La plupart des interdits alimentaires retenus par la loi musulmane ont trait au régime carné, la raison étant que toute nourriture influence physiquement et spirituellement celui qui l'absorbe : manger certaines catégories animales revient à prendre le ri
L'extase n'est pas le tout de la vie mystique ; celle-ci est progressive. La première étape, c'est l'indifférence à tout désir ; le yogi n'a plus qu'un rêve : le Nirvâna. Il sait le vrai bien, et il ne veut que lui. La seconde étape, c'est l'indifférence à tout concept ou jugement ; la vie intellectuelle a disparu, mais il reste la vie affective : il subsiste en l'âme une incomparable joie. Ceci est trop encore, car cette joie est personnelle. Un troisième échelon nous en délivrera ; il ne persiste plus dès lors qu'un vague sentiment cénesthésique, une conscience sourde de l'être, d'ordre physiologique. Enfin cette conscience même s'en va : tout a disparu, jusqu'au sentiment de l'indifférence. C'est l'impassibilité absolue. Ou déjà la mort sur la terre.
Le bouddhisme a plus de 2500 ans d'histoire. Aussi la plupart des textes auxquels se sont référés tous les courants jusqu'à aujourd'hui ont-ils été rédigés à l'origine en sanskrit. Il s'agit toujours d'une approche conceptuelle, buissonnante, argumentée, constituant l'un des plus formidables corpus de philosophie que l'humanité ait jamais constitué.
Philosophe, traducteur et exégète de la Bible, Moses Mendelssohn (1729-1786) fut le plus éminent initiateur de la Haskala allemande, ce mouvement des Lumières dans la pensée et la littérature hébraïques. Son itinéraire religieux et philosophique, ses rapports avec Lessing, Dohm et Michaelis, ses disciples et les réactions juives et non juives à son oeuvre jusqu'à aujourd'hui.
À l'heure où la philosophie requestionne le malaise de sa condition, et est tentée de diagnostiquer une collusion de la science et de la barbarie, cet ouvrage se présente à la fois comme une enquête sur les sources de cette situation, et comme une réflexion sur la crise et les perspectives du logos philosophique. Il s'agit en effet de comprendre comment le champ de la pratique philosophique s'est restreint au point de ne plus étreindre qu'un fragment de sa propre histoire. Dégager les racines historiques de la restriction du champ philosophique permet de comprendre, en quelque sorte positivement, les mutilations imposées tant par l'ontologie de la physique classique, que par la bifurcation qui donna naissance à deux cultures opposées et à une esthétique négative. C'est une parole de philosophie à la première personne qui, à partir d'une méditation sur le statut encyclopédique du savoir et l'universalité, rend possible une lecture de cette crise. Dans le sillage de cette enquête engagée dans la pratique philosophique, se trouvent examinées les conditions de possibilité d'une nouvelle donne philosophique qui permette au philosophe d'habiter sa propre culture, sans renoncer au projet séculaire de l'unité du savoir.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Où va la société moderne? Vers un filet enchevêtré (réseau de réseaux), vers quelque catastrophe de grande ampleur? Ou vers une maîtrise progressive de cet univers fluide de la communication, dans lequel, pour le meilleur et pour le pire, nous sommes aujourd'hui entrés? Un philosophe s'interroge.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Les conséquences de l'effondrement des régimes communistes dans les pays de l'Europe centrale n'ont pas encore été examinées sur le plan des savoirs, en particulier celui des sciences sociales. Celles-ci ont été à la fois le creuset de l'héroïsme hérétique des dissidents historiques, et de la lâche soumission à la pensée totalitaire. Face sombre de l'ombre et intelligence lucide font la nouvelle matière des recompositions et des reconversions à l'oeuvre depuis la chute du mur de Berlin. Les savoirs ont-ils perdu leur âme et leur devoir critique face à un socialisme qui se voulait scientifique ? Sont-ils désormais dans un rapport de fascination à l'égard des théories occidentales ? Portant sur un moment rare de mutation intellectuelle, ce livre n'entend pas donner de réponses définitives à ces questions. Il les déploie au contraire en les incarnant dans des portraits, des projets, des fragments de vie quotidienne qui restituent l'atmosphère des premières années d'ouverture et les béances d'un avenir incertain. En sillonnant villes, institutions scientifiques, politiques et culturelles, ce voyage où se mêlent compréhension, compassion et ironie prend la forme d'un récit d'expérience guidé par une conviction : l'exercice de la raison, le débat critique et la pluralité des savoirs sont au fondement de l'Europe scientifique, et plus encore le principe des démocraties naissantes.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
La grande pensée moderne qu'inaugure Descartes et que Leibniz conduit à des sommets suppose une lecture transcendantale aboutissant, par Kant, à Schopenhauer.
