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République des Lettres
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La vie et la passion de Dodin-Bouffant, gourmet
Marcel Rouff
- République des Lettres
- 2 November 2023
- 9782824907604
"La vie et la passion de Dodin-Bouffant, gourmet", classique de la littérature culinaire publié en 1924, raconte sous forme humoristique la vie d'un gastronome passionné. Le personnage central est inspiré d'un ami proche de Rouff, Curnonsky, élu «Prince des gastronomes». Ancien magistrat à la retraite dans la petite ville de Belley, Dodin-Bouffant est un épicurien amateur de bonne chère. Seuls quatre convives fin gourmets sont invités régulièrement à sa table pour déguster les mets délicieux préparés par sa cuisinière bien-aimée, Eugénie Chatagne. Mais celle-ci décède, il doit chercher une remplaçante qu'il trouve en la personne d'une paysanne bressane, Adèle Pidou. Un jour, recevant un prince à dîner, il prépare avec elle un repas composé d'un «Potage Adèle Pidou», de «Fritures Brillat-Savarin», d'une «Purée Soubise» et surtout d'un «Pot-au-feu Dodin-Bouffant», véritable chef-d'oeuvre qui restera dans l'histoire de la gastronomie. Le prince, subjugué par le plat, cherchera à engager Adèle mais Dodin-Bouffant ira jusqu'au bout pour défendre sa vision de la perfection culinaire et épousera la cuisinière. Le texte est agrémenté de nombreuses recettes de l'ancienne cuisine française.
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«Un jeune neurologue étudie l'explication de l'hystérie. Plus rapidement qu'il ne le croit, ce problème lui découvre ses abîmes. Mais là, dans ces profondeurs, un nouveau problème se présente à lui: l'inconscient. Il l'examine et il se trouve que c'est un miroir magique. Quel que soit l'objet spirituel sur lequel il projette sa lumière, il lui donne un sens nouveau. Ainsi armé d'un don d'interprétation sans égal, mystérieusement guidé par une mission intérieure, Freud avance d'une révélation à une autre, d'une vue spirituelle à une nouvelle, plus vaste et plus élevée, et toutes ces découvertes s'enchaînent naturellement pour former un tableau d'ensemble du monde psychique.» - Stefan Zweig.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Flora Tristan. "Pérégrinations d'une paria" est le récit autobiographique de deux années de la vie de Flora Tristan. Femme de lettres franco-péruvienne, féministe, militante socialiste et figure majeure du débat social au milieu du XIXe siècle, l'auteur de "L'émancipation de la femme" et de "L'Union ouvrière" raconte ici ses pérégrinations pendant les années 1833 et 1834. Années de voyage, de combat et d'émancipation pour se libérer d'abord d'un mari tyrannique puis pour tenter de récupérer l'héritage qui lui est dû auprès de sa très illustre famille installée au Pérou. Mais, soumise à l'arbitraire de la société patriarcale de l'époque, mesurant que le droit est contre elle en raison de son statut de bâtarde, elle échoue dans ses demandes légitimes de reconnaissance. Elle décide alors de revendiquer haut et fort la qualité de "paria" et se change en justicière des droits bafoués de la femme et en porte-parole des victimes de l'ordre social.
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"In Memoriam" et "Le De Profundis" sont deux textes écrits par André Gide pour rendre hommage à son ami Oscar Wilde peu après sa mort. Consacrées en partie à sa relation quelque peu ambiguë, à la fois admirative et critique, avec l'auteur du "Portrait de Dorian Gray", ces pages évoquent leurs rencontres - notamment en Algérie où Wilde lui fit découvrir l'hédonisme et l'homosexualité, et à Berneval, près de Dieppe, où le proscrit vivait incognito après sa sortie de prison pour "immoralité" - et tracent un portrait plein "d'affection, d'admiration et de respectueuse pitié". "Ceux qui n'ont connu Wilde que dans les derniers temps de sa vie, imaginent mal, d'après l'être affaibli, défait, que nous avait rendu la prison, l'être prodigieux qu'il fut d'abord. C'est en 1891 que je le rencontrai pour la première fois. Son geste, son regard triomphaient. Son succès était si certain qu'il semblait qu'il précédât Wilde et que lui n'eût plus qu'à avancer. Ses livres étonnaient, charmaient. Ses pièces allaient faire courir Londres. Il était riche; il était grand; il était beau; gorgé de bonheurs et d'honneurs. Certains le comparaient à un Bacchus antique; d'autres à quelque empereur romain; d'autres à Apollon lui-même - et le fait est qu'il rayonnait."
