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Seuil
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Jean-Jacques Goldman n'est pas seulement un grand nom de la chanson. Il est aussi un enfant d'immigrés juifs devenu la personnalité préférée des Français, un artiste engagé après la mort des utopies, un artisan au coeur des industries culturelles, un homme en rupture avec les codes virils. Le succès n'a affecté ni sa droiture ni son humilité.
Pour exister, Goldman a dû composer avec les règles de son temps, mais il a fini par composer lui-même l'air du temps, les chansons que les filles écoutaient dans leur chambre, les tubes sur lesquels tous les jeunes dansaient, les hymnes des générations qui se pressaient à ses concerts.
Et puis, au sommet de la gloire, l'hyperstar a choisi de se retirer. Dans la folie des réseaux sociaux, son invisibilité le rend étrangement visible. À force d'absence, et parce qu'il n'a jamais été aussi présent, Goldman est devenu un mythe.
Ce livre retrace le parcours d'un artiste exceptionnel, tout en racontant nos années Goldman. -
Romancière, Goliarda Sapienza (1924-1996) a eu une vie qui s'apparente à un roman. Sa traductrice nous propose, à travers le portrait passionné d'une femme hors du commun qui a traversé le XXe siècle, la genèse d'une oeuvre vibrante de ferveur et une aventure éditoriale très singulière. Nathalie Castagné nous raconte les vies (militante, actrice, délinquante, prisonnière, enfin romancière), les morts (la prison, les tentatives de suicide, l'obscurité) et les renaissances (la passion de l'écriture et le triomphe posthume) de cette personnalité qui va devenir une icône littéraire et féministe.Enfant de famille recomposée et révolutionnaire, Goliarda Sapienza a grandi dans le bain de l'engagement socialiste, de la fréquentation des déshérités. Elle est tôt passée d'une Sicile dont l'empreinte la marque définitivement à Rome où elle devient comédienne de théâtre et actrice de cinéma. Elle vit et collabore avec le cinéaste et cadre du
Parti communiste italien Francesco Maselli. Mais sa grande affaire sera son oeuvre, commencée avec des poèmes et des textes autobiographiques. Après plusieurs publications et des carnets intimes, c'est dans son grand roman, L'Art de la joie, et dans son héroïne, Modesta, qu'elle met l'essentiel de sa vie et de ses aspirations, jusqu'à sa mort, solitaire, malgré le soutien sans faille de son second compagnon, Angelo Pellegrino,
de vingt ans son cadet. Ce chef-d'oeuvre fut partout refusé en Italie. Ce que réparera la traduction posthume en français qui obtient un succès phénoménal jamais démenti jusqu'à ce jour, permettant une réhabilitation spectaculaire de Goliarda Sapienza dans son pays et sa notoriété mondiale.Nathalie Castagné a traduit la totalité de l'oeuvre de Goliarda Sapienza dont elle a fait découvrir L'Art de la joie. Elle est par ailleurs l'auteur de deux romans, Sebastian ou la Perdition (La Différence) et L'Harmonica de cristal (Seuil), et d'un récit poétique, Perséphone (La Différence). Elle a traduit entre autres Umberto Saba, Dario Bellezza, Elisabetta Rasy, Pier Paolo Pasolini, Giorgio Vigolo. -
Ivan Illich ; l'homme qui a libéré l'avenir
Jean-Michel Djian
- Seuil
- Documents (H.C)
- 3 September 2020
- 9782021432039
Nul doute que, en nos temps troublés, les idées d’Ivan Illich vont prendre un nouveau relief. Il y eut deux avertissements solennels en 1970 pour dévoiler cette course folle entraînant l’humanité vers le pire : le rapport Meadows sur la dégradation extérieure de la planète, et celui d’Ivan Illich dénonçant la dégradation intérieure de notre civilisation.
J’avais, moi-même, dans les années 70, été frappé par sa manière toute nouvelle de transgresser les idées reçues sur l’école, l’hôpital, les transports, pour mieux nous prévenir de leurs contre-effets, lesquels me sont apparus de plus en plus avérés. Alors que la société industrielle et consumériste avait trouvé son rythme, il fallait en effet quelque audace pour prévenir des effets pervers de la croissance et du pillage de la planète. On se souviendra aussi qu’on lui doit d’avoir prôné le mot « convivialité », si peu usité à l’époque. Ce n’est donc que justice d’exhumer son œuvre et son destin en consacrant à Ivan Illich ce récit biographique inédit.
