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Homme et Littérature
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Freud se propose d'étudier dans cet essai la « conscience et l'inconscient » ; « le moi et le ça » ; « le sur-moi et l'idéal du moi » ; et « Les états de dépendance du moi ».
La division du psychique en un psychique conscient et un psychique inconscient constitue la prémisse fondamentale de la psychanalyse, sans laquelle elle serait incapable de comprendre les processus pathologiques, aussi fréquents que graves, de la vie psychique et de les faire rentrer dans le cadre de la science. Encore une fois, en d'autres termes : la psychanalyse se refuse à considérer la conscience comme formant l'essence même de la vie psychique, mais voit dans la conscience une simple qualité de celle-ci, pouvant coexister avec d'autres qualités ou faire défaut...
Les recherches pathologiques ont, d'une façon trop exclusive, orienté notre attention vers ce qui est refoulé. Nous voudrions connaître un peu mieux le Moi, depuis que nous savons qu'il peut, lui aussi, être inconscient, au sens propre du mot. Jusqu'à présent, nous avons eu pour seul point de repère, dans nos recherches, la qualité consciente ou inconsciente des éléments psychiques. Mais nous avons fini par nous rendre compte que c'était là une qualité aux significations multiples.
Or, tout notre savoir est toujours lié à la conscience. Nous ne pouvons connaître l'inconscient lui-même qu'en le rendant conscient. Mais, halte-là : comment cela est-il possible ? Que signifie : « rendre quelque chose conscient ? » Comment s'y prend-on pour obtenir ce résultat ? -
Le rôle de la violence dans l'histoire
Friedrich Engels
- Homme et Littérature
- 25 August 2023
- 9782384692408
Le rapport de la politique générale aux formes du droit économique est déterminé dans mon système de façon si décisive, en même temps, si originale, qu'il ne serait pas superflu d'y renvoyer spécialement pour en faciliter l'étude. La forme des rapports politiques est l'élément historique fondamental et les dépendances économiques ne sont qu'un effet ou un cas particulier, elles sont donc toujours des faits de second ordre. Quelques-uns des systèmes socialistes récents prennent pour principe directeur le faux semblant d'un rapport entièrement inverse tel qu'il saute aux yeux, en faisant pour ainsi dire sortit des situations économiques les infrastructures politiques. Or, ces effets du second ordre existent certes en tant que tels, et ce sont eux qui dans le temps présent sont le plus sensibles ; mais il faut chercher l'élément primordial dans la violence politique immédiate et non pas seulement dans une puissance économique indirecte...
... il est clair que tous les phénomènes économiques s'expliquent par des causes politiques, à savoir par la violence. -
Essai sur l'origine des langues
Jean-Jacques Rousseau
- Homme et Littérature
- 26 October 2023
- 9782381118260
La parole distingue l'homme entre les animaux : le langage distingue les nations entre elles ; on ne connaît d'où est un homme qu'après qu'il a parlé. L'usage et le besoin font apprendre à chacun la langue de son pays ; mais qu'est-ce qui fait que cette langue est celle de son pays et non pas d'un autre ? Il faut bien remonter, pour le dire, à quelque raison qui tienne au local, et qui soit antérieure aux moeurs mêmes : la parole, étant la première institution sociale, ne doit sa forme qu'à des causes naturelles.
Sitôt qu'un homme fut reconnu par un autre pour un être sentant, pensant et semblable à lui, le désir ou le besoin de lui communiquer ses sentiments et ses pensées lui en fit chercher les moyens. Ces moyens ne peuvent se tirer que des sens, les seuls instruments par lesquels un homme puisse agir sur un autre. Voilà donc l'institution des signes sensibles pour exprimer la pensée. Les inventeurs du langage ne firent pas ce raisonnement, mais l'instinct leur en suggéra la conséquence.