Au-delà de l'information historique sur une époque essentielle de l'histoire de la pensée, cet ouvrage vise à définir l'une des directions fondamentales de la pensée britannique : la définition d'un idéal républicain où le pouvoir politique est lié aux principes de consentement, de gouvernement mixte et de liberté.
Il s'agit d'un guide pour la compréhension du système contemporain de la guerre et de la paix, mais constitué de références prises dans l'histoire ancienne. Quels éléments archaïques de l'expérience humaine continuent, sous nos yeux, à dominer notre période scientifique et électronique ? Quel code implacable ordonne l'alternance des Empires, couplés avec leurs Barbares, et leur effondrement en « désordres médiévaux » ? Comment éclairer, par l'histoire, les bouleversements actuels ? Sommes-nous au bout de l'histoire des conquêtes ?
Cet ouvrage n'a pas la forme d'un traité, mais d'un voyage aux sources. C'est l'enquête d'un sociologue de la guerre et de la stratégie, pénétrant en voltigeur sur le territoire des historiens, pour chercher comment le désordre et la violence prennent forme de guerre, et parfois de paix. De Sargon l'Ancien jusqu'à Bush, chaque fois que naît un nouveau système de pouvoir conquérant - terrestre ou maritime - il paraît reconditionner, dans un ordre particulier, les mêmes éléments de base qui constituent comme un code génétique de l'Empire universel. Égyptiens, Chinois, Perses, Grecs, Macédoniens, Romains, Byzantins réordonnent respectivement les quatre critères de l'économique, du religieux, du politique et du militaire dans un champ social de significations qui est aussi reflet des champs de bataille.
Penser la mise en forme de la menace de mort comme un travail d'État, ou plutôt l'État comme travail de mise en forme de la menace de mort, permet de pénétrer de nouveau dans « l'histoire des batailles », et dans la chronique des itinéraires conquérants, sans mystifier la décision. On touche du doigt, dans l'événement destructeur, la naissance et le verrouillage de certaines représentations stratégiques, dominant la longue durée politique et la production économique. L'ouvrage cherche ainsi à contribuer à la science du politique, par la réouverture de l'histoire « anti-événementielle », qui a caractérisé l'école des Annales, en direction d'une sociologie de l'événement.
La France est malade du déclin. Démission des responsables, nouvelle trahison des clercs ? C'est le pays tout entier qui doute de son avenir : en France, le défaitisme est la passion la mieux partagée. Depuis un siècle, la France - ce chef-d'oeuvre en péril - tient debout grâce à sa charpente républicaine. Sous prétexte de décaper la rouille de la vieille société, le libéralisme a précipité la décomposition sociale et politique de notre pays. Si la notion globale de déclin n'a guère de sens, la fascination de la décadence peut conduire un peuple aux plus grands renoncements. Vaincre les sortilèges du déclin exige la construction d'une nouvelle synthèse politique. L'avenir de la France n'appartient pas aux désabusés, aux cyniques ou aux prudents. Le moment est venu de refonder la République, de faire émerger une nouvelle culture nationale. Il est temps que le socialisme réinvente un avenir pour la France.