J’en suis d’autant plus heureux que l’occasion m’avait été donnée de permettre à mon ami Jean-Michel Djian, à l’époque rédacteur en chef du Monde de l’Éducation, de rencontrer l’auteur d’Une société sans école, en 1999, à Cuernavaca. Ensemble, nous avions, cette année-là et pour longtemps, créé le prix Le Monde de la recherche universitaire pour justement sortir des sentiers battus de la pensée et primer des thèses dépassant les clôtures disciplinaires.
Nous devons, en effet, comprendre une fois pour toutes qu’il nous faut relier les savoirs et la connaissance pour penser une nouvelle voie, mais aussi abandonner le mythe de l’homme maître de son destin et de la nature pour, ensemble, l’explorer.
Edgar Morin -
L’incroyable récit de vie de Barbara Chase-Riboud, célèbre artiste et autrice américaine, sur plus de trois décennies à travers les lettres intimes et détaillées adressées à sa mère entre 1957 et 1991.
À peine âgée de 18 ans, Barbara quitte le giron familial et débarque à Paris, s’en va à Rome, revient en France, puis c’est Londres, de nouveau Paris où elle rencontre Marc Riboud le célèbre photographe. Les dés sont lancés, ils ne s’arrêteront plus de rouler au fil des rencontres, des créations, des succès, des honneurs, des amours, des défis. Commence alors une vie de voyages (Afrique, Chine, Mongolie, Union soviétique, Europe), de rencontres (Joséphine Baker, Pierre Cardin, Mao Tsé-toung), de fréquentation d’artistes (de Cartier-Bresson à Calder en passant par Salvador Dalí). Les portes du grand monde s’ouvrent, elle y brille mais n’oublie pas les exclus, les brimés, ceux dont la couleur est un fatal destin. Elle se bat.
Elle ne tarde pas à mettre à ses pieds le monde de l’art contemporain, et bientôt à conquérir le public littéraire à travers plusieurs best-sellers qui ont réveillé les consciences, dont La Virginienne, succès mondial (dont la première éditrice n’est autre que Jackie Kennedy-Onassis). Ses romans sont des cris, et ses sculptures figurent dans les collections du monde entier, certaines trônent dans l’espace public.
J’ai toujours su est une autobiographie sous forme de lettres, qui retrace une vie trépidante, entre Amérique et France, et à travers la planète. Un formidable récit d’émancipation et d’affirmation de soi, en toutes circonstances.
Née en 1939 à Philadelphie, Barbara Chase-Riboud est romancière, plasticienne et sculptrice. Elle vit à Paris, avec des résidences à New York et Rome. Célébrée, adulée durant une vie de combats, elle revient sur le devant de la scène, avec ce livre et avec des expositions et hommages organisés autour d’elle en 2024. -
- Papa, je voudrais faire une enquête sur les maos, qui faudrait-il interviewer à ton avis ?
Il a grimacé...
– On ne parle plus jamais du maoïsme en France, et toi, qui en étais une des têtes pensantes, tu es devenu silencieux. J'aimerais demander à ceux qui militaient avec toi alors, ce qu'ils pensent de ton silence.
Haussement d'épaule.
– Tu sais papa, moi, quand tu t'es arrêté de parler, j'avais quinze ans. À quinze ans, on a beaucoup de souvenirs. Arrête de penser que parce que tu parais vivre sans mémoire, c'est pareil pour tout le monde !
Il me regarde, il a les larmes aux yeux.
– C'est notre secret ma petite fille...
– C'est quoi notre secret ?
– Que tu saches tout ça, et que moi je ne parle plus.
Je suis la fille de Robert Linhart, fondateur du mouvement prochinois en France et auteur de L'Etabli. Mon père est une des figures les plus marquantes des années 1968. Malheureusement, il en est aussi l'une des figures les plus marquées.
En chemin pour retrouver les anciens compagnons de mon père, j'ai découvert leurs enfants. À travers leurs souvenirs, c'est ma propre enfance qui a ressurgi : tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents révolutionnaires...
