L'histoire de la philosophie est une oeuvre collective qui s'étale sur une longue période. Les
chapitres s'enchaînent sans avoir été coordonnés. Aussi, l'enjeu, pour chaque nouvelle génération, c'est de se réapproprier cette histoire.
Les auteurs du présent ouvrage nous proposent une manière originale d'y arriver. Par le dialogue, les philosophes de la tradition semblent revivre pour faire le point sur leur cheminement. Socrate, Kant, Marx, Arendt et bien d'autres répondent aux questions de Laure Becdelièvre, Laurence Hansen-Lve et Fabien Lamouche.
Au fil de ces conversations imaginaires, nous découvrons comment l'esprit de résistance a pu s'incarner à travers les figures de penseurs aussi profonds que subtils et aussi novateurs qu'insoumis.
La figuration de l'altérité amérindienne constitue l'axe thématique choisi pour explorer les relations littéraires interaméricaines à partir d'un corpus constitué de romans contemporains brésiliens, québécois et argentins, publiés depuis 1980. L'examen des modalités de construction de la figure fictionnelle de l'Amérindien s'ouvre au dialogue avec les discours sociaux produits au sein de nos sociétés contemporaines, tout en cherchant à éclairer les lignes de force thématiques et formelles que les auteurs explorent pour mettre en scène la contemporanéité des contacts entre des systèmes culturels distincts - ceux des communautés amérindiennes et des sociétés nationales des Amériques. Les textes romanesques étudiés proposent une relecture de l'histoire de cette rencontre, récupèrent la dimension mémorielle de l'inscription du territoire du continent américain dans la longue durée, dévoilent une vision du monde qui participe de notre temps présent et avec laquelle nous éprouvons un besoin urgent d'apprendre à dialoguer. Ce faisant, ils contribuent à élargir le potentiel imaginaire de la sensibilité contemporaine.
Montrant que le temps de grandes concertations internationales est certainement venu pour sauver un patrimoine commun, le texte passe en revue les réactions des Etats envers le cyberterrorisme pour couper le réseau aux terroristes... Le but du terrorisme est de semer le trouble, d'exercer du chantage, de provoquer le chaos. Il passe par deux vecteurs, l'un humain, l'autre technologique.
Les terroristes agissent sur les hommes en suscitant la peur ou en étant prosélytes.Ils agissent par Internet, soit en laissant planer des doutes sur la sécurité et la sûreté des installations stratégiques, soit en provoquant la dépendance par des méthodes sectaires.
Ainsi, les machines auraient un pouvoir sur les hommes, les uns seraient convertis, les autres terrorisés...
Pour sortir du chaos et rétablir un ordre, passer les relais après l'état d'urgence, il faut se garder des dérives totalitaires qui seraient des leurres pires finalement que le mal...
Le présent essai est un appel citoyen qui est fait aux familles qui doivent prendre conscience de la menace jusque dans les recoins les plus éloignés de la République et agir sur l'éducation des enfants. Le texte s'adresse également aux éducateurs qui ont en charge les plus exposés. Enfin, il invite à propager l'esprit de résistance, tout comme les terroristes propagent l'esprit de peur.
Les Atikamekw, selon la graphie vernaculaire, constituaient par tradition un peuple de chasseurs, cueilleurs, piégeurs et pêcheurs nomades, bien qu'au fil des siècles, ils aient aussi développé une grande expertise dans plusieurs domaines économiques dont la foresterie, le tourisme et l'artisanat.
Les Atikamekw ont une très longue histoire d'occupation de leur territoire et d'utilisation de ses ressources qui remonte, dans les sources écrites, au début de la période de contact et, dans les sources orales, à une époque bien antérieure.
Ce recueil de récits présente plusieurs facettes de leur société.
Les Innus, par tradition un peuple de chasseurs, piégeurs et cueilleurs du Subarctique oriental, étaient connus anciennement sous le nom de Montagnais. Economie oblige, avec le temps et les contacts extérieurs, ils se sont faits médecins, avocats, conducteurs de machinerie lourde, pêcheurs commerciaux, chanteurs, artistes et écrivains. Bref, ils se sont inscrits dans le processus des activités économiques contemporaines tout en conservant leur identité propre. Ce recueil de récits d'origine innue se veut une contribution à la connaissance de ce peuple culturellement riche et complexe.