Les moyens généraux par lesquels nous pouvons agir sur les sens d'autrui se bornent à deux, savoir, le mouvement et la voix. L'action du mouvement est immédiate par le toucher ou médiate par le geste : la première, ayant pour terme la longueur du bras, ne peut se transmettre à distance : mais l'autre atteint aussi loin que le rayon visuel. Ainsi restent seulement la vue et l'ouïe pour organes passifs du langage entre des hommes dispersés. -
Ce livre est un bilan. Il est écrit pour exprimer ce que trente ans de recherches expérimentales, poursuivies principalement en Amérique et en Allemagne, et un peu en France, nous ont appris sur les choses de l'éducation. On trouvera donc ici les résumés et les conclusions de ces études, qui ont été désignées, quelquefois avec enthousiasme, quelquefois aussi avec dédain, en ajoutant au mot de pédagogie les qualificatifs de scientifique, moderne, expérimentale, physiologique, psychologique, ou même en forgeant le mot nouveau de pédologie. J'ai cherché à juger quels sont, parmi tant de travaux publiés, ceux qui méritent d'être introduits dans la pratique de l'enseignement, ceux qu'on doit en rejeter, et dans quelle mesure les méthodes nouvelles doivent faire progresser la pédagogie...
Il ne faut jamais perdre de vue, lorsqu'on parle de l'éducation, de l'instruction et de la formation des esprits, que toute activité humaine est soumise à une loi souveraine : l'adaptation de l'individu à son milieu ; et que l'enseignement qu'on donne aux jeunes ayant pour but d'augmenter la valeur de cette adaptation... -
L'évolution, synonyme de développement graduel, continu, dans les idées et dans les moeurs, est présentée comme si elle était le contraire de cette chose effrayante, la Révolution, qui implique des changements plus ou moins brusques dans les faits. C'est avec un enthousiasme apparent ou même sincère qu'ils discourent de l'évolution, des progrès lents qui s'accomplissent dans les cellules cérébrales, dans le secret des intelligences et des coeurs, mais qu'on ne leur parle pas de l'abominable révolution qui s'échappe soudain des esprits pour éclater dans les rues, accompagnée parfois par les hurlements de la foule et le fracas des armes.
Constatons tout d'abord que si le mot d'évolution est accepté volontiers par ceux-là même qui voient les révolutionnaires avec horreur, c'est qu'ils ne se rendent point compte de la valeur du mot, car de la chose elle-même ils ne veulent à aucun prix...
En continuant, nous arrivons à la grande époque évolutionnaire dont la Révolution américaine et la Révolution française furent les sanglantes crises. Ah ! là du moins, semble-t-il, la révolution fut tout à l'avantage du peuple, et ces grandes dates de l'histoire doivent être comptées comme inaugurant la naissance nouvelle de l'Humanité... -
Quelle est l'origine des Bourses du Travail ? Quel rôle prétendent-elles jouer dans l'organisation économique et politique ?
Bien qu'elles soient de création récente, les Bourses du Travail ont des origines lointaines. Dans l'ordre social, non plus que dans l'ordre physique, il ne se produit de générations spontanées, et les Bourses ouvrières sont l'application définitive et la plus haute des conseils de groupement et de solidarité donnés il y a trente ans, au prolétariat par l'Internationale.
Politiquement les Bourses datent de ce jour (2 mars 1790) où un rapport de M. de Corcelles en agita le projet. Renvoyé à l'examen du département des travaux publics, ce rapport disparut, comme d'usage, dans les archives nationales ou s'ensevelissent tant d'excellents projets, et pendant cinquante-cinq ans, le nom de Bourse du Travail disparut du vocabulaire. En 1845, M. de Molinari, rédacteur en chef du Journal des Économistes, retrouva, conçut peut-être, l'idée d'une Bourse ouvrière sur le modèle qu'il en a tracé dans son célèbre ouvrage, et, pour la réaliser, se mit en rapports avec les associations populaires et les entrepreneurs parisiens. Pourquoi ni les uns ni les autres ne comprirent-ils son idée ? Parut-elle aux entrepreneurs de nature à compromettre le droit que revendique tout patron de fixer lui-même et souverainement le taux de ses salaires ? Les associations le crurent-elles inconciliable avec le développement de la coopération productrice, à quoi elles dévouaient si complètement leurs efforts ?... -
Influence de l'habitude sur la faculté de penser
Maine de biran
- Homme et Littérature
- 2 July 2024
- 9782386261787
Cet ouvrage est né d'une question proposée par la classe des sciences morales et politiques de l'institut national, à savoir : Déterminer quelle est l'influence de l'habitude sur la faculté de penser ; ou, en d'autres termes, faire voir l'effet que produit sur chacune de nos facultés intellectuelles la fréquente répétition des mêmes opérations.
