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Éditeurs
Hermann
26 produits trouvés
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Léon Rosenthal ; militant, critique et historien d'art
Collectif
- Hermann
- 15 January 2014
- 9791037033871
Cet ouvrage examine les différentes facettes d'un intellectuel, dont la personnalité, la carrière et l'oeuvre n'avaient jusque-là guère retenu l'attention : Léon Rosenthal (1870-1932). Son parcours de militant socialiste, brièvement adjoint au maire de Dijon et animateur de l'Université populaire, est étudié au sein de la SFIO de Jaurès et jusque dans son appartenance aux «majoritaires de guerre». Le normalien, agrégé d'histoire et professeur au lycée Louis-le-Grand, est également pris en compte. Ce sont aussi les activités multiples et complémentaires du critique et de l'historien d'art qui sont étudiées, permettant de mieux connaître l'érudit et le vulgarisateur de la peinture et de la gravure du xixe siècle, le théoricien de la reconstruction urbaine d'après la Grande Guerre, le défenseur des arts décoratifs et de l'architecture - entre Art nouveau et Art déco -, le promoteur de l'art social et de l'art français, le collaborateur de nombreux journaux et revues, le titulaire de la chaire d'histoire de l'art à la Faculté de Lyon et le conservateur du musée des Beaux-Arts de Lyon.
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Ai-je manqué de père? Sur les traces d'Albert Lautman, philosophe combattant
Jacques Lautman
- Hermann
- 28 August 2024
- 9791037040251
Normalien et agrégé de philosophie, Albert Lautman était philosophe des mathématiques, élève de Léon Brunschvicg et, comme son ami Jean Cavaillès, proche du groupe Bourbaki, engagé dans une démarche vers l'unification en devenir des mathématiques et son explicitation philosophique.En 1939, Albert Lautman est mobilisé comme officier d'artillerie anti-aérienne et conduit brillamment sa batterie en mai 1940. Fait prisonnier, il réussit à s'évader avec la ferme intention de reprendre le combat. Il s'engage activement dans la Résistance à Toulouse et devient membre de l'état-major de l'Armée secrète de la Haute-Garonne. Arrêté par la Gestapo quelques semaines avant la Libération, il est fusillé à 36 ans. Son fils aîné, Jacques, avait à peine 10 ans.Ce livre est celui d'un homme qui, partant à la recherche de son père, retraçant sa biographie, sa pensée et ses engagements, s'interroge ultimement sur l'impact que l'absence de son père, mort pour la France, a eu sur sa propre vie.
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Au tournant du xxe siècle, le professeur Chouchani prit part à l'instruction d'érudits qui formèrent à leur tour une nouvelle génération de penseurs juifs éclairés. Avec le philosophe Jacob Gordin et le philologue Joseph Gottfarstein, ce génie aux allures de vagabond contribua à la renaissance de la pensée juive après la Shoah en France. Un épisode extraordinaire de l'histoire des idées qui redonna aux sources de la tradition juive la place qu'elles méritaient dans le grand débat des cultures.
