sans doute le plus beau roman d'amour de tous les temps ", selon Georges Bataille.Évoquant les drames de sa vie et ses révoltes, son courage moral et intellectuel, mais aussi son exubérance et sa force de caractère, Denise Le Dantec retrace l'existence singulière d'une femme qui ne put jamais rompre avec son enfance et conduisit sa vie comme un destin : celui d'écrire, sans se soucier de devenir écrivain. -
De la misère noire aux honneurs de l'Académie française, en passant par le sanatorium, la prison, la Résistance et le cinéma, sa vie fut le meilleur de ses romans. Vingt ans après sa disparition, voici la biographie définitive d'un prince de l'argot, du braquage et du roman noir, enrichie de documents et de photos inédits.
Alphonse Boudard (1925-2000) n'était pas un auteur " convenable ". Né de père inconnu, confié dès sa naissance à un couple de paysans, il a connu la misère sous l'Occupation, avant de rejoindre la Résistance et de participer à la libération de Paris. Il fera tout pour échapper à l'usine, et ses mauvaises fréquentations le conduiront une première fois en prison, d'où il sortira gravement malade.
Pendant près de dix ans, il alterne les séjours dans des cellules putrides et les salles communes de sanatoriums. Il y connaîtra la plus noire débine et les mauvais traitements. Mais il y croise aussi les vedettes des faits divers de l'après-guerre et y lit les meilleurs auteurs. Au fond du trou, entre deux hostos, deux condamnations, il trouvera la force de devenir écrivain en publiant La Métamorphose des cloportes (1962), futur classique du film policier.
Deux romans autobiographiques,
La Cerise (1963) et
L'Hôpital (1970), feront de Boudard un auteur populaire, salué par la critique et distingué enfin par l'Académie francaise avec
Mourir d'enfance (1995). Ce maître de l'argot et du bitume parisien y tire de l'ombre toute une galerie de laissés-pour-compte, de tueurs et de demi-fous, avec un parti pris : faire sourire des plus terribles histoires.
Démêlant le vrai du faux de cette existence soigneusement romancée, Dominique Chabrol retrace le parcours d'un gamin de Paris devenu l'inventeur de sa propre vie dont quelques-uns des personnages se nommaient Céline, Paraz, Gabin, Ventura, Simenon, Brassens, Audiard ou Nucéra. -
Le soir du 22 février 1942, Stefan Zweig et sa seconde épouse Lotte Altman, de 28 ans sa cadette, se donnent la mort dans leur demeure, sur les hauteurs de Rio. Rien ne laissait présager cette fin tragique, que Dominique Frischer tente d'élucider.Comment expliquer la décision du couple d'en finir avec la vie ? Exilés au Brésil, ils n'étaient pas soumis aux persécutions réservées aux intellectuels juifs et antinazis de l'Europe occupée, et jouissaient de bonnes conditions matérielles. Comme en témoignent ses écrits des dernières années et les témoignages de ses proches, l'écrivain autrichien à qui la vie avait toujours souri était en réalité un désespéré qui depuis longtemps avait programmé son suicide pour sortir d'une situation affective sans issue.A partir de l'analyse de son journal, de sa correspondance et de ses ultimes biographies et écrits romanesques, Dominique Frischer met à nu la pensée de l'humaniste autrichien et ses motivations secrètes, perçant à jour un acte qui permet d'appréhender l'ensemble de son oeuvre littéraire et son suicide sous un angle nouveau.
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Dans ce livre, Eduardo Manet revient sur l'ardent désir qu'il a eu, jeune homme, de venir en France pour apprendre le cinéma et le théâtre. Comment a-t-il vécu la réalité de ce voyage par rapport à la vision mythifiée qu'il s'était faite de la France ?Sans être uniquement biographique, ce livre présente une vision originale de la vie culturelle française, celle d'un Cubain tout d'abord ingénu et favorablement disposé, qui analyse, juge, admire mais est également critique.Son récit est composé en triptyque : tout d'abord les années 1950, la jeunesse et les études à Paris ; puis les années 1960, et les Français à Cuba ; et, enfin, le retour à Paris.Eduardo Manet livre ses souvenirs, ses réflexions dans ce livre en forme de carnet intime, journal de bord d'une initiation à la vie parisienne que traversent ombre de personnalités, de Roger Blin et Montand au couple Beauvoir-Sartre.