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Texte intégral révisé. Biographie de Thomas de Quincey. Arvède Barine, historienne, critique littéraire et biographe entre autres de E.T.A. Hoffmann, Edgar Poe et Gérard de Nerval, relate ici le parcours de l'auteur des Derniers Jours d'Emmanuel Kant et des Suspiria de Profundis, depuis son enfance malheureuse jusqu'à sa mort en passant par sa jeunesse agitée dans les bas-fonds de Londres, sa plongée dans l'enfer de la toxicomanie ou encore ses relations avec les poètes lakistes (William Wordsworth, Samuel Taylor Coleridge, Robert Southey). Analysant sa névrose et se penchant notamment sur l'influence de la drogue tout au long de l'élaboration de son oeuvre, elle nous livre un saisissant portrait du poète en mangeur d'opium.
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Lettre sur les arts et le travail manuel
Léon Tolstoï
- République des Lettres
- 5 December 2012
- 9782824900544
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Léon Tolstoï. Introduction de Romain Rolland, Avant-propos de Charles Péguy. Romain Rolland écrit à Léon Tolstoï pour lui demander d'expliquer sa violente antipathie envers l'art moderne. L'auteur d'Anna Karénine lui répond le 4 octobre 1887 sur l'imposture des arts et des sciences qu'il oppose à la sagesse du travail manuel et à l'art de vivre dans l'amour de soi et des autres. Charles Péguy publiera cette lettre magistrale en 1902 dans ses Cahiers de la Quinzaine.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Léon Trotsky. Brillant intellectuel marxiste, fondateur de l'Armée Rouge, fidèle partisan de Vladimir Ilitch Lénine, Trotski aurait pu devenir le successeur de celui-ci à la tête de l'URSS, mais il a perdu la lutte. C'est Joseph Staline, le réaliste et taciturne homme du peuple, son adversaire au sein du Parti bolchevik et du mouvement révolutionnaire, qui prit possession du pouvoir. Dans cette biographie fouillée, qui n'a cependant rien d'un procès à charge, Trotski raconte la vie du dictateur soviétique, depuis sa naissance dans une modeste famille géorgienne jusqu'aux procès de Moscou en passant bien évidemment par la révolution de 1917, tentant de démythifier celui qui partagera le pouvoir avec lui pendant quelques années avant de l'expulser de Russie puis de le faire assassiner après la fondation de la Quatrième Internationale.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Nicolas Gogol. - "Je demande qu'à l'occasion de ma mort on ne s'empresse pas de couvrir de louanges ni de critiques mon oeuvre dans les journaux et revues: tout cela relèverait du même parti pris que durant mon existence. J'ai été très malade, presque sur le point de mourir. Rassemblant le reste de mes forces et profitant du premier instant de pleine lucidité de mon esprit, j'ai écrit un testament spirituel dans lequel, entre autres, j'ai imposé à mes amis d'éditer après ma mort quelques-unes de mes lettres. Je voulais du moins, ce faisant, racheter le caractère oiseux de toute ma production publiée jusqu'à ce jour, puisque mes lettres, de l'aveu même de ceux pour qui elles ont été écrites, répondent à un besoin plus urgent que mes oeuvres. [...] Je choisis moi-même dans les dernières lettres qu'il m'a été possible de récupérer tout ce qui se réfère davantage aux questions qui intéressent aujourd'hui la société, laissant de côté ce qui ne peut avoir de sens qu'après ma mort, excepté ce qui peut être de quelque importance pour une petite minorité. J'ajouterai deux ou trois articles littéraires, j'y joindrai mon testament lui-même. [...] Mon coeur me dit que mon livre est nécessaire et qu'il pourra être utile. Je pense ainsi, non que j'aie une haute opinion de moi-même ou que je compte sur mon savoir-faire pour me rendre utile, mais parce que jamais comme en ce moment je n'avais éprouvé un désir aussi lancinant de servir à quelque chose." - Nicolas Gogol (extrait de la préface).