Ce livre dresse un portrait pénétrant de la complexité des valeurs, des attitudes et des croyances relatives au travail de la population active québécoise. Quelle importance et quelle signification revêt le travail aujourd'hui ? Le travail est-il de plus en plus un lieu de réalisation de soi ou n'est-il qu'une valeur en perdition, voire un simple moyen en vue de financer la vie à l'extérieur du travail ? Quel est le modèle de travail idéal auquel aspirent les travailleurs et quelles sont leurs attitudes envers les nouvelles normes et pratiques de gestion mises de l'avant par les employeurs au cours des deux dernières décennies ? Plus fondamentalement, de quelle manière l'identité personnelle est-elle reliée ou dissociés du rôle professionnel ?
Issu d'une vaste enquête auprès d'un millier de travailleurs québécois, ce livre montre que le travail est toujours une valeur importante, mais que la réalisation de soi et la quête d'équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle sont des aspirations de plus en plus partagées par les individus. Les grands schèmes de valeurs et d'attitudes par rapport au travail mis au jour dans l'ouvrage témoignent de changements culturels récents ainsi que de la diversité des situations de travails vécues. A des degrés divers, ces schèmes convergent vers les exigences du modèle productif contemporain ou s'en distancient : ils contribuent à l'émerveillement d'un nouveau monde du travail.
Arnold van Gennep (1873-1957) est aujourd'hui reconnu comme un chercheur méticuleux et talentueux. Amoncelant et classant des sommes de travaux ethnographiques, avec le temps et la rigueur nécessaires, il perçoit avec une acuité fulgurante, au travers des imaginaires sociaux qui se déploient sous ses yeux, des structures symboliques propres aux organisations humaines. Avec ses Rites de passage, c'est tout un pan de l'anthropologie religieuse qui s'éclaire et éclaire les destins croisés de l'être humain et des communautés humaines.
Arnold van Gennep se révèle encore aujourd'hui comme un analyseur du vivre ensemble. Naître, grandir, se rencontrer, s'unir, se séparer, mourir, demeurent des temps de crise individuelle qui ébranlent, dans les sociétés traditionnelles aussi bien que dans les sociétés modernes, les tribus, les cercles relationnels du sujet concerné.
J'ai conçu la présente anthologie comme une ressource réunissant des textes et des idées susceptibles d'aider qui le voudra à approfondir sa connaissance d'une riche tradition de pensée et de militantisme, une tradition qui me semble conserver aujourd'hui sa fraîcheur et sa pertinence, tout particulièrement en ces heures de laïcité supposée ouverte et de multiplication des accommodements avec la religion.
Dans cet ouvrage, des penseurs de toutes les époques et de diverses cultures exposent les grandes positions que l'on retrouve au sein de la famille de l'incroyance, les principaux arguments pour et contre l'existence de Dieu, les explications naturalistes des sources de la croyance religieuse, les méfaits de la religion, les éthiques non religieuses et le principe de laïcité dans l'espace public et en éducation.
Dans ce premier ouvrage québécois consacré à la philosophie comme mode de vie, l'auteur retrouve les grandes écoles antiques. Le socratisme, le cynisme, le scepticisme, l'épicurisme, le stoïcisme et la vie contemplative sont les étapes obligées de son odyssée. Accessible à un large public, puisque le matériau qui le constitue a d'abord été présenté à l'occasion de cours et de conférences publiques, cet ouvrage approfondit également plusieurs thèmes de la philosophie gréco-romaine qui ont déjà fait l'objet de travaux érudits par Pierre Hadot, Michel Foucault et André-Jean Voelke.
Sous l'Ancien Régime, l'administration coloniale, l'Eglise et le commerce ont produit une masse considérable de documents de toutes sortes : la Nouvelle-France n'y a pas fait exception. Puisque la colonie n'avait aucun moulin producteur de papier, il a bien fallu importer ce support nécessaire aux écritures. Trois questions découlent de ce constat : d'où provient le papier utilisé en si grande abondance?Quelles sont les circonstances de l'importation du papier, les sources d'approvisionnement en papier et les voies empruntées pour son transport? Qui sont les utilisateurs du papier et à quelles fins en font-ils usage?