Ses connaissances sacrées et profanes impressionnaient. L'approche révolutionnaire du professeur d'Élie Wiesel, Emmanuel Levinas, Léon Askenazi et d'autres connut des prolongements en Europe centrale, en Israël, aux États-Unis, en Afrique du Nord et en Amérique du Sud, des lieux qu'il traversa comme un météore. Mais tel Socrate, la vie de Chouchani, personnage énigmatique dont la véritable identité était gardée secrète, est entourée de mystère. Solitaire et marginal, le destin du clochard qui savait tout fascine et questionne. De ses enseignements, trop peu d'informations ont jusqu'alors filtré. Le présent essai propose de révéler quelques secrets de sa pensée foisonnante, éclairés par l'évocation des étapes principales de sa vie. -
Lorsque Loïe Fuller arriva à Paris, en 1892, elle était encore inconnue. Qui aurait alors pu deviner qu'elle allait révolutionner la danse, connaître le succès et la gloire, inspirer les plus grands sculpteurs de son temps, les plus grands peintres, de Rodin à Toulouse-Lautrec ? Si une vie peut être qualifiée d'extraordinaire, c'est bien la sienne : née aux fins fonds de l'Illinois, cette américaine replète est devenue l'intime de la Reine de Roumanie. Il suffit de lire les réactions qu'elle suscitait pour comprendre à quel point ses danses étaient fascinantes : « Voilà la grande attraction du moment. C'est Miss Fuller, cette Américaine qui tourbillonne sous la lumière électrique et fait flotter autour d'elle comme des ailes de papillon, des calices de fleurs ou des nuages irisés, les longs plis de sa robe traînante. [...] Elle est supérieure à la vie même. »
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La connivence entre la littérature et la danse est antique ; elle prend de nombreuses formes. Pré-texte ou corollaire, l'écriture accompagne souvent la danse et celle-ci s'insinue dans les pages, indice de fantastique et d'ineffable. Les études concernant la danse dans la littérature sont nombreuses. En revanche, les interactions du littéraire et du chorégraphique considérées dans leurs réalisations scéniques sont moins explorées. C'est de littérature en danse qu'il est question dans ce volume, consacré surtout au destin des livrets de ballets conçus par des auteurs français, aux collaborations entre écrivains et chorégraphes et aux transpositions dansées d'ouvrages appartenant au patrimoine littéraire français. Il s'agit d'interroger les dynamiques et les enjeux du passage d'un code à l'autre, des mots écrits aux corps en mouvement. Comment un texte se transforme-t-il en un spectacle dansé qui ne se veut pas illustration mais transfiguration esthétique et interprétation autonome ? Comment les différents composants d'un texte littéraire se métamorphosent-ils en décors et costumes, en gestes et en pas ? En renversant la perspective, ce questionnement nous induit également à relire les textes à partir des recréations chorégraphiques auxquelles ils ont donné lieu. Entre littéralité et abstraction, ce sont donc les correspondances et les écarts par lesquels la chorégraphie intègre et transcende la consistance conceptuelle, émotionnelle et verbale de l'oeuvre littéraire qui font l'objet de ce livre : histoire de renouveler, de phrases en phrasés, le plaisir de l'intertexte.
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«?Je voudrais tant vous écrire et cependant tout est impossible. On m'a donné l'ordre de ne pas cacheter nos lettres. La seule idée que des tierces personnes ouvriront les papiers et profiteront de la lettre me glace, me décourage : et quoique cependant cette lettre soit à cent lieues des secrets militaires, ma pudeur s'effarouche de rendre ainsi public ce que je pense. Lorsque je serai au repos j'expédierai toutes ces lettres qui sont une part de mes notes personnelles et qui vous sont confiées. C'est à vous que je les donne parce que je sais que plus tard si je voulais revivre mes heures de tranchées, je saurais où les retrouver.
Je voulais écrire à l'air libre et sous la carcasse des arbres. J'ai dû me réenfouir sous la sape. Nos obus et les leurs se croisent et je pense toujours depuis au camarade arrivé au feu de la veille et qui avait tout le côté gauche de la tête emporté. J'ai dû durant cette journée l'enjamber plusieurs fois. Il est mort sans crier face à face avec son ami, comme il lui disait : je n'ai pas peur. L'autre, dans l'obscurité, ne s'en est aperçu qu'à son silence.?»
