Après Sapiens qui explorait le passé de notre humanité et Homo Deus la piste d'un avenir gouverné par l'intelligence artificielle, 21 leçons pour le XXIe siècle nous confronte aux grands défis contemporains.
Pourquoi la démocratie libérale est-elle en crise ? Sommes-nous à l'aube d'une nouvelle guerre mondiale ? Que faire devant l'épidémie de « fake news » ? Quelle civilisation domine le monde : l'Occident, la Chine ou l'Islam ? Que pouvons-nous faire face au terrorisme ? Que devons-nous enseigner à nos enfants ?
Avec l'intelligence, la perspicacité et la clarté qui ont fait le succès planétaire de ses deux précédents livres, Yuval Noah Harari décrypte le XXIe siècle sous tous ses aspects - politique, social, technologique, environnemental, religieux, existentiel... Un siècle de mutations dont nous sommes les acteurs et auquel, si nous le voulons réellement, nous pouvons encore redonner sens par notre engagement. Car si le futur de l'humanité se décide sans nous, nos enfants n'échapperont pas à ses conséquences.
Avec une nouvelle préface inédite de l'auteur.
« Un prodige. » Le Monde des Livres
Il y a 100 000 ans, la Terre était habitée par au moins six espèces différentes d'hominidés. Une seule a survécu. Nous, les Homo Sapiens.
Comment notre espèce a-t-elle réussi à dominer la planète ? Pourquoi nos ancêtres ont-ils uni leurs forces pour créer villes et royaumes ? Comment en sommes-nous arrivés à créer les concepts de religion, de nation, de droits de l'homme ? À dépendre de l'argent, des livres et des lois ? À devenir esclaves de la bureaucratie, des horaires, de la consommation de masse ? Et à quoi ressemblera notre monde dans le millénaire à venir ?
Véritable phénomène d'édition, traduit dans une trentaine de langues, Sapiens est un livre audacieux, érudit et provocateur. Professeur d'Histoire à l'Université hébraïque de Jérusalem, Yuval Noah Harari mêle l'Histoire à la Science pour remettre en cause tout ce que nous pensions savoir sur l'humanité : nos pensées, nos actes, notre héritage... et notre futur.
« Pharaonique. » Télérama
« Magistral. » Le JDD
"Cette passionnante histoire est la nôtre." Leïla Slimani
Que nous apprennent les peintures rupestres sur le rôle des femmes préhistoriques ? Quel est le rapport entre le téléphone portable et les féminicides ? Entre la bague en diamant de Kim Kardashian et Elena Ferrante ? De siècle en siècle, c'est le même schéma : les hommes en première ligne, les femmes au second plan.
Annabelle Hirsch propose de mettre en lumière une histoire au féminin en partant d'une sélection d'objets les plus divers. Qu'il soit artistique, littéraire, technique, ménager ou intime, chacun raconte à sa facon une histoire dont la femme est le sujet.
Une succession de découvertes originales qui nous invite à repenser le monde et à comprendre les actions, les luttes, les audaces et les victoires des femmes au long des siècles.
Traduit de l'allemand par Corinna Gepner.
Et si... le pouvoir de changer le cours des choses en profondeur était entre nos mains ? Et si..., en réalité, nous avions à disposition, sans en avoir vraiment conscience, un des outils les plus puissants qui existe ? Et si..., en plus, on se mettait ensemble pour y arriver ?
Rob Hopkins nous invite dans son nouveau livre à rêver. Mais à rêver en grand, en remettant l'imagination au coeur de nos vies quotidiennes, professionnelles, sociales et familiales. Cet ouvrage est un appel à l'action pour libérer notre imagination collective, qui prend racine dans l'histoire d'individus et de communautés venant du monde entier qui ont d'ores et déjà emprunté le chemin de l'imagination et initié des changements rapides et profonds pour un meilleur futur.
Déporté du ghetto de Theresienstadt au camp d'extermination de Treblinka, où il a rejoint le petit millier d'"esclaves travailleurs" contraints de servir les "maîtres-bourreaux" dans leur entreprise de mort, Richard Glazar relate son quotidien, puis son évasion. Rescapé, il est l'un des grands témoins des procès de Treblinka - doté d'un sens du détail, de la nuance et de l'exactitude hors du commun, estiment les historiens. Claude Lanzmann le considère comme l'un des personnages les plus importants de "Shoah". À la fois poignant, palpitant et d'une absolue dignité, ce récit demeurera l'un des témoignages les plus puissants sur le quotidien et l'horreur des camps de la mort.