VL
Virginie Linhart née en 1966 est réalisatrice de documentaires. Elle a publié Volontaires pour l'usine. Vies d'établis 1967-1977 (Seuil, 1994).
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Conçu à la mi-mars 1821 d'un coup de reins que j'ai toujours eu quelque peine à imaginer je suis né le mercredi 12 décembre à quatre heures du matin. Il neigeait sur Rouen, une légende familiale prétend que ma mère se montra si stoïque pendant le travail qu'on pouvait entendre tomber les flocons sur les toits de la ville. Quant à moi, je serais bien resté quelques années de plus dans le ventre à l'abri de l'imbécillité du monde.
Désespéré de naître j'ai poussé un atroce hurlement. Épuisé par mon premier cri je semblais si peu gaillard qu'on attendit le lendemain pour me déclarer à l'état civil car si j'étais mort entre-temps on en aurait profité pour signaler mon décès par la même occasion.
Le 8 mai 1880 au matin Gustave Flaubert prit un bain. Il décéda peu après dans son cabinet de travail d'une attaque cérébrale sans doute précédée d'une de ces crises d'épilepsie dont il était coutumier. Allongé dans l'eau il revoit son enfance, sa jeunesse, ses rêves de jeune homme, ses livres dont héroïnes et héros viennent le visiter. Il se souvient d'Élisa Schlésinger, la belle baigneuse de Trouville qui l'éblouit l'année de ses quinze ans, de Louise Colet dont les lettres qu'il lui adressa constituent à elles seules un chef-d'oeuvre mais aussi de l'écrivain Alfred Le Poittevin qui fut l'amour de sa vie.
L'oeuvre de Régis Jauffret est composée de vingt-cinq ouvrages dont Microfictions, Sévère, La Ballade de Rikers Island et Papa. -
« Il serait lui-même dans son tableau, dans sa chambre, presque tout en haut à droite, comme une araignée attentive tissant sa toile scintillante, debout, à côté de son tableau, sa palette à la main, avec sa longue blouse grise toute tachée de peinture et son écharpe violette ».
Georges Perec
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Les inséparables ; Simone Veil et ses soeurs
Dominique Missika
- Seuil
- Documents (H.C)
- 4 October 2018
- 9782021400557
Elles sont trois sœurs : Madeleine, Denise et Simone Jacob, rescapées des camps de la mort. Madeleine, dite Milou, et Simone déportées avec leur mère Yvonne parce que juives à Auschwitz et à Bergen-Belsen ; Denise, à Ravensbrück. Rapatriées en mai 1945, Milou et Simone apprennent à Denise, déjà rentrée, que leur mère est morte d'épuisement. De leur père, André, et de leur frère Jean, elles espèrent des nouvelles. Déportés en Lituanie, ils ne reviendront jamais.
Pour les sœurs Jacob, le retour est tragique. À la Libération, on fête les résistants, mais qui a envie d'écouter le récit des survivants ? Milou et Simone ne rencontrent qu'indifférence, incompréhension et gêne, alors elles se taisent. Mais, peu à peu, la vie reprend ses droits. Les jeunes femmes semblent heureuses quand, en 1952, Milou meurt dans un accident de voiture. Denise et Simone restent les deux seules survivantes d'une famille décimée. Plus que jamais inséparables.
Dans ce récit poignant, Dominique Missika éclaire la jeunesse des filles Jacob, toutes trois si belles et si vaillantes, et raconte ce qui a souvent été tu : la difficulté de certains déportés à trouver une place dans la France de l'après-guerre. À partir de ses souvenirs personnels et d'archives inédites, l'auteure, qui a été proche de Simone Veil devenue une icône républicaine, et de Denise Vernay, combattante inlassable de la mémoire de la Résistance et de la déportation, dévoile ici un pan intime et méconnu de l'histoire de ces sœurs admirables.
Dominique Missika est historienne. Elle a publié plusieurs ouvrages sur la France sous l'Occupation, dont L'Institutrice d'Izieu (Seuil, 2014).
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Voici le récit d'une vie brûlante, écrit à la hâte dans sa cellule par une jeune femme de vingt-neuf ans qui se doute qu'elle va mourir : " Si je raconte tout cela avec tant de franchise, c'est parce que je m'attends de toute manière à être fusillée. " Elle le sera en effet, en juin 1931, au " camp à destination spéciale " des îles Solovki, quelques mois après son mari le poète Alexandre Iaroslavski.