(Lettre, 12 août 1915) -
À l'occasion du centenaire de la naissance d'Edmond Jabès, une exposition à la Bibliothèque nationale de France lui rend hommage : manuscrits, livres, photographies, oeuvres d'artistes inspirés par son oeuvre ou ayant collaboré avec lui retracent le parcours poétique de cet auteur dont l'écriture a été forgée par les questions de l'identité, de l'exil et de l'altérité. Ce livre accompagne cet anniversaire et montre diverses faces de l'oeuvre de Jabès à travers textes et images. Les différents types de manuscrits présentés rendent compte des étapes de la création et des repentirs de l'auteur. Ils permettent d'appréhender l'oeuvre littéraire de Jabès dans le temps de son élaboration et à travers sa complexité, tandis que les livres montrent l'oeuvre dans sa mise en page finale. Des dessins inédits, en parallèle des brouillons, permettent de mieux cerner la recherche de l'auteur : équilibre entre noir et blanc, plein et vide, parole et silence. L'influence de Jabès est également soulignée à travers les oeuvres plastiques d'artistes contemporains mettant en valeur la diversité de son apport au XXe siècle : littérature, pensée, art forment un tout indissociable dans le travail du poète. « L'écrivain est l'étranger par excellence. Interdit, partout, de séjour, il se réfugie dans le livre d'où le mot l'expulsera. » (Un étranger avec, sous le bras, un livre de petit format)
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Paul Badura-Skoda est sans doute un des plus grand pianiste du vingtième siècle. Il fut l'un des premiers à jouer les pièces de Mozart, de Beethoven ou de Brahms telles que les compositeurs souhaitaient qu'elles fussent jouées. Paul Badura-Skoda a consacré sa vie à la musique : à interpréter, à composer, à orchestrer, à retrouver comme un archéologue qui cherche à exhumer les sonorités originaires des partitions musicales les notes justes. Le 6 octobre 2007, il a fêté ses quatre-vingt ans. Ou plutôt, le monde de la musique lui a rendu un vibrant hommage, dont le point culminant fut un concert exceptionnel, salle Gaveau, à Paris. Car ce Viennois d'origine, Américain d'adoption, a choisi Paris pour cadre de ces festivités. Et c'est en français qu'il a choisi aussi de publier ce recueil de textes qui retrace toute sa carrière, toutes ses recherches. L'ouvrage, richement illustré (plus de quarante illustrations), comprend la biographie de celui qui est au piano ce que Rostropovitch fut au violoncelle, ainsi que sa bibliographie et sa discographie complètes.
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« D'une poétique continuée par tous les moyens » est le sous-titre que Michel Deguy a donné à l'un de ses livres. Si la poétique est ce par quoi la poésie, réfléchissant son acte, prend conscience d'elle-même, la continuation proposée est en quelque sorte programmée par la poésie en tant que celle-ci rappelle le langage à sa vocation première ; elle est immanente à l'acte poétique tel que le déclare et l'effectue l'activité dite « poésie », prenant la parole pour tout ce qu'elle fait tenir, pour ce tout qu'elle installe et qui ne tient que par elle. Si « la poésie n'est pas seule », comme l'affirme le titre d'un autre livre majeur de Deguy, c'est bien en ce sens.
Lire l'oeuvre de Michel Deguy, l'accompagner pour tenter d'en prendre mesure, c'est donc s'engager sur les chemins bifurs des semblances, où le poème se mêle de philosophie, d'esthétique, d'éthique, de métaphysique, de linguistique, de politique, de sociologie, d'ethnologie, d'écologie... C'est un peu tout cela qu'abordent les textes réunis dans le présent volume, qu'ils procèdent par focalisation monographique sur des livres ou sur des motifs. -
Dans le paysage des études littéraires d'après-guerre, au moment où s'amorçait le mouvement de la « nouvelle critique », les premiers livres de Jean-Pierre Richard marquaient assurément un ton dont on ne connaissait guère d'autre exemple : une manière de se lancer à l'abordage des textes dans une allègre témérité, armé en apparence du plus léger équipement possible, à seule fin d'en éprouver d'abord, presque physiquement, la fringance et d'en revivre le bonheur.
Un demi-siècle plus tard, tandis que retombait la ferveur des grandes initiatives critiques, que les anciennes pratiques reparaissaient sous des habits nouveaux, la ferveur entêtée de Jean-Pierre Richard se tournait vers de nouveaux objets, moins canoniques que par le passé, plus « buissonniers ». Choisir de lire des contemporains, parfois fort jeunes, c'était dire que la critique a « valeur de reconnaissance », selon le mot de L'État des choses.
Les douze études rassemblées ici tentent à leur tour de lire cette grande oeuvre de lecture ; de l'aborder à la manière des paysages auxquels Jean-Pierre Richard se montre si constamment sensible, dans une langue elle-même vouée à dessiner ses propres horizons. Car ce n'est pas le moindre sujet d'étonnement qu'elle nous offre : constamment au service des écrivains, elle a fini par dresser la figure d'un critique et d'un écrivain très singulier, reconnaissable dans son temps. -
La postérité est une maîtresse infidèle. Elle néglige parfois ceux qu'?elle a adulés comme Parny, né aux îles en 1753, et qui fut le plus grand poète français du tournant des Lumières. Le dernier disciple de Voltaire, avec sa Guerre des dieux (1799), fut aussi le premier des modernes, inventeur du poème en prose avec les Chansons madécasses (1787), et remit le lyrisme au goût du jour avec ses Poésies érotiques (1778 et 1781), recueil essentiel pour le renouveau de la sensibilité en France et au-delà des frontières.