Gagner ou perdre une guerre ne se fait pas par hasard ni par l'intervention des dieux ou des esprits. C'est une question de méthode et de stratégie. Ce livre guide le lecteur sur les cinq éléments à prendre en compte dans l'élaboration d'une stratégie : la cause morale ; les conditions temporelles ; les conditions géographiques ; le dirigeant ; l'organisation et la discipline.Influencé par le taoïsme et du Yi King (le Livre des Changements), L'Art de la guerre énonce que l'harmonie entre ces cinq éléments est une condition préalable au succès d'une campagne.Il montre comment la réflexion peut mener à la victoire, comment l'analyse des faiblesses de l'ennemi peut fonder une tactique, si l'on sait les exploiter, et même les aggraver ; il met l'accent sur la psychologie du combat et sur l'importance de la ruse et de la fuite.
Les deux textes composant cet ouvrage constituent une présentation de la psychanalyse qui s'adresse d'abord aux non-spécialistes.
Graham Robb a l'art de raconter l'histoire de France à l'aide de détails méconnus tout en divertissant ses lecteurs par son humour pince-sans-rire et ses remarques d'un amoureux de notre pays qui ne le comprend pas toujours.
Depuis les légendes qui accompagnent la naissance de la Gaule jusqu'au récit de la vie des deux fondateurs du maquis du Vercors en passant par le massacre de contre-révolutionnaires à Marseille en 1794 sans oublier les aventures de Narcisse Pelletier, marin naufragé en Australie devenu une attraction lors de son retour à en France la fin du XIXe siècle, c'est une autre histoire de France qu'il raconte dans ce livre.
Comme il l'avait fait avec Paris dont il a écrit l'histoire dans un précédent ouvrage, il entraîne son lecteur de découvertes en surprises avec un art consommé du récit sans omettre de se mettre en scène parcourant l'hexagone en tous sens sur son vélo afin de s'offrir le temps de le découvrir.
En cheminant avec lui, on comprend avec lui à quel point la France demeure un assemblage disparate de microcivilisations dont l'histoire ne saurait être réduite à un unique "roman national".
"Au début, nous ne comprenions pas ce que c'était que la guerre."
Alors que les forces russes envahissent l'Ukraine et que la guerre devient une réalité dévastatrice, en février 2022, Andreï Kourkov tient une chronique au jour le jour. À la fois journal personnel et commentaire politique et historique, ce texte explore les relations entre l'histoire ukrainienne et l'histoire russe, mais aussi entre les deux langues du pays. En décrivant comment une société pacifique fait face à l'occupation, l'auteur nous montre une culture qui, contrairement aux affirmations de Poutine, est singulière et démocratique, libérale et diverse - une culture qui "résistera jusqu'à la fin".
Avec son regard aiguisé sur les événements et son amour des gens, Kourkov dresse le portrait d'un peuple uni dans la lutte contre sa disparition. Le pain est cuit et partagé dans les ruines. Un homme amputé trouve une place dans un train d'évacuation, des grand-mères fuient les villes occupées avec leurs coqs sous le bras... Et malgré tout, l'espoir reste le plus fort : des enfants naissent dans les caves, les fermiers cultivent leurs champs malgré les mines et les bombardements.
Dans son journal, Kourkov entrelace son histoire personnelle avec celle des autres Ukrainiens déplacés, et des communautés qui leur viennent en aide avec une générosité extraordinaire. Ensemble, ils attendent le moment où il sera possible de rentrer chez eux en sécurité.
Partout en Europe, et indépendamment des scandales qui les traversent, les Églises chrétiennes font face à des difficultés majeures et voient de plus en plus de fidèles déserter leurs rangs. On pourrait sans doute s'en réjouir. Après tout, la religion peut être perçue comme une force obscurantiste et réactionnaire, voire archaïque, un obstacle dressé face aux choix rationnels et aux élans émancipateurs de la modernité.