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Elie Faure. Biographie de Miguel de Cervantes. "Unamuno l'a dit: la pensée espagnole ne s'intéresse qu'à l'homme, à l'homme en chair et en os. Et nous avons tous pu voir de près, évaluer, peser la chair de Sancho et les os de Don Quichotte. Cervantes ne connaît que l'homme dans sa réalité concrète, absolument indépendante des entités morales qu'on le dit représenter. Il se moque de la vertu, et du vice. L'homme. Lui seul. Et quel qu'il soit. Et comme il est. Sancho autant que Don Quichotte, et le galérien qui dépouille et Don Quichotte et Sancho. Comme chez ses frères les peintres, si violemment épris de ce qui est, et rien que de ce qui est, et de rien de ce qu'on dit être, les passages et demi-teintes ne sont pas chez lui dans le caractère formel où l'accent est farouche à souhait, mais dans les nuances de coloration, c'est-à-dire de pensée qui nous transmettent ce réel. A quoi bon toucher à ce qui est ? Il lui suffit de reproduire aussi les songes qui traversent ce qui est et les ombres qui l'entourent. On songe, encore un coup, à Zurbaran, surtout à Velazquez et à Goya où, si le prétexte du drame est incorporé à la forme, le drame réel flotte et nage autour de la forme." - Elie Faure
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Charles Péguy, pour qui «tout commence par la mystique et finit en politique», auteur de plusieurs "Jeanne d'Arc" et infatiguable éditeur des "Cahiers de la Quinzaine", rejoint avec allégresse son affectation de lieutenant d'infanterie aux premiers jours de la Grande Guerre. Un mois plus tard, le samedi 5 septembre 1914, veille de la bataille de la Marne, il meurt à Villeroy, tué d'une balle au front à l'âge de 41 ans. En dressant son portrait, c'est à ce Péguy mort au champ d'honneur, représentant emblématique d'une certaine mystique républicaine et patriotique française, que son ami André Suarès rend ici un vibrant hommage. «C'est vers Péguy que je me tourne. C'est lui que je visite. Entre les saints de la Marne, c'est lui que j'ai le mieux connu et que je vis le dernier. Et en célébrant la plus grande victoire de tous les temps, la plus pure et la plus belle, c'est Péguy que je célèbre.» Le texte est suivi des biographies de Charles Péguy et André Suarès.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Léon-Paul Fargue. Publié en 1944 à Marseille, ces chroniques littéraires, véritable recueil de poèmes en prose, s'attache à décrire Paris sous l'Occupation (1941-1943). L'auteur du "Piéton de Paris" y mêle souvenirs d'enfance, essais littéraires et portraits d'artistes (le Symbolisme, Stéphane Mallarmé, Victor Hugo, Réjane, Ernst Meissonier, Marcel Prévost,...), choses vues et scènes de la vie quotidienne (les fiacres des boulevards, les soirées de printemps,...), réflexions érudites (sur la poésie, la musique, la peinture,...) et commentaires intemporels sur l'actualité de son temps (la politique, l'art, la mode,...). "Donc, je me promène, et, naturellement, je rêve en me promenant. Si Paris, le soir, s'enroule de deuil, il rayonne le jour comme si l'enfantement de l'Histoire ne lui travaillait pas, à lui aussi, les tripes. Il y a dans les pas, le guet des yeux, l'ondulation des hanches, la grâce des cous, le choix des cravates et des écharpes, une allégresse quand même et le voeu de revivre" - Léon-Paul Fargue
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Ecce homo : Comment on devient ce que l'on est