La présente monographie retrace, de Saint-Paul de Bourbon à l'Institut, via Rio et Pondichéry, le Collège de Rennes et les régiments royaux, une vie de parfait petit courtisan et une plume au service du Directoire, le parcours de Parny, un individu d'?exception qui est aussi le témoin d'une classe, d'un milieu, d'une génération. -
De l'ordre et de l'aventure
Alain Rey, Pierre Brunel, Philippe Desan, Jean Pruvost
- Hermann
- 21 June 2014
- 9791037027016
Voici donc réunis autour d'une personne aimée, estimée, admirée, digne d'éloge, Giovanni Dotoli, les réflexions de quelques-uns et quelques-unes de ses proches en esprit et dans le coeur, qui partagent ses passions, qui envient peut-être son exceptionnelle énergie vitale et créatrice - il est des envies toutes d'émulation, et non de dépit -, qui souhaitent lui dire combien ils aiment se sentir près de lui, dans le monde des valeurs comme dans celui des sentiments. Bien des aspects de son « agir », réalisés en une oeuvre multiforme, sont évoqués ici. Dans le concert, la polyphonie des célébrations croisées, il en est de deux sortes : quelques-unes à propos de réussites qu'on apprécie, mais que l'on ne saurait accompagner. Dans l'étroite amitié de Giovanni avec Henri Meschonnic, à la fois les deux poètes et les deux penseurs passionnés de langage se retrouvaient. La connivence entre poésie et poursuite de ce Graal, le langage humain, est d'ailleurs inscrite dans la nature de ces deux activités. (...). S'agissant de langage et de langues, notamment de la française, de lexique et de verbe, de dictionnaires enfin, avec leurs ouvertures littéraires et lyriques, le cousinage d'estime devient fraternité d'action, apport réciproque d'énergie, stimulation, exemple...Nous vivons tous d'exemples, puisés dans la mémoire des textes.
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Ces dernières années, les super-héros ont envahi nos écrans de cinéma et semblent durablement installés dans l'univers de la culture populaire : cette nouvelle génération, portée essentiellement par le groupe Marvel, est née en 1961 avec notamment la création des Fantastic Four. Ces personnages tranchaient sur les Batman et Superman de la génération précédente par leur plus grande humanité et leur plus grande fragilité. Les jeunes lecteurs ne s'y trompèrent d'ailleurs pas et le succès des super-héros de « l'âge d'Argent » (1961-1973) a tenu au fait que ceux-ci « disaient quelque chose » sur la société des années 1960 et 1970 mais nous disent-ils encore quelque chose aujourd'hui sur ce que nous devenons ? Objets littéraires, les histoires de super-héros tiennent des contes d'antan et des récits mythiques mais également de la littérature populaire apparue aux 19e et 20e siècles. Objets sociologiques, ils nous informent sur les rêves et les tabous d'une société, sur notre rapport à la science et notre vision de l'individu dans la société contemporaine.
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Antoine de Fourcroy ; savant, franc-maçon, homme politique
Alain Queruel
- Hermann
- 7 December 2009
- 9782705677961
Biographie de A. de Fourcroy qui marque l'histoire de la chimie à la même époque que Lavoisier. Après une jeunesse difficile, il rencontre N.-L. Vauquelin qui devient son élève, son collaborateur et surtout son ami. Par ailleurs, sa carrière politique démarre sous la Révolution et reprend avec l'ascension de Bonaparte. Il est reconnu comme étant à l'origine du système éducatif français.