Le célèbre sociologue Hartmut Rosa, lui, suggère une tout autre analyse et s'inquiète des effets de cette crise : que se passe-t-il quand la religion dans son ensemble n'a plus d'écho dans les sociétés démocratiques ? Que perd la société quand la religion n'y joue plus aucun rôle ? Quel est l'avenir d'une démocratie sans religion ? Est-il vraiment sage de renoncer au riche trésor du religieux ?
Avec son acuité habituelle, Hartmut Rosa nous montre que cette situation de crise aiguë coïncide avec le triomphe d'un rapport instrumental au monde né à l'aube de la modernité capitaliste. Ainsi, ce que nous perdrions avec l'effacement de la religion, ce ne sont pas seulement une série d'histoires, de croyances ou de rituels, mais avant tout une capacité à entrer en résonance avec le monde, à le laisser venir à nous et à lui permettre de guérir des traumas que nous lui avons infligés.
Les émotions ont mauvaise presse et souffrent depuis toujours d'un préjugé tenace. Les émotions, ce sont les « humeurs », ou encore les « passions » ? passivité de l'âme. Aujourd'hui encore, les hommes, bien souvent, ne doivent pas montrer leurs larmes, tandis que les femmes passent pour hystériques quand elles le font. Pourtant, ce sont nos émotions, ce que nous ressentons, qui nous rendent humains. À rebours du développement personnel, c'est un guide philosophique des émotions que propose Ilaria Gaspari. Nostalgie, angoisse, gratitude, etc. : les mots que nous mettons sur nos maux ont une histoire, celle de toutes les personnes qui les ont vécues, dites, chantées, étudiées. En s'appuyant sur les plus grands philosophes et la littérature, des récits initiatiques d'Homère à Schopenhauer en passant par Spinoza, Ilaria Gaspari montre que ce qui est le plus intime est aussi universel : les émotions nous inscrivent dans la lignée des hommes. À travers ce voyage émotionnel dans le temps et la philosophie, à partir de son expérience personnelle, Ilaria Gaspari enjoint à se reconnaître comme émotif afin de ne pas se laisser dominer par elles, ne pas les subir, ni les réprimer, mais les vivre et nous fier à ce qu'elles nous disent. Car c'est l'émotion que nous ressentons qui nous rappelle nos besoins profonds, qui nous rappelle que nous sommes humains.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022 a été un choc pour le monde entier. Pourquoi Poutine a-t-il déclenché cette guerre ? Et pourquoi cela paraissait-il inimaginable auparavant ? Les Ukrainiens ont résisté à une armée supérieure à la leur ; l'Occident s'est uni, tandis que la Russie a accru son isolement international.
Serhii Plokhy, éminent historien de l'Ukraine et de la guerre froide, offre une analyse incomparable de ce conflit, de ses origines, de son déroulement et de ses conséquences probables et déjà apparentes.
Les racines de cet affrontement s'enfoncent au plus lointain de l'effondrement impérial et des tensions post-soviétiques des XIXe et XXe siècles. Dressant un large tableau du contexte historique et culturel de l'Ukraine et de la Russie, Plokhy soutient que si cette nouvelle guerre froide n'était pas inévitable, elle était prévisible. L'Ukraine est restée au centre de l'idée que la Russie se fait d'elle-même, alors que les Ukrainiens ont suivi une voie radicalement différente.
Dans un nouvel environnement mondial marqué par la prolifération des armes nucléaires, la désintégration de l'ordre international post-guerre froide et une résurgence du nationalisme populiste, l'Ukraine est plus que jamais la ligne de fracture la plus sensible entre le monde de l'autoritarisme et l'Europe démocratique.
Alors que le progrès technologique a toujours été vu comme l'horizon d'une libération du travail, notre société moderne repose en grande partie sur l'aliénation de la majorité des employés de bureau. Beaucoup sont amenés à dédier leur vie à des tâches inutiles, sans réel intérêt et vides de sens, tout en ayant pleinement conscience de la superficialité de leur contribution à la société.
C'est de ce paradoxe qu'est né et s'est répandu, sous la plume de David Graeber, le concept de « bullshit jobs » - ou « jobs à la con », comme on les appelle en français.