Friedrich Nietzsche
- République des Lettres
- 4 September 2013
- 9782824901442
C'est à Turin, en 1888, que Friedrich Nietzsche vit la dernière étape de sa vie consciente. Deux ans après "Par-delà le bien et le mal", le philosophe au marteau éprouve un sentiment perpétuel de joie qu'il traduit dans son dernier manuscrit: "Ecce Homo", «Voici l'Homme», brève autobiographie philosophique achevée en à peine trois semaines, mais sans doute le livre le plus important pour comprendre sa pensée. Il y donne le moyen d'interpréter correctement son oeuvre, ne souhaitant surtout pas qu'on le prenne pour un philosophe ou un idéaliste vertueux élaborant des concepts et cherchant la Vérité. Il y met en avant une casuistique de l'égoïsme comme alternative aux règles posées par la morale et s'y montre, ainsi que dans les lettres qu'il adresse alors à ses amis, comme la synthèse de Dionysos et du Crucifié, où ce qui est avant tout en jeu est l'affirmation inconditionnelle de la vie. En brefs chapitres d'une écriture aussi limpide que virtuose - "Pourquoi je suis si sage, Pourquoi je suis si avisé, Pourquoi j'écris de si bons livres, Pourquoi je suis un destin,..." - il nous dit: «Regardez, voici Nietzsche, voici l'Homme, voici Dionysos, voici Dieu !»
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"Mes prisons" est le Voyage au bout de la nuit d'un Verlaine délinquant et instable, poète alcoolique et vagabond, emprisonné à maintes reprises dans divers établissements pénitentiaires de France et de Belgique. Parvenu à l'âge mûr, l'auteur des "Fêtes galantes" et des "Poètes maudits" se souvient de sa «délictueuse et criminelle sorte de vie», menée notamment en compagnie d'Arthur Rimbaud, comme lui «féru d'une mâle rage de voyage». Caricaturant avec humour et tendresse les dignes représentants de l'ordre social qui ne cessent de vouloir le priver de liberté, il y relate son expérience carcérale faite de misère et de solitude, mais aussi d'écriture, ainsi que son étrange conversion au catholicisme.
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En 1829, Pierre-François Lacenaire, déserteur et petit escroc féru de poésie, tue en duel le neveu de Benjamin Constant. Condamné, il fait son université du crime en prison. Dès sa libération, il commet une série de vols, de chantages et d'escroqueries. De nouveau incarcéré, il écrit et publie plusieurs textes subversifs qui connaîtront un certain succès. Retrouvant la liberté, il commet de nouveaux vols et surtout un double assassinat à coups de hache qui défraie la chronique. Désinvolte et cynique, il avoue tout et au-delà devant la cour d'assises, transformant son procès en véritable tribune théatrâle où il fustige l'ordre moral et la société. Condamné à mort, il utilise les quelques semaines avant son exécution pour écrire ses Mémoires. Il est guillotiné le 9 janvier 1836. Son livre, "Mémoires, révélations et poésies de Lacenaire, écrits par lui-même à la Conciergerie", sera publié quelques mois plus tard, en partie censuré par l'éditeur. «Criminel romantique», «Poète assassin», «Dandy du crime», Lacenaire a depuis fait l'objet de bien des figurations. De Marcel Carné ("Les Enfants du Paradis") à André Breton en passant par Michel Foucault, Guy Debord, René Char, Lautrémont ("Les Chants de Maldoror"), Stendhal ("Lamiel"), Baudelaire et Dostoïevski ("Crime et Châtiment"), son oeuvre et sa vie n'ont cessé d'alimenter la littérature.