" Étudiante pleine de rêves ", ainsi qu'elle se définit elle-même, Evguénia, vite dégoûtée par la dictature des bolchéviks, se convainc que le monde des voyous forme la seule classe vraiment révolutionnaire. Elle décide de vivre dans la rue et de devenir une voleuse, à la fois par conviction politique et aussi par un goût du risque qu'elle confesse. Loin de l'imagerie héroïque de la " construction du socialisme ", c'est le Moscou et le Léningrad des marginaux, enfants des rues, ivrognes, prostituées, vagabonds, qu'elle nous fait découvrir dans une langue sans fioritures.
Traduit du russe par Valéry Kislov.
Avant-propos d'Olivier Rolin et postface d'Irina Fligué
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Georges Bernanos : la colère et la grâce
François Angelier
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 16 September 2021
- 9782021370287
Georges Bernanos fut, de 1926 où il fit se lever le Soleil de Satan sur la France des années folles à l'ultime Dialogue des Carmélites en 1948, un romancier de la sainteté et de l'enfance autant qu'un écrivain de combat. De L'Action française à L'Intransigeant, il emboucha la presse comme une trompette de l'Apocalypse, et ses innombrables articles se confrontèrent sans répit à la ploutocratie démocratique et à la bien-pensance bourgeoise. Son engagement, mené seul au nom du Christ pauvre et de la vocation religieuse de la France de Jeanne d'Arc et de Péguy, le conduisit du tableau d'honneur des Camelots du roi aux rangs de la France libre. Véritable lanceur d'alertes politiques, il donna aussi l'assaut à l'Europe fasciste comme aux États-empires de la guerre froide et à leurs contingents d'hommes-machines. Monarchiste et catholique, nourri de Drumont et de Balzac, de Bloy
et d'Hello, celui qui déclarait en 1935 : « le bon Dieu ne m'a pas mis une plume entre les mains pour rigoler », a vécu sans filet ni garde-fou, dans la main de Dieu. Père d'une famille chimérique, accompagné d'une élite d'amis fervents, il mena, entre la Picardie, Majorque, la Provence
et le Brésil, une vie d'errance et d'écriture, de clameurs et d'espérance. C'est cette vie que nous entreprenons de raconter.
F. A.Ce livre a reçu le Prix Brantôme de la biographie historique et le Prix de la biographie de l'Académie Française.
François Angelier est producteur à France Culture de la fameuse émission « Mauvais Genres » et collaborateur du Monde des Livres. Passionné par les expériences spirituelles les plus radicales et les figures atypiques, il a publié plusieurs ouvrages et articles sur les francs-tireurs du catholicisme de plume : Hello, Huysmans, Claudel, Louis Massignon, Simone Weil et Léon Bloy (au Seuil : Bloy
ou la fureur du juste, 2015). -
Jim Carrey est une star de cinéma adulée. Il a beaucoup de succès, on envie sa réussite et ses privilèges. Mais il est très seul. Il commence à vieillir, il prend du poids. Il passe des nuits à chercher de l'affection auprès de ses chiens de garde entraînés par le Mossad et à regarder des documentaires improbables sur Netflix. Il a tout tenté pour sortir de sa déprime : les régimes, les gourous, et même les bons conseils de son cher ami, acteur et collectionneur de crânes de dinosaures Nicolas Cage.
Rien ne va, jusqu'au moment où il croise la route de Georgie. C'est l'amour de sa vie, il le sait, il le sent. Charlie Kaufman, scénariste de Dans la peau de John Malkovich, lui propose alors un rôle dans un film d'un nouveau genre, un film qui repousse toutes les limites existantes et qui lui permettra sûrement de remporter un Oscar.
On dirait que l'horizon s'éclaircit enfin...
Mais l'univers a d'autres plans pour Jim Carrey...
Mémoires flous est bien un roman, qui interroge la notion d'identité. Jim Carrey et Dana Vachon ont écrit un livre hilarant, démesuré, cataclysmique par moments, qui dresse un portrait en creux plus vrai que nature de Carrey l'acteur, et de Hollywood. Satire mordante de la société du spectacle, et « semi-autobiographie », Mémoires flous est un roman inclassable, comme Jim Carrey !