« Nul ne réfléchit l'habitude, a dit un homme célèbre; rien de plus vrai ni de mieux exprimé que cette courte sentence. La réflexion, au physique comme au moral, demande un point d'appui, une résistance : or l'effet le plus général de l'habitude est d'enlever toute résistance, de détruire tout frottement ; c'est comme une pente où l'on glisse sans s'en apercevoir, sans y songer.
Réfléchir l'habitude !... et qu'est-ce qui peut ou veut faire cette première réflexion ? Comment soupçonner quelque mystère dans ce que l'on a toujours vu, fait ou senti ? De quoi s'enquérir, douter, s'étonner ?...
Comment réfléchir ses habitudes, les plus intimes et les plus profondes de toutes ?
La première réflexion est en tout le pas le plus difficile : il n'appartient qu'au génie de le franchir. Dès que le grand homme qui sait s'étonner le premier, porte ses regards hors de lui, le voile de l'habitude tombe, il se trouve en présence de la nature, l'interroge librement, et recueille ses réponses ; mais s'il veut concentrer sa vue sur lui-même, il demeure toujours en présence de l'habitude, qui continue à voiler la composition et le nombre de ses produits, comme elle dérobait auparavant jusqu'à leur existence. » -
L'Histoire de la Philosophie et l'Eclectisme
Paul Janet
- Homme et Littérature
- 2 April 2018
- 9782366595765
L'histoire de la philosophie est le remède qui permet de réparer nos pertes, de recueillir dans le passé tout ce qui est perdu et bon néanmoins à reprendre, à conserver. Ce travail de restauration, qui consiste à retrouver et à préserver la tradition philosophique, à sauver cet héritage successivement accru par les âges, mais trop souvent renversé et détruit par les révolutions et les réactions, les révoltes et les coups d'état, les anarchies et les dictatures (car les écoles passent par les mêmes crises que les états), ce travail conservateur et réparateur ne doit pas être confondu avec ce que l'on a de nos jours appelé l'éclectisme. L'éclectisme est tout autre chose, mais il est encore un effet bienfaisant de l'histoire de la philosophie. Il consiste, ou plutôt il consisterait à recueillir tous les points de vue systématiques qui ont été proposés, à leur faire leur part et à les concilier dans un point de vue synthétique plus élevé et plus général. En définitive, l'éclectisme est une idée grande et sage, très appropriée à l'esprit de notre temps et à la nature des choses ; mais cette idée elle-même a ses limites, et il importe, tout en en appréciant la valeur, d'en mesurer la portée. Paul Janet fut membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Professeur de philosophe à la Sorbonne, il publia un grand nombre d'ouvrages.
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Epicure et la place de l'épicurisme dans l'histoire de l'esprit humain
Ludovic Carrau, Jean-marie Guyau
- Homme et Littérature
- 3 April 2018
- 9782366595833
La place de l'épicurisme dans l'histoire de l'esprit humain est considérable et hors de toute proportion avec le génie de l'auteur même du système. Épicure, - les anciens l'avaient déjà remarqué, - n'est pas original. Sa physique, on le sait, il l'emprunte presque tout entière à Démocrite, et, pour ce qu'il y ajoute, il la gâte plutôt qu'il ne l'améliore. Sa morale, on le sait également, avait été esquissée dans ses traits principaux par les cyrénaïques et les sophistes. Ce qui fait l'intérêt durable de sa philosophie ne lui appartient pas. Qu'est-ce qui explique le prestige du nom d'Epicure, et fait qu'une doctrine, déjà constituée avant lui dans ce qu'elle a d'essentiel, est et sera toujours dans l'histoire l'épicurisme ? Quel est le sens et l'importance historique de ses principales théories d'Épicure ? -
La Propriété pendant la révolution française
Paul Janet
- Homme et Littérature
- 2 April 2018
- 9782366595789
La révolution française a touché à la propriété dans trois circonstances mémorables. Elle a touché à la propriété individuelle par l'abolition des droits féodaux, - à la propriété dans la famille par les lois successorales, - enfin à la propriété de corporation par l'aliénation des biens ecclésiastiques. Quels ont été, dans ces trois grandes circonstances, les principes invoqués de part et d'autre par les partisans ou les adversaires de ces grandes mesures ? Ce livre permet de rendre compte de la conception que la révolution française s'est faite de la propriété, surtout dans l'assemblée constituante, qui seule en ces matières a laissé quelque chose de stable et de persistant. Il ne faut pas confondre les mesures révolutionnaires avec les institutions de la révolution : les unes sont des actes transitoires, les autres des lois fondamentales ; ce sont ces lois seules qui constituent ce que l'on peut appeler l'esprit de la révolution. Ce que nous voulons surtout étudier, ce sont les principes qui ont guidé les législateurs ; c'est leur philosophie de la propriété.