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Heros pathetique de l'age de l'information
Conway F/Siegelman J
- Hermann
- 20 August 2012
- 9791037033260
Traduction de Nicole Vallée-Levi et présentation de Robert Valllée En 1906, Norbert Wiener fut appelé « le garçon le plus remarquable du monde ». Enfant prodige, il entra à l'université à onze ans, obtint son doctorat à dix-huit puis entreprit sa brillante carrière au MIT. En 1948, il fut à l'origine d'une révolution scientifique avec son livre La cybernétique ou la commande et la communication chez l'animal et dans la machine, dont la toute première édition parut, à Paris, en anglais, chez Hermann et Cie. Aujourd'hui, l'homme, son oeuvre et ses mises en garde sont en partie oubliés. Dans cette biographie, Flo Conway et Jim Siegelman, journalistes lauréats de plusieurs prix, sortent de l'obscurité le génie de Wiener et montrent de quelles multiples façons ses idées révolutionnaires influencent nos vies. Ils retracent l'odyssée internationale de Wiener, son combat sans répit contre ses crises maniaco-dépressives, ses travaux mathématiques fondamentaux, son oeuvre technique qui joua un rôle important dans la victoire de la seconde guerre mondiale, et dans l'explosion de l'âge de l'information quand surgit la cybernétique sur la scène de l'après-guerre. Grâce à leurs entretiens avec sa famille et ses collègues, ils reconstituent une vie hors du commun marquée par des relations tumultueuses. En se basant sur des documents gouvernementaux récemment mis à la disposition du public, ils révèlent comment le FBI et la CIA ont surveillé Wiener aux moments les plus critiques de la guerre froide. La science que créa Norbert Wiener n'a cessé de croître en importance dans la vie contemporaine. La « rétroaction », terme qu'il popularisa, concerne maintenant le machinisme automatisé, la technologie « intelligente », la communication humaine, et est devenue d'usage courant. Mais il avertit aussi des dangers inhérents aux nouvelles techniques électroniques et biologiques susceptibles d'échapper au contrôle humain. Il complète ainsi sa personnalité par une qualité de visionnaire du monde social qui s'ajoute à une oeuvre mathématique exceptionnelle. L'histoire de cet homme brillant et doté de nombreux talents est fondamentale pour celui qui veut comprendre l'interaction de la technique et de la culture au XXIe siècle.
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Coincé dans un refuge après un accident en haute montagne, l'auteur se raconte son enfance dans le Gers, dont il nous fait partager quelques moments intimes, émouvants, parfois drôles, et ses études à la Faculté de Médecine de Bordeaux où germeront ses premières révoltes et ses premières interrogations quant à la pratique médicale, ont profondément façonné son improbable destin. Médecin de coeur, mais scientifique d'esprit, il choisira la science et nous livre ainsi un témoignage sans concession, et pourtant enthousiaste, sur la vie des laboratoires de recherche en France, à l'Institut Pasteur, aux États-Unis et en Chine. On comprend les motivations, on vit les dilemmes, on s'étonne des conflits mais, avant tout, on partage la vie, les passions et parfois les doutes de ces créateurs, bâtisseurs de la médecine de demain. La vision de Jacques Thèze et son jugement ne sont pas neutres : ils font écho à des expériences singulières, à des choix pénibles, le condamnant à vivre partagé entre le désir de comprendre et celui de guérir. Avec une grande honnêteté et beaucoup de sensibilité, il décrit les étapes de ses recherches concernant les défenses immunitaires et leurs dérèglements, cause de si nombreuses maladies. Mais il ne s'arrête pas à ce travail pédagogique. Nous vivons avec lui ses combats quotidiens pour mettre la science au service de la médecine et des malades.
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Journal du voyage absolu ; jeux et enjeux du grand danger
Jean-Pierre Faye
- Hermann
- 6 November 2003
- 9782705685782
L'auteur, du 2 décembre 2000 au 2 août 2003, a consigné ses réflexions sur des événements historiques (Napoléon, Sophie Scholl (1921-1943)...), des faits d'actualité (l'ex-Yougoslavie, l'entrée de la Pologne dans l'Union européenne) et des moments plus personnels comme ses impressions à la lecture de la poésie d'Eva Diamant. Avec un long poème en prose Les transformants féminins.