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«La vie et l'oeuvre de Cendrars sont si étroitement liées, que la moindre étude sur ses poèmes, sur ses romans et ses chroniques qui en résument le contenu spirituel, en même temps qu'elles constituent un genre littéraire absolument nouveau, est tenue de se reporter à sa biographie. Sans les éclaircissements que celle-ci nous apporte, bon nombre de pages risqueraient de demeurer lettre morte, ou tout au moins, de nous paraître les fruits d'une imagination excessive, alors qu'elles ne sont le plus souvent que des souvenirs à peine romancés. [...] L'histoire de cette oeuvre est donc en même temps celle de la vie multiforme, ardente et désordonnée en apparence seulement, de ce poète dont l'oeuvre grandit à mesure qu'il recule dans le temps.» - Louis Parrot.
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Écrivain influencé par le Parnasse et le Symbolisme, journaliste littéraire et académicien cultivé et raffiné, voire quelque peu maniéré, Henri de Régnier (1864-1936) offre ici sa prose à une petite ville de Bourgogne du sud, Paray-le-Monial. Dans un récit quelque peu nostalgique et mélancolique parsemé des souvenirs de sa famille, il raconte l'histoire et la géographie de ce lieu inspiré fondé avant l'an mille par les moines de l'Ordre de Cluny puis devenu au fil des siècles "cité du Sacré-Coeur" et haut lieu de pélerinage catholique. Avec son sens du passé alliant culture classique et rêve romantique, il traverse les siècles, racontant la fondation du monastère au sommet du "Val d'Or", l'expansion du "Paredum monial" sur les bords de la Bourbince, la construction de ce chef-d'oeuvre d'architecture romane qu'est la basilique, la canonisation de la Bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque, inspiratrice du culte du Sacré-Coeur de Jésus, la généalogie de la noblesse régionale, les guerres de religion, les destructions de la Révolution et autres faits historiques marquants de la petite cité du pays charolais. - "C'est là que je reviens souvent en pensée, au soir de ma vie, vers les chers disparus dont la mémoire se mêle aux souvenirs de mes lointaines années. De là je domine la tranquille petite ville de France à laquelle m'attachent tant de liens de famille, la petite ville que je vois groupée sur les rives de sa Bourbince, avec ses rues, ses places, ses maisons, ses jardins, autour de sa vénérable basilique Clunysienne, le Paray-le-Monial de ma jeunesse, le Paray-le-Monial des "Jours Heureux" et des "Vacances d'un jeune homme sage", à qui j'offre ici ces images de son passé." - Henri de Régnier.
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Commencé en 1873, le "Journal" autobiographique de Marie Bashkirtseff se poursuit jusqu'à sa mort en 1884. Dès les premières pages, on surprend l'extraordinaire vie intérieure de cette enfant de treize ans qui, déjà mûre, aborde avec une simplicité pensive les problèmes les plus graves. Puis le tableau s'enrichit d'instantanés sur son existence de jeune fille cosmopolite belle, riche, libre et courtisée, artiste cultivée à l'esprit vif et brillant, amie des écrivains et des peintres, voyageant partout en Europe. Elle séjourne avant tout à Nice qu'elle adore et décrit admirablement, mais aussi à Rome, Naples, Florence, Paris, Saint-Pétersbourg, etc., entre deux passages au domaine familial de Gavrontsi (Russie). Elle dresse les portraits de ses contemporains et de ses amis, rend compte de ses études et de ses lectures, confie ses révoltes, ses ambitions artistiques, ses rêves de gloire. Elle relate aussi ses histoires sentimentales avec des courtisans qu'elle rejette les uns après les autres. Mais sous ce voile de vie mondaine, apparait cependant une personnalité complexe, ardente et inquiète, où la passion pour l'art revêt la plus grande importance. Phtisique, elle sent déjà qu'elle n'aura pas le temps de mûrir sa recherche. Elle se débat contre l'idée de la mort, ne veut rien perdre de ce que la vie peut donner. Aussi intelligente et lucide qu'ingénue, elle confie à ce journal intime une expérience vécue avec la plus grande fraîcheur d'âme.