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Découvrez à travers ce livre les légendes du moyen-âge sous la plume de Gaston Paris.
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L'exilé de Sainte-Hélène
Frédéric Masson, Louis De Viel-Castel
- Homme et Littérature
- 14 November 2019
- 9782366598605
L'histoire de la captivité de Napoléon et son emprisonnement à Sainte-Hélène, est longtemps restée mystérieuse et suscite beaucoup de curiosité. « L'énigme de Sainte-Hélène ». C'est sous ce titre que Frédéric Masson, spécialiste des études sur la vie de Napoléon, analyse l'exil de l'empereur sur cette île lointaine. Napoléon a vécu les cinq dernières années de sa vie, prisonnier à Sainte-Hélène, dans l'isolement et l'oisiveté après avoir rempli le théâtre du monde. Il y est mort avant d'avoir achevé sa cinquante-deuxième année. Les Anglais, en l'exilant au bout du monde, cherchaient moins à se venger qu'à se débarrasser d'un personnage encombrant, dont la place n'était nulle part. Ils étaient bien obligés de le garder ; personne ne le réclamait. On le séquestrait dans cette île à peu près inaccessible, avec des consignes sévères, et l'on organisait le silence sur le captif. Il n'avait qu'un droit, mais précieux, celui de se plaindre. Une des occupations du prisonnier de Sainte-Hélène fut de noter les fautes de ses geôliers contre la bienséance, d'outrer ses griefs et de prendre le monde et la postérité à témoin de la cruauté de ses bourreaux et des outrages dont ils l'abreuvaient. D'ailleurs, toute espérance ne l'avait pas abandonné. Il ne s'adressait pas seulement aux générations futures. Son nom seul représentait une force d'opinion. La solitude lointaine où on l'enfermait attestait qu'il continuait à faire peur. C'est-à-dire qu'il comptait toujours. Il ne songeait nullement à s'évader, sachant que l'évasion, presque impossible, n'offrait pas de chance de succès. Et puis, qu'eût-il fait ? Où fût-il allé ?...
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Histoire des explorations de l'Amérique
Jules De Blosseville
- Homme et Littérature
- 14 November 2019
- 9782366598612
La découverte de l'Amérique appartient à deux époques bien distinctes : la première, qui fut le produit accidentel des courses aventureuses des Scandinaves, n'offre qu'un fait historique sans conséquences, arraché à l'oubli par l'érudition ; la seconde, au contraire, résultat d'un sublime calcul, et accueillie avec enthousiasme par l'Europe civilisée, a changé la face du globe en exerçant sur tous les peuples une merveilleuse influence. Pour se rendre compte d'effets si divers, pour expliquer l'intervalle immense qui sépare les noms presque ignorés de Gun-Biurn et d'Eric Rauda, de la renommée universelle de Christophe Colomb, il suffira sans doute de consulter les temps, d'examiner la distance relative de l'Europe aux contrées différentes du même continent, et de comparer les glaces et l'aridité du Groenland et de Terre-Neuve au climat et aux richesses des Antilles et du Mexique...