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L'imagénétion créatrice n'est pour Saint-John Perse ni une « puissance trompeuse » ni une fuite dans un ailleurs imaginaire : elle permet d'explorer les profondeurs psychologiques de l'individu et l'infinie variété des hommes « en leurs voies et façons ». L'imaginition est une faculté libératrice, elle relie l'individu aux puissances de la nature et à la communauté des hommes. Aussi le motif d'attribution du Prix Nobel de littérature à Saint-John Perse en 1960 pourrait se résumér par ces mots : « cette imagination au déploiement magistral est sa force ». Les poèmes, par des analogies ouvertes, des images saisissantes et un rythme puissant, accroissent le désir de vivre, l'exigence intellectuelle, l'émerveillement face au réel et l'amour du monde. Confrontée à l'évolution scientifique du vingtième siècle et au « très grand désordre » de l'histoire, la poésie se dote « d'un peu de magie pour s'éclairer elle-même à la frontière de l'insaisissable ». C'est sur la dimension créatrice et poétique de l'imagénétion que Colette Camelin concentre son attention dans ce livre. « L'inertie seule est menaçante. Poète est celui-là qui rompt pour nous l'accoutumance ». Saint-Jonh Perse (1887-1975)
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Paul Morand pouvait être antipathique, infatué de sa personne, insultant envers ses collègues écrivains, avec des bouffées d'antisémitisme, de misogynie ou d'homophobie. Sa défense du colonialisme et, sous l'Occupation, de la politique collabo-rationniste de Vichy fut délibérée et constante. La publication de son Journal inutile avait fait scandale, et la reprise de ses oeuvres en Pléiade en 2005 fit de même.
Et pourtant Paul Morand est indéniablement un grand écrivain. L'un de ceux qui sont capables, en une formule concise, de retrouver un style, d'évoquer un univers ou une atmosphère. Poursuivie sur près de soixante ans, l'oeuvre littéraire de Paul Morand est considérable et embrasse tous les genres. Trente ans après la mort de son auteur, en 1976, elle n'a pas encore fait l'objet d'une étude d'ensemble. Les quatorze chapitres qui composent cet ouvrage associent étroitement l'étude de la biographie et celle des oeuvres littéraires, en faisant appel à des correspondances et des documents inédits ; ils apportent des mises au point précises sur divers aspects controversés de Morand, tout en s'efforçant de replacer sa production littéraire sous l'éclairage des grands débats idéologiques qui furent ceux de son temps. -
Henri Meschonnic ; théoricien de la traduction
Marcella Leopizzi
- Hermann
- 14 October 2014
- 9791037034557
Sans jamais séparer « la pratique de penser le langage, de la pratique de traduire et de penser la traduction », en s'appuyant sur sa conception novatrice de « rythme », Henri Meschonnic a « travaillé », dans toutes ses oeuvres, le continu poétique-éthique-politique.
Ce collectif rend hommage à l'originalité des théories meschonniciennes et au rôle considérable qu'elles jouent dans le domaine de la traduction littéraire, notamment pour ce qui est des concepts de « poème », « récitatif », « signifiance », « oralité », « sujet du poème ». En envisageant la traduction en termes de « taamisation », Meschonnic a donné une nouvelle energeia à la théorie et à la pratique du traduire : par ses traductions et dans ses essais, il a démontré l'importance de mettre « du gustatif dans le discursif » pour donner « de la saveur au sens » sans trahir l'Autre.
Contributeurs : Jacques Ancet, David Banon, RÉgine Blaig, Marlena Braester, Giovanni Dotoli, Alexandre Eyries, Lynne FranjiÉ, Constantin Frosin, Marcella Leopizzi, Pascal Maillard, Anne Mounic, Philippe PaÏni, Marko Pajevic, Alain Rey, Hugo Savino, Fabio Scotto, Marie Vrinat-Nikolov, Patrick Maurus -
Le fait est entendu : Ismail Kadaré est l'un des romanciers contemporains les plus reconnus au plan international, et digne du Nobel. Mais savons-nous le lire dans toute sa complexité ? Il se pourrait bien que la reconnaissance n'aille pas ici sans une part de méconnaissance.