Dans son style unique, virulent et limpide, l'auteur procède ici à un examen poussé de ce phénomène. Il soutient que, lorsque 1 % de la population contrôle la majeure partie des richesses d'une société, ce sont eux qui définissent les tâches « utiles » et « importantes ». Mais que penser d'une société qui, d'une part, méprise et sous-paie ses infirmières, chauffeurs de bus, jardiniers ou musiciens - autant de professions authentiquement créatrices de valeur - et, d'autre part, entretient toute une classe d'avocats d'affaires, d'actuaires, de managers intermédiaires et autres gratte-papier surpayés pour accomplir des tâches inutiles, voire nuisibles ? Graeber s'appuie sur les réflexions de grands penseurs, philosophes et scientifiques pour déterminer l'origine de cette anomalie, tant économique que sociale, et en détailler les conséquences individuelles et politiques : la dépression, l'anxiété et les relations de travail sadomasochistes se répandent ; l'effondrement de l'estime de soi s'apparente à « une cicatrice qui balafre notre âme collective ».
Sa démonstration est émaillée de témoignages éclairants envoyés par des salariés de tous pays, récits tour à tour déchirants, consternants ou hilarants. Il y a le consultant en informatique qui ne possède aucune des qualifications requises pour le poste, mais qui reçoit promotion sur promotion, bien qu'il fasse des pieds et des mains pour se faire virer ; le salarié supervisé par vingt-cinq managers intermédiaires dont pas un seul ne répond à ses requêtes ; le sous-sous-sous-contractant de l'armée allemande qui parcourt chaque semaine 500 kilomètres en voiture pour aller signer un papier qui autorisera un soldat à déplacer son ordinateur dans la pièce d'à côté...
Graeber en appelle finalement à une révolte du salarié moderne ainsi qu'à une vaste réorganisation des valeurs qui placerait le travail créatif et aidant au coeur de notre culture et ferait de la technologie un outil de libération plutôt que d'asservissement, assouvissant enfin notre soif de sens et d'épanouissement.
Comment le capitalisme a-t-il fini par imposer son mode de vie au point de paraître naturel ? Peut-on décrire ses fins ? Peut-on penser sa fin ? Pour répondre, un homme se dresse, irréductible et inventif. Son objectif : ouvrir les possibles de la pensée et de l'action pour démasquer les fins du capitalisme. Son arme : l'anthropologie comparée. Son style : l'étude archéologique.
C'est sur un paquebot trop confortable, en route pour l'Amérique du Sud, que Stefan Zweig eut l'idée de cette odyssée biographique. Il songea aux conditions épouvantables des voyages d'autrefois, au parfum de mort salée qui flottait sur les bougres et les héros, à leur solitude. Il songea à Magellan, qui entreprit, le 20 septembre 1519, à 39 ans, le premier voyage autour du monde. Un destin exceptionnel...
Sept ans de campagne militaire en Inde n'avaient rapporté à Magellan le Portugais qu'indifférence dans sa patrie. Il convainc alors le roi d'Espagne, Charles-Quint, d'un projet fou ; " Il existe un passage conduisant de l'océan Atlantique à l'océan Indien. Donnez-moi une flotte et je vous le montrerai et je ferai le tour de la terre en allant de l'est à l'ouest " (C'était compter sans l'océan Pacifique, inconnu à l'époque..). Jalousies espagnoles, erreurs cartographiques, rivalités, mutineries, désertions de ses seconds pendant la traversée, froids polaires, faim et maladies, rien ne viendra à bout de la détermination de Magellan, qui trouvera à l'extrême sud du continent américain le détroit qui porte aujourd'hui son nom.
Partie de Séville avec cinq cotres et 265 hommes, l'expédition reviendra trois ans plus tard, réduite à 18 hommes sur un raffiot. Epuisée, glorieuse. Sans Magellan qui trouva une mort absurde lors d'une rixe avec des sauvages aux Philippines, son exploit accompli.
Dans ce formidable roman d'aventures, Zweig exalte la volonté héroïque de Magellan, qui prouve qu'" une idée animée par le génie et portée par la passion est plus forte que tous les éléments réunis et que toujours un homme, avec sa petite vie périssable, peut faire de ce qui a paru un rêve à des centaines de générations une réalité et une vérité impérissables ".
Au banquet d'Agathon, les convives doivent prononcer un éloge d'Éros : sept interlocuteurs exposent leur vision de l'Amour. Socrate orchestre la soirée, élevant chacun dans une conversation philosophique.