Jim Carrey est un acteur plusieurs fois primé et un artiste.
Dana Vachon est romancier, journaliste et essayiste ; ses textes ont été publiés par Vanity Fair, The New York Times et Slate. -
Souffrance en france. la banalisation de l'injustice sociale
Christophe Dejours
- Seuil
- L'Histoire immédiate
- 25 April 2015
- 9782757850558
Les Français souffrent et ne le disent pas.
Comment faisons-nous pour tolérer le sort réservé à ces chômeurs et ces "nouveaux pauvres" dont le nombre ne cesse de croître ? Et comment parvenons-nous, dans le même temps, à accepter sans protester des contraintes de travail toujours plus dures dont nous savons pourtant qu'elles mettent en danger notre intégrité mentale et physique ?
Christophe Dejours, spécialiste du travail, découvre à l'origine de ce consentement et de cet étrange silence la peur ; puis la honte quand, pour faire fonctionner la machine néolibérale, nous finissons par commettre des actes que pourtant nous réprouvons. Il révèle comment, pour pouvoir endurer la souffrance (subie et infligée) sans perdre la raison, on se protège.
Marquer ses distances par rapport aux victimes du système est un bon moyen pour nier la peur en soi et débarrasser sa conscience de sa responsabilité vis-à-vis d'autrui.
A la lumière du concept de distorsion communi-cationnelle de Jürgen Habermas et surtout de celui de banalité du mal de Hannah Arendt, Christophe Dejours, patiemment, met au jour le processus qui fonctionne comme un piège. Alors la souffrance devient pensable. Et une autre conception de l'action possible.
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Né allemand en 1917, Stéphane Hessel choisit de Gaulle et la Résistance ; il sera déporté, participera à de grands moments de la vie internationale et deviendra ambassadeur de France. Derrière ce parcours exceptionnel se cache un personnage original, qui professe le goût du risque et le respect d'autrui. De l'ONU à Saigon en passant par Alger ou New York, il revient sur sa vie d'homme engagé. Indigné.
Stéphane Hessel est né à Berlin en 1917. Normalien, résistant, déporté, diplomate, il fut un proche collaborateur de Pierre Mendès France et Michel Rocard. En 2010, il est revenu sur les motivations de son engagement dans Indignez-vous !.
« Sa vie est un roman. »
Le Monde des livres
Préface inédite de l'auteur -
Jean-René Huguenin commence une nouvelle vie. À la veille de ses vingt ans, il décide d'écrire un chef-d'œuvre. Ou rien. Ambitieux et plein d'orgueil, Huguenin se jette tout entier dans l'écriture. Ce Journal, pensé comme une œuvre littéraire à part entière, raconte les espoirs et les déceptions d'un écrivain en devenir, révolté par une époque jugée désespérément vide.
Jean-René Huguenin est né à Paris en 1936. Son unique roman, La Côte sauvage, a connu un succès exceptionnel. Il se tua deux ans plus tard dans un accident de voiture, à l'âge de 26 ans.
" Une méditation angoissée sur la jeunesse, la liberté, le désir de pureté et la mort. "
Le Monde
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Journal d'un homme heureux
Philippe Delerm
- Seuil
- Romans français (H.C.)
- 3 October 2016
- 9782021333763
"Je me suis levé ce matin en pensant que la journée allait être bonne. Je crois que je me coucherai ce soir en me disant que je suis le plus heureux des hommes. Comment ne pas frissonner un peu à cette idée ?
Je suis riche, incommensurablement riche de ce qui manque à presque tout le monde : le temps."
Ce journal est celui d'un âge d'or.
Choisir de vivre à la campagne loin des milieux littéraires et parisiens.
Regarder par la fenêtre pousser les fleurs de son jardin, au rythme des saisons.
Prendre le temps de vivre sa vie, d'admirer sa compagne, d'aimer son enfant.
Écrire en pensant qu'on sera, un jour peut-être, reconnu.
Philippe Delerm n'a tenu son journal qu'une seule année de sa vie. Il avait 37 ans. Bien longtemps avant l'ouragan du succès de La Première Gorgée de bière. "Je n'ai sans doute jamais été plus heureux que cette année-là."