Cherchant à interpréter l'oeuvre sans la rabattre sur les commentaires de son auteur, se fondant sur des études de réception et l'examen de la presse de propagande, redonnant une place aux poèmes, souvent non traduits, dans l'analyse critique, cet essai tente de mettre au jour d'autres visages de l'écrivain : un Kadaré plus engagé qu'on ne le croit dans la vie intellectuelle du régime communiste et dans l'illustration de l'identité albanaise - mais aussi un Kadaré d'autant plus singulier et, finalement, irréductible. -
En tant que membre de l'équipe qui prépare une édition de la correspondance de Mme de Graffigny, j'ai vécu avec elle pendant une trentaine d'années. Ce qui n'était au début que de la curiosité professionnelle de ma part s'est transformé en affection et admiration, et en un fort sentiment d'identification. Je peux lire son écriture, qui pour certains n'est qu'un griffonnage informe, avec plus de facilité que la mienne. J'ai tendance à me fâcher quand elle se fâche, et je dois parfois me rappeler qu'elle pouvait se tromper. J'ai essayé d'écrire sa biographie avec sympathie mais sans en faire un plaidoyer, car je pense que les faits en eux-mêmes suffisent à prouver qu'elle était une femme remarquable dont les accomplissements n'ont pas été pleinement appréciés. Je suis convaincu que chacun trouvera l'histoire de sa vie riche en informations, émouvante, et y puisera même de l'inspiration.
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Emmanuel Carrère ; un écrivain au prisme du cinéma
Jacqueline Nacache, Régis Salado, Collectif
- Hermann
- 25 September 2019
- 9791037011534
S'il est connu que le cinéma s'est inspiré dès sa naissance de sources littéraires, c'est également très tôt après les débuts du 7e art qu'est née, à l'inverse, l'idée d'une influence du cinéma sur la littérature. Cette hypothèse s'est développée au fil du xxe siècle, témoignant d'un phénomène critique encore peu exploré : tel était le point de départ d'un ouvrage qui constitue le premier volet de la présente réflexion (Cinématismes. La Littérature au prisme du cinéma, 2012). S'il n'y a plus de doutes aujourd'hui quant aux interactions entre les deux modes d'expression, l'étude des liens entre littérature et cinéma dans le domaine contemporain, loin de se simplifier, n'en est devenue que plus complexe. Étudier le parcours et l'oeuvre d'Emmanuel Carrère, c'est approcher cette complexité d'une façon exemplaire. Cinéphile, critique, scénariste de cinéma et de télévision, réalisateur à ce jour de peu de films mais dont chacun touche à des questions fondamentales, Carrère est et se veut pleinement écrivain alors que le cinéma rayonne, dans ses écrits comme dans ses expériences, d'une présence continue, éclatante ou secrète. Telle est la situation singulière qu'étudient les textes ici réunis, et dont les auteurs, lecteurs ou exégètes de l'oeuvre de Carrère, sont spécialistes des rapports entre littérature et cinéma envisagés sous leurs aspects les plus divers.
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Le récit d'Ernst Bornstein est l'histoire glaçante et miraculeuse de sa survie. Rédigé à la fin des années 1950, édité seulement en 1967 en Allemagne, il devient une référence incontournable de la littérature sur la Shoah, en tant que l'un des tout premiers témoignages de l'horreur concentrationnaire.
Entre ses 19 et ses 22 ans, Ernst traverse sept camps. Grünheide, Markstadt, Fünfteichen, Grossrosen, Flossenbürg, Leonberg et Mühldorf : autant de lieux aujourd'hui méconnus, hier théâtres de la barbarie nazie. Dans cette longue nuit, les camps se succèdent, et avec eux l'horreur et la mort. Entre intelligence et courage, désir de vivre et générosité, Ernst se débrouille grâce à son habileté à dégoter de la nourriture et sa capacité à satisfaire les demandes des Kapos - et parfois des SS. Il croise ici et là des visages familiers devenus méconnaissables. En rapportant systématiquement leur nom et leur histoire, il arrache leur destin aux griffes de l'oubli.
Bornstein voulait écrire l'histoire fidèlement, d'abord pour rendre hommage à la mémoire des victimes, ensuite pour contrecarrer un négationnisme qui, à la fin des années 1950, commençait déjà à poindre. Aujourd'hui, face à la disparition progressive des survivants, son témoignage, enfin traduit en français, paraît plus nécessaire que jamais.