L'étude des caractéristiques du papier d'écriture à partir de feuillets originaux du XVIIe siècle provenant des centres d'archives publics et privés au Québec et au Canada permet de déterminer la provenance de ce papier et, de là, les mouvements de sa circulation entre la France et la Nouvelle-France. L'étude positionne aussi les circuits d'approvisionnement qui ont facilité son arrivée dans la vallée du Saint-Laurent. Trois aspects interreliés au papier d'écriture sont également mis en évidence, à savoir les usages auxquels il est destiné, les usagers qui le consomment ainsi que les diverses catégories de documents qui naissent de son utilisation.
Ce traité d'épistémologie comparée offre une étude des développements les plus marquants qui ont précédé et qui ont suivi l'émergence du Cercle de Vienne.
Le premier volume présente la tradition des « savants-philosophes ». Vers la seconde moitié du XXe siècle s'amorce une profonde réflexion épistémologique chez des scientifiques de pointe tels Hermann von Helmholtz, Heinrich Hertz, Ernst Mach, Ludwig Boltzmann et, du côté des Français, Pierre Duhem et Henri Poincaré. L'avènement de la « nouvelle logique » et, surtout, l'essor des investigations axiomatiques formelles promulguées par David Hilbert menèrent le Cercle de Vienne à prendre fait et cause pour l'autonomie de la méthode logique par rapport aux approches antérieures qui avaient partie liée avec la méthode historique ou encore le psychologisme.
Le second volume scrute le volet sémantique de la conception empiriste logique venue à maturité aux mains de Rudolf Carnap et de Carl Hempel dans les années 1948-1958. Suit alors une étude comparative critique des conceptions les plus connues qui se sont développées en réaction à l'empirisme logique ou en retrait de ce dernier : celles, dès les années 1930, de Karl Popper et de Gaston Bachelard ; puis, au début des années 1960, celles de Thomas Kuhn, d'Imre Lakatos et de Paul Feyerabend. La principale critique que l'auteur adresse à l'empirisme logique ne provient cependant pas de ces sources ; elle porte plutôt sur l'incapacité, chez les tenants de l'approche logique, à élaborer le constructivisme mathématique que leur projet nécessitait.
Ce travail sur la philosophie des sciences comparée n'a pas d'équivalent dans le monde francophone et ailleurs.
En 1914, Bertrand Russell (1872-1970) a déjà accompli une bonne part des travaux de philosophie et de logique mathématique qui feront de lui un des plus importants penseurs du XXe siècle et il jouit d'une exceptionnelle renommée intellectuelle. Mais cette année-là, horrifié par la folie martiale qui déferle sur le monde, il rompt avec le milieu académique et s'engage dans un combat pacifiste, devenant l'ardent militant qu'il sera jusqu'à sa mort.
Mais la philosophie ne sera jamais bien loin pour ce militant. Et c'est ainsi que, en 1916, Russell a donné à Londres des conférences dans lesquelles il s'est efforcé, d'une part, de comprendre comment nos institutions ont pu nous conduire au désastre en cours et, d'autre part, d'imaginer de nouvelles institutions - économiques, politiques, éducatives et familiales - qui pourraient empêcher ce désastre de se reproduire.
L'ouvrage tiré de ces conférences, Principes de reconstruction sociale, qui n'a rien perdu de sa brûlante actualité, est généralement reconnu comme étant la plus importante contribution de Russell à la philosophie politique.
Ce document exceptionnel n'était malheureusement plus disponible aux lecteurs francophones depuis sa première et unique parution en français, en 1924. La présente édition vient combler cette lacune.
La traduction en a été entièrement revue et corrigée par Normand Baillargeon qui signe, en plus d'une substantielle introduction qui situe l'ouvrage dans la vie de Russell et dans son parcours intellectuel, l'appareil critique (notes et bibliographie) de cette nouvelle édition des Principes de reconstruction sociale.