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Du dandysme et de George Brummell ; un dandy d'avant les dandys
Jules Barbey d'Aurevilly
- République des Lettres
- 8 June 2013
- 9782824901305
«Ôtez le Dandy, que reste-t-il de Brummell ? Il n'était propre à être rien de plus, mais aussi rien de moins que le plus grand Dandy de son temps et de tous les temps. Il le fut exactement, purement; on dirait presque naïvement, si l'on osait. Dans le pêle-mêle social qu'on appelle une société par politesse, presque toujours la destinée est plus grande que les facultés, ou les facultés supérieures à la destinée. Mais pour lui, pour Brummell, chose rare, il y eut accord entre la nature et le destin, entre le génie et la fortune. Plus spirituel ou plus passionné, c'était Sheridan; plus grand poète (car il fut poète), c'était lord Byron; plus grand seigneur, c'était lord Yarmouth ou Byron encore: Yarmouth, Byron, Sheridan, et tant d'autres de cette époque, fameux dans tous les genres de gloire, qui furent Dandys, mais quelque chose de plus. Brummell n'eut point ce quelque chose qui était, chez les uns, de la passion ou du génie, chez les autres une haute naissance, une immense fortune. Il gagna à cette indigence; car, réduit à la seule force de ce qui le distingua, il s'éleva au rang d'une chose: il fut le Dandysme même.» - Barbey d'Aurevilly.
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Jacques Vingtras Tome 2 : Le bachelier
Jules Vallès
- République des Lettres
- 29 April 2019
- 9782824904986
"Le Bachelier", autobiographie romancée et second volume de la trilogie sociale "Jacques Vingtras, Mémoires d'un révolté", est dédié à tous ceux qui crevèrent de faim pour s'être nourris de racines grecques et latines. C'est le récit de la jeunesse de Jules Vallès, de ses luttes, de sa vie de misère et d'aventures dans la bohème littéraire parisienne de l'époque. Après sa vie d'enfant martyr dans la province française misérable du XIXe siècle, Vingtras fait sa malle et part pour Paris afin d'y tenter la fortune, mais sans métier, sans argent, la vie est dure. II tâte successivement du journalisme, du commerce et de la publicité. Il est pion dans divers pensionnats puis échoue dans une crèche. Aucun de ces emplois ne lui donne de quoi subsister. L'atmosphère de Paris ajoute à sa détresse: l'insurrection de juin 1848, durement matée par Cavaignac, ne contient-elle pas en germe le coup d'État du 2 décembre qui amènera la restauration de l'Empire ? Vingtras exècre Napoléon III. Ce qu'il faut tuer, songe-t-il, c'est tout le mal engendré par la question sociale. Il se solidarise avec les miséreux, se sent mûr pour la révolution. Guetté par la misère la plus noire, ivre de rancoeur et de honte, il s'élève contre cette société qui méconnaît les droits essentiels des êtres humains.
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À partir de 1902, Maxime Gorki soutient financièrement les bolcheviks et se lie avec une actrice, Maria Fiodorovna Andréeva, avec laquelle il quittera la Russie après l'échec de la révolution de 1905. L'écrivain part aux Etats-Unis où il est chargé par le Parti des travailleurs sociaux-démocrates de collecter des fonds pour la révolution. Arrivé à New York en avril 1906, il rencontre Jack London, Upton Sinclair, Mark Twain, mais la presse l'accueille avec malveillance. Il écrit et publie en anglais dans une revue américaine "La Mère", qui deviendra l'une des oeuvres majeures du réalisme socialiste. Malheureusement sa mission échoue et son voyage est écourté. À l'automne, il part s'installer en Italie où il rédige "En Amérique". Basé sur une série de notes écrites pendant son séjour à New York, "En Amérique" est composé de deux parties: "En Amérique" et "Mes interviews", datées de 1906, suivies de la réponse de l'auteur à un questionnaire d'une revue américaine, datée de 1927. L'ouvrage est un violent pamphlet contre le capitalisme et la société bourgeoise américaine. Observateur lucide, Gorki y critique, avec talent mais sévèrement, la ville du «diable jaune» (l'or), moquant ses valeurs puritaines, fustigeant la situation faite aux travailleurs, et affirmant que l'Amérique asservit les instincts créatifs de l'homme en transformant le peuple en une masse semblable à une machine.