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Prométhée ou le mythe de l'origine du feu
Edgard Quinet, A. Riville
- Homme et Littérature
- 2 April 2018
- 9782366595819
Prométhée, d'après la mythologie, serait le premier à avoir donné le feu aux humains. Il faut plonger dans les abîmes de l'océan traditionnel de l'humanité, remonter bien au-delà d'Hésiode et d'Homère pour saisir le point initial du mythe et en suivre les transformations mystérieuses. Tout le monde sait que, selon la mythologie grecque, Prométhée est un titan puni par Jupiter pour avoir dérobé le feu du ciel et l'avoir communiqué aux hommes. Enchaîné sur un rocher du Caucase, chaque jour dl voit un aigle ou un vautour se repaître de son foie, qui se reforme chaque nuit. Cependant le moment doit venir ou un fils de Jupiter, Hercule, grand redresseur de torts, délivrera l'infortuné, et du consentement de son père lui permettra de reprendre sa place parmi les dieux. Tel est en quelques mots le fond de la tradition mythologique, immortalisé par la céramique, la statuaire, la peinture et la poésie. Tel est le fruit dont on a retrouvé le germe égaré dans les ténèbres de l'antiquité la plus reculée...
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Des grandes écoles et de la littérature dans la Gaule romaine
René Pichon, Amedée Thierry
- Homme et Littérature
- 22 April 2021
- 9782491962296
Un jour que Cicéron voulait consoler son frère Quintus, qui gémissait de rester si longtemps maintenu dans son gouvernement d'Asie, il le félicitait du moins de n'avoir pas été envoyé chez des peuples « barbares et sauvages » comme les Espagnols, les Africains ou les Gaulois. Il ne se doutait guère, en écrivant ces mots, que c'était dans cette Gaule inculte, dans les montagnes de Bibracte ou sur les bords du fleuve Océan, qu'il trouverait quatre siècles plus tard ses plus fidèles imitateurs. C'est pourtant ce qui est arrivé... Lorsque l'on étudie l'histoire de la littérature latine et les six siècles de son existence, on reconnaît en cette longue période de vie quatre âges successifs correspondant à chacune des grandes nations qui composèrent l'empire d'Occident. On voit le sceptre littéraire passer tour à tour de l'Italie à l'Espagne, de l'Espagne à l'Afrique et de l'Afrique à la Gaule : c'est l'ordre même suivant lequel s'est fondé le domaine occidental de la ville éternelle. On dirait qu'au toucher de l'épée romaine le sol jusqu'alors le plus infertile se transforme en une terre féconde, où peuvent désormais germer et s'épanouir les lettres comme les arts. Puis un jour vient où, par un juste retour, chacun des peuples conquis rend à son conquérant ce qu'il en a reçu. Quand l'Italie est épuisée, les races vaincues apportent à l'empire leur contingent d'orateurs, de jurisconsultes et de poètes, de généraux et d'empereurs : Rome prélève sur elles du génie, de même que des tributs et des soldats...
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Napoléon et l'Amérique
Alfred Schalck De La Faverie
- Homme et Littérature
- 30 March 2021
- 9782491962265
Napoléon n'a jamais mis les pieds en Amérique. Il en eut plusieurs fois l'intention. Et plusieurs fois, au cours de son étonnante carrière, son influence fut prépondérante au-delà de l'Atlantique. D'une façon générale, les contre-coups réciproques de la politique des deux mondes sur les destinées des peuples américains et sur l'issue des guerres européennes, furent décisifs au début du XIXe siècle. Les événements qui, depuis cent ans, se sont déroulés dans les États-Unis du Nord, les événements qui se préparent dans les républiques du Sud, en ont été et en seront les conséquences directes. Cette influence de Napoléon sur les destinées des États-Unis et, par contre, l'influence des États-Unis sur la destinée de Napoléon, ou de l'Europe sous l'hégémonie de Napoléon, n'a pas encore, semble-t-il, fait l'objet d'une étude spéciale.