Les trois genres de l'humanité, la naissance de l'Amour, ou encore les degrés de l'initiation à la Beauté comptent parmi les mythes platoniciens les plus célèbres. C'est aussi l'occasion pour Platon d'esquisser, en toile de fond, un portrait vivant et plein de charme de Socrate, son maître. Un dialogue souvent cru, au style exubérant, destiné à éclairer la recherche du bonheur véritable.
En juillet 1846, Henry David Thoreau est emprisonné pour avoir refusé de payer un impôt à l'État américain, en signe d'opposition à l'esclavage et à la guerre contre le Mexique. Cette expérience sera à l'origine de cet essai paru en 1849 et qui fonde le concept de désobéissance civile. Ce texte influença Gandhi, Martin Luther King ou Nelson Mandela et il ne cesse d'inspirer philosophes et politiciens depuis plus de 150 ans.
Dans son récit haletant, Zweig accompagne l'archiduchesse d'Autriche de Schnbrunn jusqu'à la montée à l'échafaud en passant par une existence faite d'inconscience et de frivolité. L'auteur entrelace le destin individuel d'une reine et le cours de l'histoire au moment où la Révolution française rend caducs les principes sur lesquels reposait l'Ancien Régime et où fait irruption l'idée de souveraineté populaire. Avec la reine, c'est une époque synonyme d'incrédulité, de charlatanisme, de corruption et d'injustice qui meurt, sanctionnant la rupture entre deux modes de gouvernement des hommes. Observateur lucide et souvent cruel des êtres qui s'agitent sur la scène de l'histoire, Zweig, passé maître dans l'art des portraits et des tableaux contrastés, privilégie les lieux qui sont autant d'étapes dans la marche en avant d'un temps qui s'accélère, comme mu par d'irrésistibles forces élémentaires. Si l'on excepte le fidèle Fersen et les amies proches, il n'est que la haute figure de Marie-Thérèse, maternelle, perspicace donneuse de conseils, mais Cassandre impuissante, à bénéficier d'une aura positive, écho d'un monde définitivement perdu. « Caractère ordinaire », Marie-Antoinette fait preuve face aux humiliations que lui impose la Terreur d'une dignité exemplaire, celle, paradoxale, d'« une vaincue de l'histoire ».
Matthew B. Crawford était un brillant universitaire, bien payé pour travailler dans un
think tank à Washington. Au bout de quelques mois, déprimé, il démissionne pour ouvrir... un atelier de réparation de motos. À partir du récit de son étonnante reconversion, il livre dans cet ouvrage intelligent et drôle une réflexion particulièrement fine sur le sens et la valeur du travail dans les sociétés occidentales.
Mêlant anecdotes, récit, et réflexions philosophiques et sociologiques, il montre que ce " travail intellectuel ", dont on nous rebat les oreilles, se révèle pauvre et déresponsabilisant. À l'inverse, il restitue l'expérience de ceux qui, comme lui, s'emploient à fabriquer ou réparer des objets - dans un monde où l'on ne sait plus qu'acheter, jeter et remplacer. Le travail manuel peut même se révéler beaucoup plus captivant d'
un point de vue intellectuel que tous les nouveaux emplois de l'" économie du savoir ".
Une nouvelle enquête passionnante sur l'histoire de la Solution finale, à lire les yeux grands ouverts, comme une page de l'histoire de l'humanité.
Une nuit d'avril 1944, Walter Rosenberg, bientôt connu sous le nom de Rudolf Vrba, un jeune Juif slovaque de 19 ans, et son ami Alfréd Wetzler parviennent à s'évader d'Auschwitz. Leur objectif : prévenir le monde de l'existence de cette usine de mort et tenter de sauver de la chambre à gaz le prochain convoi de Juifs hongrois.
Près de deux ans plus tôt, après un bref séjour dans le camp de Majdanek, Rosenberg est déporté à Auschwitz. Contraint aux travaux forcés à Buna, il est ensuite affecté à la " rampe " où débarquent les Juifs de toute l'Europe. La majorité d'entre eux sont gazés après la " sélection ". Les rares survivants subissent persécutions, violences et cruautés incessantes.