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Voici un livre de grâce, porté par la grâce.
Comme un funambule qui avance, yeux grands ouverts, sur une corde au-dessus du vide, Bulle Ogier parcourt les étapes de sa vie d'enfant, de femme, d'actrice, de mère. Une vie jamais banale, pour le meilleur (l'art, la création, la fréquentation de grandes figures comme Duras, Rivette ou Chéreau), ou pour le pire (la mort de sa fille Pascale, évoquée avec délicatesse et intensité).
On pourrait énumérer les péripéties, les événements, établir des listes, mais un seul mot dit à quelle expérience le lecteur est convié : enchantement. Sur un ton qui n'appartient qu'à elle, l'actrice de tant de films, de tant de mises en scène théâtrales, la protagoniste de tant d'aventures, exerce une sorte de magie, on est avec elle, on est parfois effaré, et toujours touché, ému, bouleversé. On rit aussi, ou on sourit. Bref, les mystères parfois contradictoires de la vie, mis en langue : ce qu'on appelle, simplement, la littérature.
J'ai oublié a reçu le prix Médicis essai en 2019.
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Martin Luther King ; une biographie intellectuelle et politique
Sylvie Laurent
- Seuil
- Essais (H.C.)
- 5 March 2015
- 9782021166231
Peu de figures universellement célébrées sont aussi mal connues que Martin Luther King Jr. La lutte pour les droits civiques et l'égalité des Noirs dont le pasteur baptiste prit la tête est remémorée comme un appel à la fraternité et à l'unité nationale que l'Amérique sut entendre. Ce récit édifiant a considérablement aseptisé la force révolutionnaire de sa pensée et la brutalité de l'oppression contre laquelle il s'insurgeait. Qui se souvient qu'à peine un an après avoir reçu le prix Nobel de la paix, King déclara que son rêve était devenu un cauchemar en raison de l'enracinement du système d'exploitation capitaliste ? La fin de la ségrégation institutionnelle en 1964 n'était à ses yeux qu'une étape. L'ultime phase de son combat, qui culmina avec la " Campagne des pauvres " et que son assassinat en 1968 laissa inachevée, fut quasiment effacée de la mémoire des États-Unis et avec elle le sens profond de son engagement.
Penseur de la justice sociale, Martin Luther King opéra une extraordinaire synthèse entre christianisme, liturgie noire, non-violence, désobéissance civile et marxisme. C'est ce penseur avant-gardiste et radical à la postérité édulcorée que cet ouvrage entend faire redécouvrir en l'inscrivant dans une tradition de dissidence américaine trop souvent ignorée.
Sylvie Laurent est américaniste, agrégée d'histoire et docteur en littérature américaine. Chercheur associée à Harvard et Stanford, elle enseigne à Sciences Po. Elle a notamment publié Homérique Amérique (Seuil, 2008) et Poor White Trash. La pauvreté odieuse du Blanc américain (Presses de l'université Paris-Sorbonne, 2011).
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" ... J'attrape la corde lisse, je lâche le trapèze. Je ne sais pas que c'est la dernière fois que je risque ma vie, là-haut, à quinze mètres de hauteur, sans sécurité. J'enroule ma jambe autour de la corde, je commence à glisser...
Dans quelques semaines, je rencontrerai un homme.
Je glisse le long de la corde, un extatique sourire aux lèvres...
Nous vivrons, travaillerons ensemble, il me convaincra de faire des enfants.
Je glisse encore le long de la corde, je touche le sol, je salue...
La somnambule a atterri.
Il était grand temps que je descende sur terre. "
Anny Duperey
Dans son livre Le Voile noir, Anny Duperey raconte qu'elle avait presque 9 ans lorsqu'elle trouva ses parents morts, tous deux asphyxiés dans leur salle de bains. Quels avaient été les rêves de sa jeune mère, presque inconnue et si tôt disparue ? Comment nos morts vivent-ils en nous ? La puissance de leurs rêves inaccomplis peut-elle nous influencer obscurément, et mener notre vie sans même que l'on s'en rende compte ?