Il paraît donc excusable, malgré l'encombrement de la bibliographie napoléonienne, d'en augmenter encore le nombre par une contribution ayant pour but de faire ressortir les enchaînements historiques, les causes et les effets, tout l'ensemble, enfin, des circonstances qui, issues d'un lointain passé, s'endorment parfois pour se réveiller brusquement au choc de bouleversements réputés imprévus,-telles ces matières brutes et inertes, que l'on croit incombustibles et qui s'enflamment, avec une prodigieuse vitesse, au toucher d'une étincelle. Dans la période qui nous occupe, Napoléon fut celui qui mit l'étincelle; son génie consistait précisément à la mettre là où, et comme il fallait. Mais Napoléon, en l'occurrence, n'incarne que le destin qui, à ce tournant de l'histoire, fit se rencontrer les deux mondes sous la pression de problèmes qui attendaient depuis longtemps leur solution. -
Philosophe et poète américain, Emerson est connu comme penseur et chef de file du mouvement transcendantaliste. Il y a dans Emerson une philosophie de l'Amérique qui se résume ainsi : L'Amérique est heureuse. Plus jeune que les nations européennes, elle a profité de leur expérience ; elle a recueilli leur sagesse ; elle a évité leurs fautes. Elle a eu de la chance : elle est bien née, pourvue d'un génie simple et naturel qui l'a très vite menée à la liberté sans folie. Elle a eu de grands hommes qui lui ont procuré le gouvernement le plus raisonnable. Elle a une âme naïve et préservée. Elle est forte, puissante : assez puissante et forte pour affirmer qu'elle préfère à la force le droit. Elle a, dans l'univers, de nobles devoirs à remplir. Et c'est son rôle, d'enseigner à l'univers la pratique du droit, de la liberté, de la morale et du bonheur. Cette philosophie de l'Amérique n'est-elle pas vivante aujourd'hui, agissante ? et n'est-ce pas cette philosophie émersonienne qui a lancé l'Amérique à ses nouvelles destinées, jusqu'à l'Europe ?...
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La stature humaine et son évolution
A. Dastre, G. Daubes
- Homme et Littérature
- 29 November 2021
- 9782491962906
C'est une opinion vulgairement répandue et qui flotte encore comme une brume imprécise dans beaucoup d'esprits cultivés, que les hommes actuels sont les fils dégénérés d'une race plus belle, plus grande et plus forte que celles d'aujourd'hui. La sève puissante qui alimentait ces grands corps de nos aïeux, se serait corrompue ou épuisée petit à petit, dans le cours des temps ; et des générations grêles, menues, faibles et nerveuses, auraient succédé aux générations plantureuses, sanguines, et exubérantes de jadis.
Sans pousser les choses à ce degré d'exagération, quelques esprits, plus positifs et plus scientifiques, n'en pensent pas moins que l'espèce humaine subit, au point de vue corporel, une sorte d'évolution fléchissante qui se traduit par la diminution progressive de la taille... -
La liberté humaine selon Bergson
Albert Thibaudet, Henri Bergson
- Homme et Littérature
- 29 November 2021
- 9782491962890
Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi la question de la liberté met aux prises ces deux systèmes opposés de la nature, mécanisme et dynamisme. Le dynamisme part de l'idée d'activité volontaire, fournie par la conscience, et arrive à la représentation de l'inertie en vidant peu à peu cette idée : il conçoit donc sans peine une force libre d'un côté, et de l'autre une matière gouvernée par des lois. Mais le mécanisme suit la marche inverse. Les matériaux dont il opère la synthèse, il les suppose régis par des lois nécessaires, et bien qu'il aboutisse à des combinaisons de plus en plus riches, de plus en plus malaisées à prévoir, de plus en plus contingentes en apparence, il ne sort pas du cercle étroit de la nécessité, où il s'était enfermé d'abord...
Ce livre traite de la liberté humaine selon la philosophie bergsonienne. -
Description de Notre-Dame : Cathédrale de Paris
F. De Guilhermy, Eugène Viollet-le-Duc
- Homme et Littérature
- 5 December 2021
- 9782491962982
Ce livre présente la généalogie et l'histoire de Notre-Dame, puis décrit son imposante architecture, avec le sens de ces mille personnages qui en peuplent les riches portails. La cathédrale était le grand monument populaire du moyen-âge, le monument de tous, auquel chacun avait apporté sa pierre, et qui appartenait en réalité à tout le monde.
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Ce livre traite de la philosophie indienne en analysant les sources les plus accessibles aux savants européens. Il explore les dogmes de la philosophie Vedânta, en commençant par celui qui sert de base à tous les autres, la définition ou la conception de l'être.
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Ce livre est consacré à la philosophie de la nature de Monsieur de Schelling.