Doté d'une mémoire phénoménale, Walter enregistre tout jusqu'au moindre détail durant sa captivité : le fonctionnement du camp, sa géographie, son économie, l'organisation de son système ferroviaire. Après son évasion, il consigne avec son codétenu l'ensemble de ces informations dans le Rapport Vrba-Wetzler. Ce document de 32 pages, aussi appelé " Protocole d'Auschwitz ", envoyé à Churchill, Roosevelt et au pape Pie XII, sera le premier récit détaillé sur le camp à atteindre les Alliés. Rudolf Vrba sera également l'un des témoins capitaux du film Shoah de Claude Lanzmann.
Cette nouvelle enquête dévoile l'incroyable histoire d'un homme que personne n'a voulu croire.
La crise environnementale et énergétique a débuté quand le feu et le travail humain ont fusionné. Depuis la préhistoire jusqu'à l'anthropocène, des premiers gaspillages des ressources de surface (extinctions d'espèces dues à la chasse, feux de forêt, etc.) jusqu'à celui des ressources souterraines (charbon, lignite, pétrole), Peter Sloterdijk raconte nos rapports économiques avec le feu et esquisse des solutions inspirées de la pensée de Bruno Latour pour tenter d'arrêter la "catastrophe".
Palmarès 2017 Le Point - 25 meilleurs livres de l'année
Invité à donner une conférence en Ukraine dans la ville de Lviv, autrefois Lemberg, Philippe Sands, avocat international réputé, découvre une série de coïncidences historiques qui le conduiront de Lemberg à Nuremberg, des secrets de sa famille à l'histoire universelle.C'est à Lemberg que Leon Buchholz, son grand-père, passe son enfance avant de fuir, échappant ainsi à l'Holocauste qui décima sa famille ; c'est là que Hersch Lauterpacht et Raphael Lemkin, deux juristes juifs qui jouèrent un rôle déterminant lors du procès de Nuremberg et auxquels nous devons les concepts de « crime contre l'humanité » et de « génocide », étudient le droit dans l'entre-deux guerres.C'est là enfi n que Hans Frank, haut dignitaire nazi, annonce, en 1942, alors qu'il est Gouverneur général de Pologne, la mise en place de la « Solution finale » qui condamna à la mort des millions de Juifs. Parmi eux, les familles Lauterpacht, Lemkin et Buchholz. Philippe Sands transcende les genres dans cet extraordinaire témoignage où s'entrecroisent enquête palpitante et méditation profonde sur le pouvoir de la mémoire.
À partir de 1933, le philologue allemand Victor Klemperer tient un journal dans lequel il consigne toutes les manipulations du IIIe Reich sur la langue et la culture de son pays. Offrant un décryptage inédit de la novlangue nazie qu'il baptise LTI : Lingua Tertii Imperii, ses notes montrent comment le totalitarisme et l'antisémitisme s'insinuent dans le langage courant et s'inscrivent au plus intime de chacun. Par l'adoption mécanique et inconsciente de l'idéologie que véhiculent les mots, les expressions et les formes syntaxiques, cette langue de propagande agit comme un poison.
LTI est plus qu'un acte de résistance et de survie, c'est un classique et une référence pour toute réflexion sur le langage totalitaire.
Fils de rabbin,Victor Klemperer (1881-1960) fut professeur de philologie et de littérature française avant d'être destitué en 1935 pour être affecté à un travail de manoeuvre dans une usine. Il échappa de justesse à la déportation, puis à la mort lors du bombardement de Dresde. Après la guerre, il redevint professeur d'université dans la nouvelle RDA.
La pédagogie Montessori suscite un intérêt croissant, accompagnant la remise en question de nos systèmes éducatifs traditionnels. Mais si le nom de sa fondatrice est désormais célèbre, sa parole, souvent entendue à travers le filtre d'interprétations successives, mérite d'être redécouverte.
Dans L'Enfant, son grand livre publié en 1936, Maria Montessori expose la plupart des concepts fondateurs de sa pédagogie, en s'appuyant sur des exemples tirés de sa propre expérience. Attachée à respecter la personnalité de l'enfant, elle dévoile l'existence de « périodes sensibles », met en lumière le rôle de l'adulte comme celui de l'environnement et du matériel utile à l'individu en devenir. Sur le ton de la conversation, elle dresse les piliers d'une pédagogie novatrice qui, depuis la première « Maison des enfants » fondée à Rome en 1907, a inspiré de nombreuses pratiques et contribué à changer le regard porté sur l'enfance dans le monde entier.