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"Quand nous nous retrouvâmes autour des restes de Man Ninotte - ses deux filles, trois garçons - et qu'il nous fallut confronter l'immobilité plénière, l'impassibilité absente et minérale, le silence sans commencement ni fin, comme lors de cette même ronde autour du cercueil que l'on devait sceller, nousdûmes être persuadés qu'une bonne partie du monde s'était comme amoindri, que les horizons s'étaient soudain déformés, laissant des irruptions de vides et des dévastations de nature invisible. Une bonne part de nous avait basculé hors de l'espace et hors du temps."
À partir de la mort de sa mère, l'écrivain visite l'histoire encore méconnue des Antilles, leurs genèses, leurs rituels, leurs modes de vie, remontant aux origines de l'humanité, retraçant l'étonnante créativité d'un peuple qui a inauguré ses mythes et ses combats dans le ventre du bateau négrier. Dialoguant avec sa soeur, dite "la Baronne", il évoque, avec tendresse, humour et profondeur, la poétique de tout un monde qui dépasse le cercle familial et qui nous initie à un bel art de vivre.
Patrick Chamoiseau est né le 3 décembre 1953 à Fort-de-France en Martinique. Prix Goncourt pour Texaco (en 1992), il est l'auteur de récits intimes (Une enfance créole, en trois volumes), de romans (Chronique des sept misères, Solibo Magnifique, Biblique des derniers gestes), d'essais (Éloge de la créolité, Lettres créoles, Écrire en pays dominé), de pièces de théâtre, de poèmes et de scénarios. Il vit au Lamentin. -
Prière de ne pas abuser
Patrick c. Goujon
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 7 October 2021
- 9782021472387
Je n’avais jamais imaginé combien les agressions sexuelles commises contre un enfant pouvaient aussi détruire sa vie d’adulte. J’étais choqué par le scandale de tels crimes, surtout quand ils sont perpétrés par des hommes d’Église. Je m’en étais tenu là jusqu’au jour où m’est revenu d’un coup ce qu’un prêtre m’avait fait subir pendant mon enfance. J’avais été enfermé dans le déni pendant près de quarante ans. Parce que j’avais porté plainte et que j’avais enfin parlé, j’ai cru pouvoir guérir, mais tout s’effondrait. Dans les décombres de mon histoire, revenait une question lancinante : comment avais-je bien pu choisir de devenir prêtre à mon tour ?
Patrick C. Goujon est professeur d’histoire de la spiritualité au Centre Sèvres-Facultés jésuites de Paris, membre associé du Centre d’études en sciences sociales du religieux (EHESS). Il est jésuite et prêtre de l’Église catholique. Il a notamment publié Méditez et vous vivrez (Bayard, 2021). -
J'avais dix ans, j'étais petit, brun et rond; il était grand, blond et mince et je voulais être lui. Je voulais son vélo, son allure, sa nonchalance, son élégance. J'avais trouvé en même temps mon modèle et mon contraire.
Jacques Anquetil a traversé mon enfance cycliste comme une majestueuse caravelle. Il était le plus beau cycliste possible. Je l'ai suivi, je l'ai admiré sans jamais chercher à le comprendre, ajoutant du mystère à son mystère. Il avait l'âme complexe, ses motivations étaient contradictoires, son élégance tranchait dans le peloton, sa vie de château sentait le parfum et la poudre.
Bien plus tard, parce que mon admiration ne s'est jamais éteinte, l'idée me vint de lui tirer le portrait. Mais ce cycliste de génie aimait-il vraiment le vélo ?
Né en 1947 à Saint-Étienne, président de l'Oulipo, Paul Fournel a publié des romans, des recueils de nouvelles et de nombreux ouvrages pour la jeunesse. Il est aussi l'auteur d'un essai, Besoin de vélo (2001) et, plus récemment, de Méli-Vélo (2008), un dictionnaire cycliste.
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Les stars
Comment, dans quelles conditions, pourquoi sont apparus ces êtres fabuleux que nous nommons " stars " ? Ce sont des marchandises et ce sont des idoles. Elles sont divines et elles sont mortelles. Que nous disent-elles sur notre civilisation ? notre société ? notre temps ? Que nous disent-elles sur nous-mêmes ?
Le phénomène des stars est ici étudié dans ses dimensions économiques, sociales, culturelles, esthétiques, et aussi mythiques.