Cet ouvrage décrit les parcours de soins, entre biomédecine, médecines traditionnelles et religions des personnes vivant avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) suivies entre 1994 et 2012 au Centre hospitalier Louis-Constant-Fleming (hôpital de Saint-Martin, Antilles françaises). Ces parcours s'inscrivent dans différents espaces transatlantiques : l'île de Saint-Martin, Haïti, la France hexagonale et les États-Unis. L'analyse ne s'arrête pas à la scène de l'hôpital, mais présente également les contextes économiques et politiques dans lesquels les itinéraires des patients et les pratiques biomédicales s'insèrent. Le livre propose une approche théorique des espaces thérapeutiques dans le contexte de migrations transnationales malgré une législation très coercitive à l'égard des étrangers. L'approche multisituée a permis de suivre les itinéraires en relation avec différentes échelles locales, transnationales et mondiales et de proposer une écriture qui met en jeu plusieurs styles narratifs, reflet de ces différents niveaux. Il s'agit de la première ethnographie sur la partie française de Saint-Martin, paradis fiscal pour les investisseurs, friendly island pour les touristes, mais " coeur des ténèbres ", pour reprendre l'expression de Joseph Conrad, pour les migrants.
«Les hommes sont hommes avant d'être avocats, médecins, marchands, ou manufacturiers, et si vous en faites des hommes sensés et compétents, ils deviendront par cela même des avocats et des médecins compétents et sensés. [...] On peut être un homme de loi compétent sans avoir reçu une éducation générale; mais il appartient à l'éducation générale de donner à l'homme de loi l'esprit philosophique qui cherche des principes et les saisit, au lieu de charger sa mémoire de détails, et il en va ainsi de toutes les autres professions, y compris les métiers manuels. » John Stuart Mill
John Stuart Mill a été nommé en 1865 recteur honoraire de l'Université de St-Andrews. Deux ans plus tard, il y prononce un discours fameux dans lequel il expose ses idées sur l'université et sur l'éducation qu'elle doit procurer à quiconque la fréquente.
C'est ce texte qui est ici pour la première fois intégralement présenté aux lecteurs francophones. Ils y mesureront à la fois la distance qui nous sépare de l'université anglaise du XIXe siècle, mais aussi l'actualité des hautes exigences qu'avait le recteur Mill à l'égard de cette institution. Mill reste en effet un réformateur social utilitariste, démocrate et égalitariste, pour qui l'éducation doit former des personnes capables non seulement de développer leurs capacités et dispositions cognitives, émotionnelles et morales de manière à devenir autonomes, mais aussi de coopérer entre eux (et elles) afin de transformer le monde [...] (Normand Baillargeon, Antoine Beaugrand-Champagne et Camille Santerre Baillargeon)
Il y a chez Thomas d'Aquin une autre morale que celle que nous connaissons. Si elle n'a pas été développée, c'est que les options et les sensibilités du temps ne la réclamaient pas. Cette autre morale, dont les assises ne font aucun doute, se trouve, elle, en rapport avec le meilleur des options et des sensibilités de notre temps.
La morale de Thomas d'Aquin est celle du chemin qui conduit à Dieu. Les humains sont ici-bas des voyageurs, en quête de leur fin bienheureuse. Si riche soit-elle, cette morale ne promeut pas pour elles-mêmes les valeurs proprement terrestres et humaines.
L'autre morale se définit comme une manifestation de ce qui nous habite : Dieu est en nous et pas seulement dans un au-delà, et notre vie éternelle est déjà commencée. En manifestant ce qui en nous est vie et valeur, nous les faisons nôtres et nous les développons; en les engageant dans des tâches terrestres et humaines, nous prenons au sérieux la création de Dieu remise entre nos mains. Et nous travaillons au voeu que celle-ci porte : la promotion des peuples et l'instauration d'une société juste et fraternelle dès ici-bas.
Le livre articule, en finale, ces deux morales dans un nouvel ensemble.
Oubliez Woodstock. Oubliez Live Aid. Vous avez en mains le livre-événement de la musique populaire. Rien de moins! Après avoir planché en secret pendant des années sur une machine à explorer le temps, nous avons pu rassembler les plus grands artistes et philosophes de l'histoire, qui ont accepté de se joindre à la fête et de réfléchir ensemble sur les répercussions de la musique pop dans nos vies. Ce concert unique réunit sur la même scène Platon, Hume, Rousseau, Kant, Hegel, Nietzsche, Freud, Adorno, Deleuze, Debord, Charlie Parker, Frank Sinatra, Elvis Presley, les Beatles, The Clash, Lady Gaga, Claude Léveillée, Richard Séguin, Céline Dion, Malajube et tant d'autres.
Bon concert!
Cet ouvrage offre un regard original sur la Chine. On y découvre une civilisation millénaire définie en fonction des cinq éléments, fondements essentiels de la mythologie et de la pensée chinoise.