La Révolution française est-elle terminée ? Si oui, comment expliquer le ressurgissement en 1981, lors de l'alternance qui a porté la gauche au pouvoir, d'un lexique en résonance avec celui de 1789 : Ancien Régime, ultras, gens du château, émigrés... Marie-Laurence Netter essaie de comprendre, ici, l'influence qu'exerce sur nos hommes politiques la scène primitive de la démocratie française. En interrogeant successivement Lionel Jospin, Pierre Joxe, André Lajoinie, Alain Juppé, François Léotard, et quelques autres, elle montre que tous sont, chacun à leur manière, héritiers de la Révolution. Mais comment et pour quoi faire ? À travers leurs réponses, la découverte la plus saisissante sera peut-être, au-delà des partis pris des uns et des autres insistant, qui sur la rupture, qui sur le centrisme, et malgré la réelle stabilité du régime républicain, que demeure inchangée une profonde ambiguïté dans la vie politique française.
L'histoire des hommes est l'histoire de leurs guerres, dit-on, la paix ne serait qu'une trêve préparant de nouveaux conflits.
En 1918, puis en 1945, l'affirmation de la puissance nord-américaine oblige à redéfinir l'identité française dont l'universalisme messianique se heurte à celui des USA. Le choix français de l'expérience et de l'histoire opposé au choix nord-américain du droit est à l'origine d'une fracture des valeurs occidentales.
Science et racisme. Quelle caution la pensée raciste a-t-elle pu tirer de la science contemporaine ? On incrimine volontiers le darwinisme. À tort, montre ici le Dr Arthur Kriegel. Ce n'est pas au darwinisme qu'a emprunté hier le racisme, c'est à l'anthropologie physique. Les développements scientifiques les plus récents qui mettent en lumière le rôle de l'hérédité individuelle ont miné l'idée d'hérédité collective sur quoi s'appuie la notion de race. Un modèle grandit au coeur de la biologie, le paradigme génétique : au lieu d'imputer la maladie à une influence extérieure à l'organisme, on analyse désormais la pathologie comme un processus qui confronte un programme héréditaire à un environnement. Ce n'est pas non plus à la sociobiologie que puisent aujourd'hui les courants qui veulent ressusciter la notion de race, mais à une idéologie sociopolitique qui reste à analyser. La race perdue : une radiographie des rapports de la science et des idées politiques, une épistémologie des conflits de territoire entre la biologie et l'une des idéologies les plus insistantes du monde contemporain, le racisme.
Après l'Analyse de l'idéologie (1980 et 1983), le Centre d'étude de la pensée politique (Institut d'études politiques de Strasbourg, Université Robert-Schuman) a consacré son travail à l'épistémologie de la politique. Quelles relations la connaissance du politique entretient-elle avec la psychanalyse, la philosophie, la logique, la rhétorique ? Quelles modifications les pratiques sociales apportent-elles aux concepts traditionnels de la pensée : paradigmes, système, analogies ? Les questions fondamentales étudiées ici montrent combien la connaissance du politique a débordé le champ classique de la science politique, et a permis d'élargir et de reformuler le problème de la connaissance.
Il y a aujourd'hui un ministre de la Culture, il n'y a plus de ministre des Cultes. Ce transfert d'une ferveur religieuse refoulée, dont témoignent festivals, musées - fussent-ils « imaginaires » -, marchés lucratifs de la peinture, de la chanson, ou de l'« audiovisuel », coïncide depuis un siècle avec l'émergence croissante d'une philosophie de l'Imaginaire, jusqu'ici « part maudite » de nos pédagogies, de nos politiques et de nos catéchèses. La notion d'archétype - avec toutes les allergies passionnelles qu'elle réveille encore - marque bien la frontière de cette impitoyable Guerre Sainte qui, à travers Freud, Nietzsche, Wagner, Cassirer, Jung, Baudouin, Bachelard, Eliade, Lévi-Strauss ou Corbin, consacre et légitime les nouvelles ferveurs. Ce livre montre, une fois de plus, l'efficacité de l'analyse archétypique éclairant les reflets de bien des styles de la peinture européenne. Puis il se penche sur ces deux moments - le XVIIe et le XVIIIe ainsi que la fin du XIXe siècle - qu'illustre la re-mythologisation opératique. Enfin, à l'aube du XXe siècle, à travers le « cas » Wagner, l'auteur se demande si État, École et Églises concordataires ne se sont pas déconsidérés pour s'être rangés dans la « postérité » progressiste, séculière et unidimensionnelle du mythe de Joachim de Flore.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.