Le " star-system " qui a fait la gloire d'Hollywood est mort. Mais les stars du passé ressuscitent : Louise Brooks, Garbo, Marlène, Marylin ont acquis cette survie que nous appelons immortalité. Elles vont traverser les années-Lumière...
Et notre temps ne cesse de susciter de nouvelles stars, pour une nouvelle gloire...
Edgar Morin
Philosophe et sociologue, directeur de recherche émérite au CNRS et docteur honoris causa de vingt-sept universités étrangères, Edgar Morin est l'auteur d'une œuvre transdisciplinaire abondamment commentée et traduite.
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Georges Perec : une vie dans les mots
David Bellos
- Seuil
- Biographies-Témoignages
- 2 September 2022
- 9782021528572
« Une biographie presque parfaite... et sans pareil. On voit mal comment ce mode d'emploi de la vie de Georges Perec pourrait être dépassé. » (Gilbert Adair, Sunday Times)
Ouvrage de référence depuis près de trente ans, primé par l'académie Goncourt, cette grande biographie de Georges Perec dresse le portrait d'une personnalité modeste, angoissée, attachante et drôle, douée d'une puissance créatrice peu commune.
Fils d'immigrés polonais morts dans la guerre et les camps, Georges Perec s'est voué à l'écriture dès l'âge de 18 ans, sans grand succès pendant une décennie d'études inabouties et de petits boulots. Devenu documentaliste dans un laboratoire de recherches médicales, il jouit d'une brève heure de gloire avec la publication des Choses en 1965. Dès lors, il se lance dans une carrière littéraire tout à fait insolite. Il trouve une « famille » dans un groupe de recherches formelles dirigé par Raymond Queneau, l'Ouvroir de littérature potentielle, dont il deviendra l'écrivain emblématique. Si le public reste longtemps perplexe devant la « diversité systématique » de ses écrits - romans, lipogrammes, palindromes, autobiographie, mots croisés, poésies, drames radiophoniques, récits de rêves, essais et ouvrages inclassables comme Je me souviens - Georges Perec s'impose avec son chef-d'oeuvre, La Vie mode d'emploi, qui renouvelle profondément l'art du roman.
Récit d'une vie consacrée à la réinvention de l'écriture, la biographie de David Bellos est tout à la fois une chronique scrupuleuse, une interprétation sensible et un panorama de la culture française à l'apogée des Trente Glorieuses.
Entièrement revue et mise à jour grâce aux derniers apports de la recherche, cette nouvelle édition est le complément indispensable d'une oeuvre littéraire enfin reconnue comme une des plus innovantes du XXe siècle. -
Y a-t-il des liens entre ma lecture de l'épopée homérique et mon action dans la Résistance militaire, avec les risques qu'elle comportait ? À la réflexion, ces liens me sont apparus très clairs, qui ont tissé, entre mon interprétation du monde des héros d'Homère et mon expérience de vie, comme un invisible réseau de correspondances orientant ma lecture "savante" et privilégiant, dans l'oeuvre du poète, certains traits : la vie brève, l'idéal héroïque, la belle mort.
Cette confrontation entre passé et présent, entre l'objectivité distante du savant et l'engagement passionné du militant, ne pouvait manquer de déboucher sur les problèmes de la mémoire qu'abordent plusieurs chapitres de ce livre. Notamment sur les difficultés que rencontre l'historien du temps présent pour parler de ces Années noires, de ces années écoulées, certes, mais qui ne passent pas, qui restent trop présentes dans les souvenirs, et leurs enjeux trop actuels, pour qu'on puisse en traiter avec le détachement et le recul propres à ce qui est entièrement révolu. Témoignage des survivants, documents écrits, archives, sur quoi s'appuyer, à qui, à quoi se fier ?
L'" affaire Aubrac " a ainsi constitué dans le débat entre historiens, comme dans la confrontation entre résistants et historiens, un point de non-retour, mettant en pleine lumière le fossé qui sépare l'enquête du savant et la mise en scène journalistique.
Mais, au-delà de l'actualité, le problème autour duquel s'organise l'ensemble du livre concerne le franchissement des frontières : entre passé et présent, proche et lointain, familier et insolite, finalement, pour chacun de nous, entre ses souvenirs et lui-même.