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Il y aura cent ans, le 28 octobre 1905, mourait Alphonse Allais, natif de Honfleur comme Erik Satie, son principal concurrent ès-absurdités. Né en 1854 " de parents français mais honnêtes ", il reste à ce jour le plus pillé des écrivains français, au point qu'on l'a surnommé " la Vache Allais ", bien que l'hydropathe de la butte ne crachât pas dans l'absinthe. Du Tintamarre au Sourire , l'homme a publié en un quart de siècle 1 700 contes, histoires, fables express, holorimes, pensées et des dizaines de recettes de cocktails, calembours, loufoqueries, contrepèteries, propos logiques jusqu'à l'absurde. Il appartenait à Patrice Delbourg, acrobate du verbe et érudit littéraire, d'élever au prince des zutistes un mausolée digne de son talent. Cet abécédaire complice et espiègle rend compte des cent une facettes du plus grand humoriste français (et pas seulement par ordre alphabétique) : modernité du style, technique du gag, humour et mélancolie, taux d'alcoolémie, enquête de m'urs Illustré d'extraits, citations, jugements de contemporains, de dessins aussi, voici l'indispensable atlas de l'Allaisie (capitale Honfleur).
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Artiste touche-à-tout, Serge Rezvani, toujours là où on ne l'attend pas, n'a cessé de surprendre. Peintre, pêcheur en apnée, compositeur de chansons, romancier... : ses casquettes sont multiples. Pourtant, Rezvani demeure un mystère. Au-delà de ses romans autofictionnels, a-t-il vraiment livré son testament " tourbillonnaire " ?Il raconte ici son enfance apatride, ballottée, chahutée, sa jeunesse bohème, ses premiers émois pour la peinture abstraite, et déjà ses rêves de Méditerranée. Sa passion pour Danièle-" Lula ", à qui il dédiera sa vie et plusieurs de ses oeuvres. Ses rencontres avec Othon Friesz, Paul Eluard, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Jeanne Moreau (pour qui il composera " Le Tourbillon de la vie ", chanson culte du film Jules et Jim, et " J'ai la mémoire qui flanche "). Sa vocation nouvelle pour l'écriture, à partir des années 60, les quelque cinquante livres qu'il a publiés...Mais ce sont les drames, aussi, qui ont composé sa vie : la maladie de Lula, atteinte d'Alzheimer, les derniers jours avec elle, jusqu'à sa disparition, dont il demeure inconsolable.Pourtant, Serge persévère, plus déterminé à vivre que jamais, prêt à revivre, à survivre. Et toujours, à nous surprendre, là où on ne l'attend pas.
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Février 1947 : de passage à Chicago, Simone de Beauvoir compose, sur le conseil d'une amie, le numéro de téléphone de Nelson Algren. Elle n'a aucune idée de ce qui l'attend. Un premier rendez-vous au bar du Palmer House et c'est le coup de foudre. Le soir même, ils sont amants.Ces deux êtres que tout sépare ont tant de choses à se dire. L'écrivain américain - qu'Hemingway compare à Faulkner - entraîne Simone de Beauvoir dans les bas-fonds de Chicago et de La Nouvelle-Orléans. Il lui ouvre les portes de l'Amérique, celle des junkies, des prostituées, des défavorisés. Elle l'introduit à Saint-Germain-des-Prés, où l'accueillent Boris Vian, Juliette Gréco, Jean Cau, Raymond Queneau. Et Sartre, bien sûr.À partir des lettres échangées entre les deux intellectuels - que seul l'Atlantique séparait alors - et des témoignages de ceux qui les ont connus, dont Art Shay, le photographe de Chicago qui a fréquenté le couple, Jean-Pierre Saccani retrace la liaison intense, tumultueuse, qui se poursuit au fil de longs voyages : Mexique, Guatemala, Italie, Afrique du Nord. L'éveil sensuel d'une femme, mais aussi le choc de deux cultures et, finalement, la blessure d'un homme...