La terre fait référence à la géographie et à l'histoire. Le feu désigne l'énergie, la révolution, les ruptures historiques, dont celles qui sont provoquées par le maoïsme et le socialisme de marché conduisant à la Chine des réformes et de l'ouverture. L'eau représente la fluidité des choses. Elle se rapporte à la philosophie, à Confucius, à Laozi... au couple yin et yang, à la gastronomie chinoise, à l'âme d'un peuple peu religieux, mais arborant un souci constant de l'ordre, le bois évoque les beautés du paysage, les créations artistiques, la peinture, la calligraphie... Enfin, le métal, associé à l'or, symbolise l'accomplissement, la Chine d'aujourd'hui et celle de demain. Tel est l'itinéraire de ce voyage au cours duquel Yves Tessier nous entraîne non seulement dans les rues de Béijing et de Shanghai, mais aussi sur les routes les moins connues de la Chine,
Le présent ouvrage vise à comprendre ce qui pousse certains individus à braver les euphémismes et à affirmer fièrement « je suis Sourd » afin de dire leur différence. Cette affirmation identitaire fait entrer dans l'Histoire une nouvelle façon de considérer la différence corporelle de ces personnes qui tentent de se définir à partir d'une culture spécifique plutôt que selon une particularité strictement biologique.
Louangé aux XVIIe et XVIIIe siècles, vilipendé au XIXe siècle, l'accent québécois fait problème.
Problème qui n'est rien d'autre cependant que le puissant révélateur d'une situation linguistique laissée sous le boisseau.
C'est cette situation que s'attache à décrire le présent essai.
Apparaissent au jour des pratiques langagière inédites, résultat d'un ensemble exceptionnel d'événements culturels et politiques. Il en sortira par deux fois un ordre phonétique nouveau.
La partie se joue d'abord à Paris, mais aussi à Québec. Et différemment dans les deux cas. Ainsi, de part et d'autre de l'Atlantique, la période qui va de 1600 à aujourd'hui représente un moment capital de l'histoire de la pronociation du français.
S'inscrivent d'emblée dans ce moment capital, la fondation de Québec et l'implantation définitive de la langue française en Amérique du Nord. Double événement dont on s'apprête à commémorer le 400e anniversaire (1608-2008)
Les voix qui se font entendre dans ce volume sont celles de femmes latino-américaines (Mexique, Guatemala et Pérou) qui, pour des raisons socioéconomiques ou politiques, n'ont pas hésité à partir ailleurs pour s'en sortir, laissant derrière elles tous leurs repères. Leur récit est un continuel va-et-vient entre leur présent et leur passé, une sorte de bilan où chaque événements est soumis à une évaluation. La distance qu'elles prennent par rapport au trauma vécue leur permet de donner un sens à ces événements et d'en tirer toute leur force, faisant preuve d'une réelle capacité de résilience. Le rôle joué par le médiateur auprès de ces sujets narrants rappelle la relation binaire existant entre le psychnalyste et son patient : dans les deux cas un pacte de confiance s'établit et l'un écoute ce que l'autre a à lui révéler. Comme le thérapeute, le médiateur peut observer les effets positifs du travail de la mémoire sur l'estime de soi du sujet narrant. Ces femmes ont accompli des tours de force dans leur parcours de vie et particulièrement pendant et après leur démarche pour obtenir leur statut d'immigantes. Elles n'avaient pas le choix, c'était comme le dit l'expresion populaire : « Marche ou crève », et bien sûr elles sont choisi de marcher, marcher, marcher...
Le xxie siècle a débuté, dans bon nombre de pays, avec des progrès législatifs conséquents pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexes (LGBTI). Le mariage pour tous, l'ouverture à l'adoption pour les couples de même sexe, des lois réprimant les discriminations liées aux identités de genre et aux orientations sexuelles... autant de dispositions qui s'appliquent dans de nombreux pays de l'hémisphère Nord et quelques pays du Sud, même si quelques-uns, ici ou là, y voient encore une perversion de l'Occident et considèrent toujours les personnes LGBTI comme de dangereux délinquants, des malades chroniques, des pécheurs sans remords.