Je désirerais que le lecteur pût y trouver quelques-uns des points de vue principaux, des résultats essentiels de cette philosophie ; mais je ne me suis rien proposé au-delà de ce but, je me hâte de le déclarer. Le tableau complet d'un système aussi vaste que celui dont nous allons nous occuper, n'aurait pu entrer dans le cadre rétréci où je dois m'enfermer en ce moment. D'un autre côté, une trop légitime défiance de mes propres forces m'aurait sans doute empêché d'essayer de tracer ce tableau sur des dimensions plus considérables, et par cela même mieux en rapport avec l'importance de son sujet. -
L'ironie : étude psychologique et morale
Georges Palante, Frédéric Paulhan
- Homme et Littérature
- 28 March 2022
- 9782384690046
Si l'on cherche le principe générateur de l'ironie, il semble qu'on le rencontre dans une sorte de dualisme qui peut revêtir différentes formes et donner lieu à diverses antinomies. C'est tantôt le dualisme de la pensée et de l'action ; tantôt celui de l'idéal et du réel, tantôt celui de l'intelligence et du sentiment ; tantôt celui de la pensée abstraite et de l'intuition.
Ce dernier dualisme forme, comme on sait, d'après Schopenhauer, le fond même de l'explication du ridicule. - On sait que, suivant Schopenhauer, ce qui provoque le rire, c'est une incompatibilité inattendue entre l'idée préconçue (abstraite) que nous nous faisons d'une chose et l'aspect réel que nous montre soudain cette chose et qui ne répond nullement à l'idée que nous nous en étions faite. - Le problème de l'ironie reçoit quelque lumière de cette explication du rire. « Quand un autre rit de ce que nous faisons ou disons sérieusement, nous en sommes vivement blessés, parce que ce rire implique qu'entre nos concepts et la réalité objective, il y a un désaccord formidable. C'est pour la même raison que l'épithète « ridicule » est offensante. Le rire ironique proprement dit semble annoncer triomphalement à l'adversaire vaincu combien les concepts qu'il avait caressés sont en contradiction avec la réalité qui se révèle maintenant à lui. Le rire amer qui nous échappe à nous-mêmes quand nous est dévoilée une vérité terrible qui met à néant nos espérances les mieux fondées est la vive expression du désaccord que nous reconnaissons à ce moment entre les pensées que nous avait inspirées une sotte confiance aux hommes ou à la fortune et la réalité qui est là devant nous. »
Ainsi le rire et l'ironie auraient une même source. Mais d'où vient que le rire est gai, tandis que l'ironie est plutôt douloureuse ? Schopenhauer a bien expliqué la raison de l'élément de gaîté inclus dans le rire ; mais il n'a pas insisté sur l'élément de douleur et même d'angoisse qui se glisse souvent dans l'ironie. -
Avranches. Il fait grand jour. Elle est majestueusement assise sur sa haute colline en pente douce, la capitale de l'Avranchin, antique refuge de la tribu gauloise des Ambivareti, exposée au vent de mer et au choc des invasions, conquise et reconquise par les ducs de Normandie et de Bretagne, par les rois de France et d'Angleterre, mais qui depuis Charlemagne jusqu'à nos jours a conservé son caractère primitif de gravité épiscopale... Au loin, les grèves jaunâtres dessinent la ligne sinueuse d'un golfe. Ce golfe en croissant se termine par deux pointes, Granville au nord, au sud Pontorson. C'est la baie normande, sauvage et bleue. Au milieu du golfe, d'un gris chatoyant ou d'un violet sombre selon la marée, se dresse comme un château fantastique, sur un récif noir et pointu, le Mont-Saint-Michel, que les gens du moyen âge appelaient la merveille de l'Occident. Vu à cette distance, voilé de brume et comme perdu dans la mer, il ressemble plutôt à un menhir colossal qu'à une construction humaine. L'estuaire du Couësnon, qui sépare la Bretagne de la Normandie, trace maintenant son lit sablonneux à gauche du Mont. Autrefois, il passait à droite. Aussi, Bretons et Normands se sont-ils disputé le rocher porteur du sanctuaire et séjour de l'archange protecteur de la France. Les Bretons disaient :
"Le Couësnon, dans sa folie, A mis le Mont en Normandie"
Les Normands ripostaient :"Si bonne n'était Normandie, Saint Michel ne s'y serait mis."