Les jeunes « sont » le monde d'aujourd'hui et, à ce titre, le façonnent. Les jeunes LGBTI sont donc une partie de ce monde et de ses artisans. Mais ils investissent également d'autres mondes, à la marge, plus ouverts à leurs identités. Ils investissent des « lieux autres », réels et imaginaires, où ils peuvent enfin exister, être reconnus et, lorsqu'ils ont été symboliquement mis à mort, renaître. Il peut y avoir des passages d'un monde à l'autre, mais il peut aussi y avoir des frontières infranchissables, des murs de la honte. Le risque, c'est que ces deux mondes soient tellement étrangers l'un à l'autre et deviennent tellement inconciliables qu'aucun échange ni aucun partage ne puisse advenir.
Cette enquête auprès des jeunes LGBTI plaide pour un métissage des cultures, pour une ode à la diversité, pour une attention distinctive à toutes les existences.
Est-ce que la religion nuit ou collabore au développement social ? L'action philanthropique s'inscrit-elle dans une continuité des initiatives de l'Etat-providence ou encore s'y oppose-t-elle ? Les études du développement, ainsi que des organisations internationales, ont depuis plusieurs décennies négligé de reconnaître la contribution des organisations religieuses au développement. L'auteur s'engage à participer à cette réflexion en étudiant le rôle de la Fondation Dhammakaya, de la Santi Asoke et finalement de la communauté de la moniale Dhammananda en Thaïlande. Il s'agit de comprendre la façon dont ces trois organisations bouddhiques parviennent à faire la promotion de leur expertise dans un environnement où l'orthodoxie religieuse est dominée par un bouddhisme d'Etat. Parallèlement, le royaume est aux prises avec deux visions différentes du rôle que devrait jouer l'Etat dans la redistribution sociale, d'un côté une perspective universaliste et, de l'autre, une conception minimaliste, axée sur la charité. La solidarité sociale et la philanthropie deviennent ainsi un enjeu politique de taille au pays.
Le développement durable se conjugue-t-il avec la diversité culturelle ? Une telle interrogation force à relire l'histoire du modèle occidental de développement des sociétés qui a imposé aux autres peuples de la terre, un évolutionnisme culturel dès le XIXe siècle. Aujourd'hui, le concept de développement durable permet-il de penser d'autres modèles de développement économique, social, environnemental et culturel ? Donne-t-il la liberté de choisir selon les critères de sa propre culture et d'affirmer son droit à la différence ? Telles sont les interrogations qui structurent la première partie de cet ouvrage multidisciplinaire et international (Québec, Brésil, Belgique, Sénégal, France).
En prenant l'exemple des nanotechnologies, la deuxième partie de l'ouvrage examine comment penser « l'innovation technologique responsable » à partir du développement durable. Les enjeux de finalités, d'évaluation des risques, des choix sociaux et citoyens, pourraient-ils alors être posés autrement ? Les sociétés des pays du Nord, du Sud, émergents ou pauvres, pourraient-elles choisir et non subir les nanotechnologies, en tenant compte d'autres dimensions que les paramètres économiques, dans le respect de la pluralité et en affirmant la diversité des cultures ?
A chacun son développement durable ? constitue un appel pour qu'à travers la biosphère différentes formes de développement et d'épanouissement social et individuel soient possibles.
Si, par philosophie de l'histoire, on entend la capacité de prédire une fin de l'histoire après quoi il ne se passerait plus rien, alors l'oeuvre du sociologue québécois Fernand Dumont (1927-1997) n'en est pas une. Si, d'autre part, on conçoit que toute philosophie de l'histoire doit forcément s'achever dans la prophétie d'un monde sans conflits ni philosophie, alors, là encore, l'oeuvre de Dumont n'en est pas une. Si, par contre, on considère la philosophie de l'histoire comme une explication du sort des sociétés actuelles, une tentative incertaine visant à dégager une intelligibilité globale du devenir, alors il est possible que l'oeuvre du grand intellectuel en réunisse tous les traits.
En examinant le rôle de l'histoire et de la mémoire dans la pensée de Dumont, en plaçant les réflexions de ce dernier sous le signe de la philosophie de l'histoire, ce livre permet de refaire l'unité d'une oeuvre qui non seulement invite à refaire sans cesse le chemin reliant la Cité du savoir à la Cité politique, mais continue de nous interpeler par son « inactualité », son esthétisme et sa puissance d'interrogation.